The Walking Dead RPG

Pas sans l'autorisation d'Almarich ou la mienne, précise Karl d'un ton ferme. La réponse passe et nous nous retrouvons dehors avec Sebastian, alors que des questions se règlent, de ce que j'imagine en l'état. Les lèvres pincées, je suis profondément inquiète, et pas seulement pour l'état de Karl. Tu as vu comme moi l'état de sa blessure, s'il y a en effet une gangrène installée, sans un traitement, il ne tiendra pas deux semaines, j'imagine que trois jours, ça sera déjà un miracle, surtout s'il ne veut pas laisser Zachary s'en occuper. La précision de Sebastian comme quoi il risque d'être accompagné la prochaine fois par Jefferson me fait soupire : Formidable...

Je sais qu'il faut impérativement se défaire de ce type, et pour autant, je crains que ça se retourne contre nous et que Sebastian puisse se retrouver blesser. Je sais par la même que je ne veux pas laisser Audrey et Zachary dans cette configuration, même Eva et Karl à dire vrai. Les lèvres pincées, je laisse Sebastian s'esquiver, à la recherche de l'hispanique.

Tu ne peux pas lire ce passage:

We're all stories in the end, just make it a good one

ANAPHORE

J'avise des tres fatgué d'Almarich et essaye de garder bonne figure malgré cet acceuil qui suinte de lassitude:

Qu'est-ce qui vous amène cette fois ? Jefferson a refait des siennes ? Anika va bien ?
- un peu de tout cela a la fois mais avant, puis je vous demander ce qui se passe Almarich, vous m’avez l’air soucieux ?
- La fatigue des derniers jours, vous imaginez que composer avec un campement, c'est ménager sans cesse les sensibilités... A dire vrai, je m'en fais surtout pour le cas d'Eva dernièrement... Sa grossesse est apparemment encore difficile, elle n'en est à même pas cinq mois et a réussi à attraper une bronchite ou quelque chose de ce genre là... Xander est intenable, il craint la fausse-couche à nouveau...
- Même si cela me dégoute a un plus haut point, le negre que vous détenez a l’air de s’y connaitre en médecine.  Je ne sais pas si Eva et Xander accepteraient qu’un tel animal s’approche d’eux et ausculte la future, mais cela pourrait peut être temporiser les choses ? si vous me l'accordez, j'irais leur en parler, sinon on trouvera d'autres options.
- Vous laisseriez un nègre mettre le nez entre les cuisses de votre femme, et plus encore, Heinrich ? Un peu de sérieux... Je vous l'autorise pour le poignet d'Anika, et je trouve déjà que c'est trop au regard de votre situation !

Je ris a cette image comme si c’était la blague la plus absurde de l’année :

« Bon sang, quelle idée. Je ne vois pas quel homme pourrait accepter ca, c’est tellement… dégoutant. Non, on s’est mal compris, je pensais plus pour la bronchite d’Eva, sans qu’il la touche, qu’il puisse donner ses directives de rebouteux et ses remèdes de perlimpinpin. Que cela marche ou pas, cela apaisera le futur papa.
- Du coup, la raison de votre présence ici ?
- Juste vous prévenir qu’Anika est souffrante aussi mais que j’ai bon espoir que la marina soit payant pour trouver des médicaments. Je souhaiterais avancer la date de cette mission d’autant plus que je pense que Xander sera plus gérable en sachant sa femme soignée. Par ailleurs serait-il possible de voir une carte avec vous et voir les endroits que vous avez déjà écumé déjà ? histoire de nous assurer que nous allons vite refaire des réserves.
- Anika est souffrante ?...
- oui, elle a fait un nouveau malaise mais j'escompte bien trouver des solutions pour tout le groupe si vous me l'accordez
- Et vous comptez faire un enfant avec une femme aussi faible ? Vous croyez vraiment que c'est une bonne idée, Heinrich ? Anika présente à l'évidence quelques troubles... Les nausées incessantes, l'insolence, la maladresse, maintenant ça... Je ne crois pas qu'un quelconque investissement sur son avenir soit très judicieux considérant tous les problèmes que vous m'évoquez à son sujet... Vous réaliserez que votre enfant portera la moitié de son patrimoine génétique ? Donc il sera faible, en partie, comme sa mère. Vous devriez parier sur une autre pondeuse, mon cher Heinrich...

Je prends une mine contrite et acquiesce avec une fatigue même pas feinte. S’il savait tout, il saurait que sa liste est très très sous-évaluée. Je soupire a sa réponse et commence a faire les 100 pas après m'être passé la main sur le visage.

