L'air était encore tiède malgré l'aube tout juste levée, alors qu'elle rejoignait d'un pas vif la structure d'entraînement. Pour une fois, elle avait autorisé Liv à s'accorder quelques généreuses heures de sommeil supplémentaire sans la forcer à aller plonger dans le lac, esquissant un semblant de sourire sitôt que la petite brune débarqua sur la structure, réceptionnant bien volontiers le café qu'elle lui tendait. C'est une manière polie de me demander d'y aller tranquillement ? S'enquit la Lakota auprès de sa semblable, la remerciant d'un signe de tête avant de venir prendre une gorgée du précieux breuvage.
Devon et Daryl ne seront pas là avant un petit moment, vu l'échec cuisant qu'ils ont subi hier. Au moins, nous avons la paix pour un petit moment. Quelle idée stupide aussi. Vouloir la surprendre en l'attaquant à deux, en le faisant remarquer en plein milieu du combat. L'histoire avait fait son petit tour auprès des apprentis, et si ils étaient repartis de l'entraînement en regrettant l'idée, le souvenir lui fait émettre un bref soupir. Je ne sais pas si j'entraîne des guerriers, ou une classe maternelle parfois. Et si la pique est sévère, le fond de chaleur dans le timbre de sa voix en dit long sur l'affection qu'elle éprouve pour ce simili d'armée. Passant une main contre sa nuque en avisant la structure prête a l'emploi, avant de revenir à l'attention de la brune.
Ca fait bien longtemps que tu n'es plus une élève. Plus à ses yeux, depuis longtemps. Liv avait su se démarquer parmi les premières, n'avait jamais émis la moindre complainte après des entraînement pourtant difficiles. Ses premiers élèves avaient été les moins épargnés, et pourtant aujourd'hui, Liv était toujours là. Présente avant même que l'aube ne se lève dans leur dos, reprenant à l'attention de sa comparse.
On va corser un peu l'entraînement aujourd'hui. Plus que d'habitude, du moins. On commence avec l'échauffement classique, et ensuite ... Je te bande les yeux. Histoire de travailler tes réflexes et ta capacité à te mouvoir dans l'espace. L'espace en question? Le fameux parcours des enfers, ou ne tarderaient pas à se balancer dans le vide les tronçons de bois. Déposant le verre vide sur la table avant de l'inviter à venir à sa suite, entamant une première série de pompes histoire de se mettre en selle.
Tu plaisantes ? La pitié est pour les faibles, que je lui souffle avec un sourire amusé avant de soupirer. Je sais pourquoi je me lève si tôt, et je sais pertinemment ce qui m'attend avec Nihima. C'est justement parce que je ne peux me permettre aucun relâche dans ce quotidien que je maintiens mon entrainement, et qu'il m'arrive trop souvent de le pousser trop loin. Nolan déteste me voir arriver avec d'autres plaies et bleus qui ont du mal à se remettre, encore plus pour me revoir dès le lendemain sur cette machinerie diabolique qui n'attend pas avant de nous broyer. Tu es rude... Avec la classe de maternelle. Elle ne mérite pas de se voir comparer à tes élèves, que j'ajoute en riant, moqueuse.
J'ai le droit au programme suivant, avant de froncer les sourcils. Outch. Nima est d'une humeur massacrante, ou alors elle me déteste, ou alors les deux, mais dans tous les cas, je n'ai pas intérêt à lui faire des blagues aujourd'hui : Eh bien, tu ne comptes vraiment pas me ménager, je lui fais un petit signe de la main, du genre salut militaire digne de Preston : Pas de problèmes, que je lui annonce avant de soupirer, et de me mettre à l'échauffement. Elle donne le La, et j'ai tout intérêt à suivre le rythme. Aucun problème pour moi, je ne suis pas essoufflée lorsqu'elle me passe le bandeau à mettre sur mes yeux pour la suite des réjouissances.
