Je sors d'la douche, rapide, l'temps d'être un peu quelque chose. La sortie du dispensaire a été expéditive pour moi, même si les autres auraient préféré qu'je reste dans le coin pour surtout pas faire trop d'efforts, j'ai pris ma fille dans mes bras, fourré les affaire d'la petite dans les mains des autres, et après m'être accroché à Logan, j'ai décrété un retour loin d'tout ce bordel. Eh oh, ça va hein. Ok j'ai accroché d'une sacrée pastèque, mais elle va bien, j'vais bien, donc on va s'reprendre et s'reposer à un endroit où j'aurais pas besoin d'voir qui que ce soit d'autres qu'la grosse tête de Logan.
Même si p'tain, c'est le défilé. Les gagas d'Analya notamment arrêtent pas d'venir la voir. Dana, Lex et Emilie enchainent, minaudent, c'est terrible et c'est drôle en même temps. Et du côté des potes d'Logan ? Stan est passé quand même, quand il était là. Puis d'autres que j'connais pas. Qu'importe. Je balaie tout ça en retrouvant le salon où vivote une paix relative. Analya dort à poings fermés contre son père, lui-même semble pas oser bouger d'un pouce pour l'instant, peut-être de peur de la réveiller ou qu'elle ait un cheveu de travers.
Le regard que je pose sur eux se remplie d'une tendresse aussi vive qu'impossible à étouffer. J'ai l'oeil qui pétille, malgré l'ascenseur hormonal que je vis constamment depuis l'accouchement, l'fait est qu'être avec Logan m'donne l'impression qu'ça pourrait être pire en fait. Je regrette d'pas avoir de polaroid pour prendre ça en photo, que je souffle un peu plus bas, pour pas trop déranger Analya qui moufte pas le moins du monde. J'fais signe qu'il peut la poser dans son couffin, mais s'il ose pas. Elle a l'air d'une crevette dans tes bras, que j'ajoute en m'approchant.
Ma main s'pose doucement dans l'dos de ma fille, pour une caresse douce. J'la laisse rapidement en paix, sans pour autant m'éloigner ou relâcher l'bras de Logan. Te voir comme ça, ça m'fait vraiment tomber amoureuse de toi, que je lui souffle en relevant les yeux vers lui. J'me sens prise d'une audace que j'me connaissais pas, même moi ça m'étonne. Mais y'a rien d'plus vrai que cette certitude. Je vais même pas retirer ce que j'viens de dire parce que je le pense à fond, que j'lui souffle en haussant les épaules. Et par sécurité, j'maintiens ses bras en place. Des fois qu'il m'fasse un choc au passage, qu'il la fasse pas tomber.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Faut pas lui faire du mal… Faut pas lui faire du mal… Faut pas lui faire du mal… P’tain d’bordel de merde, faut pas lui faire l’moindre mal, ou sinon j’me coupe les couilles et j’me fou en l’air. P’tain d’merde… Pourquoi qu’sa foutue mère a voulut m’la foutre dans les bras ?! Et surtout, pourquoi qu’elle dort mieux dans mes bras qu’dans son foutu couffin ? J’sais plus quoi faire… J’suis là, debout, au milieu d’ce foutu salon d’merde, avec c’te paupiette dans les bras et j’ai l’air effrayer d’moindre truc qu’pourrait lui arriver par ma faute… P’tain… J’n’ose qu’la dodeliner d’droite à gauche et c’tout.
