The Walking Dead RPG

Le regard perdu dans le vide, j'écoute les mots du Docteur Perry résonner à la fois dans la pièce et dans mon esprit. Tout ce qu'il dit, on me le répète depuis longtemps. Que tout ce que j'ai cru savoir, c'était simplement de la faute des rebelles. Même ma situation ici, tout ce que j'ai enduré. C'est de leur faute. Je n'en reviens pas qu'ils aient été capables de me faire croire à tout ça. Après tout, si tous les médecins que je vois ici continuent d'affirmer toutes ces choses avec autant de conviction, c'est qu'ils ont raison non ?

Une victime facile... Je répète ces mots d'un air absent, essayant surtout de comprendre pourquoi est-ce que malgré tout je n'arrive pas à me faire à l'idée que toutes ces choses qu'il définit comme des inventions m'ont l'air si réelles. Pourquoi parfois, quand j'arrive à dormir, j'ai l'impression d'entendre cette voix lointaine et si familière m'appeler. Amalia, chérie, laisse papa travailler et viens faire tes devoirs! Les rebelles n'auraient pas été jusqu'à me faire oublier mon enfance. Et plus j'y pense, plus je reconnais cette voix comme étant celle de ma mère. Alors... Qui ment ?

On peut pas vraiment dire que la situation tourne à mon avantage. Mais est-ce que ça a vraiment été le but ne serait-ce qu'une seule fois ? Ils n'arrêtent pas de me dire et me répéter qu'ils font tout ça pour moi. Pour me sauver, me remettre sur le droit chemin. Celui que les rebelles m'ont forcée à quitter malgré moi, en profitant de ma peine et de ma douleur. De ma fragilité. Pourtant, chaque fois que je regarde les marques sur mon corps, j'ai du mal à me dire que ça n'a pas une histoire. Que les souvenirs qui parfois me reviennent à ce propos sont faux. Que tout a été inventé.

Je suis sortie de mes pensées par l'homme en face de moi qui apparemment s'agace de mon comportement. Instinctivement, je baisse la tête et présente immédiatement mes excuses. Parce qu'apparemment, c'est ce que je suis censée faire. C'est ce que Skylar a toujours fait. Et je suis elle. Et pas Amalia.

Déglutissant difficilement, je finis par relever le regard sur le médecin, prenant une grande inspiration pour essayer de me faire la plus convaincante – et convaincue – possible. Je ne suis pas l'une des leurs. Vous l'avez dit vous-même, Adonaï aime ses ouailles d'un amour inconditionnel et vous voulez me redonner une nouvelle chance d'aller mieux. Dans ce cas, laissez-moi retourner sur le chemin de l'Adonaï. J'imagine qu'avec le temps... Je finirai par comprendre qui je suis vraiment, et faire le tri dans tout ce qui se passe dans ma tête. Il n'y a qu'en restant vivante que je pourrai avoir le fin mot de cette histoire.