Parce qu'il n'est pas question que je mêle pas fille à ces histoires, elle est en sécurité avec son père dans un clan qui s'occupe d'elle et la garde à l'abri, pourquoi est-ce que je la ramènerais dehors avec moi ? Que je lui réponds alors en fronçant les sourcils. En toute honnêteté, je ne sais pas à quoi elle s'attend, mais Eva n'a pas l'air très avisée pour les interrogatoires du genre, et je ne donne pas l'impression d'être mise sous une pression monstrueuse.
Qu'on s'entende : ça serait très déplaisant que cette photo sorte et qu'on m'accuse de mentir, mon casier judiciaire ici est suffisamment suspect comme ça. Mais je pense toujours qu'Eva a eu son occasion de le faire. Je ne te ferais rien, à toi ou ton enfant, si c'est ce que tu crains, je ne suis pas un monstre, que j'ajoute. Nous ne comptons pas nous éterniser ici d'ailleurs avec mon compagnon, nous voulons justement rentrer dans mon clan assez rapidement, j'ai hâte de revoir ma fille, bref sourire : Du coup, qu'est-ce que tu veux ? Tu as l'assurance que tu ne craindras rien de ma part, qu'est-ce qu'il te faut d'autre ?
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Heinich... N'est pas son père ? S'enquit la blonde avec un air sincèrement surpris. Revenant masser son ventre qui la malmène un peu, hochant la tête à tes explications. Et à nouveau, ses lèvres se pincent brièvement, alors que tu cherches à en savoir plus sur ses motivations qui, pour l'heure, sont gardées secrètes.
J'ai déjà perdu deux enfants, te souffle-t-elle à voix basse, masquant un deuil qu'elle peine à accepter. Les autres disent... Que c'est la nature. Mais je maintiens qu'il s'agit surtout d'un manque de soin. En tant que mère, elle en est persuadée intimement, quoi qu'elle n'ait pas eu la possibilité de faire des études dans ce domaine.
Je veux l'assurance que mon bébé puisse naître, et vivre. C'est sa motivation première. Ton camp... Il a des médecins, il est loin d'ici ? Sa vue se trouble brièvement, revenant poser le regard sur son ventre. J'ai mal, en ce moment. Comme... Des contractions.
Non, je le connais depuis un an, il n'est pas le père de ma fille, de toute évidence, c'est chronologiquement impossible. Et puis, Eva verrait Ludwig, elle n'aurait aucun doute sur sa paternité avec Romy. Je pince les lèvres et l'écoute avant de froncer les sourcils. Ah. Je vois. Mon camp est loin d'ici mais il a un avant-poste qu'on peut rejoindre en bateau, que j'explique. Et il y a des médecins oui... Enfin, pas qu'on verra dans l'immédiat mais bon, peu importe.
Cependant, la mine crispée d'Eva m'interpelle, et je saisis qu'il se passe quelque chose : D'accord, je laisse ce que je suis en train de faire pour la rejoindre doucement : Tu veux bien t'asseoir quelques instants ? je dis ça en tirant un tabouret un petit instant pour le lui présenter : Souffle doucement, ne te crispe pas, ça peut arriver de temps en temps, quand on est nerveuse surtout, que j'ajoute. En connaissance de cause. Tu es nerveuse ?
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Elle t'écoute avec attention, opinant à tes remarques. Des médecins, un autre père... Ça lui semble presque lunaire, au vu de sa propre situation. Je suis prête à payer. Si ça peut permettre à ma grossesse d'arriver à terme, et la santé de mon enfant... De notre enfant. Qu'elle se corrige finalement, soupirant. Xander... Il n'est pas si méchant. Il ne fait que répéter ce que sa famille disait haut et fort depuis son enfance, et pense que c'est la bonne chose à faire, tu sais... l'excuse-t-elle, avant de reprendre. Mais je préfèrerais ne pas lui en parler pour le moment en tout cas. te précise-t-elle néanmoins, se recroquevillant légèrement quand tu viens à elle. D'accord... Elle obtempère à ta demande, s'assoit finalement en soufflant légèrement avant d'hocher la tête à ta question.
