The Walking Dead RPG

J’avise mon sac plein de matos, fronçant les sourcils alors que je tourne et je retourne un des leurres. Comme si, en le regardant comme ça, j’allais avoir la confirmation que tout fonctionne comme je l’aimerais. Sauf que j’en sais foutre rien. Et que risquer de faire péter des trucs dans l’atelier, c’est pas forcément le plus pertinent. Déjà que je fais un bordel sans nom à tester les sons, j’me suis dit que les tests, valait mieux les faire… en conditions réelles. Ou un truc du genre en tout cas.

Evidemment, j’pouvais pas partir en vadrouille tout seul, mon sac sur le dos, à siffloter en attendant de croiser un foutu rôdeur pour faire rouler une boule sonore pas loin de lui et voir comment ça marche. Enfin, pas tout seul en tout cas. En soit, ça m’aurait pas forcément dérangé, mais vu la gueule d’Arizona quand j’ai juste commencé à aborder le sujet, j’ai vite pigé que je pouvais pas trop trop jouer au con. Du coup, tant qu’à faire, je lui ai demandé si elle pouvait venir avec moi. En mode garde du corps ou un truc du genre. « J’suppose qu’on va devoir s’éloigner un peu si on veut tomber sur un rôdeur ou deux ? » Vu que le ménage est fait régulièrement autour du campement. De toute façon, j’ai pas particulièrement envie de tester directement sur une horde, même si ce sera aussi nécessaire pour voir si le bruit arrive à capter leur attention plus que les murmures incessants qui les accompagnent. « On prend une voiture du coup ? » Soufflé d’un ton curieux, alors que j’me dis que j’ai pas particulièrement envie de me taper un marathon à pieds, on va pas s’mentir.

Dans l’idée, entre ici et Agate, j’ai aucun doute sur l’fait qu’on trouvera de quoi faire. Et, quand je vois l’arrière du pick-up rempli, j’me dis qu’on va en profiter pour aller déposer ça à l’avant-poste, en faisant quelques pauses sur la route. Je suppose en tout cas. J’lance un regard curieux à Arizona, attendant qu’elle me confirme tout ça, alors que je remplis un autre sac avec tous mes outils, histoire de pouvoir ajuster mes leurres en fonction de la façon dont ça pourra s’passer. « On est loin d’la sortie romantique en amoureux là. » Lâché avec un large sourire, alors que j’lui décoche quand même un clin d’œil pour le principe. J’sais que j’vais avoir face à moi la responsable sécurité, donc on va pas être là pour déconner. Pour autant, j’peux pas m’empêcher de la titiller un peu. Question d’habitude quoi.

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ANAPHORE

Dans un premier temps, j'avoue qu'il m'avait semblé faire face à une blague de mauvais goût lorsque Zack était venu m'annoncer qu'il avait l'intention d'aller s'aventurer à l'extérieur pour tester l'un de ses dispositifs censés veiller à la sécurité du camp et des équipes d'expédition à l'aide de pièges sonores pour attirer les rôdeurs ailleurs. Malheureusement, cela n'en était pas une. Autant dire que je ne me suis pas privée pour faire comprendre à mon barbu qu'il était absolument hors de question qu'il tente une telle chose. Du moins, pas sans être accompagné. Et puisqu'il s'agit d'un test visant à perfectionner nos systèmes de sécurité, qui de mieux que moi-même pour lui servir d'escorte ?

Ainsi, j'ai pris soin de m'entretenir en amont avec Layla afin de réaliser en même temps que notre sortie un ravitaillement pour l'un de nos avant-postes plus au Nord. Rester aux alentours du camp ne nous permettra en rien de pouvoir nous assurer que le mécanisme du brun est efficace. De fait, nous nous devons de faire un petit peu de route.

