The Walking Dead RPG

Essaie juste de rentrer demain, d'accord ? Je fais l'impasse sur sa déclaration, je n'ai aucune envie de le détruire ou d'être responsable de ça, mais c'est dans cette situation que je pèse vraisemblablement ce point de réalité. Si je suis toujours convaincue que passer à côté de ça serait pire que de le vivre et de le perdre, j'ai plus que conscience que ce dernier point serait tellement douloureux que je ne suis pas sûre de parvenir à grand-chose. C'est un traumatisme déjà vécu, d'une autre manière. Voire Calvin se faire dévorer sous mes yeux pour me mettre en sécurité, je sais ce qu'il s'est passé, mais mon esprit refuse d'imprimer les images d'une quelconque manière.

Quand il me demande pourquoi je suis désolée, je relève les yeux vers lui en fronçant les sourcils. Il y a tellement à dire à ce sujet que je ne sais même pas par quoi commencer : Parce que... Non mais sérieusement... Je suis désolée d'être avec lui, d'être enceinte, d'être une plaie, et ça n'est que l'introduction. Je réalise que je ne te facilite pas vraiment la vie avec tout ça, loin de là, je ne suis pas totalement idiote, sans doute que c'est un point discutable. Et que je ne fais que te mettre dans des situations de plus en plus dangereuses parce que je suis... Ce que je suis, que je souffle avec une grimace. Une bourrique inconsciente saturée d'hormones qui, si elle ne se retenait pas un peu, ne ferait que pleurer, hurler ou te sauter dessus ?

Admettons que mon résumé est bon. En tout cas, il ne doit pas être très loin de la vérité. Son laïus m'arrache un soupir : Je sais qu'il y a un problème avec lui, je n'ai pas plus envie que toi d'embarquer ce type et je ne compte pas le faire : je dois te rappeler la facilité avec laquelle il envisage de frapper une femme ? Moi, en l'occurrence. Ce n'est pas anodin. C'est pour ça que je fais part de ça à Sebastian : il a eu les mêmes gestes pour Eva, et je suis de celle qui pense que si on est capables de le faire une fois pour rien, qu'est-ce qui empêche de recommencer ? Naïve peut-être, mais pas à ce point.

Et puis, je le fixe. Les lèvres pincées : Ce ne sont pas mes mots non plus, ou alors il faut mettre ça sur le compte des hormones parce que je ne ressens pas de haine. De la colère oui, de la tristesse beaucoup. Mais pas d'hostilité, ou en tout cas pas de cette manière. J'aimerais obtenir une forme de Justice, mais je suis trop consciente que ça n'existe pas ici. Et la situation a évolué pour tout le monde, surtout pour nous, que j'ajoute alors : Nous sommes en position de leurs nuire, de les piller "discrètement" mais pas vraiment de faire pencher la balance, comme une partie d'échec, on peut se dispenser des pièces essentielles, pour autant les pions restent toujours plus nombreux et de notre côté, nous ne faisons pas le poids.

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ANAPHORE

Je passe ma main sur son visage comme pour chasser son inquiétude. Je voudrais lui promettre que je vais rentrer sain et sauf mais, malgré mon coté commercial et ma confiance naturelle, je ne sous-estime pas assez la folie de Jefferson pour ça. Je me souviens, aussi, de ces cauchemars fiévreux quand elle était malade, elle a déjà perdu assez de personnes chères pour que je ne vienne pas m’ajouter a la liste

« Je te jure de tout faire pour rentrer et tu me connais assez pour savoir que j’ai de la ressource. »

Je lui souris avec un léger clin d’œil. Avoir survécu aux oblivions pour tomber face a un nazillon serait un sacré coup du sort que je préfère prendre avec un peu d’humour que détachement. Malgré tout ce que nous pourrons essayer de maitriser, au final, seul comptera l’instant où il faudra faire face. A son explication des raisons qui la poussent a s’excuser, je ne peux retenir un petit rire :

« C’est sur que ma vie serait bien plus ennuyeuse sans toi dedans… »

Des notre première rencontre j’avais failli finir noyé avec un effondrement d’immeuble. J’imagine que le ton était donné et que c’est en toute connaissance de cause que j’avais signé. Plus sérieusement, j’ajoute, sans la quitter des yeux :

« Ne doute jamais d’une chose, je suis là où j’ai décidé d’être. »

Même si je n’étais pas en accord avec ce plan, cette mission, j’avais accepté d’en être, certes, sans Olivia, j’aurais passé mon tour, mais personne ne m’avait forcé a rien comme je me refuse de brider la jeune femme. Tout ce qui se passe actuellement est bel et bien de mon propre chef.

