The Walking Dead RPG

« Trois mois les plus long de ma vie, et les moins nourrissants quoique… quand je suis arrivée chez toi, j’avais aussi fait le régime vadrouille. »

J’arrive a en rire mais me ferme, a nouveau, rapidement en me souvenant de la personne qui m’avait sauvé la vie. Sans Roman, je serais morte de fin, c’est lui qui nous avait trouvé avec Ava alors que je ne tenais même plus debout tellement j’étais épuisée et affamée. Il avait pris soin de nous sans rien attendre en retour et négocier avec Ana Lucia pour notre confort avant même de savoir que je pourrais l’aider a son paiement. Rien que pour cela, je ne comprends pas Daemon de ne pas vouloir aller a son secours et si je vois que Sebastian traine, je sais que je ne pourrais pas rester a attendre les bras croisés.

Pendant qu’Ana Lucia vérifie que j’ai bien mis le mords et les harnachements, car je m’en voudrais de faire mal a Joker, je tique, une nouvelle fois sur sa façon de répondre sans répondre qui n’est pas sans me faire penser a mon beau-frère. Je commence a deviner que c’est peut être un autre lieu que celui de l’intimité qui les unis, surtout que je crois me souvenir qu’Ana Lucia m’avait confier se méfier des grands groupe a cause d’un ancien ou ca se passait mal. Prudemment, je lui demande :

« Tu… tu viens de Portland aussi ? C’est ca ? »

J’hoche la tête quand elle propose d’aller au pas et place mon cheval a coté du sien. Il semble habitué a son camarade et se laisse guider presque naturellement, retrouver cette sensation me tire un sourire et, sans réfléchir, mon bassin commence a épouser les mouvements de ma monture alors que je retrouve les automatismes de cette autre moi. Assez fièrement je souligne :

« Je crois que j’ai de bon reste. Je pense qu’on peut passer au trot sans souci ! »

Tu étais un peu plus remplumé, analyse-t-elle néanmoins en posant un regard sur sa voisine : Et puis... Tu n'étais pas seule non plus depuis aussi longtemps, de mémoire, pas le temps de perdre tant de poids que ça, ce souvient-elle. Peu importe, ce n'est pas vraiment son problème, Alex a passé une sale période et ça justifie les traits un peu plus émaciés de son visage. En effet, souffle-t-elle alors à la question que lui pose la brune.

Nous avons été lui et moi dans le même groupe pendant... Deux ans, je crois, même si ils n'ont pas été proche et qu'ils ne le sont toujours pas. Entre prédateurs, il est plus simple de garder ses distances que de s'allier, à dire vrai. Ils fonctionnent très différemment et... Ana a sans doute trop conscience de ce dont il est capable. Avant de pouvoir le quitter chacun de notre côté, ajoute-t-elle en haussant les épaules. Nous nous sommes retrouvés à Seattle, j'ai contribué à ce qu'il puisse s'éclipser également, elle affiche un sourire : Très bien, allons-y alors, au trot. Nous restons dans les alentours du campement, annonce-t-elle à la brune, tandis que l'allure s'accentue.

Go ahead

Make my day

« Non, j’ai eu la chance que Roman soit la, puis toi et les autres, avant de pouvoir retourner aupres des Expendables. »

J’ai un vrai sourire lumineux en parlant de ce groupe de mercenaire qui est ma famille maintenant. Malgré des débuts chaotiques, ils m’avaient redonné une chance. J’aurais pu les trahir a nouveau, me venger de Connor quand le sort s’était abattu sur lui, surement qu’a une autre époque, c’est ce que j’aurais fait… mais j’avais changé. Assez pour avoir préféré tendre la main a mon tour et je n’ai jamais regretter ce geste. Je suis juste bien avec eux.

« D’ailleurs, tu sais avec qui il faudrait parler pour discuter troc et… et surement plus. Maintenant que je sais que tu es là, je me dis que peut être que nous pourrions aussi parler d’une alliance entre nos factions ? »

Même si je ne ferais rien sans que Connor ne valide, je peux suffisamment avancer le projet pour qu’il n’ait qu’à ratifier ou refuser. On a toujours fonctionné comme cela, je fais tout pour qu’il puisse se concentrer sur d’autres taches que l’administration et la logistique. Je me trouble quand elle me dit avoir vécu 2 ans dans ce qui m’a été décrit comme un enfer… surtout pour les femmes.

« Oh ! Je… je suis désolée… vraiment… tu… enfin… tu as reussi a fuir grace a lui et tu l’as aidé aussi ? C’est ca ? »

La promenade commence et je retrouve vite mes automatismes me risquant même a un petit galop pour le plaisir. Les joues rosis par l’air vif et les cheveux en bataille, c’est d’un ton enjoué que je lui demande :

« Dis moi, Ana Lucia, par hasard… vous auriez des chevaux a troquer ? Promis, ceux que nous prendrons seront bien traités. »

Il faut que tu parles à Hazel pour ça, elle tient le camp comme une reine ici, je n'outrepasserais pas son autorité, souffle-t-elle d'un ton égal avant d'hausser les épaules. La jeune femme se débrouille très bien pour ça d'ailleurs, il n'est donc pas question de lui prendre son travail. Cela étant, la question, naïve, d'Alex, vient lui arracher un moment de stupeur avant qu'un rire ne lui échappe : Oh non, certainement pas. Je me suis débrouillée sans lui pour partir, elle ne l'avait pas vu venir. Vraiment pas.