Lorsque Zack me rejoint à proximité du véhicule que je termine de charger, je tourne la tête vers lui et l'écoute me parler. Tout à fait. Nous allons en profiter pour apporter ces provisions à l'avant-poste d'Agate afin de ne pas gaspiller des ressources uniquement pour notre trajet. Une fois plus au Nord, nous pourrons aller tester ton dispositif. Il est important de veiller à ne pas dilapider nos ressources inutilement, lorsque l'on peut combiner plusieurs missions en une seule. D'ailleurs, nul doute que Zack se sera rendu compte qu'en cet instant, je revêts pleinement mon rôle de responsable. Celle que je suis lorsque nous ne sommes que tous les deux n'a sa place que dans notre intimité.

Prenant place à bord du véhicule, je prends le volant et ne tarde pas à me mettre en route dès lors que tout est prêt pour notre départ. N'étant alors que tous deux dans l'habitacle, je laisse un petit sourire amusé étirer le coin de mes lèvres et un rire discret suivre la remarque de mon barbu. Tu veux dire que tu ne trouves pas cela romantique ? Personnellement, je trouve qu'il y a un certain charme à cette sortie. Plaisanterie sur fond de vérité, j'avoue avoir une vision très particulière de ce qui peut être ou non romantique. Joindre l'utile à l'agréable est une solution qui me plaît énormément. Cela me permet de faire mon travail tout en profitant d'un moment en tête à tête avec l'homme que j'aime. D'une pierre deux coups, comme on dit.

Au bout d'une route qui m'a paru à la fois extrêmement longue et très rapide en même temps – je sais, c'est étrange – nous parvenons enfin à destination. Je m'annonce rapidement aux gardes qui sont en poste et certains de ceux-ci ne tardent pas à venir décharger ce que nous avons amené. Nous allons passer le pont et procéder à des tests de dispositifs censés éloigner les rôdeurs. Conservez vos talkies sur la fréquence d'urgence, je vous préviendrai en cas de nécessité. Les ordres donnés, je finis par faire signe à Zack de me suivre. Mes armes sont chargées, prêtes à l'emploi en cas de besoin, et j'espère qu'il en est de même pour lui.

L'un des gardes m'a signalé qu'un petit groupe d'un peu moins de dix morts avait été repéré dans les alentours. Je pense que ce serait un bon début pour un premier test, qu'est-ce que tu en penses ?

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Bon, de fait, j’ai laissé Arizona gérer la sortie comme elle l’entend. J’irais pas jusqu’à dire que j’ai la flemme de me battre avec elle sur ce sujet, mais c’est surtout que j’ai absolument rien à y gagner. Elle sait qu’il me faut des rôdeurs et une zone sans habitations, le reste, j’sais qu’elle saura faire ce qu’il faut. Du coup, j’me retrouve un peu en mode touriste avec mon énorme sac rempli de ce que tout le monde aurait tendance à appeler un bon gros bordel. Mais je m’y retrouve, c’est le plus important. Bref. J’en étais où ? Ah ouais, j’demande quand même par principe comment ça va s’goupiller, histoire de pas trop passer pour le touriste de service quoi. « Okay, donc petit détour par Agate. On reste là-bas pour la nuit ? Ca serait aussi l’occas’ de bricoler deux ou trois trucs sur les leurres aussi. » Pas que j’y ai vraiment pensé, mais autant que ce soit utile.

Je m’installe à côté, sortant un carnet pour griffonner quelques trucs qui m’viennent en tête, avant de relever la tête pour fixer Arizona quelques instants. Qu’elle soit en mode responsable sécurité m’dérange pas plus que ça. J’sais que j’dois pas jouer au con, c’était de toute façon pas prévu au programme. Et j’compte pas jouer de notre relation pour tenter de l’influencer rapport au boulot. Déjà, ce serait particulièrement débile et en plus, j’risquerais de me manger un mur. Mais du coup, sa remarque quand j’parle de sortie romantique m’arrache un rire. « Okay, toi la prochaine fois, j’vais t’assommer à coups de romance tu vas rien voir venir. Et tu verras la différence. » Un clin d’œil, avant de que j’retrouve mon sérieux et que j’reprenne mes calculs.

