Les hommes sont plongés en pleine discussion animée dans l'autre maison. Dehors, un soupir m'échappe, l'air froid me permet de garder les idées en place. J'avise autour de moi, jusqu'à voir la silhouette presque chétive de Sklave s'esquiver dans les cuisines de la demeure principale, en prenant soin de ne croiser personne. Elle porte dans ses bras une caisse trop lourde pour elle, et un regard en arrière, je prends la décision d'avancer pour la rejoindre.
D'abord discrètement, quelques pas supplémentaires dans la neige l'avertissent de ma venue, et alors qu'elle se retourne, je lui fais un bref sourire : Est-ce que tu penses que je peux t'aider ? que je lui demande alors en tendant les bras. Porter cette caisse me sera moins difficile qu'à elle, c'est pour ça que je me permets. Mais je sens dans son regard une hésitation : Il n'y a pas de piège, il faut que je m'occupe, que je lui souffle tout bas, pour n'être entendu que d'elle.
We're all stories in the end, just make it a good one
Si Sklave t'avise avec suspicion, elle finit néanmoins par hocher la tête, esquissant un sourire timide. D'accord... Mais ça doit vraiment rester entre nous, qu'elle souffle dans un murmure tout juste audible pour que tu puisses l'entendre, reprenant à ton égard.
Tu n'es pas sensée m'aider. En fait... Personne ne le devrait. Un rire sans joie s'échappe de ses lèvres à l'idée et ce malgré la fatigue que tu devines dans son corps amaigri ou ses cernes noircies sous son regard, alors qu'elle t'avise finalement avec une curiosité sincère en continuant le chemin pour terminer sa tâche.
Et si le silence se fait rapidement entre vous deux, presque timide, c'est finalement elle qui reprend la parole la première, en venant t'aviser longuement. Tu es... C'est ton mari qu'ils ont recruté, c'est ça ?
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one
Pas de soucis, je ne suis pas très bavarde, que je lui souffle avec un bref sourire qui se veut rassurant, en attrapant la caisse pour la porter à sa place. Ouais, ça pèse son poids. J'avise autour de moi pour qu'on ne nous surprenne pas, avant de la suivre de près sans m'essouffler de la besogne qui m'attend. Je jette un coup d'oeil rapide dans la caisse pour y trouver des provisions en bocal. Et vu la différence entre les bocaux, j'imagine que ça a été pris à droite à gauche.
Oui, c'est lui qui les intéresse, que je souffle en relevant le regard vers elle : Ils ne m'ont pas laissé dehors pour autant, j'imagine que c'est déjà bien... Je vais faire celle qui se sent un peu reconnaissante, même si les traces de mon affrontement contre Karl sont encore visibles. Un bleu ronge ma tempe, mon oeil a changé de douleur au profil d'un violet prononcé, et des hématomes, j'en ai d'autres, ailleurs. Tu es là depuis longtemps ? Que je lui demande tout bas. Nous gagnons une cuisine, silencieuse. Elle allume une bougie rapidement : Je dois t'appeler Sklave, c'est ça ? Que j'insiste tout bas. Tu as un prénom ?
We're all stories in the end, just make it a good one
Ta remarque lui arrache une esquisse de sourire timide, profitant de ton aide pour venir masser ses bras endoloris, tant par les privations assurément visibles de son physique qu’une fatigue qui se devine aisément à sa carrure fluette. Grimaçant quelque peu à ta remarque concernant cette potentielle chance de ne pas avoir été laissée en extérieur, avisant nerveusement les alentours comme pour s’assurer que personne ne vous observe.
Ici au moins, il n’y a pas de morts. C’est bien tout ce qu’elle trouve à dire, mais tout dans sa silhouette te laisse à penser que ce n’est pas son avis réel sur la question, alors qu’elle abuse tes propres blessures. Tu t’es fait ça comment ? s’enquit finalement Sklave, en désignant tes contusions avant de pincer les lèvres à ta question. Je ne sais plus trop… Après tout, le temps est-il plus long en enfer ? Un peu plus d’un an ? Dans ces eaux la…
Terminant d’allumer sa bougie en revenant ancrer ses yeux bruns dans les tiens à l’évocation de ce surnom qui semble la révulser plus qu’autre chose. Hochant néanmoins la tête, résignée à l’idée. Audrey. Audrey García. murmure-t-elle finalement après une hésitation, comme si prononcer son nom complet l’ancrait a une réalité autre. Mais ça fait bien longtemps que … que Schwarz et moi ne sommes plus appelés autrement que par nos surnoms. qu’elle méprise assurément.
