Le couteau sur sa gorge se retire enfin, voilà que Cam bondit hors de son abri, relevant doucement la main pour lui faire signe que la situation est quasi sous contrôle. Et à la question de l'homme, elle ne peut s'empêcher de grimacer. T'es assurément trop beau pour causer couramment le fils de pute, mais ... Il n'empêchait qu'il était sur la mauvaise situation géographique là tout de suite. Et enfin, son corps se détend quand la lame s'éloigne, venant le remercier d'un signe de tête. Et il tient parole, en prime. Leur permettant de fuir avant que son complice ne leur tombe dessus, les sortant certainement d'un très mauvais pas.
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Veste en cuir zippée dans l'espoir de ne pas tressauter de froid, la brune tire sur sa cigarette avec force dans l'espoir de se réchauffer un peu, avisant Cam et Cez en attendant la venue de leur sauveur de dernière minute. L'idée lui fait brièvement pincer les lèvres, se relevant du bureau ou elle s'était assise quand deux coups à la porte retentissent dans le silence mortuaire des lieux. Esquissant un semblant de sourire au nouveau venu qui vient finalement les rejoindre dans l'obscurité la plus totale, s'avançant la première. J'propose qu'on démarre sur des bases saines, hein. Si elle comprenait la méfiance de Cam, il n'empêchait. Venant finalement tendre sa main à l'inconnu pour la bonne note, inspirant brièvement. J'pense qu'on à tous des questions alors... Chacun prend son ticket, et fait la queue ? Bref regard à Cez et Cam, laissant tout de même la possibilité à Jon de répondre à première question de la soirée.
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one
Ils étaient donc trois. Peut-être qu'il avait rejoint les filles après la visite de Jonathan cet après-midi, peut-être qu'il était là depuis le début. Peu importe. Le regard de Jon s'arrêta sur le bout du canon qui était pointé sur lui. Un accueil un peu strict, néanmoins compréhensif vu la situation. La dame finit par baisser son arme, peut-être que la jolie frimousse de Jon avait fait effet. Pas sûr, il faisait vachement sombre ici.
La brune de tout à l'heure, celle qu'il avait chopée derrière le rideau s'avança la première, et ses paroles furent plutôt rassurante. Cette fille avait du cran, il l'avait tout de suite perçu. Jon s'avança à son tour dans l'appartement, face à ces trois (presque) inconnus. Du coup, c'était parti pour le jeu des questions/réponses. La fille à la carabine commença la première. Elle avait l'air plutôt très méfiante, tendue aussi. Il la regarda droit dans les yeux. "C'est toi qui dis qu'ils sont nazis, moi j'ai rien vu qui aurait pu me faire penser ça." Il avait besoin d'en savoir plus. Des preuves peut-être ? Certes, concernant ce sujet, il n'avait absolument rien remarqué. Mais des choses étranges, dérangeantes, il en avait vu d'autres. Et c'était la raison pour laquelle il se trouvait ici ce soir. Aller, autant commencer à balancer histoire de prouver sa bonne foi. Mais tranquille pour commencer. Il les regarda tour à tour. "Je suis avec eux que depuis quelques jours, je ne sais rien de plus que ce qu'ils ont bien voulu me dire. Je vous ai aidé tout à l'heure et je suis là ce soir. Je suis pas là pour vous la mettre à l'envers." dit-il sûr de lui, reposant le regard sur la fille à la carabine, répondant à sa petite inquiétude d'il y a cinq minutes. En même temps, qui va aller raconter ces secrets les plus sombres au premier venu ? Ces secrets là, on ne les dit même pas à nos proches.
Mouais, bon… Ce qu’il nous dit est crédible en fait. Bien que j’aurais pris la première occasion pour y voir des mensonges, pour confirmer ma méfiance… s’il n’est avec ces gens que depuis quelques jours, il y a cette possibilité qu’ils ne lui aient pas encore montré leurs vrais visages…
Maintenant, ça peut être du pipeau, j’en conviens. Cependant, le blondinet est ici et il ne nous a pas vendu un peu plus tôt aujourd’hui… Je crois qu’à un moment il faut se mouiller un petit peu et tenter la confiance.