« Qui plus est, je pense avoir ma part de responsabilité dans la saturation d’hormones dont tu parles. »

Mon air taquin s’affale vite alors qu’on parle du problème de Xander. Avec son poignet cassé, pour le moment, il n’est pas une menace entière, mais je ne suis pas certain qu’il fasse parti de ces gens que j’ai envie de laisser vivant pour avoir a guetter encore plus mes arrières.

« Non ce ne sont pas tes mots, mais il me semble que c’était le sens de cette mission, je me trompe ? »

A savoir faire la même chose qu’eux mais avec des semblant de bonne conscience et de moralité. Je ne suis pas certain que la position ait tant que ca évolué pour ma part.

« Je ne suis pas sur de comprendre que ce que tu veux faire au final ? Juste nuire a ces gens c’est exister la bête et s’exposer a des représailles. On a commencé quelque chose qui ne souffrira pas de demi-mesure, parce que si on ne va pas au bout, si on laisse des nazis s’en sortir, ils voudront se venger… »

Et je ne pense pas qu’Eva accepte que l’on mette une balle a Xander sans sourciller. Je pense que la Manbo m’a vacciné de mes élans d’humanité spontanés si cela implique un danger pour les miens.

Those days are over.

ANAPHORE

Tout faire pour rentrer, c'est le maximum qu'il peut me promettre, mais c'est suffisant pour me rassurer un peu. Je sais que je vais compter les heures avant son retour, en espérant qu'il ne se fera pas à retardement, et que ça n'augurera pas tout simplement sa disparition. Je suis... Fatiguée, je dois l'admettre, et j'ai conscience que ça n'est pas seulement dû à la grossesse actuellement, même si ça y contribue largement. Les mâchoires serrées, j'ai un temps à réfléchir à tout ça avant qu'un sourire amusé perce sur mes lèvres : Une petite part, je faisais en sorte de ne pas t'accuser de tous les maux du monde mais... Je hausse les épaules : Puisque tu insistes : c'est entièrement de ton fait, que je l'accuse finalement avec humour.

Je préfère en rire qu'en pleurer, ça n'en faudrait pas la peine sinon. J'essaie néanmoins de ne pas afficher que tout ça me destabilise autant que lui sur ces questions, et j'avise simplement de sa question : Sans doute pour les autres, oui. Cependant, avec la réalité du terrain, c'est un petit peu plus difficile d'appliquer un plan de ce genre sans prendre en compte des aspects techniques évidents... par exemple : le fait que nous sommes dans ce nid de vipère, qu'on galère suffisamment comme ça et qu'il y a des personnes qui ne méritent pas de finir carboniser. Quand on apprend à en connaitre certains, c'est plus difficile aussi de lever l'arme contre eux.

Je ne sais pas moi-même ce que je veux faire, que j'admets alors, consciente que ça n'est pas pour lui faciliter la vie. Je pense que le monde se porterait bien mieux sans Almarich, et je n'ai pas vraiment besoin d'expliquer pourquoi. Je pense aussi que laisser ces types sans une personne à la tête pour les calmer ne serait pas très avisé, tout comme il me parait exclu de commettre un massacre, déjà pour des questions techniques : Mais aucun ici n'a vraiment les épaules pour ça, et on ne peut pas non plus tous les tuer avec nos moyens, de toute façon, je n'ai pas envie d'avoir les mains rouges et la conscience lourde.

Un soupir m'échappe, je ne sais pas tellement quoi ajouter, rien dans mes réflexions ne permet d'aider Sebastian : Si je m'écoutais, je mettrais seulement le feu à la piaule d'Almarich avant de me tirer avec leurs armes sur une luge, l'image a le mérite de me faire rire doucement. Mais je n'ai aucune idée d'à quoi ressemble leur armurerie et si ça tiendra sur une luge, à lui de me dire si ça pourrait faire l'affaire. Si oui, je fais ça dès demain, et on entendra plus parler de nous avant dix ans, au moins.

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ANAPHORE

« Je te propose que nous reprenions le débat pour savoir qui est le plus responsable des deux de la situation quand nous serons a la maison. »

Je pense, bien évidemment, a l’endroit ou nous avons fait se bébé en disant cela. Le campement pour le chantier du port avec autant de personne devant qui il fallait être « bons amis » ou les lieux que je sais trop connues de la Manbo me semblent a fuir tant qu’Olivia n’est pas sure de sa décision. D’ailleurs, ils le seront peut-être après aussi, si elle souhaite que nous gardions le ou la futur(e) Brody.