J’finis par jeter un coup d’œil au paysage. « J’suis pas sûr d’avoir fait autre chose que d’passer en coup de vent à cet avant-poste tiens. » Et la discussion s’enchaine, alors qu’on parle de tout et rien, jusqu’à ce qu’elle finisse par se garer. J’en profite pour saluer les gardes et j’file un coup de main pour décharger pendant qu’elle leur fait un top rapide. J’vérifie que j’ai bien mon flingue à la ceinture, mon couteau à portée de main et j’attrape mon sac, non sans esquisser un sourire à l’attention d’Arizona. « J’espère que t’auras pas besoin de les prévenir, sinon ça voudra dire que j’suis bon pour passer d’nouveau un mois à bricoler sur ces conneries. » Et elle est bien placée pour savoir à quel point j’peux aussi perdre toute notion du temps quand j’suis sur un projet du genre. Pour le coup, même si j’ai bien vu que ça avait un peu arraché la gueule de Locke de m’en parler, j’avais pas été aussi enthousiaste sur quelque chose depuis longtemps. Ca m’challenge un peu et j’adore ça.

Je hoche la tête quand elle reprend, la mine plus sérieuse. « C’est nickel. Ca reste des groupes qu’on peut croiser d’façon récurrente. Pour les hordes, va falloir que j’réfléchisse à comment contrer le bruit qu’ils font déjà d’eux-mêmes. » Elle connait ça, le grondement incessant qui t’prend aux tripes quand il y a plus d’une cinquantaine de rôdeurs et qui limite parasite le cerveau. Ca fait un moment que j’en ai pas croisé, mais je dois aussi penser à ça.

Et je continue, avec un ton que j’ai pas habituellement. « Dans l’idée, j’ai essayé de réfléchir aux situations qu’on peut avoir. Locke m’a demandé de quoi détourner l’attention des rôdeurs, mais ça peut être leur faire prendre un chemin précis de façon récurrente ou les envoyer ailleurs pendant une mission. On est d’accord ? » Ouais, ouais, j’parle à la cheffe de la sécurité là et le pire, c’est que ça me fait même pas bizarre. Amusant.

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ANAPHORE

Tout à fait, nous passerons certainement deux jours sur place, afin que je puisse également m'entretenir avec les personnes en poste là-bas, répondis-je à Zack suite à sa question. Si déjà nous nous déplaçons, autant en profiter pour accomplir d'autres besognes nécessaires au bon déroulement des choses. Quoi qu'il en soit, la route passe toujours aussi vite. Peut-être est-ce parce que j'ai l'habitude de la faire, ou bien simplement parce que je n'ai rien contre les trajets en voiture. Peu m'importe, le résultat est le même.

Il ne nous faut pas longtemps pour nous annoncer et que les gardes viennent commencer à décharger les denrées apportées par nos soins pour ravitailler l'avant-poste. Quant à moi, je vais rapidement m'enquérir des dernières nouvelles afin de pouvoir anticiper les possibilités que nous aurons pour tester le dispositif prévu par Zack. Une fois que cela est fait, nous vérifions notre équipement et quelques minutes plus tard nous voilà partis à pied depuis l'avant-poste.

Il vaut mieux avoir l'assurance qu'ils seront aux aguets en cas de problème. Nous ignorons si nous risquons de tomber sur plus de rôdeurs que prévu, ou peut-être sur des mutants d'un quelconque type. Ce ne serait pas la première fois, et certainement pas la dernière. A deux, nous pourrions ne pas être suffisants pour gérer la menace. Dispositif fonctionnel ou pas. Mon professionnalisme me pousse à réagir de la sorte, quand en privé j'aurais certainement compris que Zack s'inquiétait que sa création ne soit pas assez efficace pour nous éviter d'avoir besoin de renforts.

Nous progressons dans la végétation, prenant la direction indiquée par les gardes de l'avant-poste pour rejoindre l'endroit où le petit groupement de macchabées a été repéré. Oui, ce serait une possibilité et aussi une très bonne avancée. En empêchant totalement les morts d'approcher certaines zones, cela pourrait nous permettre d'avoir un avantage certain au quotidien. Sans en avoir réellement l'air, je tiens à encourager ses efforts. Je reste fascinée par ce qu'il est capable de réaliser avec pas grand chose. Il est un atout majeur dans la sécurité du camp, qu'il en soit convaincu ou non. Je saurai l'être pour deux.

