J'imagine qu'il fallait s'y attendre. Je ne peux pas uniquement compter sur Quinn pour toujours s'occuper de mon suivi médical, surtout après ce qu'il s'est passé. Et puis, elle doit aussi continuer de vivre et faire ses missions de son côté. Tout en essayant de profiter comme elle peut de son cher mari. Alors j'ai pas vraiment cherché à contester quand elle m'a dit qu'il faudrait certainement que j'aille confier à Nolan la surveillance de mon bras en son absence. Et puisque je n'ai pas spécialement envie de la chercher dans tout le camp – si tant est qu'elle soit là – j'ai pris la décision de directement me tourner vers l'autre doc du groupe.
Un profond soupir m'échappe lorsque je me retrouve face à la porte de l'infirmerie et que par réflexe je tente de venir toquer avec ma main manquante. Idiote. Levant rapidement les yeux au ciel, je viens ensuite frapper avec mon autre main – la seule à présent – sur le bois avant d'entrer une fois que je suis relativement annoncée par le bruit que j'ai fait. En entrant, je salue rapidement ceux qui sont là et je ne tarde pas à repérer le brun un peu plus loin. Désignant que je viens le voir, je m'approche ensuite de lui et me racle la gorge pour attirer son attention. Il est penché sur un truc, dos à moi, et je ne veux pas l'interrompre ou le gêner s'il fait quelque chose d'important.
Nolan ? Je dérange? Autant demander directement. Ce sera beaucoup plus simple. Attendant donc sa réponse, je finis par le voir se tourner vers moi et dans un geste réflexe je lève légèrement mon bras amputé pour lui montrer quelle est la raison de ma venue. Quinn m'a dit que je pouvais venir te voir également pour ça. Dès que j'ai son autorisation de le rejoindre et de m'installer pour qu'il puisse m'examiner, je me plonge dans un certain silence pour éviter de le déranger pendant qu'il travaille.
Mais au bout d'un moment, je dois dire que je ne peux m'empêcher de prendre une grande inspiration avant d'ouvrir la bouche. A croire que je ne sais pas rester trop longtemps sans parler, parfois. Surtout quand la situation est tendue. Je... Je me demandais... Combien de temps est-ce que tu crois qu'il me faudra avant que mon cerveau veuille bien intégrer l'information comme quoi le reste de mon avant-bras n'est plus là? Combien de fois est-ce que je tente encore, par réflexe, de me servir de cette main absente ? Combien de fois est-ce que je me réveille en sentant encore la douleur là où il n'y a plus rien aujourd'hui ? C'est épuisant. Autant physiquement que moralement. Et si j'essaie de tenir le coup, j'avoue que ce n'est pas simple tous les jours.
Au fait, dans combien de temps tu penses que je vais pouvoir reprendre les entraînements ? Ma formation de Valkyrie est malheureusement au point mort en ce moment et je crois que si Nima me voit approcher du terrain d'entraînement elle va me satelliser. Tant que je n'aurai pas eu l'aval du corps médical, je peux dire adieu à mes séances. Et j'ai peur que ça ne me fasse perdre tout ce que j'ai pu faire jusqu'à maintenant. Que ça me ferme les portes de mon objectif alors que je me pensais enfin proche du but.
Essayer de relativiser. De me dire qu’on s’en sort plutôt bien avec les moyens du bord. Qu’on a des gens qui savent ce qu’ils font et qu’on va réussir à passer l’hiver sans perdre des gens faute de soins suffisants. Tous les matins, je me répète ça, pas vraiment convaincu. Mais, ptet qu’à force de le dire, ça finira par entrer. Et ça voudra surtout dire qu’on aura passé une journée de plus.
J’ai bon espoir qu’entre les plantes de Cass’ et les expéditions qu’on organise, on arrive enfin à renflouer les stocks. Mais j’avoue que ouais, j’ai une boule d’angoisse en continu depuis quelques jours, même si j’essaie de garder la tête froide et d’offrir un visage aussi avenant que possible à tous ceux qui passent la porte. Même si c’est pour leur prescrire une tisane et du repos quand ils sont malades, au moins, ils sont pas laissés tous seuls dans leur coin et on surveille que les choses empirent pas.