Il me suffit de venir me placer à une extrémité en essayant de m'habituer à la situation. Les balanciers ont un mouvement régulier, c'est un avantage. Je me revois l'indiquer à Sebastian qui, sans bandeau, en a sué avant de parvenir le passage tranquillement. J'imagine que là, à l'instinct, ça risque d'être tout autant laborieux. Lèvres pincées, je pince les deux premiers sans véritable encombres, et pour moi ça relève presque du miracle. Le dernier me frôle de si près que le frottement du bois me donne même son âge, son adresse et le numéro de ses parents. Un soupir m'échappe, je ne me fais pas éjecter mais j'ai eu chaud, parce que pour me préparer à ça, il faut être lever de bonne heure.
Je parviens néanmoins sur l'autre plateforme en attrapant rapidement le nœud du bandeau. J'ai tout juste le temps de le retirer que je sens un mouvement qui vient de la droite, et mouvement en arrière, je me décale d'une roulade parfaite en évitant un coup de tomahawk qui a bien failli me faire un peu plus que la frange : Vraiment ? Que je demande à Nihima en me redressant, plaçant le bandeau autour de ma main gauche pour protéger mes phalanges. Je n'ai pas d'armes avec moi, alors la réplique se fera à mains nues, j'imagine. Les affrontements extérieures ne sont pas toujours réglementaires et fair-play : J'ai le droit aussi à une arme ou c'est juste pour me botter le cul jusqu'à ce que j'imprime ta pointure dans mon derrière ?
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Tu savais que ces deux abrutis m'appelaient Maman ? qu'elle lui demande néanmoins. L'intégralité de ses élèves, le savait. Mais Daryl et Devon se pensaient sans doute trop malins pour qu'elle ne le sache jamais. Ou profondément stupides, allez savoir. Mais l'entraînement commence avec brio, alors que la petite brune suit les exercices sans broncher, jusqu'à son nouveau test. Test, qu'elle réussit par ailleurs avec brio, lui arrachant un sourire sincère et fier à la voir évoluer dans cet environnement hostile.
Evitant avec brio les tronçons, parvient même à rejoindre la ligne d'arrivée alors qu'elle l'accueille d'un coup de tomahawk qu'elle esquive avec une fluidité qui lui arrache un hochement de tête satisfait. C'est important d'avoir de bons réflexes. se contente t-elle de répliquer à sa remarque, haussant les épaules comme si tout était parfaitement normal. Oh, je ne doute pas que tu saurai te défendre sans armes. Mais je suis d'humeur magnanime... Concède sans mal la Lakota, l'invitant à récupérer l'arme de son choix sur la table, alors qu'elle vient à son tour se saisir d'une épée de bois, plus pratique pour les entraînements. Venant se mettre face à la brune retrouvant son sérieux.
Tu n'es plus une élève depuis longtemps, je ne t'apprends rien. De fait, cet entraînement à pour but de te faire gagner ton combat haut la main. Là, je saurai que je n'ai plus rien à t'apprendre. Elle était déjà allée si loin, après tout. Elle ne doutait pas des capacités de la brune pour l'affronter. Avisant le terrain de la structure, avant de reprendre. Le combat ne prendra fin, que lorsque l'une de nous tombera de la structure. Arme choisie, bref échange de regard confirmant que le départ était lancé, avant d'attaquer la première. Feintant pour attaquer le côté alors que Liv suit le mouvement avec aisance, le bois venant faire éclater quelques échardes sous la force des coups alors qu'elles s'affrontent d'égale à égale. Sans retenus, sans ménagement aucun, avant que la lame de la brune ne vienne frapper son poignet avec force, incitant ses nerfs à relâcher son arme qui virevolte à quelques mètres.
La native se fendant d'un sourire sincère à la parade, reculant d'un pas pour éviter une estoc, roulant souplement sur le côté pour venir récupérer l'épée de bois pour revenir se mettre en garde. Excellent. C'est presque avec le sourire qu'elle le dit, avant de reprendre. Mais je ne suis pas encore tombée de la structure.