Après avoir marché pendant une bonne trentaine de minutes, je finis par faire signe à Zack de s'arrêter lorsque mon ouïe capte le bruit de branches craquant sous le poids des pas, à quelques mètres de nous. M'accroupissant pour plus de discrétion, j'invite mon barbu à faire de même tout en sortant mon couteau par réflexe. Mieux vaut être prêt, s'il fallait se battre. Ils sont là. Une quinzaine de mètres, à trois heures. Maintenant, à lui de jouer.

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Un bref hochement de tête alors que je souffle, avec une ombre de sourire. « Okay, parfait. » Forcément, j’suis un peu curieux de voir à quoi ressemble l’avant-poste et j’souffle, non sans lui lancer un regard. « T’y as passé beaucoup de temps déjà ? » Pas depuis que je la connais en tout cas. Encore que, au début, ça aurait pu, on se voyait pas assez souvent pour que je sache à quoi elle occupait tout son temps. Et j’étais loin de me sentir de lui demander ce qu’elle faisait. Déjà que là, c’est parfois limite et que je préfère me contenter de ce qu’elle a envie de raconter.

Matos déballé, la voilà qui prévient des possibles emmerdes qu’on pourrait avoir. Forcément, ça me met un petit coup de pression, vu que ça dépendra aussi de la façon dont je m’en sors avec mes conneries. Mais faut bien que je fasse quelques tests avant de devoir le faire en étant en conditions réelles. Autant là, j’peux me permettre des erreurs, autant après, si on finit par réellement les utiliser, ce sera pas la même histoire.

Et au reste, je me fais plus pensif, réfléchissant à tout ce qui a pu me venir à l’esprit. « Ce serait totalement jouable. Suffit de poster stratégiquement les leurres, comme si on balisait un chemin. Et passer de temps à autre pour les activer, histoire de rameuter ce qui peut l’être. » Dans la foulée, ça viderait les coins qu’on veut sécuriser. « Faut juste que je réfléchisse pour que ça tourne de façon… écolo… » Un sourire en coin pour ponctuer mes propos. J’ai pas dans l’idée de bouffer des stocks de piles. Mais forcément, il y aura a minima des batteries qu’il faudra recharger, même si une utilisation ponctuelle devrait pas trop bouffer de jus. C’est plongé dans mes réflexions que j’suis Arizona, avant de relever la tête quand elle me fait signe qu’il y a bien des rôdeurs pas loin. « Okay… » Soufflé dans un murmure, alors que je sors un petit boitier noir, rembourré et une télécommande. « On va commencer par le basique. » Le leurre tout simple, à courte portée donc.

Je plisse les yeux, comptant le nombre de rôdeurs avant de lancer le leurre plus loin. Dans l’idée, c’est déjà de voir si ça les dévie de leur chemin. Bon déjà, je me foire pas dans mon lancer, ça aurait été particulièrement con. Et j’appuie sur la télécommande. C’est un bip-bip irrégulier qui s’échappe alors du boitier, assez fort pour qu’on l’entende, mais pas non plus pour que ça nous pète les tympans. J’vois direct quatre têtes qui se tournent en grognant en direction du buisson, mais les trois autres sont à la traine. « Mmmh… » Ca merde au niveau de la portée, alors je monte un peu le volume, juste pour voir.

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Si mon regard quitte un instant les alentours, ce n'est que pour observer le dispositif que balance Zack un peu plus loin. Je fronce les sourcils, bien malgré moi septique quant à l'efficacité de l'engin. J'ai parfaitement confiance en les capacités du brun. Cependant, la militaire en moi ne peut s'empêcher de craindre que cela ne puisse être défaillant et que nous nous retrouvions dans une situation plus complexe que prévue.