J’ai un soupir, alors que je relève la tête quand on frappe à la porte. Et j’ai un sourire à l’attention de Violet quand elle se rapproche. « Tu déranges pas non. » Un hochement de tête quand elle reprend. « Bien sûr, installe-toi. » Le temps de me laver les mains, de choper une paire de gants et je commence à l’examiner. « Quinn a vraiment fait du très bon boulot. » Soufflé avec une petite pointe de fierté que je cherche même pas à dissimuler. Vu la situation, la tension et j’en passe, elle a été impressionnante et j’ai pas arrêté de lui dire. Une brève œillade en direction de la blonde qui, pour le moment, garde le silence. Mais elle finit par souffler quelques mots et je m’arrête pour la fixe quelques secondes. « Est-ce que tu as l’impression d’avoir mal même si ton avant-bras n’est plus là ? » Forcément, ma réponse va différer en fonction de la sienne. « Je sais que c’est pas ça qui va te consoler, mais le membre fantôme c’est quelque chose de très courant. Il y a plusieurs façons de soigner ça pour que tu puisses te faire à cette idée. Mais pour ça, je dois savoir exactement ce que ton cerveau te raconte à ce propos. » Que ce soit la douleur ou les autres infos qu’il lui balance.
Au reste, je réprime une grimace, me faisant plus doux. « Je préfère éviter de te donner une date si on peut pas s’y tenir. Mais on va pouvoir déjà attaquer la rééducation. T’aider à utiliser de nouveau correctement ton épaule. Habituer le reste de ton corps à ce nouvel équilibre. Ne pas oublier ton autre bras. Tu vois l’idée ? Ca va te remuscler et ça va te préparer à une prothèse si tu en veux une. » Et j’ajoute, d’un ton toujours aussi tranquille. « Faut compter au moins un mois pour tout ça. Et en fonction de ta cicatrisation, on pourra voir avec Nihima pour les exercices que tu peux commencer à faire. » J’ai quand même un temps, avant de reprendre. « Si tu veux toujours être Valkyrie évidemment. » Elle peut avoir envie de lâcher l’affaire. A sa place, j’ai franchement aucune idée de ce que je ferais.
"Our wounds are often the openings into the best and most beautiful part of us."
Alors que je prends place là où Nolan me demande de le faire, je garde le silence pendant qu'il se prépare à examiner l'état de mon moignon. Clairement, on va pas se mentir, les conditions dans lesquelles l'amputation a été faite et le fait qu'on soit dans la merde après le déménagement aident pas trop. Mais... Disons que je garde espoir. Au moins suffisamment pour me dire qu'avec les docs qu'on a, y'a pas de raison que ça se passe mal. Il me reste que ça de toute manière, non ?
En tout cas, je finis par prendre la parole au bout d'un moment et je pose mon regard sur le brun lorsqu'il me fixe. Hochant la tête, je grimace légèrement puis rive mes yeux sur l'endroit où se trouvait auparavant ma main. Outre le fait que j'ai souvent le réflexe de vouloir me servir de ma main manquante pour faire X ou Y chose, y'a surtout les douleurs. Je me réveille parfois la nuit en ayant encore l'impression de me faire écraser l'avant-bras par cette voiture. J'ai mal à en crever par moments et j'ai aucune idée de comment calmer la douleur... Bien sûr que ça me fait chier d'avouer cette faiblesse. Mais soyons francs, je ne peux pas non plus faire comme si de rien n'était.
Évidemment, la réponse qui arrive quand je pose la question concernant mon entraînement me fait grimacer. Je m'attendais pas trop à un miracle mais... Bon sang ce que ça peut me faire chier de pouvoir rien faire ! Enfin, j'imagine que je peux déjà m'estimer chanceuse d'être en vie dans un sens. Un profond soupir m'échappe et je hoche légèrement la tête en relevant les yeux vers Nolan. Je ferai ce que Quinn et toi me direz de faire. Tout ce que je veux, c'est que ça aille le plus vite possible pour ne pas risquer de m'encrasser et de perdre tout ce que j'ai pu gagner jusqu'à présent. Et là dedans, je pense surtout à l'estime que Nima peut avoir de moi. Je tiens à la rendre fière et à lui prouver qu'elle peut me faire confiance.
