The Walking Dead RPG

La peur au ventre, Ray approche rapidement de la porte en jetant de petites oeillades nerveuses en direction d’Hoani qui éloigne le garde de son poste. Il se saisit d’un des outils qu’il a vu plus tôt pour le coincer entre le battant et le mur en pierre. La structure vétuste ne tient qu’à un lourd verrou métallique qui a déjà érodé la paroi par le passé. Il n’a plus qu’à forcer adroitement pour le faire sortir de son enclave.

Le kiné ouvre la porte et fait signe à Harper de garder un oeil à l’extérieur. “Préviens moi quand il revient par là.” murmure-t-il tout bas en entrant dans la réserve. En espérant qu’il ait le temps de mener à bien leur mission - et surtout d’en sortir sans se faire prendre.

Ray s’y affaire déjà, ses mains tremblantes de nervosité se saisissent de l’un des gros bidons pour l’approcher de la porte, en dévisser le bouchon et le renverser directement au dessus de la grille d’évacuation. Déjà, il se prépare à lancer le robinet pour remplacer le pesticide par de l’eau. Dès que le remplissage commencera, il ira vider l’autre bidon, le plus vite possible. Attentif au glouglou toujours trop lent à son goût, il se demande bien qu'est-ce qu'il fiche ici, lui qui habituellement évite tous les dangers.

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I tak nikt tego nie przetłumaczy,
Ale moja żona zrobiła
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Il faut ce qu'il faut. Et nous n'avons pas le choix d'agir. Je n'ai qu'à échanger un regard avec le duo pour comprendre que le temps presse. Alors je me lance, je m'avance vers le milicien et je ne sais pas trop ce que je tente de faire. Je veux faire diversion, le mener en bateau, mais je doute. J'imagine que je ne respire pas la confiance. Mais c'est plus fort que moi - j'ai appris à craindre ces cons, et à les détester. Or, mes pas me portent tout de même jusqu'à lui, alors que je fais absolument tout pour me convaincre que ma ruse va fonctionner. Je lui lance un regard séducteur, comme si je voulais lui offrir du bon temps, tandis que je me penche vers lui, glissant quelques doigts sur son torse. Lentement, ma main glisse sur sa chemise tandis que mon autre main se dirige vers les poches de son pantalon.

Sauf qu'évidemment, je rate tout. Je tente de l'entraîner plus loin, mais mon jeu de comédienne ne passe pas. Pire encore, je ne suis clairement pas assez de son goût pour qu'il ne détourne pas le regard sur ma main qui tente de lui faire les poches. Heureusement, je vois son mouchoir qui est en train de tomber de son pantalon. Je m'empare du morceau de tissu en le lui rendant, comme si je voulais simplement lui remettre ce qui est à lui, par grandeur d'âme. Il semble me croire, mais me demande tout de même ce que peux bien foutre ici - parce que visiblement, je ne travaille pas. Et c'est ce que font les disgraciés, ils travaillent jusqu'à en crever, n'est-ce pas? Sauf que je n'arrive pas à lui répondre. Je parviens à peine à formuler quelques mots quand Hoani vient à ma rescousse. Elle parle de rongeurs, de vermine, et je sais très bien que c'est faux, mais ça semble crédible aux yeux de l'autre imbécile. Je ne manque pas son regard appuyé et son menton qui pointe la remise, plus loin. Je ne peux que soutenir son regard à mon tour, pour lui montrer que j'ai compris. La brune s'éloigne ensuite avec le type, et j'en profite pour me rapprocher de Ray, que je peux apercevoir du coin de l'oeil, à distance.

Je me rapproche assez pour l'entendre me dire de le prévenir si quelqu'un approche, hochant de la tête avant de le regarder s'engouffrer à l'intérieur. Je m'éloigne un brin - juste assez pour prétendre que je bosse - m'emparant d'un outil de métal pour cogner au besoin. Je pose les billes partout, nerveuse. Et j'espère sincèrement que les mains de Ray seront assez rapides pour accomplir notre mission.

The wolf sits at my door, can't escape him anymore. He knows I've lost the war, and it's taking me for good. I tell those I adore, and the dishes hit the floor, the snow drips on the porch. I bite my lip and brave the storm.

