The Walking Dead RPG

« Entends-moi bien, Andrea. » Commence-t-il, avant de se tourner vers elle pour planter son regard dans le sien. « Je m’en occuperais. Mais tu auras besoin d’elle, et de Mia aussi. Tu auras besoin de ces moments-là, et si Mia est trop jeune ; Annabella est suffisamment grande pour comprendre que quelque chose ne va pas. » Elle n’avait peut-être que trois ans, mais elle avait déjà vécu bien plus qu’elle n’aurait dû. « Un de ses parents l’a déjà abandonné une fois. Ne le fais pas, toi aussi… Elle aura besoin de se souvenir qu’elle a pu être avec toi tout ce temps même si… » Il n’avait pas plus envie qu’elle de mettre des mots dessus, alors il reprend les siens : « Même si ça se passe vraiment mal. » Sa voix se pose un peu, à cette évocation.

Il n’aime pas cette idée. Il n’aime pas le fait qu’elle veuille affronter ça seule. « Tu aurais pu ne rien me dire… » Exprime-t-il, ensuite. Mais elle ne l’avait pas fait. Elle avait gardé Corray dans l’ignorance, pourtant elle était venue pour lui en parler, alors même qu’elle aurait pu lui servir quelques couleuvres pour lui laisser la garde de leur fille - de toute façon, Lisandro réclamait bien plus souvent sa présence. « Si tu ne veux pas mettre Corray dans la confidence… Laisse-moi t’accompagner. Tu n’as pas à faire ça toute seule… » Elle était sa meilleure amie, la première femme qu’il avait vraiment aimé, la mère de leur adorable petite fille. « Ou préviens Nihima au moins… » Souffle-t-il, la colère apaisée.

And I know this is the truth, 'cause I've been staring at my death so many times. These scary monsters roaming in the halls, I wish I could just block the doors and stay in bed until the clock will chime. I felt like I won, but I wasn't done. The nightmare repeats itself every time

❝If I had to lose you, I’d probably lose myself.❞

Elle a un soupir. Les mots de Lisandro sont sans doute là pour lui faire réaliser qu'elle commet une erreur en se coupant du reste, de sa famille. Bien sûr que ses filles auront besoin d'elle, mais la réciproque est d'autant plus vraie. Pour l'instant, Andrea n'en ait pas à ces considérations : elle digère l'information qu'elle est malade, et que ça lui sera peut-être fatale. J'avais besoin qu'au moins l'un de vous deux ne me voit pas comme un monstre froid, qu'elle ajoute alors en haussant les épaules.

C'est tombé sur Lisandro. Je suis désolée que ça tombe sur toi, sincèrement. Et puis Corray est ce qu'il est... Sensible, doux, elle sait qu'il voudra faire ce qu'il faut pour elle. En faire trop, et puis se ruiner la santé pour qu'elle puisse se remettre. Pour l'instant, elle espère juste qu'il entamera une démarche de reconstruction loin d'elle. Je ne veux pas qu'il vive ça, elle ne le souhaite à personne. Et à sa remarque, elle pince les lèvres : Tu n'as pas besoin d'en faire plus que ça, Lisandro, même si, oui, elle apprécierait.

Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my, state of my, state of my head

Il entend. Comprends - même difficilement. Il a toujours envie de jeter quelque chose à travers la pièce, alors même que c’est inutile. Plus tard. Il comprenait la démarche, espérait qu’elle l’entende et revienne plus tard sur cette décision. Elle veut protéger Corray. « Je suis pourtant certain qu’il a la peau plus dure que tu ne le crois… » Et puis surtout, il l’aime. Et il sait qu’elle l’aime tout autant.

Il finit quand même par venir prendre sa main, pour la presser contre la sienne. « Je ne veux pas que tu traverses ça seule… » Réaffirme-t-il, par la suite, sans cesser de la regarder. Ils en avaient vécu des épreuves. Depuis Messiah, il y avait eu Renton, Nisqually, leur couple, leur rupture, la mort de Soo encore trop récente… Celle-ci n’en était qu’une de plus après tout, non ? « Je n'interférerai pas dans les directions médicales de Nolan. S’ils ont besoin d’un avis extérieur, je serais là… Mais c’est tout. Je veux que tu puisses avoir quelqu’un vers qui te tourner si tu as besoin de craquer, de te plaindre, de… » Il réfléchit. « Balancer des trucs contre un mur, ce que tu veux. » Il essaye. Mais son sourire peine à remonter jusqu’à ses yeux.

Sa main pressant doucement la sienne, il laisse le silence s’installer quelques secondes. « C’est effrayant, n’est-ce pas ? » Qu’il lance, finalement, bien impuissant face à ce qu’elle traverse.

