The Walking Dead RPG

« J'arrive » souffle Tasya, à bout de souffle. Elle n'arrête pas depuis le début de l'épidémie et passe son temps auprès des malades. C'est un enfer. La contagion est importante et il y a sans cesse plus de décès. L'arrivée du docteur VanHooten, même si elle ne l'a jamais particulièrement porté dans son cœur, est un réel soulagement. Depuis le début, la mexicaine tente de faire parvenir plus de moyens, plus de médicaments au bidonville pour lutter contre cette épidémie qui fait sans cesse plus de morts. Elle a multiplié les requêtes auprès des miliciens et des soldats. On ne peut pas soigner une contagion aussi massive avec de l'eau et du savon ! Mais enfin, il semblerait que ses demandes soient entendues.

Depuis, Tasya essaye d'être encore plus présente, c'est une chance qu'ils aient enfin un médecin, elle ne compte pas passer à côté. Elle examine les patients, effectue un premier tri et envoie les plus urgent au docteur Vanhooten. Elle fait tout pour lui alleger la charge de travail et qu'il puisse trouver la source de cette épidemie. Ce n'est pas la grippe, même si ça y ressemble fortement. La brune ne compte plus ses heures passées auprès des patients et la fatigue s'accumule. Dans la petite pièce, il y a beaucoup de malades, trop. La toux, la fièvre sont omniprésentes.

Le médecin lui montre une nouvelle arrivante. Tasya s'avance et reconnaît la femme présente lorsque les musiciens ont été tués. Celle qui n'a pas hésité à la traiter de pauvre idiote. Elle n'a jamais été rancunière.. « Bonjour » souffle-t-elle. « Je suis Tasya, je vais vous examiner. » Elle lui demande son accord d'un regard et commence l'examen. « Quand sont apparus les premiers symptômes ? Seulement de la toux et de la fièvre ? » A l'examen physique, une petite anomalie attire son attention. Elle rassure la patiente en posant sa main sur son bras avant de s'avancer vers le docteur VanHooten. «Docteur ? Cette patiente a des ganglions de l'aine gonflés » Cela signifie forcément que l'infection pourrait venir du bas du corps, non ? Est-ce le cas des autres patients ?

Aujourd’hui, je n’ai pas réussi à me lever. La météo glaciale des dernières semaines et les efforts bien trop intenses et réguliers ont eu raison de moi. Cela fait plusieurs jours que je tousse, et si je me suis dit que ça passerait, il n’en est rien. Mon état s’est dégradé la nuit dernière, en plus de la toux, de la fièvre, des courbatures et de la fatigue, c’est à présent une forte migraine qui est apparue.

J’ai été amenée ici et visiblement, je ne suis pas la seule à être dans un sale état. Des voix résonnent, toute cette agitation autour de moi me donne le tournis et je remarque à peine la présence d’une jeune femme à côté de moi. Je suis incapable de la reconnaître, affaiblie par la maladie. Quand elle s’adresse à moi, je peine à lui répondre. « Alba. » Un souffle à peine audible alors qu’elle me pose plusieurs questions. « Deux ou trois jours… » Je ferme les yeux, ma tête me fait souffrir horriblement. « Ma tête… » Je viens difficilement poser une main sur mon front alors qu’elle m’ausculte rapidement. Quand elle s’éloigne pour aller parler à un médecin, je ne le remarque même pas, prise d’une quinte de toux.

La fièvre d'Alba ne diminue pas et rapidement elle tourne de l’œil. L'infirmière redresse légèrement son buste avant de faciliter sa respiration. « Il me faut des médicaments pour faire baisser sa fièvre ! » demande-t-elle. Cela tombe bien, le docteur VanHooten en a miraculeusement ramené. En examinant plus attentivement le corps d'Alba, Tasya remarque alors quelque chose :  « Docteur ? Cette patiente présente des piqures, probablement des puces ou des tiques. » Cest discret mais bel et bien là et ça donne une autre dimension à l'épidémie. Heureusement qu'elle a désormais de quoi se protéger avec un masque et des gants.

« Un protocole ? » La surprise peut se lire dans son regard. Tasya n'est qu'infirmière, pas médecin. A Walla Walla, elle avait à peine le droit de soigner un petit bobo sous peine d'outrepasser ses fonctions et là, il veut qu'elle établisse un protocole médical pour 2000 personnes ? Et pourtant, il ne plaisante pas. Elle reste quelques secondes indécise, cogitant, avant de se ressaisir. Ils n'ont pas grand chose ici : de l'eau et du savon majoritairement mais heureusement, le docteur VanHooten a pu ramener des médicaments. « Ok... » souffle-t-elle alors. L'infirmière passe rapidement d'un patient à l'autre. Elle les examine et sur chacun des corps, elle peut faire le même constat : ils présentent tous des piqures de puces. « Docteur Vanhooten, ils ont tous les mêmes piqures » affirme-t-elle.

Le protocole donc « Il faut isoler les patients les plus atteints pour qu'ils reçoivent un traitement contre la fièvre. » En premier lieux, un tri des malades ici est nécessaire pour éviter de nouveaux décès. « Il faut ensuite examiner chaque personne, même saine et isoler ceux qui présentent des piqures. Nous devons prendre l'épidémie à sa source : une puce ou une tique ne peut pas survivre à un froid extrême. Il faut sortir toutes les literies, les mettre dehors, idem pour les vêtements. Avec le gel de la nuit, on devrait s'en débarrasser. Lavez à grandes eaux les dortoirs. Empêchez les disgraciés de récupérer les vêtements sur les corps des défunts aussi, ils risquent de se contaminer par ce biais-là. » Et enfin, sa dernière demande est faite sur un ton plus hésitant. « Il faut à tout prix rétablir de meilleures conditions d'hygiène ici.... » Parce que tout ceci ne serait pas arrivé s'ils avaient de quoi se laver, se vêtir correctement.  

Spoiler:

Peu à peu, la voix de l’infirmière se fait plus lointaine et son visage plus flou. Je tente de m’y accrocher pourtant, je lutte de toutes mes forces pour rester consciente. Si je sombre, peut-être que je ne me relèverais jamais. Cette pensée m’effraie et me redonne un bref regain d’énergie. Malheureusement, je suis bien trop faible. Mes lèvres papillonnent, ma bouche s’ouvre légèrement pour demander de l’aide, mais aucun son n’en sort. Seule une nouvelle toux puissante vient meurtrir encore un peu plus ma poitrine déjà douloureuse. Respirer devient difficile alors que mon front est perlé de sueurs. La fièvre est toujours présente, bien plus forte et assommante. Mon état se dégrade mais je ne peux rien n’y faire.

Impuissante, je m’accroche comme je peux mais mes forces m’abandonnent. Une nouvelle quinte de toux parvient à me garder consciente quelques instants de plus mais j’y mets mes dernières forces. Peut-être qu’il est temps d’arrêter de me battre ? Que c’est vraiment la fin ? Je n’ai pas vraiment le temps de m’en inquiéter cette fois. Mon corps est bien trop faible, je n’y peux rien. La fièvre, la toux, les courbatures, la migraine toujours présente, c’est bien trop pour moi et je m’évanouis alors qu’autour, le chaos est toujours présent.