C'est un silence quasi religieux qui règne dans la cuisine, alors que vous êtes occupées à préparer le repas. Si Sklave n'est pas présente, c'est uniquement parce que Jeff semble lui mener la vie particulièrement durs ces derniers jours, et il n'est pas rare pour vous de la voir occupée à des tâches ménagères constantes. Ménage, lessive, poussières... Bon nombre de petites choses qui ne la rendent pas vraiment accessible, et te font donc travailler en équipe avec Eva, aujourd'hui. Et si d'habitude, la blonde est plutôt douce et propice à la discussion, aujourd'hui ne semble définitivement pas le confirmer.
Concentrée sur sa tâche, elle t'observe à peine, Olivia. Peut-être que tes premiers symptômes de grossesse combinées à la fatigue générale te donnent cette sensation désagréable après tout, mais tu as parfois la sensation qu'elle t'observe à la dérobée sitôt que tu tournes le regard.
A toi de voir si tu souhaites profiter de votre solitude dans les lieux pour tenter la conversation... Ou pas.
On pourrait presque entendre les mouches volées. Etrangement, ça me met mal à l'aise, d'autant qu'il n'y a personne avec moi, à part Eva. Heureusement, Jefferson est occupé ailleurs, le plus loin possible de moi, et ça me convient très bien comme ça. Mais j'ai l'impression qu'il se trame quelque chose et je n'arrive pas à définir quoi. Mes yeux se relèvent vers Eva, qui fuit à nouveau le contact. L'incertitude m'agace prodigieusement sur ce coup-là.
Pardon mais... Il y a un problème ? Que je lui demande finalement, en venant planter une main sur ma hanche. Ma fracture me gêne un peu trop sur tout ça. Et je suis suffisamment contrariée qu'Audrey soit restreinte aux activités de Jefferson quand elle devrait être avec moi. J'ai l'impression d'être observée, et que tu n'oses pas me parler, que j'ajoute alors d'un ton qui ne veut pas faire de reproche, mais qui évoque l'évidence : J'ai fait ou dit quelque chose de mal pour avoir droit au traitement du silence ?
We're all stories in the end, just make it a good one
Un problème ? Eva te fixe avec un air crispé, tentant même un sourire factice de façade qui ne trahirait personne. Je... Non. Et en prime ? Elle est très mauvaise menteuse. Baissant le regard vers son travail sans oser croiser ton regard, pinçant brièvement les lèvres avant de soupirer, et revenir à toi.
Je pense... Plutôt que c'est l'inverse. Que tu n'as pas dit quelque chose. Et si tu espérais en savoir plus... Elle se rabat instantanément dans son silence, comme si elle craignait la confrontation. Sans doute parce que vivre constamment entouré de personnes violentes ne doit en rien aider à l'inciter à développer le fond de sa pensée. Je n'en ai pas... parlé. Pour le moment, articule-t-elle finalement à voix basse, avant de relever un regard craintif dans ta direction. Mais je sais que tu mens sur... ta vie.
Tu peux lancer un dé intuition, ou continuer le dialogue. Dans tous les cas, tes décisions joueront sur la suite de l'intrigue, et la manière dont Eva te percevra à la suite.
Bizarrement, Eva se mure, sort de son silence, reprend, recommence, je n'arrive pas très bien à la suivre. Mais mon coeur rate finalement un battement à sa déclaration et je me sens parfaitement idiote en la fixant. Bon sang, je le savais et pourtant, rien qu'à ces révélations, j'ai l'impression de tomber des nues : C'est toi qui as récupéré ce que Jefferson a planqué dans mes affaires ! Que je m'exclame en mesurant le ton de ma voix. Je ne veux pas être entendu, surtout pas qu'elle puisse être prise sur le fait.
Je crois qu'une part de moi n'en revient pas totalement. C'est toi ! C'est formidable, à la fois beaucoup moins, je ne me l'explique pas. Je suis partagée, enthousiaste et anxieuse en même temps. Qu'est-ce que tu as trouvé d'autres ? C'est ce qui m'inquiète. Sur ma vie, sur ce qui est ma réalité ? Dans mon sac, il y a des souvenirs de mes enfants et... Et là, je doute. Est-ce que ça pourrait être ça ? Une pointe d'appréhension plus tard, je soutiens son regard. Je suis à deux doigts de la rejoindre pour la secouer.
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Ta remarque incite Eva à baisser le regard, pinçant brièvement les lèvres. La main dans le sac, alors que tu comprends très bien ce qu'elle a fait, tournant le regard ailleurs. Il vous aurait tués si je ne l'avais pas fait. Non ? De défend-elle comme elle peut, fronçant brièvement les sourcils avant de revenir à toi, hésitant à te dire ce qu'elle a pu trouver de compromettant à ton égard. Mais de toute manière... Pourquoi te mentir, maintenant que le plus gros est dit ?
Une photo de tes enfants. Ce sont tes enfants, non ? Demande-t-elle finalement, venant poser une main protectrice contre l'arrondi de son ventre, par pur instinct. Qu'est-ce que tu nous cache d'autre, au juste ? Si elle semble accusatrice, chacun de ses mots est pourtant murmuré, suffisamment bas pour que personne ne puisse entendre votre conversation. Visiblement soucieuse de garder ton secret. Du moins. Pour le moment.
A toi de voir si tu souhaites dire la vérité, ou choisir de mentir. Dans tous les cas, tes décisions joueront sur la suite de l'intrigue, et la manière dont Eva te percevra à la suite.
Parce que tu crois qu'il se serait passé quoi pour toi si on t'avait découvert en train de fouiller nos affaires et récupérer les preuves qu'il avait planqué chez nous ? Que je lui demande en fronçant les sourcils, pour la fixer droit dans les yeux. Autant ne pas être naïves toutes les deux à ce niveau-là. Je saisis très bien son mouvement de protection contre son ventre. J'ai une fille, oui. Elle s'appelle Romy, elle a bientôt trois ans, que j'ajoute. C'est la seule photo que j'ai, la seule que j'ai pu garder de toute façon. Il n'en existe pas de Nicolas.
Je pince les lèvres, avant de soupirer. Autant ne pas tourner autour du pot : Qu'est-ce que tu veux, Eva ? Que je lui demande de but en blanc à nouveau : Pourquoi me sauver la vie ? Pourquoi garder ça pour toi ? Après tout comme elle le dit, pour l'instant, elle n'en a pas parlé. Mais le reste ? Tu as trouvé la preuve que je vous ai menti, ou que je vous cache quelque chose... Pourquoi est-ce qu'on en parle ? Elle veut quoi ? Me menacer ? Me faire chanter ?
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Eva reste silencieuse à ta remarque, baissant à nouveau le regard. Semblant craintive de ce genre de débat, alors que tu choisis la sincérité au mensonge. Elle ne l'oubliera pas, par ailleurs. T'avisant en silence alors que tu évoques ta fille, son âge, et qu'à nouveau sa main se resserre sur son ventre quand tu deviens plus directe à son égard.
Je veux comprendre la raison de ta venue ici. Parvient-elle néanmoins à articuler de but en blanc, après une profonde inspiration avant de grimacer. Moi aussi, j'ai un enfant à protéger je te signale. Celui la même qui grandit dans son ventre. Ou du moins, qui essaie, au vu des dernières fausses couches qu'elle à subit par le passé. Pourquoi mentir sur ta fille, si tu n'as rien à cacher ? Qu'elle s'enquit par ailleurs, venant masser son ventre douloureux.
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