The Walking Dead RPG

Jonathan me donne raison. Je lui lance un regard des plus méprisants et c’est avec un rictus :

« Mais je t’en prie, reste bien en sécurité. Tu as bien raison, il y a peu de chances que cela soit des femmes sans défenses dans ce bâtiment, tu pourrais te faire blesser. »

Malgré une condescendance affichée et un rire froid, je reste sur mes gardes, prêt a parer une charge tout en faisant face a Jonathan :

« On entre ensemble, je couvre l’étage et toi le Rdc. Au moindre signe de présence, on se regroupe. »

Puis la batte a la main, j’entre dans le bâtiment en tête avant de faire signe a Jonathan de s’arrêter dés que nous ne sommes plus visible de la porte. Je me place pour observer discrètement Jefferson et murmure a cet homme que je connais a peine.

« On a peut de temps. Jefferson nous conduit a un piège. Soit on le prend de vitesse, soit il rentrera seul au camp avec une belle histoire a raconter. J’ai une ébauche de plan mais avant ça je veux savoir si tu es prêt a m’aider. »

De ce que j’ai cru comprendre de ce type, il n’est ni nazi, ni dégénéré comme Marius et sa bande, aussi, je me risque a poser les cartes sur table. Je n’ai pas beaucoup d’option sans la coopération du militaire devant moi et, contrairement a certain, je me sais mortel et faillible. Quitte a devoir affronter les deux, je préfère séparément et j'ai comme dans l'intuition que s'il etait pro Jefferson, nous ne serions pas dans ce batiment.

« Si ce type revient vivant au camp, c’est qu’il nous aura éliminé, et sans moi, il aura le champ libre pour reprendre ses viols et torture sur les femmes du groupe. »

Je pense a Olivia. Quand nous nous sommes quittés ce matin, malgré mon assurance, j’ai revu avec elle les plans pour qu’elle puisse fuir car je sais que ca sera la première chose que Jefferson fera pour fêter « ma mort ».

« Alors, soldat, que décides tu ? En sachant que rester en arrière pour ne pas t’en mêler est une option aussi. »

Those days are over.

ANAPHORE

Maintenant c'est clair, quelque chose se tramait. Jefferson reste borné, il ne veut pas bouger de l'endroit où il est, il sent clairement le traquenard se refermer sur lui, mais Heinrich ne se dégonfle pas et va jusqu'au bout de ses idées. D'ailleurs, ses piques sont assez drôles à entendre, du coup Jefferson se retrouve seul comme un con pendant que les deux autres se rendent dans le bâtiment. À peine entré, Heinrich s'adresse à Jon en allant droit au but. Un plan pour buter Jefferson ? Mais il fallait le dire plus tôt ! Bon, c'est vrai Jon douta sur le coup, après tout il ne connaissait rien de Heinrich, il le considérait depuis le début comme l'un des leurs, peut-être qu'il lui disait ça pour le piéger ? Hum non, difficile à croire. La femme de ce type avait eu une altercation avec l'autre con et ça Jon le savait, c'était le point faible de tous les hommes, la situation ou il n'y avait pas de compromis. Le temps était compté, Jonathan devait prendre une décision rapidement. "C'est bon je te suis. Comment on procéde ? C'est un sale con, mais un con dangereux." Non, ce n'était pas la peur qui parlait, Jon n'attendait que ça depuis un moment déjà et il était plus prêt que jamais. Seulement, toute personne intelligente devait prendre en compte que ce mec avait quand même de sacré bons reflexes. Jon n'avait pas dit pourquoi il était autant partant, pas besoin d'expliquer pourquoi là tout de suite, pas le temps toute façon. Et puis même si Heinrich restait un ennemi potentiel, autant se concentrer sur cette opportunité et éliminer le premier de la bande.

Il n’hésite pas et j’ai un demi sourire qui se peint sur mes traits. Certes je prends un risque mais j’ai comme dans l’idée que si l’homme voulait me la faire a l’envers, cela serait déjà fait. De toute façon, j’ai montré déjà une partie de mon jeu, trop tard pour faire marche arrière. J’hoche la tête pour confirmer que je ne prends pas Jefferson pour une menace insignifiante, tout en continuant de jeter des coups d’œil vers lui. Il fume une cigarette en nous attendant, surement en priant pour un drame sur un de nous.

« Il est bien trop calme au regard de la situation et impossible de savoir, pour le moment, ce qu’il mijote. Du coup, si tu es partant, voila ce que je propose pour le prendre de vitesse. »

Rapidement et de façon fort pragmatique, je lui expose mon plan. Tirer quelques coups de feu dans la maison, limite je consent a l’éclabousser d’un peu de sang s’il faut, qu’il ressorte en mode fuite en annonçant que la maison est pleine de morts et que j’ai été mordu. Je ne connais rien aux talents de menteur de Jon, mais, s’il presse le pas et arrive a faire monter la pression, cela peut passer.

Il faut qu’ils bifurquent un peu pour me laisser le temps d’arriver a la marina avant eux, m’assurer qu’on a pas de mauvaise surprise sur place et cueillir Jefferson au moment ou il s’y attendra le moins. Evidemment, j’ai l’espoir que les TE ne soient pas encore partis et avoir du rang fort sur place. Le coincé vivant pour que les autres le fassent parler serait un plus indéniable.