Par contre, la remarque que me fait le brun juste après me fait froncer les sourcils et me redresser par réflexe sur mon siège. Quoi ? Bien sûr que oui! Ok, c'était peut-être pas la peine d'être agressive, Vi. Je viens passer ma main sur mon visage – après avoir eu un geste réflexe pour le faire avec celle qui n'est plus là – et soupire encore une fois pour essayer de me calmer et reprendre plus posément. Être Valkyrie, c'est mon objectif. Je tiens à être capable de protéger le camp et ses habitants. Rien ne pourra m'empêcher d'atteindre mon but. Même avec la tête sous le bras, je continuerai. Et la détermination qui brûle dans mon regard et ma voix ne souffre d'aucune remise en doute.
Point positif, ça cicatrise plutôt bien. Et vu notre situation, autant dire que c’est un sacré soulagement. Je sais pas du tout comment on aurait géré si ça avait pas été le cas. Heureusement, on a pas à se poser la question. Une brève inspiration, alors que j’observe Violet avec attention quand elle m’explique ce qui va pas. Rien de bien surprenant dans ce qu’elle me dit malheureusement et j’ai un hochement de tête, laissant filer un silence avant de reprendre, d’une voix plus douce. « D’accord. C’est tout à fait normal Violet. » Je vois à sa tête que me dire tout ça est tout sauf simple, alors j’essaie de pas trop la brusquer. « On va bosser là-dessus ensemble. Dans l’idée, va falloir qu’on expliquer à ton cerveau que ton bras n’est plus là. Pour le moment, il est en train de boucler dessus et de t’envoyer des signaux totalement foireux. C’est la seule façon de vraiment faire disparaitre la douleur. » Même si on lui file quelque chose – si tant est qu’on ait réellement quelque chose à filer – je suis même pas sûr que ça marchera de toute façon.
« On va tabler déjà sur six semaines. » Parce que je me doute qu’elle doit quand même avoir besoin d’une date, même si elle est pas fixe. Un objectif clair. « Pendant cette période, tu vas faire de la méditation. Et on va essayer la thérapie du miroir. » J’enchaine, la mine pensive. « Je veux que tu te réappropries ton corps et que tu trouves ton nouvel équilibre. C’est après ça que tu pourras de nouveau avancer. »
Je réprime tout de même un sursaut à sa réponse, non sans laisser filer un soupir. « Okay, okay. T’en fais pas, je comptais pas t’empêcher de le faire hein. C’est bien que t’aies un objectif, mais tu sais qu’il faudra y aller par étapes. » Pas de raison que Nihima lui dise non, surtout si elle fait ce qu’il faut pour compenser son nouveau handicap. Mais faut pas qu’elle se précipite. « Tu sais que le plus gros risque c’est que tu sois ton propre ennemi dans tout ça. » Ca peut paraitre évident dit comme ça, mais c’est quand même ce qui m’inquiète le plus. « Quinn et moi, on sera là pour t’aider, pour t’accompagner. Même si parfois t’auras l’impression qu’on te freine, dis-toi qu’on essaie de voir sur le long terme. Et je sais à quel point ça peut être super chiant. Ca m’a rendu dingue les exercices de rééducation pour ma jambe, mais si j’avais mieux fait les choses, j’aurais plus mal, alors que ça fait près de trois ans. » Autant utiliser mon mauvais exemple non ? Et l’idée, c’est qu’elle nous voit pas comme des obstacles, mais plutôt comme des aides.
"Our wounds are often the openings into the best and most beautiful part of us."
Dans le fond, je crois que ça me rassure quand même un peu quand Nolan m'annonce que c'est normal que mon cerveau soit détraqué et encore persuadé que mon bras est entier. Mais ça m'encourage pas vraiment. Comment est-ce que je suis censée faire en sorte qu'il comprenne la réalité ? Pourtant, difficile de ne pas s'en rendre compte quoi. Je veux dire, si j'en ai conscience, c'est que logiquement lui aussi. Alors pourquoi est-ce qu'il fait de la merde ? C'est à n'y rien comprendre. Et la douleur disparaîtra vraiment? J'ai évidemment peur que ça continue malgré tout et que ça m'handicape aux pires moments.