J’entends l’autre folle qu’revient d’sa douche. Mais j’n’ose absolument pas lever les yeux p’tain d’merde… Si… Si j’la quitte du r’gard j’peur d’la faire tomber ou j’sais pas quoi. Ouais, ça m’fait grave flipper… Grave flipper… J’réagit pas au fait qu’elle veuille un polaroïd, et j’souris seulement comme un p’tain d’gros béta d’adolescent qu’aurait entendu s’premier compliment d’une meuf, quand elle m’dit qu’l’a p’tiote ressemble à une foutue crevette dans mes bras. J’dois avoir l’air d’un foutu niais comme ça là… Ouais… J’dois dire qu’personnellement, ça m’fait bin’ drôle c’t’histoire là… M’enfin…
Mais par contre, l’fait qu’elle m’parle… Qu’elle m’parle… Qu’elle m’parle de… De… D’amour… Eh bah ça m’fait carrément lever la tête c’te fois, et j’m’arrête. J’la dodeline plus… J’regarde Yulia avec l’air d’un p’tain d’abrutis, un ahuri, une p’tain d’biche prise dans l’phares d’une voiture lancée à toute allure, qu’pourrait même pas s’arrêter pour essayer pas l’taper, même si elle l’voulait. J’dois vraiment avoir l’air d’un con p’tain d’merde… « Tu… Heu… Non ? Vraiment ? » Et l’pire c’qu’elle n'retire rien de c’qu’elle vient d’dire…
Putain… Alors… C’quoi tout ça ? Une déclaration d’amour ? J’veux dire… J’me souviens… J’veux dire… C’comme-ci qu’j’étais l’type qu’allait mourir et qu’revoyait sa vie défiler d’vant ses yeux m’voyez ? J’revois l’première baise avec c’te folle… J’revois not’ premier câlin qu’menait pas du cul. Juste un câlin. J’revois l’premier geste d’tendresse, sa première pogne sur m’joue, qu’voulait juste m’caresser. J’revois aussi l’premiers baisers langoureux… L’premières phrases un peu mignonnes… P’tain, tout ça pour ça ? Vraiment ? Tout… Une simple baise, et v’là une paupiette… Et un… Amour ?
« Je… Heu… Je… J… » Pourquoi qu’j’ai cette envie d’la prendre dans mes bras et d’lui dire qu’moi aussi ça m’bouffe l’poitrail d’puis qu’ques temps ? Surtout d’puis l’retour d’c’te foutu dispensaire ? Mais j’ai la p’tiote dans mes bras et j’sais pas… J’ai peur d’la poser p’tain…
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Comment ça vraiment ? Bah ouais, vraiment, que j'lui réponds naturellement, comme s'il me demandait l'heure et m'croyait pas. J'dis ça comme si c'était évident mais sur ces derniers mois, Logan a quand même réussi l'exploit d'me supporter sans m'étrangler, et sans qu'je fasse de ses couilles une décoration pour ma caisse. Même si y'a eu des fois où ça a été super tentant puis, avec les hormones, on peut pas dire qu'la patience a été tout à fait mon fort. Cela dit, c'est normal, ça arrive à tout l'monde, de pas avoir les nerfs pour supporter quelque chose. J'pense ça comme ça, l'air d'me couvrir des saloperies passées. J'les assume, mais j'ai des circonstances atténuantes quand même.
Quoi qu'il en soit, Logan a pas l'air d'en revenir et j'me tiens juste devant lui : J'vais la reprendre, ok ? que j'lui souffle doucement. Elle dort tellement bien n'empêche, ça m'brise le coeur d'les séparer mais en même temps, Logan a l'air tellement frileux à l'idée d'bouger qu'c'est un risque pour qu'il reste planté là jusqu'à prendre racine pour de bon. J'suis persuadée déjà qu'il se retient de pisser par principe, pour être sûr d'pas la déranger : Puis aller la coucher, elle dormira mieux dans ce qui lui sert de berceau. On a l'équipement qu'il faut, un emprunt judicieux à des gens qui s'en servaient pas.
J'l'attrape en douceur et viens la coller contre moi. Analya moufte pas, elle fait aucun geste, rien qui pourrait présumer qu'elle s'réveille. J'me détourne seulement pour aller la coucher comme prévu, veillant à ce que la température d'la pièce soit correcte actuellement. Et ouais ça a l'air d'aller. J'm'active, et une fois sûre qu'la petite est bien, j'reviens tirer la porte. Histoire d'pouvoir l'entendre, je la ferme pas totalement. J'me saisis juste d'un élastique pour pouvoir me nouer les cheveux en un chignon haut, un peu fouillis aussi, histoire d'pas être embêté. Et quand j'retourne en bas, Logan a pas bougé d'un pouce.
