Jon tenait toujours sa nouvelle pote près de lui, son poignard près de sa carotide. Elle répondit sans hésitation à sa question, plutôt courageusement fallait avouer, et cette première réponse fit légèrement sourire l'ex militaire. "Tu as raison, je les ai pas encore prévenus. Disons que les mecs avec qui je suis seront p'tetre pas aussi sympa que moi. Et je veux d'abord voir à qui j'ai à faire." Il parlait du fait de savoir si oui ou non elle et ses camarades faisaient partie de ce fameux groupe de pillard. Hors de question de livrer des innocents à ce taré de Jefferson ! Il est vrai que cette confidence démontrait le fait que Jon n'avait pas confiance en sa propre équipe. En Jeff là en l'occurrence. Sans demander l'avis de sa partenaire, il commença à doucement se déplacer toujours collé à elle, pour fouiller les lieux du regard.
La petite brune se mit alors à débiter, essayant même de prendre Jonathan par les sentiments ? Selon ses dires, elle savait parfaitement à qui elle avait à faire. Et si elle disait vrai dans tout ce beau petit récit ? Reprenons ! La dernière fois qu'on avait vu les 'pillards fous', c'était ici même dans ce bâtiment délabré. Grosse coïncidence non ? Dans ce type de situation, pas besoin d'aller chercher trop loin. Maintenant Jon avait la certitude que c'était bien elle et son groupe que RU cherchait. La jeune femme continua à raconter des choses étranges, que Jon (s'approchant d'un vieux placard sur leur droite) ne comprenait pas. C'était quelle langue ça d'ailleurs ? Même si au fond, il avait bien une idée. Il stoppa la marche avant d'aller plus loin dans la pièce, complètement largué par ce qu'elle disait. "De quoi tu parles ? C'est drôle à moi on a raconté une autre histoire. Explique." Le ton de sa voix exprimait bien le fait qu'il ne savait rien à propos de tout ça. Dans tous les cas, il y avait forcément quelqu'un qui mentait, mais qui ? RU, ou cette parfaite inconnue ?
Pas aussi sympa ? Elle en aurait pu en sourire, si la lame venue se rapprocher de sa carotide ne l'obligeait pas à se tendre quasi instantanément, s'efforçant de conserver son regard dans le sien malgré tout. Vu c'qu'ils ont fait à des gamins, j'en doute pas une seconde ouais... Qu'elle chuchote à nouveau, relevant brièvement le menton pour espérer espacer la lame de sa gorge, sans succès. J'te l'ai dis. J'veux éviter que ça tourne mal, j'ai aucun intérêt à t'la faire à l'envers. Qu'elle rajoute en fermant les yeux quand la lame se rapproche un peu plus alors qu'il la force à évoluer dans son environnement. Restant concentrée sur le visage de l'inconnu pour ne pas penser à Cam ou Cez, inspirant profondément pour calmer ses nerfs. Et alors qu'elle était prête à reprendre, sa nouvelle remarque lui fait froncer les sourcils. Attends, quoi ? Comment ça une autre histoire ? L'incompréhension doit certainement se lire dans son regard trop expressif pour son bien à la seconde, alors qu'elle reprend toujours sur le ton le plus bas possible pour s'assurer que le coéquipier mystère ne se ramène pas trop vite.
Le charnier au nord de la ville. Une petite communauté juive, ils ont été massacrés. Etoile de David gravée au front, brûlés vifs ou pendus. Autant synthétiser, et faire ça bien. Le monde aux sang purs, écrit en allemand sur un des murs. Ils ont buté tout l'monde, y'a aucun survivant. Pas même les gosses, merde. J'ai pas spécialement envie d'me faire tatouée une étoile sur la tête, et moins encore que les miens prennent le même tarif. Liv, Maes. Otis était noir, Camila hispanique. Cez ... Etait lui même. C'était sans doute déjà trop problématique pour qui parlait couramment l'nazillon.