Je déglutis presque difficilement en entendant la sentence des six semaines à minima. Ça va être long de tourner en rond pendant tout ce temps. Surtout que je vais prendre un retard considérable sur les autres élèves du coup. Et ça, ça me fait chier. Mais est-ce que j'ai vraiment le choix ? Je ne crois pas non, malheureusement. La thérapie du miroir ? Qu'est-ce que c'est? Niveau méditation, j'ai bien l'intention d'aller voir Waban pour ça. Je suis sûre qu'il parviendra à m'aider. Pour le reste, j'avoue être à la fois curieuse et perdue.
Ok, je m'en veux un peu d'avoir haussé le ton dans un premier temps face au doc. Il a rien demandé et ne fait qu'essayer de m'aider après tout. Alors je lui adresse de rapides excuses, accompagnées d'une petite moue désolée. J'ai pas vraiment voulu m'en prendre à lui. C'est juste la situation qui joue pas mal avec mes nerfs en fin de compte. Je hoche la tête à ce qu'il me dit, comprenant bien entendu que son but n'est pas de me faire chier en fin de compte, mais simplement de m'aider à aller mieux. C'est son boulot, après tout. Comment remettre sa parole en doute ? Ça fait partie de leur serment au début de leurs études non ? Enfin, de ce que je crois en savoir quoi. Bref.
Et... Si au bout de trois ans, t'as toujours mal toi... Tu penses vraiment que pour moi ça va s'arranger ? Si Nima veut toujours bien de moi dans la formation de Valkyrie et que j'en deviens une... J'ai pas envie d'être un handicap sur le terrain pour les autres. Enfin, je dis pas que lui en est un! J'espère qu'il va pas le prendre comme ça. Mais puisque je préfère ne pas orienter sa pensée sur cet axe là, je m'abstiens de tout commentaire à ce sujet. Avec un peu de chance, il ne va même pas y penser et on évitera une situation gênante pas du tout faite exprès.
Sujet: Re: Life must go on Sam 11 Fév 2023 - 11:00
Je lui rends un sourire et j’ai un hochement de tête à sa question. « On fera ce qu’il faut pour qu’elle disparaisse. » Je me montre aussi confiant que possible. Si je suis bien conscient que ce sera pas facile je sais que, pour ça, on peut s’en donner les moyens et que c’est surtout une question de temps, de patience. Je me doute qu’elle en manque un peu, surtout qu’elle a besoin de savoir qu’elle va aller mieux. Mais là, ce sera à moi de trouver comment canaliser tout ça pour que ça l’aide. Je me dis que Nihima pourra aussi m’y aider.
Forcément, la sentence des six semaines lui plait pas des masses. Mais au moins, ça donne une date. « Tu passeras pas tout ce temps-là à te tourner les pouces Violet, t’en fais pas. Tu pourras aussi bosser sur d’autres parties de ton corps. Mais je tiens à ce que tu suives ce qu’on te dira de faire. Sinon ça fera que rallonger ce délai. D’accord ? » Au reste, je laisse filer quelques secondes de silence, cherchant la meilleure façon de lui expliquer. « Comme je t’ai dit, ton cerveau est en train de boucler. Cette thérapie va permettre… d’arnaquer ton cerveau. » Un mince sourire, alors que je me pose devant elle, paume tendue devant son bras. « Imagine, c’est un miroir. Dans l’idée, on va se débrouiller pour refléter ton bras valide sur ton bras lésé. Quand tu bougeras ton bras, ton cerveau va finir par se dire que c’est le membre malade qui bouge. Et ça va remettre en place les zones cérébrales qui déconnent en ce moment. » J’ai un temps, la fixant quelques secondes. « C’est clair ce que je te raconte ? Tu peux dire que non hein… » Avec la pratique, ce sera ptet plus simple.