Franchement, si je m'en sors, va falloir que je prenne des cours de théâtre. Sitôt parvenue auprès des cueillettes stockées, je bégaie, plus trop capable d'en dire plus au milicien. « C'est quoi le problème ici ? » L'homme m'interroge, et je le regarde, les yeux ronds comme des billes. Très bonne question, à vrai dire, et je regrette de ne pas avoir songé à emmener un rat du bidonville ici, ça aurait sûrement mieux fonctionné. Là, force est de constater qu'il n'y a rien, rien qui bouge, rien qui ne ravage nos stocks. Oopsie, j'ai menti. « C'est quoi ce plan ? J'retourne bosser. » Merde. Merde, merde, merde. Trouve un truc, Hoani, réfléchis ! Je me sermonne alors que le garde fait demi tour, persuadé que je me moque de lui - à raison. C'est trop louche cette histoire, et même un gamin de cinq ans pourrait saisir le subterfuge. Fais chier.

Alors qu'il fait quelque pas, je ne cherche même plus à le convaincre de mes belles paroles. Me jetant à moitié en avant, je bascule de tout mon poids, poussant un cri alors que je m'effondre à ses pieds. « AH ! » Oh, j'ai honte. C'est nul de chez nul, mais j'ai capté l'attention du milicien qui s'arrête, et baisse les yeux sur moi, stupéfait. « Mais qu'est-ce qui t'arrives maintenant ? » L'agacement est manifeste, toutefois ma chute soudaine l'accapare suffisamment pour que je m'en contente. Je lui dirais bien être allergique à sa gueule, mais ça ne jouerait pas trop en ma faveur, et le bougre n'a pas l'air d'être aussi con que les autres gars du coin. Enfin, pas aussi méchant, du moins, vu qu'il ne me matraque pas pour le simple fait d'être tombée. Je gémis pour toute réponse, je ne sais si j'imite la douleur ou la peur, je dois encore bosser sur mon excuse. Tout ce que je peux faire, c'est de tenter de gagner le plus de temps possible pour mes alliés, afin que l'homme reste concentré sur moi. Juste un peu plus longtemps.

Spoiler:

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Watched my hands curl into fists, your name just went on my list. I won't say I'm sorry, I'm angry all the time. You think I fly, but I like to crash and burn, I guess I'll just never learn, how to keep my nerves.
☾☾ And it feels like a poison to me ☾☾ To Be So Angry All The Time

Le premier bidon se vide enfin, Ray fourre le tuyau dans son goulot pour le gaver d’eau à son débit maximum. Pendant la longue ascension du liquide à l’intérieur du récipient, le kiné se presse de revenir à l’intérieur de la réserve. Il saisit le deuxième bidon, use davantage de volonté que de ce qu’il lui reste de ses forces ridicules et le traine près du premier. Gestes nerveux mais efficaces, il dévisse le bouchon pour le renverser, regardant avec appréhension le précieux pesticide évacué. C’est la population qu’ils condamnent à crever de faim avec eux. Et sans doute auront-ils encore moins. Mais si le manque d’électricité ne suffit pas à les faire réagir, si les injustices et le sort des femmes ne les scandalise pas assez, peut-être que leurs ventres vides leur rendront leur capacité à penser.

Biens sûr il songe à son fils. S’il survit à sa naissance, il n’aura qu’à s’accrocher au sein de sa mère, et quand bien même, il manquerait de sincérité en affirmant que son sort lui importe réellement. Qu'il n'aimerait pas effacer d'un revers de manche toutes traces de son calvaire.

Quelques regards en direction de Harper qui fait le guet pendant qu’il est penché sur son méfait, le deuxième bidon est enfin entièrement vidé. Ray arrache le tuyau au premier dont le niveau semble pratiquement identique à celui d’origine. Il le glisse dans le second puis rebouche le bidon pour répéter l’opération.

Seulement voilà, le temps file, et il ne peut pas se permettre de vider le troisième s’il n’a pas le temps de le remplir. Ray hésite un instant, interroge Harper du regard à travers la porte et puis se résout à la prudence. Il revient fermer le second bidon et le tirer pour le ranger à sa place, déjà épuisé par tout ce poids que ses muscles peinent à tirer.

Prêt à sortir, il n’attend plus qu’un signe de la rousse.