« Je ne le sais que trop Almarich. Je ne suis pas aveugle, mais trouver une femme robuste, de bon sang avec lequel on a envie de mélanger le notre est devenu une tâche complexe. Je ne suis plus un fringuant jeune homme de 20 ans qui peut s’offrir le luxe d’attendre meilleure reproductrice. Anika est loin d’être parfaite, mais c’est le meilleur du pire qu’il m’a été donnée de trouver et elle porte ma descendance, celle d’une illustre famille dont le sang vient d’Allemagne. Je n’ai pas le droit de le laisser se perdre cet héritage et je veux ce bébé coute que coute. Qui plus est, j’ai bon espoir qu’avec une solide éducation, des principes de vie inculqué au berceau, mon enfant tiendra plus de moi que sa mère.  
- Vous devriez livrer Anika à Jefferson et vous débarrasser de ces deux problèmes, ou alors si vous êtes patient, laissez-la mourir en couche et tournez-vous vers Hilda, ou n'importe quelle femme ici qui sera bien plus acceptable qu'Anika, vous pouvez me croire...
- On verra ce que je fais d’Anika après l’accouchement, mais, de vous a moi, je n’aime pas laisser d’autres que moi nettoyer mes erreurs. Tout ce qui compte est que j’ai un enfant vigoureux qui tient de moi. Par contre, une petite question, mais, Hilda n’est pas déjà l’épouse de Jefferson ?J’ai comme dans l’idée que cela ne va pas apaiser les choses entre lui et moi, dejà que j’ai du mal a comprendre ses griefs actuels, ca pourrait mettre de l’huile sur le feu non ?
- Ils ne sont pas mariés, le moins du monde. Et il se permet de copuler avec des animaux, il n'a donc aucun regard à avoir pour une femme aussi magnifique qu'Hilda.
- J’avoue que j’ai du mal a comprendre comment on peut tolerer ce Schweineficker ici… mais je prends bonne note pour Hilda. Des que j’aurais ce bébé, avec votre benediction, j’irais m’assurer que ce sang pourra me donner d’autres héritiers. En attendant, il faut que nous voyons pour remplir les stock de medicaments. I je votre confiance pour gérer des expéditions pour trouver de quoi passer l’hiver?
- Oui, faites donc. Mais rien ne sera donné pour le cas d'Anika, ou même d'Eva. Ne gaspillons pas nos ressources pour des faibles. C'est bien compris ?»

C’est avec lui que nous allons faire le point des stocks de médicaments et je ne peux qu’espérer qu’Audrey a été futée et a pris plus que nécessaire. Dans tous les cas, si je me montre des plus curieux sur la sœur de Karl et Marius, voit enthousiaste : le ton est donné. Pendant les amabilités, je pose les choses : je n’accepterais pas de perdre le bébé que porte Anika ni que Jefferson touche a ce qui est a moi sans mon consentement.

De toute façon, il va me falloir précipiter ma sortie vers la marina mais impossible de le faire en laissant Olivia seule ici. Almarich n’a ni le charisme, ni l’envergure, ni le génie maladif de Johnny. Il est dévoré par une folie qui n’appartient qu’a lui et l’aveugle un peu trop sur ce qui se passe ici. Sa chute n’en sera que plus dure, mais pour le moment j’ai d’autre sujet en tête. Avec nonchalance, devant ces stocks en bernes, je ne peux que suggérer d’avancer la sortie au plus tot.

Je retourne a la chambre, essayant de calculer les couts a venir et me fige devant un tableau que je ne pensais pas possible.  Zachary est en train de soigné lui-même Karl. J’interroge Olivia qui fait les 100 pas du regard, avisant qu’Audrey est là a faire le guet et qu’aucun visage n’est radieux. Je reste calme pour aller vers l'homme blessé et lui demander:

« J'ai été prendre la température, nous ne pourrons avoir aucun médicament en plus si c'est pour une femme. Je veux savoir, selon toi, dans quelle mesure Jefferson a l’attention d’Almarich et combien tu as d'hommes que tu estimes loyaux a ta personne au point de prendre des risques pour toi. En sachant que nous sommes déjà 4 dans cette pièce, y en a-t-il d’autres ? »

Those days are over.