Je ne suis pas nerveuse, je suis morte de peur, avoue-t-elle du bout des lèvres. Ils me font peur. Et elle n'a pas besoin de dire les noms, pour que tu devines à qui elle fait référence. Je ne peux pas partir sans Xander, mais je... Je ne survivrais pas à la perte d'un nouveau bébé, s'excusant du regard en venant à nouveau inspirer profondément, s'efforçant de calmer ses nerfs mis à rude épreuve, tant par les brimades de Jefferson que les regards méprisants de Marius sur son incapacité à avoir des enfants en pleine santé.
Je ne suis pas sûre de pouvoir convier Xander... Je pince les lèvres en le disant, à voix basse. En fait, c'est surtout que je n'ai pas envie de le faire. Est-ce que... Est-ce que Xander a déjà été violent avec toi ? Que je demande alors. Je ne peux m'empêcher de me remémorer sa facilité à lever la main sur moi pour essayer de me faire taire, même si je ne disais rien de particulier. Fait-il la même chose à Eva ? D'autant plus que celle-ci m'avoue qu'elle a peur.
Jefferson et qui... ? Marius ? Almarich ? En fait, je pourrais citer tous les noms, ça serait plus rapide. De qui n'a-t-elle pas peur, sinon ? Tu ne vas pas le perdre, que je souffle. Enfin, je n'en sais rien : j'espère. Tiens, tu as qu'à tenir ma main. Tes contractions sont douloureuses comment ? Sur une échelle de 1 à 10, tu dirais quoi ? Je lui tends ma paume pour qu'elle la saisisse, je me rendrais compte de sa souffrance aussi comme ça. Est-ce que tu veux que je te prépare quelque chose ? Peut-être... Je ne sais pas, pourquoi pas quelque chose pour te relaxer un petit peu ?
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Par le passé, oui... murmure la blonde. Assurément, elle n'a aucune envie de s'en rappeler, quand elle l'évoque. Mais il ne l'a plus jamais été sitôt que je suis tombée enceinte de lui la première fois. Au contraire, il... Il est devenu protecteur, et je suis sûre qu'il s'en veut encore. La sincérité se devine dans ses accents, hochant silencieusement la tête aux noms que tu proposes. Ils sont... De la même trempe. Si elle pèse ses mots, tu devines sans mal à quoi elle fait référence dans l'immédiat.
Elle esquisse un sourire peu rassuré à ta remarque, Liv, venant néanmoins prendre ta main dans la sienne pour la presser avec force quand une nouvelle douleur lui coupe le souffle. Visiblement plus violente que les précédentes, alors qu'elle essaie d'inspirer profondément pour juguler la souffrance, tentant de réfléchir à ta question. Je ne sais pas... 3, 4 ? Pas aussi intense qu'à ma fausse couche, ça c'est sûr. Il est certaines douleurs que l'on n'oublie jamais réellement, après tout.
A quoi tu penses ? S'enquit néanmoins la blonde à ta proposition, fermant les yeux pour essayer de se calmer. De chasser ces pensées anxiogènes qui la hantent en continu, et ne l'aident en rien à se détendre.
Je pince les lèvres à nouveau, loin d'être enthousiaste quand elle me confie que oui, Xander a déjà eu la main lourde avec elle. Plus depuis longtemps mais ça ne change rien. Tu l'aimes ? Que je lui demande simplement. Je ne pense pas que je serais capable de rester avec quelqu'un qui pourrait me frapper. Et en même temps... Par amour, ou par emprise, je n'en sais rien. Je suis parfaitement d'accord avec toi, que j'ajoute alors au sujet des autres. Seulement, la main d'Eva se serre fort autour de la mienne, et je saisis que ça n'est pas anodin.
Xander est où actuellement ? Je peux peut-être trouver une solution pour qu'on voit si tes contractions sont anodines ou pas, mais j'ai besoin d'être sûre qu'il ne nous surprendra pas, que j'ajoute simplement avant de soupirer. Tu veux te changer les idées ? Que je demande. Là d'où je viens, il y a une femme médecin, c'est une amie à moi. Elle s'appelle Quinn, elle n'est pas bien grande, mais ses mains sont toujours chaudes lorsqu'elle ausculte, et elle prend soin de ses patients avec beaucoup de bienveillances et de douceur, que je souffle alors avec un sourire attendri.
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