J'm'appelle Ann. Après tout, c'était ce prénom qu'elle utilisait depuis quelques mois désormais, pour espérer que les pirates ne lui remettent pas la main dessus. On peut s'éviter un massacre. J'sais qu'c'est pas évident la comme ça, et j'sais pas quelle histoire t'as entendu. Mais s'ils me trouvent, ils me buteront.
Et c'est sans doute ce qui la tend le plus, dans l'immédiat. Mais si ça pouvait sauver la vie de Cez et Cam ? Elle prenait.
It does not matter what kind of vibe you get of a person. Cause nine times out of ten, the face they’re showing you is not the real one
Les pas se rapprochent et les battements de mon cœur deviennent plus entêtants. J’en retiens mon souffle, appréhendant… toute la suite. Sans grande surprise malheureusement, Axelle se fait repérer. Je suis à deux doigts de balancer un coup de pied dans la porte du placard et de sortir avec ma carabine pour régler notre « souci », c’est bien parce qu’ils commencent à parler ensemble que ça m’arrête dans mon élan. Enfin, c’est surtout que Lex tente d’argumenter avec le nazi…
Il y a rapidement quelque chose qui résonne dans ma tête. Si dans les premières secondes de l’avoir entendu, ça ne me fait pas un pli, rapidement ça me met la puce à l’oreille et j’y vois peut-être une porte où m’engouffrer.
Il n’a pas attiré ses autres petits potes avec lui. Il n’a avisé personne qu’il a trouvé Lex…
Ce n’est pas exactement le genre de comportement que l’on retrouve avec les connards du genre. Non, par expérience, je dirais qu’ils sont comme une bande de chiens enragés et qu’ils veulent tous leur morceau.
C’est plus fort que moi, je sais que c’est juste que je cède à mon impulsivité, mais je sors de ma cachette tout doucement. J’ai peut-être tort. Peut-être que c’est vraiment un fils de pute de nazi… Je baisse cependant ma carabine, pour ne pas le prendre en joug.
- Nous ne sommes pas ici pour nous battre. Que je chuchote. La preuve, nous avons tenté de nous cacher. Emphase sur le tenter, mais passons. Je crois que la question maintenant, c’est de savoir si tu es aussi un néonazi ou si tu viens d’apprendre que ton groupe est formé de petits adorateurs d’Hitler. Ça me titille encore qu’il n’ait pas sonné l’alerte… j’essaie de lancer un dialogue pour rien, si ça se trouve. Il n’a pas encore vu Cez, au moins. Comme mon amie le propose, on peut trouver un accord. Nazi ou non. Si tu peux baisser ta lame de sa gorge… Ne serait-ce qu’un peu.
You have to break yourself down to rebuild yourself stronger
Aucun intérêt à lui mettre à l'envers ? Dans ce monde de fou ? Vraiment ? Jonathan avait du mal à croire complétement à cette affirmation. Cependant dans le cas présent, plus la jeune femme parlait, plus elle arrivait à lui mettre le doute. Elle aussi avait des questions à poser on dirait, mais Jon préféra ignorer la question, préférant ne rien dire pour l'instant et écouter ce qu'elle avait à dire d'autres. Il se concentra sur les affirmations de la brune, étant étonné du fait que des détails soient si coïncidents, suspects... des Allemands ? Qui on fait quoi ?! Dites, combien de groupes de survivants parlent allemand dans le coin ? Doit pas y en avoir des masses non ? Putain de merde. En une fraction de seconde, Jon repensa à tout ce qu'il avait vu de louche dans ce clan, toutes les fois ou le chef et l'un de ses sbires avaient changés de langue quand Jon était dans les parages. Comment ils traitaient l'homme noir qui était pourtant avec eux. Elle lui raconta alors une histoire sordide, arrivée à quelques kilomètres d'ici apparemment. Jonathan relâcha un peu le couteau, le temps d'analyser tout ça et de s'en convaincre. Il n'avait pas les mots, elle parlait donc du clan d'Almarich, ceux même qui l'avait recueilli plutôt sympathiquement quelques jours auparavant. Que faire maintenant ? "Je suis pas là pour faire un massacre." dit-il assurément, légèrement sur les nerfs après toutes ces confidences.