ANAPHORE

Sebastian revient finalement. Zachary est quasiment au bout de ses soins, du moins ceux qui se concentrent sur la plaie, même si son regard semble s'inquiéter pour la couleur de ses extrémités. Un soupir m'échappe, si je me stoppe un temps dans mes cent pas, je ne peux m'empêcher de reprendre dans la foulée avec l'impression de me liquéfier de l'intérieur. Tu es allé voir Almarich ? Souffle-t-il en fronçant les sourcils : Tu lui as dit que c'était elle ou moi qui était souffrant ? Il comprend qu'il s'agit de moi, mais Karl est secoué d'un rire sans joie : Peu importe, dans l'un ou l'autre cas, tu viens de lui mettre une cible sur la tête...

C'est à mon tour de me figer, en levant un regard vers lui : Quoi ? Ses yeux glissent dans ma direction, il m'offre un sourire : Ne t'inquiète pas Anika, s'ils commencent par toi, en voyant mon état, ils continueront avec moi, on se retrouvera très vite, m'annonce-t-il. J'esquisse une grimace dubitative : C'est vrai que maintenant, je n'ai plus aucune raison de m'inquiéter, oui disons-le comme ça : ça va bien mieux désormais ! Pas du tout. Mon angoisse semble grossir comme une tumeur dans mon ventre désormais, et je ne suis pas la seule puisqu'Audrey m'adresse un regard plus qu'inquiet.

Mais elle n'a pas le temps de parler : Audrey, les sacs, exige simplement Karl en lui faisant signe de se dépêcher : J'y vais tout de suite... assume-t-elle en quittant la pièce. Le blond réfléchit comme il peut, avec la fièvre, s'il ne perd rien de son sens stratégique, il semble quand même plus lent dans ses réflexions, et celles-ci semblent lui coûter beaucoup d'énergie. Donc on a accès à aucun traitement, c'est bien ça ? Zachary devient raide : Aucun antibiotique ? De quoi lutter contre la gangrène ? C'est une très mauvaise nouvelle. Si on n'a pas de médicaments, je vais devoir amputer pour éviter de tout perdre, assume-t-il.

Les mâchoires serrées, Karl a une oeillade contrariée sur le coup. Il saura forcément que c'est toi si tu t'y rends en douce, on est d'accord ? Fait-il à Sebastian, avant de soupirer. Je ne tiendrais personne dans mon état, explique-t-il ensuite à sa question : Et je te l'ai dit, il n'y a qu'Almarich pour comprendre Almarich, c'est pour ça qu'il ne faut pas le mêler à ces histoires, de près ou de loin... Il y a des serpents de qui on n'a pas besoin de goûter la morsure pour savoir que ça va faire mal, grogne-t-il. Autant dire qu'il n'appuie pas du tout la décision de Sebastian.

Et qu'il va falloir la jouer serré sur l'organisation, par ce fait. Il se servira de Jefferson s'il estime qu'il a un chien galeux dans sa meute, pour lui, ça contaminera forcément les autres : un poids doit être défait pour ne pas lester le groupe inutilement, ajoute-t-il. Il récite le discours parce qu'il l'a beaucoup entendu. Almarich n'a aucune allégeance pour personne à part lui-même, il ne sert que ses intérêts sans être un stratège redoutable, il est doué pour monter la tête des gens et improviser sur le tas, je pensais que tu l'avais remarqué, lui glisse-t-il simplement.

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ANAPHORE

Je reste d’un calme olympien malgré la situation. Une fois de plus, on ne traverse pas Portland sans s’endurcir ou du moins, donner cette apparence que plus rien ne vous touchera plus. Tenir les apparences a toujours été une question de survie, ne pas paniquer aussi. J’estime être devenu un expert dans ces deux domaines:

« Personne ne sait pour ton état, mais je devais précipiter ma sortie pour récupérer des médicaments. Je pense en trouver rapidement, sauf que tu ne pourras pas attendre 2 semaines que cette sortie se fasse. »

J’interroge du regard Zachary pour qu’il confirme ce qui me semble être une certitude. Pour le reste ma logique reste la même dans cette situation ou il n’y a pas de bon choix :

« Jefferson a déjà envoyé des rumeurs comme quoi nous prenions plus que de raison dans les stocks en toute impunité, donc agir sans l’aval d’Almarich revenait aussi a mettre une cible sur nos têtes à tous. Mais rassure-toi, il ne sait pas que tu es concerné, son obsession pour les êtres forts n’est pas encore tournée contre toi.»

J’arque un sourcil quand je note qu’il appelle Audrey par son prénom et compte partir avec si je comprends bien sa demande. Qui l’eut cru ? J’imagine que lui aussi ne doit pas tenir Jefferson dans son cœur pour le coup, de la même façon, Almarich pourrait y voir un signe pour le détruire rapidement.  J’interpelle la jeune femme alors qu’elle va obéir aux ordres.

