The Walking Dead RPG

Les mains posées au creux de ses reins, la Dame se perd quelques instants dans ses songes. Les yeux fixés au loin, à l'orée de ces barrages, à son goût bien trop fins, les protégeant pourtant du reste du monde - en principe, du moins. La militaire essaie de se parer à toute éventualité, mais la vérité est que personne ne sait vraiment ce qui les attend. Au fond, ça a toujours été ainsi, pour chacune de ses missions : il y a une part d'imprévu, que personne ne peut deviner à l'avance.

O'Connell pousse un soupir et se retourne lorsqu'elle entend les talons d'Andrea fouler le sol derrière elle. Lui accordant un regard prolongé et un hochement de tête pour toutes salutations, elles demeurent un instant côte à côté, taiseuses. C'est finalement Frances qui rompt le silence la première : « Des nouvelles de nos copains adeptes de charniers ? » Son ton est sombre, sa question sérieuse. Et West sait parfaitement de quoi elle parle.

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L'appréhension ne la quitte pas. De son examen avec Nolan, des mots qu'elle ressasse, de ce qu'ils vont devoir faire pour tenter de l'aider. Le protocole de soin n'est pas encore mis en place et... a dire vrai, Andrea n'en a parlé à personne pour l'instant. Elle s'en sent incapable. Il le faudrait pourtant. Ne serait-ce que pour... Elle ne sait pas. Faire quelque chose. Essayer du moins. Un soupir lui échappe, elle pince les lèvres avant de relever les yeux vers Frances qui vient à sa rencontre.

Tu sais, moins je les vois, mieux je me porte, en règle générale, souffle-t-elle en réponse. L'air sérieux de l'afro-américaine rejoint le sien. Une manière de dire qu'elle entend mais... Elle ne peut pas faire davantage que ça pour l'instant. Comment tu vas ? Demande-t-elle, inquiète néanmoins. En sous-texte : a-t-elle trouvé quelque chose, de son côté ? Et pour elle, et bien... Les équipes n'ont pas trouvé grand-chose, si on omet le bowling...

Oh, my eyes are seein' red. Double vision from the blood we've shed. The only way I'm leavin' is dead : That's the state of my, state of my, state of my head

L'air préoccupé de West n'échappe pas à la militaire. Néanmoins, les deux Dames sont forgées du même acier trempé : ce ne sont pas spécialement sur leurs sentiments et vies personnelles qu'elles vont s'étendre, aussi Frances ne songe pas spécialement à en savoir plus sur l'humeur concernée de la dirigeante. Aucune nouvelle n'est bonne en ce moment, surtout pas pour leur campement.  Les inquiétudes sont donc automatiquement justifiées, à ses yeux, quoi qu'elle ne laisse rien transparaître de plus qu'à l'accoutumée.

O'Connell hausse les épaules, donc, à la question d'Andrea. Relativisant quelque peu : « Mm, ça pourrait être pire. Nous avons la chance d'avoir des soldats motivés et prêts à s'entraîner pour assurer la sécurité du camp. » Sans compter que les shérifs font de leur mieux pour préserver l'enceinte de celui-ci. « Mais nous n'avons aucune vision sur le péril à venir. Je réfléchissais éventuellement à mettre en place des pièges à l'orée du campement. » En pleine vallée donc, soit bien après les barricades qui nécessitent un sérieux renforcement.

L'afro-américaine fronce les sourcils à la dernière phrase d'Andrea, tiquant sur ce lieu qu'elle ne saisit pas particulièrement : « Le bowling ? Je ne crois pas en avoir entendu parler. Tu veux bien m'éclairer ? »

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Quel genre de piège tu envisages ? Demande-t-elle en scrutant l'afro-américaine avec le plus grand des sérieux. Et surtout, qu'est-ce qui l'empêche de son côté d'agir comme elle l'entend. Si elle attend son autorisation, la protection du camp reste, et restera toujours, sa priorité, alors il n'est pas question de dire à Frances de ne surtout pas tout faire pour mettre ses membres en sécurité. Un soupir lui échappe : J'en suis à me demander si ça ne serait pas pertinent, nous aussi, d'infiltrer certaines personnes de chez nous dans des communautés à proximité, réfléchit-elle à haute voix.

Le propos passé, elle pince les lèvres. Elle sait que l'idée n'est pas la plus simple à mettre en place, d'autant plus avec deux cents personnes dans les environs qui ont tout à reconstruire mais... Avec des groupes aussi dangereux dans les environs ? New Eden est loin mais à vol d'oiseau, c'est encore à côté, et c'est un point qui la rend un peu frileuse, pour tout dire. Mais eux ? Ils sont littéralement sur notre territoire, de toute évidence. Mon neveu y était, tu veux le voir ? pour lui poser ses questions.