Il s'apprêta presque (ou pas) à se dessaisir de sa proie lorsque TADAAMM quelqu'un sortit du placard ! Merde c'est là qu'elle était depuis le départ ! Il resserra d'un cran sa proximité avec la brune, encore plus en apercevant la carabine. Bon, c'est vrai, elle ne l'avait pas mis en joue de suite. Il y avait peut-être moyen de moyenner. Jon écouta la blondinette et fronça les sourcils à un moment donné. "J'ai une tête d'enfoiré d'nazi ?!" dit-il un peu vexé, veillant tout de même à ne pas attirer l'attention de son coéquipier qui se trouvait sûrement pas loin. Dans sa famille, on avait combattu ces chiens de nazi, impossible d'être comparé à ces sous-merdes, de prés ou de loin. Un accord disait-elle ? "Bonne idée, mais qu'est ce qui me dit que tu vas pas me trouer le bide juste après ?" Oui, il avait envie de les croire, non, il n'avait pas envie de mourir ici, pas comme ça. Il repensa alors à Jefferson, qui finirait bien par arriver à un moment ou un autre. C'est maintenant qu'il devait faire un choix, espérons que ça soit le bon. Il soupira, plus le temps de blablater, fallait agir. "Je vais la lâcher. Après ça, je sortirai et ferai en sorte que vous ayez le champ libre pour partir d'ici." dit-il, tentant de décrypter la moindre de leurs réactions. Bien plus que laisser la brune en vie, il leur proposait son aide pour qu'elles puissent filer. La question était, en avaient-elles vraiment besoin ?
The Monster Jonathan, un deal tacite est passé avec les deux femmes que tu as trouvé. La promesse est faite de vous retrouver au cours de la nuit, pour discuter visiblement. Acte de foi, effectivement, tu ne sais pas du tout ce qui peut t'attendre. Alors que tu recules, laissant le duo se cacher le temps que tu attires Jefferson plus loin, tu croises celui-ci remontant le couloir : Qu'est-ce que tu fous ?! Il semble agacé que tu prennes du temps, frustré même de ne rien trouver. L'homme a des airs de prédateur sans jouet sur lequel se faire les crocs.
Tu lui balances un mensonge comme un autre, prétextant ce que tu veux pour détourner son attention et parvenir à continuer la fouille du bâtiment sans rien trouver. Lorsque vous sortez, l'homme est tellement sur les nerfs qu'il ne fait plus attention à rien. Et sur le chemin du retour, c'est pire encore. Il laisse libre court à sa colère, insulte, peste, roule trop vite. Vous retrouvez le campement sans résultat, et Amalrick vous fait bien comprendre que ça ne le satisfait pas... Mais qu'est-ce que tu y peux ?
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Cesare, Camila et Axelle, vous l'avez échappé belle. Peut-être avez-vous déniché un complice, qu'il va falloir mettre dans votre poche s'il revient bien le soir-même. Pour vous aussi, c'est un acte de foi qu'on vous demande de faire, aussi frustrant que ça puisse paraitre. Vous attendez, conscients qu'il n'y a qu'ici que votre homme peut vous retrouver. La nuit commence à tomber, vous vous gelez, ne pouvez même pas prévenir vos alliés de votre situation.
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Vers une heure du matin, Jonathan, tu parviens à te glisser sous une brèche du grillage sans attirer l'attention. Un garde s'occupe de veiller, et tu n'as aucun mal à l'esquiver. Lance un dé 10 sur ton agilité. Si tu le rates, une personne aura vu ton échappée... Mais ne préviendra pas les autres. Et tu ne sauras pas de qui il s'agit.
Il te faudra une bonne heure supplémentaire pour rejoindre les autres, avec l'hésitation au cœur. Tu en es encore à te dire que c'est une mauvaise idée, avant de t'obstiner en réclamant des réponses. En bas des escaliers, tu peux entendre les pas nerveux à l'étage. Ils t'ont attendu, et tu es là. Il serait dommage de renoncer maintenant, n'est-ce pas ?