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Le sentiment d'urgence est vachement présent. J'ai l'impression de pouvoir sentir mon sang circuler à une vitesse folle dans mes veines, à chaque battement cardiaque. J'ai des sueurs froides rien qu'à regarder le temps qui passe. Et purée, qu'est-ce que j'aimerais avoir des yeux tout le tour de la tête, là, tout de suite. Je fais mine de bosser - bien mollement, je dois l'avouer. Si un milicien me voit travailler avec aussi peu d'entrain, je risque de me faire lapider rien que pour ça.

Mais le type éloigné par Hoani ne semble pas se pointer à nouveau. C'est bon signe, non? Je regarde frénétiquement partout autour de moi, particulièrement alerte à tout bruit qui pourrait me mettre la puce à l'oreille. Je fais quelques pas dans une direction, puis dans l'autre - comme pour valider que le milicien n'est vraiment pas dans les parages - avant de finalement rejoindre Ray qui semble un peu galérer. J'observe les bidons, un instant, même si je n'ai définitivement pas le temps pour les questions existentielles. Mais je réalise définitivement que Ray est figé par le stress, peut-être même simplement trop faible pour continuer et terminer le travail une fois pour toute.

Je ne pose pourtant pas de questions. Je m'empare du dernier bidon avec une certaine violence, avant de le vider. Un peu plus et je vais me mettre à lui parler pour lui demander de se vider plus vite, d'ailleurs. J'attrape ensuite le tuyau pour le remplir d'eau, toujours prise de cette même rage qui me dévore les entrailles. Mon regard noisette est fixé devant moi, mais je ne sais même pas si je vois vraiment ce que je fais. J'ai l'impression d'être dans un état second, que le monde entier pourrait exploser autour de moi sans que je le réalise. Parce que la seule chose qui compte est de remplir ce putain de bidon.

The wolf sits at my door, can't escape him anymore. He knows I've lost the war, and it's taking me for good. I tell those I adore, and the dishes hit the floor, the snow drips on the porch. I bite my lip and brave the storm.

Qu'est-ce qui m'arrive ? Franchement, j'ai bien envie de lui répondre que la vie me tombe dessus, tout simplement, mais quelque chose me dit que ce ne serait pas la bonne réponse attendue. Alors je secoue la tête, grimace, fait des pieds et des mains en prenant un temps excessivement long, autant pour me redresser que pour donner suite à sa requête. Plus je suis lente, et plus il est obligé de se coltiner ma faiblesse manifeste, patientant - bizarrement - que je me relève plutôt que de m'enjamber pour reprendre son poste dans la foulée. « Urgh, ce... ce n'est rien, un simple étourdissement. » Que je marmonne, en manque d'inspiration. L'homme me toise, de haut, puis soupire, autant dépité par mes conneries que... euh, eh bien moi tout simplement, je suppose ? Toujours est-il qu'il m'aide à me relever, décidément trop serviable pour moi. J'accroche ses billes avec un air surpris, et il se contente de m'envoyer paître d'un mouvement de poignet, agacé mais pas rendu méchant pour autant. Intéressant. « Mouais. Retourne travailler, t'as pas à traîner ici. » Et ça s'arrête là. Pour une raison qui m'échappe, le milicien ne va pas plus loin. Reprenant sa place, moi le suivant pour retrouver la sortie de la ferme, soulagée de voir que mes deux alliés ont déjà disparu, la porte de la réserve fermée et à priori même pas touchée. Pour un peu, je douterai moi-même qu'Harper et Ray aient pu traîner ici et commettre un sale coup, mais une ombre au sol qui glisse bien vite hors de mon champ de vision ne tarde pas à me convaincre du méfait accompli.

Alors, sans me faire plus prier, je continue à tracer tout droit, adressant un dernier signe de tête navré au garde qui ne me prête déjà plus la moindre attention, se rasseyant à sa place. Mon dos tourné au vieux bougre, c'est un rictus qui déforme mes traits, l'espace d'une seconde. Bon sang, ce fut presque trop facile. Mieux, ça donne envie de recommencer.

Spoiler:

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Watched my hands curl into fists, your name just went on my list. I won't say I'm sorry, I'm angry all the time. You think I fly, but I like to crash and burn, I guess I'll just never learn, how to keep my nerves.
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