Le laissant malgré tout gérer, je me concentre plutôt sur les morts qui sont plus loin. Dès lors que le son s'échappe du boîtier, quatre d'entre eux semblent s'y intéresser et se diriger dans la direction donnée. Cependant, ce n'est pas le cas des autres. Le barbu trafique quelque chose au niveau de la télécommande qu'il tient dans ses mains, et l'instant d'après le bruit que faisait son appareil augmente considérablement. A mon avis, bien trop par rapport à ce qui était prévu. Cette fois, toutes les têtes se tournent dans la direction du buisson. Malheureusement, ce ne sont pas les seuls à avoir été attirés par ça.

Un bruissement derrière nous me fait tourner la tête in extremis alors qu'une main décharnée se tend déjà dans ma direction. Par réflexe, je me protège avec mon bras et fais un bond sur le côté, entraînant Zack avec moi pour l'éloigner également. Je peste, constatant bien vite les traces de griffure sur mon poignet qui s'est certainement dénudé lors du mouvement. C'était bien ma veine. Cela ne m'arrête pourtant pas et je bondis sur le mort qui s'est approché de nous, venant enfoncer sans mal ma lame sous son menton pour remonter jusqu'à son cerveau. Le laissant retomber au sol, je serre les dents en avisant les alentours.

D'autres arrivent par ici. Je crois que le bruit était un peu trop fort, cette fois. Je ne lui en veux pas, après tout nous sommes ici pour tester un prototype. Les choses ne peuvent pas instantanément être parfaites. Il ne me reste qu'à espérer que les bruits de lutte ne vont pas attirer ceux que nous visions au départ.

Spoiler:

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J’reste focalisé sur ma tâche, bien plus sérieux et concentré qu’elle peut me voir en temps normal. Et si au final, ça fonctionne bien, reste l’histoire du réglage du son qui s’avère être problématique. J’ai pas vraiment le temps de dire ou de faire quoi que ce soit qu’Arizona m’entraine sur le côté pour que j’évite les nouveaux potes qu’on vient d’se faire et j’ai une grimace pensive à sa réflexion. « Ouais, faut encore que j’calibre. Mais c’est bon à savoir. »

Tout en parlant, j’sors mon couteau de chasse et j’plante un des rôdeurs qui s’rapproche un peu sans la moindre hésitation ou difficulté. J’réalise même pas qu’elle m’a jamais vraiment vu dans c’genre de situation. Même la sortie dans le sous-marin, c’était encore une autre histoire. Et si avant que j’finisse à Fort Ward, avant que j’sois vacciné, j’étais pas du genre à flipper devant les rôdeurs, autant dire que c’est encore moins l’cas. J’suis pas non plus totalement con hein et j’suis pas du genre à pousser ma chance. Mais j’ai réussi à accepter le fait qu’ils font partie d’mon quotidien. Ou en tout cas, ça a été le cas pendant plus de 6 ans. Au moins, les bonnes habitudes se perdent pas. « J’vais tester un truc. Amène-toi. » Soufflé dans un murmure, alors que j’me glisse entre les arbres aussi silencieusement que possible. Un index sur les lèvres, j’pose un autre leurre en hauteur, au niveau des branches et je l’entraine avec moi, avisant les alentours pour bien m’assurer qu’on sera pas sur l’chemin.

Et voilà que je coupe le premier leurre. Les rôdeurs s’arrêtent brusquement, clairement paumés sur la direction à prendre. Les grognements résonnent jusqu’à nous et j’parle même pas de l’odeur. J’active le deuxième dans la foulée et c’est presque à l’unisson qu’ils tournent leur tête vers l’arbre. J’les vois trainer la patte jusque-là et j’ai un petit sourire satisfait, même si mon regard reste toujours aussi sérieux. « Bon, j’crois que niveau volume, sur du très courte portée, j’tiens un truc-là. » Reste à savoir jusqu’à quelle portée j’peux espérer utiliser ces trucs. Surtout en forêt. Un regard lancé en direction d’Arizona. « A quel point ce serait compliqué d’après-toi de les éliminer s’ils sont focalisés comme ça sur un truc ? » Parce que les détourner, c’est une chose, pouvoir aussi s’en défaire en prenant moins de risques, c’est un bonus non négligeable.

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