Et si je lui en veux pas d’avoir haussé le ton, j’essaie quand même de calmer le jeu, surtout pour elle. Je lui parle de la façon la plus sereine possible, pour pas qu’elle se sente agressée ou rien. Ici, elle doit piger qu’elle est en sécurité et qu’elle peut tout balancer sans que ça ait des conséquences pour elle. Et mon sourire se fait plus large quand elle reprend. « Je suis certain que ça va s’arranger pour toi. La situation est pas la même qu’il y a trois ans. On a appris beaucoup de choses depuis et on sait ce qu’il faut faire pour t’aider au mieux. Et notre situation est différente. Moi je dois apprendre à compenser avec une patte folle. » Au reste, je me sens pas du tout offusqué et je continue, laissant même filer un rire. « Tu penses vraiment que Nihima t’acceptera sur le terrain si elle te voit comme un handicap ? Tu vas devoir apprendre à faire comme moi. A compenser ton handicap. A faire avec. Tu auras toujours ça à prendre en considération, mais ça devra pas affecter ton boulot. Si je devais m’arrêter à chaque fois que j’ai mal ou que ma jambe a envie de se faire la malle, tu me verrais jamais en sortie sur le terrain. Mais tous les jours, je m’entraine. Et, à mes yeux, ça en vaut la peine. Pour protéger les autres. » Probablement que je le regretterais dans quelques années, mais on y est pas de toute façon.
"Our wounds are often the openings into the best and most beautiful part of us."
Sujet: Re: Life must go on Sam 11 Fév 2023 - 12:45
Forcément que tout ça c'est dur à entendre. Mais à quoi je m'attendais ? Est-ce que je pensais vraiment qu'après un tel accident, j'allais pouvoir retourner m'entraîner comme une fleur ? Bien sûr que non. Mais j'ai passé tellement de temps à me raccrocher à ça, à cet objectif, que j'ai forcément peur de retomber bien bas si je vois que tout ça semble s'éloigner de moi peu à peu. Devenir une Valkyrie a été ce qui m'a empêchée de sombrer après la disparition de ma sœur. J'ai peur de ne pas être assez forte pour tenir si je n'ai plus ça... Je dis ça presque dans un murmure, le regard baissé et le poing serré. Avouer mes faiblesses n'a jamais été mon fort. Mais là, c'est sorti tout seul.
En tout cas, je hoche lentement la tête lorsque Nolan m'assure que son but est de m'aider et qu'il faudra que je me plie à ses demandes et à ses exercices si je veux que les choses se passent au mieux. Si je ne veux pas que le délais se rallonge encore, et continue d'éloigner de moi cet objectif qui me maintient à flot. Je déglutis presque difficilement sur le coup, prends une grande inspiration qui me donne presque l'impression de brûler mes poumons. C'est dur.
Quoi qu'il en soit, je me montre attentive lorsque Nolan tente de m'expliquer en quoi consiste la thérapie du miroir. Et si je fais de mon mieux pour essayer de comprendre, hochant la tête comme si c'était le cas pour ne pas vexer le médecin, je finis par poser mon regard dans le sien lorsqu'il a terminé. J'ai rien compris. Comment est-ce que croire que mon bras est encore là en faisant bouger l'autre va aider? Enfin, si ça se trouve c'est juste moi qui suis con et ses explications étaient parfaites. Ce cas de figure m'étonnerait pas spécialement.
Heureusement pour moi, le brun n'a pas l'air de mal prendre ce que j'ai dit. Manquerait plus que je le blesse ou que je le vexe. J'aurai tout gagné moi. Puis lorsqu'il enchaîne en mentionnant le fait que Nima ne me laisserait certainement pas revenir sur le terrain si elle me voit comme un handicap, je sens ma gorge se serrer. C'est exactement ce que je crains, effectivement. Tu penses vraiment qu'elle ne me verra pas de cette manière si je fais tout ce que tu me demandes? Difficile d'ignorer la crainte à la fois dans ma voix et dans mon regard.
Une nouvelle fois, je prends une grande inspiration comme pour me donner du courage et je finis par me redresser un peu. Une Valkyrie ne baisse pas les bras, même si elle n'en a plus qu'un et demi. Je suis prête à suivre tes instructions. On commence quand tu veux. Au moins, je suis déterminée.