« Audrey, une petite minute je vous prie. Juste une, outre le fait qu’il y a de forte chance que nous soyons épiés pour le moment, je pense qu’il serait judicieux de tout mettre a plat avant de se précipiter plutôt que d’éviter les soupçons. Je ne dis pas que faire les sacs est une mauvaise idée, juste que tout geste inhabituel sera remarqué. »

Hors de questions que nous attirions l’attention plus que ca n’a déjà été fait. Almarich est du genre méfiant, il sait qu’Audrey sert Anika. La probabilité qu’elle soit suivie pour aller faire des bagages est loin d’être nulle. C’est a l’homme que je pose les questions.

« Et tu comptes aller ou Karl ? Sans vouloir te manquer de respect, sans médicament, sans soins, sans véhicule et avec des gens qui vont en faire une histoire de principe, tu crois que cela va se finir comment pour toi et aussi pour Audrey. Ils te tueront vite, mais elle ? »

Je lui laisse un temps de réflexion avant de continuer.

« J’ai une proposition a te faire. J’ai obtenu la gestion de la mission de récupération de médicaments. Au plus tard cela sera après-demain. Certes, il y a une incertitude quant au groupe que j’espère trouver et ce qu’ils possèdent, mais, je sais ou trouver des médicaments a coup sur. Pas assez pour le groupe, mais suffisamment pour toi. Anika et moi avons pris l’habitude de voyager léger et de trouver « des caches » pour laisser une partie de nos affaires. »

Je suis en train de donner une importance vitale a Olivia pour Karl. Elle sait ou est son salut. C’est ma seule garantie que s’il fuit, il ne la laisse pas derrière seule avec ces tarés. Dans cette configuration, la suite ne serait qu’entre ses mains mais je la pense assez maline pour savoir rabattre Karl et sa banque vers nos camarades si je ne suis plus là pour veiller sur elle.

« Penses-tu pouvoir sauver les apparences deux jours de plus ? Si je me rate, il sera bien assez temps de prendre le large, avec un soigneur, une personne qui sait ou est la cache des médicaments et… Audrey. »

Je lui adresse un demi sourire a cette évocation. Reste l’épineux problème de savoir comment gérer la protection d’Olivia en mon absence. Je pense de plus en plus trouver un moyen de la faire sortir avec moi, mais pour le moment je ne ferme aucune porte.

Those days are over.

ANAPHORE

Audrey est suffisamment maline pour ne pas se faire remarquer, et on ne fouille jamais ses combles, elle planquera les affaires dans sa "chambre" puisque nous n'avons pas le choix, rétorque-t-il d'un ton froid, en lâchant un soupir de circonstances. Si les questions de Sebastian sont légitimes, visiblement, Karl est aussi de l'avis qu'il a contraint la situation à sa manière, et ça n'est pas du tout pour l'enchanter. Pas besoin d'avoir fait dix ans d'études pour saisir que ça ne lui convient pas du tout. Notamment parce qu'il a bien dit à Sebastian qu'il ne prendrait pas le risque... Pour qu'il le fasse quand même. Tu remarqueras que vos sacs aussi sont déjà prêts à être refermé et embarqué, Anika a pris soin d'agir vite, glisse-t-il.

Je baisse le regard un instant. J'ai en effet pris cette précaution à mon tour, les termes de Karl ont été suffisamment clairs pour précipiter le fait que je n'ai pas envie d'attendre d'être cueilli. D'autant plus avec maintenant Almarich persuadé que je suis un poids, une bouche à nourrir complètement inutile et impotente, qui ne lui coûte plus qu'elle ne lui rapporte. Et je ne savais pas que tu étais drôle : Ils me tueront vite ? Tu penses ? Je place un chargeur complet sur l'idée qu'ils prendront leur temps pour me faire souffrir, Audrey aura la chance de partir avant, mentionne-t-il simplement. Par ailleurs, il n'entend pas partir sans Zachary. Ce n'est pas le grand amour entre eux mais... Je gage que Karl n'est pas stupide pour autant.