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❝If I had to lose you, I’d probably lose myself.❞

Elle n'est pas aussi assurée que lui sur cette question. Est-ce que Corray est vraiment aussi fort qu'il le pense ? Elle lui connait une face tendre, terriblement sensible, surtout quand ça concerne les points de l'intimité. Ce grand gaillard peut s'avérer plus fébrile qu'il ne le pense. Un soupir lui échappe, et elle hoche la tête : D'accord, elle non plus n'a pas envie d'être seule. Ce n'est pas parce qu'elle fait le vide que l'idée lui plait. Tu pourras être là pour les rendez-vous que Nolan exige, ajoute-t-elle.

Puisqu'il faut suivre l'évolution de la tumeur, autant que possible en tout cas, Andrea n'est pas dupe sur ces questions. Elle va passer énormément de temps avec le pédiatre. A la question de Lisandro, elle a un rire qui lui échappe. Sans joie. Oui, c'est effrayant, souffle-t-elle. Je savais qu'un corps pouvait faire défaut, avec un bras en moins, on éprouve déjà beaucoup de frustrations... Elle pince les lèvres : Mais ça... c'est encore différent. Une douleur secrète et terrible. Je me sens trahie surtout je crois, c'est un sentiment si étrange, ajoute-t-elle.

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« Je serais là, tu peux compter sur moi. » D’autant qu’il ne serait pas très difficile de garder tous ces rendez-vous discrets ; il bossait là autant que Quinn et Nolan. « Je serais là aussi, en dehors si t’en éprouve le besoin. » Il se sent bien obligé de le préciser, puisqu’il connaît suffisamment son ex-compagne pour vouloir le plus possible tout gérer par elle-même.

Il l’écoute ensuite, gravement. S’il comprend parfaitement cette frustration de réappropriation de son corps une fois amputé d’un morceau, un cancer, c’était différent. « J’imagine… Après, il y a plusieurs causes à tout ça… Je… » Mais il s’interrompt. Sans doute que Nolan en a déjà parlé avec elle. « C’est ton propre corps qui te trahi finalement… C’est vraiment une vraie merde… » Déjà qu’à l’époque s’en sortir ne se faisait pas sans dégât mais là… C’était d’autant plus effrayant.

« J’imagine que tu ne veux pas que ça s’ébruite pour le moment… » Ce n’était pas qu’une question d’entourage, n’est-ce pas ? Il restait le Conseil et toute cette communauté encore fragile de son déménagement.

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Elle hoche la tête. Effectivement, son corps l'a laissé tomber, au moment où elle aurait eu besoin du contraire. C'est frustrant mais personne n'y peut rien, et il faut juste l'accepter. A sa question, elle relève les yeux vers lui et esquisse un maigre sourire : Non, je ne préfère pas, en fait, ça n'est pas vraiment dans ses projets immédiats. D'ici quelques semaines, un peu plus. Je devrais en parler au conseil mais pas pour le moment, ajoute-t-elle alors.

Elle appréhende d'être prise pour une faible, mise sur la touche. Elle a besoin d'avoir le contrôle sur ça aussi, pour ne pas finir totalement désarmée. A terme, je finirais par le quitter de toute façon, ils n'ont pas besoin d'un poids bientôt mort dans leurs rangs, bientôt mort. Et moi, je veux juste du repos, précise-t-elle. Pour se remettre, récupérer. Si une issue positive est possible en tout cas. Nima pourra reprendre la charge de tout ça...

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Il hoche la tête à ses propos. Elle sait mieux que lui comment gérer ça. Le chilien n’a jamais eu une vision aussi vaste qu’elle. Quand il ne voit que l’urgence de s’entourer au mieux pour survivre à cette épreuve, elle doit voir cette situation comme un aveu de faiblesse. S’il ne sait toujours pas comment elle fait, il a appris à voir les choses en dehors de son propre prisme.

Il est néanmoins surpris de l’entendre vouloir quitter le Conseil. Elle avait mis tellement d’elle dans ce dernier, tellement qu’il en avait été jaloux fut un temps. « Mmh. Fut un temps où j’aurais adoré que tu me dises que tu te sentais prête à le quitter. » Commente-t-il, alors. « Mais là, ça fait juste réaliser à quel point cette situation est… » Merdique. Effrayante. Incertaine. « ... Naze. » Oui, il aurait pu sortir mieux.

« Du coup, je ne sais pas si je suis soulagé que tu acceptes que tu auras besoin de te reposer, ou m’inquiéter encore plus. » Il tente d'aborder les choses de façon plus légère. Mais quand il la regarde, sachant ce qu’il sait maintenant, il a du mal à ne pas s’inquiéter. « Tu peux y survivre, tu sais ? » Y croyait-elle, seulement ? Il n’y avait pas de certitude mais… Elle pouvait y survivre, n’est-ce pas ?

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