En fait si nous nous connaissons, nous ne sommes pas "amis", et seulement des alliés par hasard, les circonstances l'imposent parfois. Mais outre ça, Ana sait trop bien qui est Sebastian et d'où il vient, ce qu'il a fait pour grimper les échelons. Jamais la confiance ne sera de mise, et jamais elle ne pourra vraiment le considérer autrement qu'avec un recul assumé. Sebastian est ce qu'il est, mentionne-t-elle alors en portant les yeux sur sa voisine. Est-ce que tu te considères comme une personne naïve, Alex ?

S'est-elle faite embobiner par le bagout de son beau-frère ? Ce type est évidemment un escroc, Ana est incapable d'en douter, et c'est facile de se laisser aller devant son charisme et l'assurance qui émane de lui. Mais Ana a trop conscience de ce dont il est capable. Tous les chevaux ici ont un cavalier, nous ne les avons pas à échanger, tu devrais voir éventuellement avec The Haven pour ça... ajoute-t-elle. Le cas échéant, nous pourrions peut-être vous en capturer certains mais ça aura un coût, notamment pour les débourrer, précise la brune.

Go ahead

Make my day

« Je le ferais alors, j’espère négocier plus qu’un accord commercial entre nos groupes. »

Je lui souris sincèrement. Une alliance est toujours un plus lors d’échange et refaire un réseau d’entraide est une bonne chose. Je sais que Connor me suivra si je pense que nous avons a y gagner réciproquement entre les deux groupes. L’histoire de Portland m’intrigue, un peu trop. Sebastian avait l’air de dire qu’on ne pouvait pas sortir des Oblivions si facilement que cela. Est-ce qu’elle aussi… c’est une gradée ? Comme lui ? Je pense que si j’avais du me méfier de cette femme, mon beau frère nous aurait alerté a ce sujet, qui plus est, impossible d’oublier qu’elle a été là, au Moon, pour nous aider Roman, Ava et moi. A sa question, je plante mon regard dans le sien, malgré le mouvement de Joker et c’est avec une douceur qui enrobe parfaitement cette conviction qui est la mienne que je réponds :

« Non, j’estime même avoir un bon instinct pour juger les gens, mais je suis aussi de celle qui croit au 2nd chance. Tu en penses quoi, toi ?»

Sebastian nous avait avoué surement qu’un fragment de son passé, ca m’avait suffit a comprendre mais je vois aussi l’homme attentif a sa famille et dévoué pour aider. Quelque soit son passé, je ne regarderais que ca comme les Expendables le font avec moi.

« J’aimerais que tu me donnes une idée du cout pour un ou deux chevaux. Si on peut développer le commerce entre faction pourtant qu’avec un gros groupe, je crois que je préférais.»

Avant, j'y croyais aussi, explique-t-elle sans approfondir. En tant qu'ancienne assistante sociale de toute façon, Ana a tôt eu conscience de ce que la misère implique. Que tout le monde peut tomber, sombrer, dans des profondeurs desquelles il est difficile de revenir. Mais dans ce monde ? C'est pire encore, et ça, c'est le point qu'ils doivent tous retenir. Plus vraiment maintenant, admet-elle finalement en haussant les épaules. Elle comprend l'idée d'avancer, de "pardonner", ou de "comprendre. Mais le droit à l'oubli n'existe pas.

Ni pour Sebastian, ni pour Liam, ni pour elle. Ana préfère assumer cette position jusqu'au bout. Elle mourra avec le poids de ses remords et regrets, avec sa culpabilité. Tournant le regard vers Alex, elle lui offre un sourire : Dis-toi qu'il faut qu'on puisse trouver deux montures, les débourrer et ensuite vous les fournir, sur ce temps-là, on doit les nourrir et les soigner, oui, ça prend du temps. Vous saurez vraiment les accueillir dans ton campement ? Questionne-t-elle. Qu'est-ce que vous avez à vendre, de votre côté ?

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Make my day

Je en sais pas pour qui elle parle, si c’est pour lui, pour elle, mais je vois bien passer dans ses yeux le voiles que j’ai déjà vue passer dans celui de mon frère. Je ne sais pas ce qui s’est passé a Portland et j’espère de tout mon cœur ne jamais le savoir pour de bon. Avec beaucoup de précautions :

« Ana Lucia… on a tous du faire des choses horribles pour survivre et j’ai cru comprendre que portland est l’antichambre de l’enfer de ce coté là… mais on ne se résume pas a ce que l’on a fait. Aucun des rescapés des Oblivions ne devrait l’être. On ne peut jamais réparer le passé, il faut vivre avec, mais on peut changer et essayer de ne pas répéter ses erreurs. »

Il n’y a pas une journée ou je n’essaye pas de faire de mon mieux pour les Expendables, malgré ma trahison. Connor m’a peut être pris un plaisir vicieux a me faire du mal en se sachant trahi, mais j’ai la conviction que jamais il ne relèvera la main sur moi et je n’ai qu’a le voir avec Ana pour être sur qu’il regrette le coup dans mon ventre.  C’est comme Roman avec son passé trouble et pourtant, il a pris sur lui de me sauver avec Ava. On est tous des centaines de petites facettes et on apprend, on change, on évolue. Enfin, tous sauf les déviants, mais ca, c’est un autre problème et j’ai la certitude qu’Ana Lucia et Sebastian n’en sont pas.

« D’ici a ce que vous trouviez des montures, nous leur auront aménagé un palace dans notre campement. Pour les paiements on peut le faire en munitions, en travaux, tu connais mes compétences en électricité, on a aussi un maçon plombier avec nous et pas mal d’huile de coude quand il faut mettre des parpaings et pas que. Evidemment, on reste des mercenaires, on peut aussi s’arranger avec des missions. »


Il y a un peu de fierté quand je parle des miens. Parce que oui, je suis fière de ce que nous avons réussi, tous ensemble, a faire comme je suis fière d’en faire partie.