J'sais pas s'il est juste ankylosé ou s'il a planté quelque part, j'fais genre je comprends pas pourquoi il est aussi bizarre. Une part de moi se doute, mais la majorité d'ma personne s'interroge sur à quel point il est toqué. J'veux dire qu'c'est pas un tort de l'être hein, j'aime bien qu'il soit aussi chelou. J'pense que dans deux heures, elle va sans doute vouloir manger encore alors, t'inquiète, je gère, que j'ajoute simplement en haussant les épaules. J'fais pas ça pour être serviable, c'juste normal : Faut pas qu'tu sois trop cassé non plus si tu dois encore te lever tôt demain, même si j'regrette qu'il puisse pas squatter tout le temps avec nous. Surtout vu l'temps qu'il nous reste à passer ici.
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
Wow… Wow… Wow… Heu… Oh putain… P’tain d’merde… Je… Wow. J’m’attendais pas à ça. Il s’passe combien d’temps avant que j’redescende sur terre ? J’sais pas… Tout c’que j’sais, c’est qu’quand j’reviens à moi, la p’tiote est plus dans mes bras. J’ai un p’tit haut l’cœur et un sursaut, mais j’entends d’jà les pas d’l’autre folle qu’redescend. J’la regarde, l’air ahuris… Elle a été coucher la p’tiote parce qu’j’ai bug comme un p’tain d’ordinateur de merde. Et, quand elle revient, j’suis grave paumé… Ouais j’dois l’avouer…
La p’tiote va devoir bouffer dans 2h d’après elle… Et elle m’dit, un peu bizarrement, qu’faut pas qu’j’sois cassé pour c’que j’dois faire demain, ou dans les autres jours. J’comprends c’qu’elle m’dit, c’vrai qu’j’ai d’quoi faire dans mes journées etc… M’enfin… « Je… J’ai… J’n’ai rien demain. » Que j’lui dis. C’vrai. J’ai eu droit à qu’ques jours d’tranquillités et p’tain, j’crois qu’ça m’fait du bien. Et j’dois dire qu’pour l’instant, j’suis pas prêt à m’barrer et à laisser ma… Ma… Ma p’tiote.
J’reste là comme un con. J’dois vraiment avoir l’air d’une p’tain d’plante verte qu’sert à rien. Ç’doit carrément être chelou quand même… M’enfin. J’la regarde… J’détaille chaque trait, chaque parcelle d’son visage comme si qu’c’était la première fois… Ou la dernière… J’décortique chaque millimètre d’peau, comme ci… Comme ci qu’j’me rendais compte qu’en fait, au-d’là d’être une nana, et une mère, elle est… J’sais pas comment dire. Elle est… A moi. Enfin, merde j’sais pas comment l’dire. Elle est pas juste belle, c’te fois. Elle est pas juste… Une mère, c’te fois. C’pas juste un trou qu’je peux prendre dans une partie d’jambe en l’air, histoire d’me vider, et d’lui faire plaisir. Non. Y’a… Autre chose.
« Je… J’suis amoureux. Moi aussi… » Voilà, j’l’ai dit. Et p’tain, ça m’casse un peu les couilles moi-même. J’veux dire… A quoi qu’ça sert d’être amoureux à l’heure actuelle ? C’tellement d’la merde… On n’peut rien faire, on n’peut rien prévoir… Entre New Eden qu’pourrait nous détruire, et les p’tains d’rôdeurs qu’veulent nous bouffer, pourquoi tomber amoureux et pourquoi avoir un gosse ? C’est l’meilleur moyen d’crever comme une merde, j’vous l’dis. Ouais… C’décevant, d’une certaine manière. Enfin, j’pense. Merde… J’suis perdu… « Analya… Yulia… Logan… »
Ouais… ça r’ssemble presque à un mensonge dit comme ça. Mais il m’plaît bien, c’mensonge.