Et toi, ton nom ? demande-t-elle finalement après une nouvelle hésitation, venant t’aviser par-dessus la lueur faible de la bougie.
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one
Les morts ne sont plus aussi effrayants quand on connait les vivants, hein ? Je glisse un regard entendu vers elle, esquissant un sourire de circonstances. Je comprends sa position. A sa question, je fronce les sourcils : Eh bien... Karl m'a collé une petite dérouillée à notre première rencontre, que j'explique en haussant les épaules : Mais j'ai failli avoir le dessus quand même ! J'ai un grand sourire fier en le disant : Ses marques à lui, il me les doit, et je regrette de ne pas pouvoir m'en vanter, très franchement. Voilà qui me ferait du bien.
Je l'écoute. Audrey, donc. Je hoche la tête, consciente que je ne peux pas l'appeler comme ça devant les autres. Schwarz ? Que je répète sans comprendre de qui, ou de quoi, elle parle. O-... Anika, je me suis reprise vite, heureusement. Il y a un temps de silence entre nous. Tu sais mon compagnon... Il se donne des airs un peu supérieurs comme ça mais... Je fais mine de rien, l'aidant avec ses bocaux à ranger : Il est gentil, bon... Tu n'es pas obligé de me croire évidemment, mais tu l'apprendras, que j'ajoute rapidement.
We're all stories in the end, just make it a good one
Ah ça...Audrey se tait pourtant subitement, pinçant les lèvres. Semblant craindre l'idée d'émettre son opinion sur la question, alors qu'elle avise à nouveau les lieux pourtant d'un silence profond. Et à ta remarque sur Karl, c'est plus fort qu'elle. Ce n'est pas le pire, mais... Oui, disons qu'il sait se défendre. Et elle a l'air étrangement bien renseignée sur la question, en le faisant remarquer. Quant à Schwarz ? Son regard semble s'adoucir sitôt que son nom est prononcé, alors qu'elle reprend d'une voix plus douce. Tu ne l'as pas croisé ? C'est l'afro américain qui... Enfin. Le seul homme de couleur du groupe. Et l'idée semble la peiner quand elle l'évoque, esquissant néanmoins un sourire timide à ta remarque sur ton compagnon.
Je n'ai pas à te dire ce que j'en pense de toute manière. Mon avis importe peu. assure finalement la mexicaine en terminant de ranger le contenu du carton, mélange de plusieurs bocaux en verre et de fruits en conserve qu'elle vient finalement trier pour en vérifier l'état. Si la boîte est gonflée, elle reste dans le carton, sinon, elle rejoint l'une des étagères derrière vous. Comment ... Comment vous êtes arrivés ici, avec ton compagnon, alors ? s'enquit finalement la brune, en relevant finalement le regard hors de son labeur.
Tu peux lancer un dé 10 sur ton intuition.
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one
En fait... Je pince les lèvres, esquissant une légère grimace de circonstances avant de soupirer : Je l'ai trouvé dans... Enfin, il était... Dans l'abri de jardin, enchainé par la cheville, et j'ai eu l'occasion de parler avec lui de toute évidence, sans vraiment savoir comment réagir. Avec toute l'appréhension que cette rencontre a fait naitre en moi ensuite. Je ne savais pas qu'il s'appelait Schwarz, que j'ajoute simplement. Zachary lui va sans doute bien mieux finalement, mais je suis probablement encore trop gentille pour ce groupe.
Ton avis m'importe, que je lui précise. J'ai une impression vis-à-vis d'elle, qui me travaille. Je peux m'en faire une alliée, voire une amie. Je peux l'aider d'une manière ou d'une autre. Il faut juste établir comment, même si je n'en ai aucune idée. Ils nous sont tombés dessus dehors, nous étions avec une troisième personne qui s'est enfuit... que j'ajoute en haussant les épaules. Une personne comme Schwarz donc... un peu trop basané pour ce groupe, de toute évidence. Et toi, comment tu as fini là ?
We're all stories in the end, just make it a good one
Accueil 