« Est-ce que tu te sens de gérer seul le chemin ? »

Car c’est aussi un risque et s’il ne le sent pas, on fera autrement et plus brutalement. La décision revient a Jonathan.

Those days are over.

ANAPHORE

C'est vrai, Jefferson était calme, presque trop. Ce mec avait oublié ce qu'était la peur à force d'être toujours celui qui fracasse le crane (et autre hum) des autres. Il était temps que le bourreau devienne la victime. Tandis qu'il écoutait les paroles d'Heinrich, Jon observait ce dégénéré qui était là, tranquille, à fumer sa clope, les chevilles enfoncées dans la neige. Bref ! Il était temps de mettre au point la façon dont ils allaient exterminer Jefferson le sanguinaire de la surface de la terre une bonne fois pour toute. Alala quelle bonne journée ! Mais ne nous réjouissons pas trop vite, ce mec avait plusieurs tours dans son sac.

Heinrich exposa son plan de manière rapide et précise, mais quelque chose interloqua Jonathan qui fronça les sourcils, se demandant pourquoi ce dernier tenait tant à ce qu'il reste seul avec Jefferson. Il ne pouvait y avoir qu'une raison à cela. "Je dois m'attendre à te voir revenir accompagné ?" C'était à la fois une question et une affirmation. Autrement, Heinrich lui aurait peut-être déjà sortit les boyaux. Jon espéra presque immédiatement que si d'autres personnes intervenaient, les filles qu'il avait rencontrés quelques jours plus tôt seraient de la partie. Dommage que là tout de suite, le temps manquait pour poser plus de questions. Le compte à rebours était lancé.

"T'inquiète pas pour ça." dit-il déterminé à Heinrich, concernant sa question sur la continuité du chemin. Les derniers détails étant réglés, Jon se tourna une dernière fois vers son coéquipier du jour. "Une fois le moment venu, j'aurais deux mots à dire à Jefferson. J'espère pouvoir attendre jusqu'à ton retour." Comme tout le monde, Jon souhaitait avoir sa part du gâteau et l'attente allait être longue, interminable. A voir comment tout se passe car on ne peut jamais être sûr, mais au moins Heinrich était au courant de ses intentions. Il sortit alors en faisant ce qui avait été prévu un instant avant... Le sang sur lui... le tireur fou... il se précipita à l'extérieur vers Jeff lui sommant de vite se casser d'ici avant d'en prendre une dans la caboche comme Heinrich.

Je reste énigmatique a sa question avec un demi sourire plein de promesses qui n’engage à rien. La vérité est que je n’ai aucune certitude quant au fait que les autres soient restés ou pas. Mais je ne suis pas homme à montrer mes doutes. Au moins, nous avons un accord et un début de plan.

« Je vais essayer de te donner le plus de crédibilité possible pour qu’il ne pose pas trop de question ou pense avoir besoin de toi. Mais une chose, j’aurais besoin, si possible, qu’il survive. Il sait des choses. »

Je lui tends une trousse de soins, des menottes sans les clés en lui donnant les derniers détails.

« Au cas ou. Si ca merde le point de replis reste la marina mais souviens toi que nous ne sommes pas sur qu’il n’ait pas des alliés qui nous suivent ou nous précédent. Un geste mal interprété ou un retour de sa part précipité avec une version litigieuse des faits et il y aura des conséquences irréversibles que je préfère éviter. »

Olivia en ferait les frais, Audrey aussi, je ne connais pas assez Jonathan pour savoir s’il a des proches qui pourraient payer pour lui. De toute façon, l’échec est inenvisageable.

« Il savait qu’il allait être attaqué, il a forcement prévu une parade. Ne perds jamais ca de vue. Ce type ne fait jamais rien sans s’assurer qu’il y aura le plus de dégâts possible et il sait où taper pour ma part. Dès que cela va commencer, le bruit risque d’attirer des morts, même si la neige les gênent, reste aussi sur tes gardes avec ca. »

Nous lançons la mise en scène. Cagoule sur la tête, manteau retourné, je me sens étrangement diffèrent de retrouver ce qui avait fait de moi un des gradés de Portland. J’aimerais vraiment être certain que le baron ne me manque pas et, même si mon ancienne vie me révulse au plus haut point, certaines choses qui me lient a elles sont bien plus ambiguës que je ne l’aimerais.

Je me place et observe a couvert, attendant que Jonathan sorte en pseudo panique. J’en profite pour traduire les petites vibrations de mon talkie « R U Safe/Where » avec un léger sourire aux lèvres qui n’a rien a voir avec celui, plus mauvais, qui s’étire alors que j’ajuste mon tir. Dans mon for intérieur j’essaye de deviner ce que dit mon partenaire, tirant un coup de semonce pour lui donner du crédit, puis, dans la foulée, c’est sur Jefferson que je tire. Je vois l'homme vaciller. Il a été touché. Je ne sais pas encore comment avec la distance mais j'observe.

Sans perdre ma position, observant de ma cachette le résultat de mon tir, je prends le talkie et appuie sur le bouton et chuchote:

« Otis va bien ? Etes vous a la dernière position que je vous connais ? »

Those days are over.

ANAPHORE