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Il a rien demain ? Ok. J'peux pas m'empêcher d'sourire, j'suis plutôt contente qu'il puisse être là avec moi, qu'on se retrouve tous les trois quoi. J'sais que je vais en avoir besoin, ne serait-ce que pour reprendre du courage vis-à-vis d'ma situation, ou du fait qu'il va falloir que j'affronte ces sales types et qu'ça risque à tous les coups d'pas forcément bien s'terminer. Bon, Logan a pas bougé, et ça m'permet de remettre un peu d'ordre. D'rassembler les affaires d'la petite avant d'me raidir quand à son tour il prend la parole et... M'dit qu'il est amoureux. Je fronce les sourcils, le scrute.
Et dis rien. J'peux pas dire que j'en suis malheureuse, tout au contraire. J'ai l'sourire qui revient rapidement en le regardant, les joues qui rougissent. J'suis contente qu'il soit amoureux d'moi. En fait, ça m'fait chaud au coeur parce que j'ai l'impression que ce qu'on construit ensemble, c'est pas pour rien. Et c'est pas que grace à Analya. J'sais bien qu'elle est extraordinaire hein, c'est... C'est plus que ça par contre. C'est juste que je l'aime et il m'aime, et c'est quelque chose de super agréable à ressentir. Et c'est peut-être le seul truc que j'ai envie d'ressentir dans ma vie.
Sauf que j'sais que c'est pas aussi simple qu'ça malheureusement, mais bon. J'referais pas le monde. Ok, alors on est deux couillons amoureux l'un d'l'autre, que je souffle avec un rire amusé. J'résume ça rapidement : Et on a une fille, ouais. Je m'approche d'un pas vers lui : C'est bien, c'est un bon départ je trouve, pour la suite du programme en tout cas. L'fait est qu'être amoureux, ça sera pas toujours l'plus simple quand on sera pas tous les deux. Vu qu'j'ai pas prévu d'm'installer ici, quoi. Et que... Bah j'le ferais jamais non plus, donc bon...
Je détourne les yeux. Ces quelques jours sont clairement insuffisants pour récupérer d'la grossesse et de l'accouchement surtout. Comment on fera, après ? Mais pour autant, j'ai pas en tête de m'attarder. Je... J'hésite, j'sais pas s'il y a une bonne tournure pour le lui rappeler. Je vais pas rester ici, mais là, je vais pas retourner chez moi. Je pars... Pour un campement d'alliés, qui se trouve pas très loin, que j'lui explique. Peut-être qu'une connexion radio sera envisageable ou... Ou au pire, on pourrait essayer de se voir à mi-chemin, s'il veut bien. Un avant-poste vers le nord, vous en avez un ?
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.
« Ouais… Un bon départ ouais… » J’veux dire… C’vrai qu’une p’tiote, y’a toujours moyen d’faire avec et d’capitaliser et d’construire quelque chose d’fort, qu’nous rendrait fier et p’tain d’merde, qu’nous permettrait d’faire qu’que chose d’bien pour une fois.
Mais pour l’suite, j’m’attendais pas à cette question. Qu’est-ce qu’on va faire, p’tain d’merde... « Heu… » P’tain… C’te question, c’t’une véritable colle ouais… Maintenant qu’la p’tiote est là, la voir partir avec Yulia m’fait bien mal au cœur. Et j’sais pas trop quoi faire d’tout ça. Quoi dire. Comment m’comporter. Merde… Elle va repartir avec la p’tiote sur les routes. Une p’tiote qu’à besoin d’bouffer toutes les 2 putains d’heures, qu’dois chier au moins cinq fois par jour, qu’à besoin d’se faire coucouner au moins… Pfiouh, dix fois plus qu’tout ça réuni. Et tout ça, sur la route ? Avec ces fils d’putes d’rôdeurs ? Ces pirates ? Ces New Eden ? Et tout autre saloperie d’enculer c’connards qu’pourraient vivre dans des coins reculés d’forêts ou autres décharges d’merde, j’sais pas… Là, je flippe.