Quelle journée ! Après être passé par l'appréhension, le questionnement, l'adrénaline... et le fait d'être passé à deux doigts de se faire cartonner par une petite blonde, Jon était finalement reparti d'où il était venu, accompagné de son partenaire du jour. Ce dernier avait été en rogne toute la soirée à cause du fait qu'il n'avait pas trouvé ce qu'il était venu chercher, si seulement il savait le con.
Il était aux alentours d'une heure du matin quand Jon passa à travers une brèche à l'arrière du camp. Il avait réussi à être assez discret pour ne pas attirer l'attention du mec qui était de garde. Mais les potentiels problèmes ne s'arrêtaient pas là, au contraire, ils commençaient seulement. Faire demi-tour ? Pas question, Jon voulait des réponses à ses questions, il voulait en savoir plus. De l'autre côté, les filles pouvaient être revenues avec d'autres personnes, des personnes beaucoup moins conciliante.
Marchant à une allure régulière, guettant toujours les environs, Jon ne put s'empêcher de penser que ce gros merdier était la chose la plus palpitante qui lui était arrivée depuis un moment. Il le sentait, le groupe d'Almarich cachait quelque chose, quelque chose de sombre, quelque chose qu'on ne raconte pas au premier venu. Mais ce secret, était-il bien celui que les filles lui avaient raconté ? Certes, s'il ne le pensait pas, il ne serait pas entrain de prendre de gros risques.
Jonathan arriva sur les lieux du rendez-vous, et à peine entré, il entendait les pas de ceux qui l'attendaient à l'étage. Il soupira un bon coup, regardant les escaliers qui le mènerait droit à la vérité ? Plus le moment de faire marche arrière. Il monta les marches, se retrouva dans le long couloir, qui le mena à la porte de l'appartement qu'il avait visité l'après-midi même. La porte étant légèrement ouverte, il toqua doucement de deux coups, puis la poussa prudemment, découvrant qui se trouvait dans la pièce...
Je grince des dents toute seule. Je ne doute pas que les deux autres soient aussi tendus que moi, même après cette histoire de rideaux, mais on joue à un jeu dangereux là… Si nous ne nous faisons pas avoir comme des petits lapins, je crois que le type est déjà dans notre poche. Pourquoi risquerait-il de ne pas nous dénoncer, mais en plus de venir nous rejoindre en douce ? Il n’avait pas l’air ravi que je le traite de potentiel néonazi non plus… m’enfin, tout ça c’est si un piège invisible n’est pas en train de se refermer sur nous.
Les heures passent et je m’impatiente un peu. Incapable de fermer l’œil ne serait-ce que pour me reposer un peu, le froid me gèle jusqu’aux os, faisant fit des différentes couches de vêtements qui sont supposées me « protéger ».
Je fais les cent pas quand finalement du bruit me parvient du rez-de-chaussée. On monte l’escalier, semble-t-il. C’est le moment de vérité. J’attrape ma carabine, qui jusqu’ici pendait mollement au bout de la bandoulière à mes épaules, et je vise l’entrée de la pièce où nous nous trouvons. Simple sécurité, si ce n’est pas le blondinet de cette aprèm. On toque deux fois et un visage apparait dans la clarté lunaire qui passe par les fenêtres sales. Ma prise se resserre sur ma carabine, mais je relâche bien vite la pression. C’est bien notre gars et il… semble seul.
J’abaisse ma carabine et souffle un coup.
- Tu es venu… C’est soufflé par surprise en toute honnêteté.
Faire confiance, un jeu auquel j’ai encore bien du mal à me prêter… Il semble cependant que ce soit notre seule option actuellement.
- J’espère que tu n’es pas ici pour nous la faire à l’envers. Que je grommèle dans mon coin.
Trois contre un, d’accord ça passe, mais s’il a ramené ses petits potes les nazis, nous sommes sacrément mal barrés.
- Qu’est-ce que tu fais chez des nazis d’ailleurs ? Sa réaction me revient en tête et je laisse la curiosité prendre le pas. Lançons les paris mentaux des excuses ou des raisons qu’il va nous sortir.
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