Grâce à toi, mes choix se restreignent. Si tu refais un faux pas de ce genre, j'ai plus de chance de survivre dehors sans savoir où aller avec une infection qu'ici en attendant passivement qu'on vienne m'achever, glisse-t-il, d'un ton souffrant de toute évidence. Et ça vaut pour tout le monde dans cette pièce, précise-t-il. Son obsession n'est pas encore tournée contre moi, mais ça y viendra dans tous les cas, et temporiser ne sera probablement pas suffisant dans ces circonstances, ça veut dire qu'avant d'en venir à lui, d'autres pions tomberont et il est possible que ma tête soit la première à rouler pour empêcher la contrariété du maitre des lieux.

Quand doit être organisé cette sortie ? Demain, ou après-demain, au plus tard ? Je sonde un temps Sebastian du regard, ça laisse peu de temps pour une concertation et l'organisation mais ça n'est pas impossible non plus à mener. Selon, on peut sans doute agir dans la nuit et tirer quelques médicaments sans que ça soit visible, ça pourrait permettre à Karl de donner le change sur la journée où tu seras absent, que j'ajoute. Si j'ai besoin d'un renfort pour qu'on ne m'embête pas, autant feindre et le doper à tout ce qu'on pourra pour temporiser. L'autre option, c'est de l'amputer maintenant dans tous les cas... Ou de pouvoir lui fournir un traitement dès ce soir, précise Zachary. Est-ce qu'on peut faire quelque chose pour faire baisser la fièvre sans antibiotique ? Il faut qu'il dorme, que ses pansements soient propres, qu'il mange et qu'il boive pour continuer à être hydrater, ajoute-t-il simplement.

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ANAPHORE

Je n’ai pas vraiment confiance dans ce type, je n’oublie pas que nous restons dans un rassemblement d’enflure ou il n’y a pas de saint. D’une façon ou d’une autre, tôt ou tard, nos intérêts divergeront et s’il y a alliance, elle n’est que provisoire et basée sur un jeu de dupe.

« Tu penses que Jefferson, qui bouillonne de piéger Anika, ne va pas commencer par fouiner du coté d’Audrey qui est officiellement au service de sa proie ? Apres, tu les connais mieux que moi après tout…»

Parce qu’a la place de Jefferson c’est exactement ce que je ferais. Je reste toujours froidement calme dans ma façon de dire les choses. A mon sens, Almarich a bien entendu que je veux le bébé d’Anika plus que tout, mais je ne prendrais pas le risque de miser la vie de ma compagne sur le raisonnement d’un esprit fou.

Une part de moi ne comprends pas pourquoi je ne règle pas cela a ma façon. On a du poison, de quoi acheter toutes celles qui font de la cuisine, a savoir Olivia, Audrey et Eva, surement trop heureuse d’avoir une chance de garder son bébé. Je suis sur qu’il ne faudrait pas trop titiller Karl pour avoir accès a l’armurerie, voir convaincre d’autres pour un coup d’etat. Pour autant, je laisse toutes ces idées de coté.

J’hausse les épaules quand il me fait remarquer que nos sacs sont déjà faits, en évitant de croiser le regard d’Olivia. Pas la peine d’épiloguer, je comprends qu’elle soit anxieuse et veuille agir vite elle aussi, sans se rendre compte que si notre chambre est fouillée cela donnera une précieuse indication sur nos intentions. Le sujet revient vite au sort qu’il pense subir. Personnellement, j’ai vu son œuvre, autant je peux éprouver de la compassion pour Audrey et de l’inquiétude pour Olivia, autant cet homme est comme moi : quoiqu’il lui arrivera, il le méritera.

« Excuses moi, je ne te pensais pas si apprécié dans le coin. »

Même si mes relations avec mes frères sont loin d’être idyllique, que cela soit par loyauté, ou juste pour revendiquer le privilège de me tuer eux-mêmes, je suis presque sur que l’adopté comme l’accident ne me laisseraient pas tomber. Visiblement, Marius, comme Hilda, ne font pas partis des gens de confiances de l’homme. Qu’il se repose plus sur une femme écrasée par les autres ou nous est assez révélateur de sa situation ici. C’est avec un ton toujours tranquille que je remets les choses dans leur contexte :

« Grace a toi qui aurais pu être soigné plus tôt nous sommes tous dans une fâcheuse situation avec peu choix. Maintenant, si tu le veux bien, on se garde le débat de qui a raté quoi pour quand nous seront sortis d’affaire car ce que tu vois comme un faux pas, pour moi, c’était le seul moyen de te sauver la vie. Même en volant des médicaments, en admettant que l’on ne se fasse pas prendre, il n’y en aurait pas eu assez pour que tu tiennes jusqu’à la date du départ.»