« Heu… » Réfléchit Logan, réfléchit. Faut qu’on s’organiser p’tain d’merde… Il l’faut. « J’sais pas. J’veux dire, oui, on a des avant-postes un peu partout… Et… J’peux m’y faire envoyer d’temps à autres, et j’peux t’rejoindre aussi ouais. Et la radio, j’sais pas. On est cryptés, mais New Eden, ils ont d’quoi faire ces fils d’putains, et ils peuvent nous baiser comme ils veulent ça oui… » Ouais… Putain d’enfoirés d’putains, ça m’casse déjà les couilles avant même d’y penser… Mais bref… Ouais, bref.
« Est-ce que… Est-ce qu’ça ira ? » J’veux dire… la p’tiote doit bouffer, et pour ça, faut du lait maternel. On en a, mais l’meilleur, c’est c’lui qu’Yulia produit p’tain, et elle en produira pas dans ses nichons si elle n’bouffe pas à sa faim… Et d’jà qu’ici, on n’a qu’deux repas par jours, dehors ç’doit être pire j’vois pas comment ç’pourrait être autrement. « J’dois t’avouer… Que… J’flippe à l’idée d’devoir te voir partir… Et… Avec Analya encore plus. Je… J’serais pas là pour t’protéger, ni la protéger. Et j’l’ai promis pourtant… P’tain, j’l’ai promis… »
you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.
Bah... Si tu veux, on se retrouvera à un avant-poste oui, j'peux me débrouiller pour m'y rendre sans trop d'problème, puis gérer à partir d'là, que j'souffle en le fixant, l'air d'lui dire que j'suis prête à tout pour qu'il soit là, dans nos vies. Dans la mienne. Que ce que j'viens de lui confier, ceux sont pas des mots en l'air, j'ai envie... J'ai envie d'l'aimer, sincèrement. J'ai envie d'être vrai, comme j'l'ai toujours été, avec lui. J'ai envie d'continuer à l'être, jusqu'à c'que ça pète. Parce que j'peux pas m'empêcher d'me dire que ouais, ça pètera forcément un jour. Mais d'ici là...
Je sais pas. Je crois qu'Logan est ce qu'il est, mais qu'avec lui, j'peux aussi être une meilleure version d'moi-même et qu'ça me déplait pas. Il m'pousse à gérer. Et il m'a offert la meilleure raison au monde d'pas me laisser couler, d'une quelconque manière. Et en y pensant, bien sur qu'la munition qu'il m'a donné semble peser un p'tit peu plus. L'symbole, y'a que ça d'vrai pour une ancienne toxico qui se sait encore super fragile sur ses appuis.
C'est l'mieux qu'y'aura à faire, j'crois, j'essaie en tout cas. Bon, l'mois qui vient, elle est encore petite et avec le temps, j'sais pas si l'exposée ça sera bien venu mais, au plus tôt possible pour toi, que j'ajoute simplement pour l'rassurer. Et j'relève les yeux vers lui, alors qu'il m'demande si ça va aller. Et qu'il enchaine, en m'disant qu'il aurait aimé pouvoir tenir sa promesse. Mais si j'pars, il pourra pas. Oui, ça ira, que j'assure. J'ai suffisamment profité d'ce confort, et... Et j'arriverais à manger correctement, si ça l'inquiète. T'as pas à t'inquiéter pour ça, j'te le promets, qu'je souffle.
Je pince les lèvres en le fixant, avant d'baisser le nez : J'imagine que j'peux pas te demander de venir avec moi ? J'suis idiote, ça va l'mettre mal. Je le ferais pas, ça serait pas juste pour toi. T'as ta vie ici, des amis qui comptent sur toi, et sur qui tu comptes aussi, donc ça serait parfaitement égoïste d'vouloir qu'il me suive. Mais on ira bien, on se verra dès que possible, tous les trois. Finalement, des relations pas étouffantes, c'est c'qui nous faut, on s'survivrait pas sinon, pas vrai ? Puis si on s'manque, ça veut dire qu'on... Qu'on s'aime, et donc les retrouvailles en sont que plus précieuses...
Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.