- Bon… Partons du principe qu’il dit la vérité. Je lance un petit regard à Lex et Cez, puis je reviens à l’inconnu. Ces gens sont des néonazis, nous avons des preuves bien sûr. Je suppose que je n’ai pas besoin de t’expliquer leur idéologie… Là, je vais supposer très fort, mais si tu es ici et pas pour nous trahir, j’imagine que tu as des doutes sur eux ?
Ça me semble être la seule explication logique sur l’instant, même sans parler de leur allégeance envers la pensée d’un des plus grands hijo de puta de l’univers. Il sent peut-être qu’il y a dualité et il faut toujours écouter nos tripes…
You have to break yourself down to rebuild yourself stronger
Ok, Cez est pas bavard, mais Cam l'est assurément pour deux, là tout de suite. Laissant leur sauveur du jour assurer que ces types n'ont rien laissé paraître sur leur idéologie, lui arrachant un bref rire, en venant croiser les bras contre sa poitrine. En soi, ça à rien d'surprenant. Y'a plus d'flics, plus d'sociétés ou d'règles. Rien qui empêche les horreurs d'avant de revenir en bloc. Et d'autres, encore plus. Surtout quand on était une femme. Echangeant un bref regard avec Camila, avant de revenir à l'homme en reprenant à son attention.
Des preuves, j'peux t'en montrer. On à trouvé l'charnier de leur dernier pillage, et faut avoir l'estomac sacrément accroché. Mais j'peux t'y conduire, si y'a que ça. Et quand il assure ne pas être là pour leur mettre à l'envers... Elle à envie d'y croire, à dire vrai. On est pas là non plus pour t'la mettre à l'envers. lui confirme t-elle finalement, dardant ses yeux bruns vers lui. Laissant l'hispanique poser ses dernières questions, avant de reprendre à son tour.
De toute façon, on arrivera à rien si on s'fait pas un minimum confiance, non? Qu'elle fait remarquer à ses interlocuteurs, haussant les épaules. Ton nom ? Parce que l'beau mec qui bossait avec les nazillons, ça commençait à être long à articuler, en soi.
J'suis juive. Autant être claire la dessus, hein. Quand j'te disais qu'ils me buteraient, j'déconnais pas. Donc quelque part, ça n'en restait pas un moins une dette. Ca l'emmerdait profondément, mais elle aurait encore le temps d'y penser plus tard. Comment ça s'passe, avec eux ? Si ça faisait quelques jours, il avait déjà dû voir deux trois choses, non?
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La fille à la carabine posa la question qui semblait évidente dans cette situation. "C'est vrai. J'ai vu des choses qui n'ont rien à voir avec le nazisme mais qui sont tout aussi dégueulasse." Elles n'allaient certainement pas être très surprise, mais super vénère y'a des chances. La brune avait raison, plus personne n'était contraint de cacher sa véritable identité et les horreurs qui allaient parfois avec. Elle lui parlait à nouveau du camp qu'ils avaient trouvé, un massacre à les entendre. Elle était même prête à l'y emmener.
Maintenant qu'ils s'étaient tous donné rendez-vous au clair de lune, oui autant miser sur la confiance bien que celle-ci se fasse rare par les temps qui courent. L'attitude de Jon démontrait clairement qu'il n'était pas menaçant, bien au contraire. La brune demanda son prénom, ce qui l'étonna légèrement sur le coup, mais pourquoi pas. C'est vrai qu'au final, c'était possible qu'ils finissent par faire tous parti de la même "équipe" et puis ce serait plus pratique. "Jonathan." dit-il à la brune, espérant qu'elle et ses amis fassent de même.