Spoiler:
Force : 7+7+1 : Liv gagnante Vitesse 4/7, Nima récupère son arme
Tu n'es clairement pas facile à déloger, que je lui souffle avec un sourire complice, alors que j'ai déjà réussi l'exploit de la désarmer une fois sans pour autant l'expulser de la plateforme. J'aurais aimé aller plus vite pour le coup, mais ça n'est pas à moi de composer avec ça. Il faut que je reste concentrée et réactive, ne surtout pas me laisser distancer par Nima. Je sais que j'en ai les aptitudes, et rien qu'à la différence de nos gabarits, il n'y a pas un monde où je pourrais sérieusement compter sur la force brute pour l'avoir. Je dois me montrer plus maline, plus avisée aussi, sinon c'est un coup à me prendre un revers qui me fera plus mal qu'autre chose.
Je tente de détendre l'atmosphère cependant : Tu ne veux pas une pause-café ? Voilà qui ne prend pas avec l'amérindienne, je devrais m'en douter évidemment même si je n'essaie pas vraiment : Un petit shifumi ? Mon regard mutin en dit long sur ce que je pense, si sur un malentendu, ça passe... Et puis, c'est là que je vois la brèche. Nous repartons sur un échange, le sourire qu'elle m'offre, sans doute qu'elle s'amuse. Je parre un de ses coups sans demander mon reste, et c'est de ma main libre, et fermée en un poing serré, que je viens lui coller un violent coup sur le nez. C'est suffisant pour la faire tituber en arrière.
Ouais, on peut dire que j'ai joué la pierre sur cette manche. Je lui offre une petite grimace désolée, je ne tire aucune fierté de ce moment, alors que je pince les lèvres : Pardon mais je n'ai pas dit que je la jouerais fair-play, mais dehors, ils ne le font pas non plus alors je ne vois pas pourquoi je respecterais un règlement quelconque : J'ai appris à d'autres écoles que la tienne : celle qui dit tous-les-coups-sont-permis donne des cours express si tu veux tout savoir, j'ai déjà un sourire amusé en la regardant, je suis un peu trop chippie pour son sérieux.
Et quand un rire m'échappe, Nima vérifie que je ne lui ai rien cassé et qu'elle ne se retrouve pas avec le nez en sang. Je peux même te faire une démonstration supplémentaire si tu es motivée à apprendre auprès de la première de la classe, moi, la Hermione Granger nationale quoi. Bon, je ne vais pas refaire ma présentation, Nima sait très bien à qui elle a à faire. Ohoh, nouvelle grimace : Je vais le payer cher, ok ok, j'arrête les blagues, je me concentre. Ce n'est pas le moment de jouer, surtout pas pour perdre.
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Tu ne l'es pas non plus, mais je n'en attendais pas moins de ta part. Fais remarquer la brune alors que le combat s'enchaîne, mettant à mal leur endurance un temps, et que Liv se veut taquine. Et bien puisqu'on en parle, je ne serai pas contre une cigarette. Bien que ce soit purement contre productif, mais l'échange entre elle deux se veut d'avantage amical, avant que son poing ne vienne frapper son visage, la forçant à tituber de quelques pas en jurant dans sa langue natale. Pas de cassure, mais le filet de sang qu'elle devine couler jusqu'à sa lèvre en dit long sur la force du choc. Pinçant son nez pour stopper temporairement l'afflux, jetant un bref regard à Liv qui lui évoque son école, secouant doucement la tête devant son air de chipie. Pire qu'une enfant, dans l'immédiat.
Elle est différente, mais n'en reste pas moins excellente. Elle le lui confirme sans mal, en l'état. Sa proposition de lui apprendre quelque chose lui arrachant un rictus, un rire bref s'échappant de ses lèvres à l'idée. Oh, je crois que la première leçon à été plutôt bien ancrée, là... Ce n'était pas son nez qui dirait l'inverse, pour ainsi dire. Mais au moins n'était-ce pas une nouvelle cicatrice à l'arcade, comme celle que Tucker lui avait faite quelques mois plus tôt sur ce même terrain. Liv au moins, était parfaitement sobre et apte à se défendre. Sa fierté en prenait moins un coup. Et pour tout dire, voir la confiance de la brune était d'avantage source de fierté que de bouderies.
