Gray Tard dans la soirée, l'équipage a déserté le lieu de vie mais toi, Sam, tu es contrainte pour l'instant de rester en place. Ulrich est là, et puisqu'il est exclu qu'il fasse quelque chose par lui-même, c'est toi qui as été miraculeusement tiré au sol pour lui rendre service. Bon, tu n'as pas eu le choix, mais n'était ce pas dans tes plans justement ? Sur la grande table devant lui, l'homme semble étudier la carte qu'il a déplié. Sur celle-ci, tu peux voir plusieurs annotations, mais tu es trop loin pour le détail : Prépare moi un thé, somme-t-il alors en claquant des doigts, sans même te regarder.
A toi de t'exécuter. Ou pas ? Ne souhaites-tu pas attirer son attention, justement ?
Et bien, il faut croire que le hasard fait parfois bien les choses. Je n'ai même pas eu besoin de ruser pour me retrouver seule avec Ulrich. Le servir ? Qu'à cela ne tienne, ça me permettra de m'approcher de lui. Et s'il est comblé par mes soins, alors je me ferai déjà une place dans son esprit qu'il le veuille ou non. Dès que la brèche sera faite, il ne me restera plus qu'à l'agrandir suffisamment pour parvenir à mes fins.
Un thé ? Silencieusement, je hoche la tête et vais déjà faire chauffer de l'eau avant d'observer les diverses options de plantes séchées qui sont prêtes à l'emploi et ne demandent qu'à être infusées. En choisissant une au hasard, j'attends que l'eau commence à se colorer dans la tasse pour l'apporter à l'homme. Délicatement, je m'approche de l'homme et en profite pour jeter un rapide coup d’œil à sa carte bien que je ne puisse pas voir concrètement de quoi il s'agit. Déposant la tasse près de lui, je me racle légèrement la gorge pour rendre ma voix bien plus timide que d'habitude. Faites attention, c'est chaud. Le thé commence à peine à infuser, d'ici quelques minutes il sera bon à boire.
Et que faire de mieux pour ravir un homme que de s'intéresser à lui comme si on en avait vraiment quelque chose à faire ? Vous semblez soucieux... Puis-je vous être d'une quelconque aide ? Un massage, peut-être ? Pour vous détendre.
Ulrich relève les yeux vers toi quand tu t'approches, et le ton doux de sa voix ne manque pas de l'interpeller. Il n'est pas idiot, c'est pour ça qu'il s'adosse à sa chaise et te scrute longuement. Comment t'as perdu ton bras ? Te demande-t-il de but en blanc et sans prendre de gants. A quoi bon ? C'est du passé, tu as même une prothèse désormais. Et puis, des mutilés, il en a vu des pires que toi, et tu ne l'intéresses vraisemblablement pas de ce que tu en sais.
Tu vois naitre cependant sur ses lèvres une risette moqueuse : C'est mieux quand on en a deux pour masser, ajoute-t-il simplement en attrapant la tasse. C'est chaud en effet, mais ça a terminé d'infuser. Il souffle sur la surface avant d'en prendre une gorgée bien heureuse. Tu n'as rien d'autre à faire de ton temps ? Genre rejoindre tes amies pour pleurer sur ton sort par exemple.
Je me suis fait écraser le bras par un train, mon train, suite à une attaque. Il a fallu amputer. Tout comme lui, je réponds sans détours. A quoi bon ? Je ne vais pas chercher à embellir la vérité. Cependant, un sourire naît au coin de mes lèvres lorsqu'il fait une remarque au sujet du massage. Ce n'est pas toujours la quantité qui fait la qualité. J'ai toujours été connue pour avoir de véritables doigts de fée. Dans tous les sens du terme.
Haussant un sourcil, je soutiens le regard de Ulrich lorsqu'il me demande si je n'ai rien d'autre à faire. Et que devrais-je avoir de plus important à faire ? Si vous m'avez demandé de rester, ce n'était pas uniquement pour vous faire du thé, si ?
Et que crois-tu que tu vas pouvoir faire de ces cinq doigts, au juste ? Te demande-t-il avec le même sourire moqueur en te fixant droit dans les yeux. Honnêtement, tu ne sais pas s'il se fiche de toi ou si la question est sérieux. Tu peux y aller au culot ou renoncer, rien ne te permettra de décrypter Ulrich. Sans doute parce qu'il y a juste un fond de folie chez lui qui n'augure rien de bon. Tu penses que je t'ai demandé de rester pour quoi, au juste ? Renchérit-il, un ton plus bas. Que tu ne te penses pas trop importante, il connait aussi très bien la position prise à l'égard de ton groupe. Il n'a pas plus le droit de te toucher que les autres. Tu avais un train donc ? Un groupe aussi ? Demande-t-il, un peu plus intéressé.
Tout dépendra ce que vous demanderez à ces cinq doigts ? Je hausse les épaules, soutenant son regard sans broncher. Il ne m'impressionne pas. Et peut-être même que cette lueur de folie que je vois dans ses yeux est ce qui me plaît le plus. J'en frissonnerais presque, de savoir que chaque mot et chaque geste me met un peu plus en danger. Ça faisait longtemps que je n'avais pas un autre aliéné mental devant moi rêvant de me faire du mal sans pour autant le faire. C'est plaisant.
Encore une fois, ça, c'est à vous de le savoir. Vous m'avez demandée, je suis là. Pas besoin d'aller chercher loin. Oui, et nous avons été malheureusement pris par surprise par une horde et un groupe de folles sous stéroïdes. Mais je suis toujours là, et mes connaissances aussi du coup. Voyons voir s'il montre un intérêt pour ça, s'il n'en a pas pour mon corps.
Tu ne réponds pas à ses questions, tu ne te mouilles pas. En fait, tu ne fais rien, et ça n'est pas vraiment ce qui l'amuse. Agenouille-toi, exige-t-il dans un premier temps en te faisant signe de t'exécuter rapidement. Il vaut mieux que tu ne traines pas, sinon il te fera t'agenouiller et peut-être avec une claque en bonus pour te remettre les idées en place. Tu resteras comme ça à partir de maintenant, explique-t-il franchement en portant sur toi un regard dur. A chaque fois que je serais ici, tu resteras à côté de moi jusqu'à ce que je parte. Peut-être qu'il se permettra de te flatter la tête, comme une petite chienne à ses côtés. Situe-moi ton ancien groupe sur cette carte, ordonne-t-il alors en désignant la carte. Il te faut te redresser un peu pour y accéder, mais tu n'as pas le droit de quitter tes genoux. Tu as connaissance d'autres planques à piller ? demande-t-il. D'anciens alliés ?
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