J’observe Olivia qui me prouve encore qu’il y a un coté naïf et tendre en elle, un de ceux qui faut préserver, mais qui n’a pas sa place ici. Aller de maison en maison, avec un couteau pendant la nuit, achever en silence les plus coriaces après avoir vider une fiole de poison dans le diner règlerait parfaitement la question.

« Juste pour savoir, Eva aime Xander ? »

A vouloir prendre des gants et éviter les représailles contre Olivia, si je n’étais pas suffisamment efficace, ou la satisfaire dans ses envies d’humanité, les choses sont devenues plus compliquées qu’elles ne le devraient. A mon sens, Xander, comme Karl, Marius, Jefferson, Almarich et bien d’autres, doivent mourir. Je ne suis pas certain qu’Eva ou Hilda ne se lance pas dans des idées de vengeance par la suite. Une nouvelle fois, le danger qui plane sur le bébé à venir juste parce que j’ai été sentimental ne me donne pas envie de prendre des risques.

« On verra ce qu’en pensent les autres. Ils auront leur mot a dire, pour ma part, je ne raisonnerais qu’en terme de risques pour me décider. Sache que j’aime bien ta façon de voir les choses, il ya plus discret, mais ca peut se faire. Par contre, prévois plus un traineau de père Noel pour l’armurerie. »

Je ris doucement a cette image avant de la soulever, en faisant attention a son bras cassé pour la conduire vers le lit.

« Bon, maintenant, jeune fille, je pense qu’il est grand temps de se reposer un peu… enfin… après que j’en aurais finis avec toi. »

Je lui fais un clin d’œil en la déposant sur notre couche et en suivant le mouvement pour me retrouver sur elle, prenant garde a m’appuyer sur mes avants bras, pour ne pas l’écraser, tout en l’embrassant. Mes baisers ne laissent pas de place aux doutes de comment j’ai envie de chasser la tension que je lis en elle. Quelques soient nos promesses, nous n’avons aucune certitude quant à ce qui va se jouer demain. Peut être que tout a ce petit gout de dernière fois, et même si elle n’est réceptive qu’a un petit moment de tendresse, je ne me sens pas de quitter cet endroit demain matin, en la laissant derrière, livrée a elle-même, sans ce moment rien qu’a nous.

Those days are over.

ANAPHORE

Sans doute, oui... Il a déjà levé la main sur elle mais plus depuis ses grossesses de ce qu'elle m'a dit, je hausse les épaules, tout ça n'est pas mes affaires mais je ne suis pas dupe : Elle le défend mais... Elle a compris mon point quand j'ai dit que je ne voulais pas qu'il suive, et j'appuie un regard lourd d'évidence. Je ne suis pas naïve à ce sujet, pour moi il est évident qu'on ne peut pas faire confiance à quelqu'un qui se permet de frapper une personne qu'il pense aimer. Que ça soit un manque d'éducation ou de jugeotte, ou tout simplement des convictions profondes, je n'en veux pas chez moi : Il a voulu me frapper, je crois qu'un homme qui est capable une fois le sera toujours, et je n'expose pas les autres à un type de ce genre-là, que j'ajoute simplement.

Je pince les lèvres, et l'ambiance se détend un petit peu. Déjà, oui, les autres auront leur mot à dire sur tout ça, et j'espère que Sebastian pourra les capter demain justement. L'idée me plait encore plus avec un traineau de père noël, j'en aurais vraiment des airs si je parviens à ramener tout ça dans ma hotte magique, j'ai un rire amusé : Je trouverais bien une fausse barbe au passage, je suis persuadée que ça m'ira bien ! Il manquera cependant de quoi tirer le surplus, ça ne sera pas très amusant mais bon... Je n'ai pas le temps d'analyser le dispositif dont j'aurais besoin pour cette manoeuvre, que je quitte le sol et que Sebastian ne me laisse pas beaucoup le choix.

Un nouveau rire qui m'échappe : On verra qui va en finir avec l'autre, je n'ai pas prévu d'être conciliante, figure-toi ! Il aura besoin de toute l'énergie possible demain matin. Pourtant, il m'est impensable de le laisser sans pouvoir profiter de lui. Peut-être une dernière fois. L'idée me ronge, me terrifie, et elle anime mes baisers de ce besoin de le posséder en entier, autant que d'être sienne. Nous finissons cette parenthèse pour un sommeil troublé par l'appréhension de l'avenir, la tête pleine des souvenirs de l'autre et le cœur chargé d'une tendresse qui nous poussera à nous lever demain pour survivre et nous retrouver.

FIN

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ANAPHORE