Elle lui parlait ensuite de ses origines, elle avait l'air sincère, elle l'était peut-être depuis le départ. Comment ça se passe avec eux ? Non là de suite, ce n'est pas de lui qu'il voulait parler. "Vous devez savoir qu'il y a des gens bien dans ce groupe. Des gens qui ne sont pas là de leur plein gré et qui souffrent. C'est pour eux que je suis là." Jon était quelqu'un d'intelligent. Seul, il savait qu'il n'irait pas loin contre cette armée de tarés, il avait besoin d'allier pour aider ces personnes innocentes et mettre hors d'état de nuire ces nouveaux SS. C'était tout lui ça, prendre des putains de gros risques pour des personnes qu'il connaissait à peine. "Vous avez des comptes à régler avec eux. C'est aussi mon cas. On doit s'entraider." finit-il par lâcher à ses interlocuteurs.
C’est comme un goût amer qui glisse sur ma langue d’un coup. Il répond à mes questions, puis à celles de Lex, mais plus ça va, plus j’ai une sensation de déjà vu désagréable. Mon séjour chez les Oblivions est bien gravé dans mon esprit, dans ma chair aussi… Impossible de ne pas faire un parallèle entre ces gens qui ne sont supposément pas dans ce groupe de leur « plein gré » et ceux de Portland. Moi, jadis fut un trop long moment.
- Mila. Bon, ce n’est pas mon nom complet, mais je ne vais certainement pas le donner à n’importe qui, surtout pas en sachant que les fous furieux de Portland me recherchent.
Ce Jonathan prétend même être ici ce soir pour eux…
J’ai mes doutes. L’instinct de survie prime toujours avant tout. Il trouve que ça put et il est là pour son propre cul d’abord et avant tout. Je veux bien croire qu’hormis ça cependant, il veut sans doute réellement aider. Peut-être que si je n’avais jamais rencontré Sebastian, je n’aurais absolument pas cru à cela, mais… ce genre de type existe.
- Commençons par la base alors… Ils sont combien ? Déjà qu’on s’organise un peu mieux. Il y a combien d’individus retenus contre leur gré ? Votre camp a l’air de quoi ? J’ai encore au moins une dizaine de questions, mais on va commencer en toute simplicité. Axelle aura sans doute aussi ses propres questions.
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Maintenant que les présentations étaient faites, il était temps de parler concret et de ne plus tourner autour du pot. "Ils sont une trentaine, une majorité d'hommes. Le camp est un quartier sécurisé, il y a plusieurs maisons qui sont entretenues, c'est pas le grand luxe mais c'est largement suffisant pour vivre. Leurs défenses sont opérationnelles et ils ont un stock important d'armes lourdes." Voilà qui était précis et qui devrait bien les aider à se faire une idée de qui se trouve en face.
Jon avait bien conscience que son histoire de super-héros concernant les personnes retenues prisonnières allait sûrement faire douter ou se questionner. Il le savait, mais s'en fichait car oui étonnement, c'était la vraie raison de sa venue. C'est vrai, il aurait pu se barrer, prendre la route sans se retourner et laisser tout ce beau monde se démerder. Mais pourquoi ? Premièrement, ça ne lui ressemblait pas, deuxièmement, que pouvait-il faire d'autres dans ce monde dénué de sens ? Tourner en rond, il l'a fait pendant longtemps. Désormais, il voulait que son existence soit utile, qu'elle serve pourquoi pas à autrui, encore plus aux personnes qui ont vraiment besoin d'aide. Mila donc, lui demandait combien de personnes étaient retenues contre leur gré. "Deux personnes. Un homme et une femme, de ce que je sais." Maintenant, c'était à son tour de poser une question. "Vous avez déjà eut à faire à eux directement ?" Pour l'instant ce que les filles lui avaient racontés, c'était les horreurs qu'ils avaient commis dans un camp pas loin d'ici.