En fait, je ne sais même pas pourquoi j’a besoin de me justifier ou d’expliquer. Tout cela est diablement regrettable, mais, quelques soient les cartes qui ont été posées ou la raison de leur présence sur la table, il va falloir composer le reste de la partie avec. Je reponds a Olivia tout en exposant la logique :

« Je vais tout faire pour partir dès demain matin. Jefferson y verra forcement un moyen de régler mon compte loin de Karl et Almarich. S’il est aussi prévisible que je le pense, il s’arrangera pour que ses copains soient de la partie, officiellement ou pas. Il a déjà perdu une fois contre moi et j’ai battu Marius, je ne le vois pas prendre de risques excessifs… »

J’écoute la suite de la conversation et cette fois je fronce les sourcils, sans chercher a cacher ma contrariété et mon étonnement.

« Audrey n’a pas pris pour ce soir ? Je lui avais pourtant demandé… Aller au stock ce soir serait la pire chose a faire. »

Je sors le kit de premier secours de nos sacs, dedans, c’est plus pour les premières urgences, mais il y a de quoi désinfecter et aider pour la fièvre, même si c’est des plantes séchées. Je le tends a Zachary.

« Il va falloir tenir avec ca le temps que je revienne avec plus… »

Cette fois c’est a Karl que je demande :

« A moins que tu ais un meilleur plan ?»

Those days are over.

ANAPHORE

Vu la menace qui pèse sur lui s'il s'approche d'elle à moins de cinq mètres ou la touche ? Jefferson n'osera pas approcher Audrey selon toute vraisemblance, et je rejoins Karl là-dessus. Il ne me regarde plus non plus, et Audrey est enfin tranquille, à dire vrai... Ca me parait cohérent qu'il comprenne qu'il pourra faire d'une pierre deux coups en se débarrassant de Sebastian, même si sur ce coup, on ne peut présumer de rien. Un rire cynique échappe à Karl, trop fatigué pour poursuivre le débat : Tant que tu y crois, j'imagine que ça change tout, la grimace de Zachary en dit long sur ce qu'il en pense également, je présume qu'aviser Almarich nous oblige simplement à précipiter les choses, mais l'afro-américain ne semble pas davantage en confiance au sujet du politicien que Karl.

Audrey a pris ce qu'elle pouvait prendre sans attirer l'attention, on ne l'a pas prévenu qu'il s'agissait d'une gangrène et elle n'est ni médecin, ni soignante, la défend l'homme comme il peut. Sans doute s'attendait-elle à la même chose que pour moi la dernière fois. Ça ne change rien au point qui nous intéresse... dans tous les cas. J'aimerais pouvoir passer la nuit à proximité de lui pour surveiller son état, et pouvoir intervenir en fonction, explique-t-il soudainement en nous fixant : Audrey pourrait me suppléer pour ça, est-ce qu'on peut trouver une raison pour justifier notre présence avec lui ? Je laisse aux deux hommes le choix de l'imagination, je n'ai pas vraiment la tête à ça sur le coup.

Du reste, un temps passe : Survivre à demain, c'est le meilleur conseil que je peux te donner, souffle-t-il à Sebastian, au sujet de son meilleur plan : Il y a des chances que Jefferson essaie de te tendre un piège, tu ne seras sans doute pas seul. Mais s'il ne part pas avec ses hyènes, ça veut dire que c'est nous qui allons avoir des problèmes ici. Quitte ou double, et nous ne pourrons déduire tout ça que demain de toute façon. Il me désigne un instant : Au moins, elle sait se battre, et sur un regain d'énergie, moi aussi... même si ça ne sera peut-être pas miraculeux. Je peux voir à remettre Marius sur les rails grâce à Hilda... Mais il est... Irrité depuis sa défaite, explique-t-il.

Un soupir lui échappe. De sa main valide, il tâtonne une chaine à son coup et ressort une clé. Sans doute celle de l'armurerie, j'imagine en tout cas. Cela dit, son humeur de chien peut nous faire un bon rempart et en décourager certains, ajoute-t-il simplement. Bref, que des conjonctures, il va nous falloir savoir improviser. Et faire des choix notamment pour la nuit qui vient. Je vais regagner ma chambre, si tu as besoin de me parler, tu sauras où me trouver, nous entendons grincer au-dessus de nos têtes. Audrey a rejoint les combles, signe que les sacs sont faits. Et que, donc, sur un départ précipité, tout le monde est prêt à mettre les voiles. Je ne peux m'empêcher de penser à Eva... Je ne peux pas la laisser là non plus.

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ANAPHORE