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« Nous en avons discuté avec Gage. Peut-être des pièges à ours adaptés, et à des trous de loup. Cela va demander un peu de temps et d'efforts pour les mettre en place, mais cela empêcherait tout étranger au campement de nous approcher de trop près sans se faire remarquer. » La militaire sonde Andrea, familière du principe de ces pièges, ne lui demandant pas spécialement l'autorisation. Plutôt confiante sur son plan, et montrant qu'elle prend la sécurité du refuge très au sérieux. Le Conseil ne l'a pas nommée pour rien à ce poste. « Le placement des pièges doit être judicieux, pas trop proche de l'entrée du campement, pas trop éloigné non plus. Et divulgué aux membres de la réserve confirmés, approuvés par le Conseil, peut-être. » Et pas aux vulgaires nouveaux venus. Peut-être la femme en face d'elle visualiserait les choses d'une autre façon, et elle la scrute, intéressée par son opinion, comme toujours.


« Hm. A vrai dire, je trouve que c'est une bonne idée. » S'infiltrer chez les autres, pour sonder les territoires à risques, pour se préserver de toutes menaces à venir. « Simple mesure d'observation, correspondant à du repérage tactique. Mieux vaut prévenir que guérir, nous nous sommes trop fait surprendre par le passé. »

A la mention de son neveu, Frances penche la tête, intéressée : « S'il a dû temps à m'accorder, je serais curieuse d'en savoir plus. »

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Je pense que c'est judicieux, dans tous les cas, nous devons faire en sorte de nous préparer à tout pour protéger le campement, les natifs ont profité jusque-là de leur discrétion mais ça ne fera pas tout, souffle-t-elle alors d'un air songeur avant de soupirer de plus belle. Tout ça ne lui donne que des aigreurs supplémentaires, elle réfléchit : Je pense qu'on peut s'autoriser la mobilisation de cinq personnes à temps plein pour ça, quand la scierie sera remise en fonction, de même pour la forge, ajoute-t-elle à l'égard de Frances pour la création des pièges.

Du reste, elle la scrute. Que l'afro-américaine valide ses pièges, ça lui donne quand même l'impression de se lancer à nouveau dans une partie d'échec qu'elle n'est pas persuadée de pouvoir maitriser entièrement. Qui verrais-tu pour ça ? Demande-t-elle à la brune, par curiosité, avant de lui faire signe de la suivre : Ces types leurs seraient tombés dessus dans un bowling, donc, ressitue-t-elle au sujet de l'histoire de son neveu. Ils étaient trois avec Wyatt et sa jambe tout juste cassée,... Nima lui en a peut-être mentionné quelques mots. Je ne sais pas où est mon neveu à cette heure-ci, soupire-t-elle alors.

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« Hm, tu prêches une convertie. Nous sommes de toute manière trop nombreux pour espérer ne compter que sur notre discrétion pour nous protéger. » D'autant qu'avec les expéditions qui se multiplient, le risque de se faire remarquer s'accroît, qu'importe les précautions prises. « Entendu. Une telle mobilisation nous permettrait d'agir efficacement. » Vite et bien.

La Dame est songeuse. Certains ne seraient pas à Gig Harbor qu'elle les aurait cité immédiatement en réponse à Andrea. Elle pense à Olivia, notamment, mais il lui faut réfléchir aux effectifs actuels, présents à la réserve. Avant d'étoffer malgré tout : « Mm, cela peut sembler évident, mais tout dépend du groupe visé. » Des femmes passeront mieux chez certaines communautés, d'autres, ce sera l'inverse. Et en saisir le fonctionnement extérieur est nécessaire pour que le choix de l'espion soit le plus judicieux possible. Dans tous les cas, le potentiel des infiltrés reposent sur leur état d'esprit, leur loyauté, surtout, qui ne doit pas être retournée en un claquement de doigts. « Je pense qu'avant de donner des noms, il faudrait peut-être refaire le point sur nos membres et s'entretenir avec nos meilleurs éléments. Le déménagement du groupe a bien montré que tous ne sont pas prêts à tout accepter. Une mission d'infiltration nécessite un temps de préparation conséquent. » Psychologiquement, surtout. Et actuellement, certains sont déjà à bout. « Mais tu as dû sûrement y réfléchir, déjà. Pas vrai ? »

Suivant Andrea, elle hoche la tête, fronçant les sourcils. « Mm, je n'ai pas eu l'occasion d'échanger avec Nima à ce sujet. J'imagine qu'ils ont contrôlé les fameux types en question. » Elle n'en parlerait pas comme ça, sinon.

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