Mais la brune la connaît, sans doute trop bien. Haussant un sourcil à sa remarque qui l'incite à retrouver son sérieux alors qu'à nouveau, sa lame de bois dessine un bref demi cercle pour venir trouver sa destination contre l'arme de Liv. Exerçant un bref mouvement du poignet pour taquiner son articulation et l'inciter à faire tomber son arme, revenant se mettre en garde une demi seconde, et s'éviter un potentiel revers.
Semble t-il que nos écoles ne soient pas différentes, tu ne trouves pas ? Propose la Lakota en venant donner un coup de pied pour écarter l'arme de sa propriétaire, reprenant à son attention.
A moins que l'élève ne dépasse déjà la reine du domaine ? Histoire de la motiver à mettre encore un peu de coeur à l'ouvrage, par exemple.
Je perds mon arme à mon tour. Comme prévu, Nihima n'est pas du genre à se laisser faire lorsqu'elle se retrouve acculée. Et en même temps, je crois que je n'en attendais pas moins d'elle. Je récupère rapidement ma propre épée en bois pour revenir me mettre en garde, tandis qu'elle joue la provocation et s'amuse de la situation. Soit, j'imagine que c'est une manière de ne pas rendre cet entrainement trop sérieux, ça n'est pas plus mal me concernant. Et voilà que je lui offre un sourire en retour, malicieux, qu'on ne sait dire bon ou mauvais.
Je réagis très mal aux défis qu'on me lance, que je l'avertis cependant, puisqu'il vaut mieux qu'elle soit au fait de comment j'ai tendance à me comporter quand je dois m'assurer la victoire. Il n'y a rien de pire que me lancer dans une provocation du genre, je ne sais jamais quand m'arrêter, c'est trop risqué pour les autres. Alors, autant l'avertir : Tu devrais le savoir : c'est mon plus gros défaut. Dès qu'il est histoire de compétition, je ne supporte pas d'être autre chose que première, que j'ajoute.
J'ai heureusement passé toute ma scolarité à temporiser, bonne mais pas exceptionnelle, pas passionnée non plus par toutes les matières, avec un objectif en tête. Ma grand-mère et mon grand-père ont aussi fait en sorte de me ménager, là où mes parents n'ont jamais hésité à me pressuriser jusqu'à m'épuiser moralement. J'y ai survécu, mais ça laisse des séquelles qu'il est difficile de comprendre quand on ne connait pas mon parcours de vie, et d'à quel point il a été chaotique sous ce pseudo luxe affiché.
Et en plus d'être mauvaise gagnante, je suis très mauvaise perdante, que j'ajoute. Parfois c'est à se demander ce qui est le pire, je hausse les épaules : Mais très bien, tu veux la jouer comme ça... Nous reprenons notre joute sans attendre jusqu'à ce que je parvienne à la déséquilibrer. Je l'accule en fait jusqu'au bord, mais Nima refuse de tomber pour autant et c'est bien quelque chose qui me frustre. Elle veut la jouer comme ça, comme dit. Je n'hésite donc pas : je la tacle à la taille, après avoir pris de l'élan, et c'est ensemble que nous tombons dans une énorme flaque de boue, sans amorti, et sans contrainte.
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Tu ne t'arrêtes donc jamais ? Lui demande finalement la native non sans un sourire amusé. Par les Esprits, à croire qu'elle s'arrêterait de respirer, si elle cessait de discuter en plein combat. Mais si le sérieux est de mise, elle doit bien admettre qu'elle apprécie la tournure que les choses prennent. Liv ne se ménage pas, encaisse sans broncher et surtout, fait preuve d'ingéniosité pour la battre. C'est donc toi qui à trop salé l'eau de Daryl ? qu'elle lui lance à son assurance quand au fait d'être toujours première toute catégorie, un rire s'échappant de ses lèvres à l'idée. Il me semblait bien d'avoir entendu râler quand il t'as désarmé hier ! Et elle se plaît, dans cette ambiance. D'égale à égale. S'abaissant pour éviter un nouveau coup de lame avant de se relever à la remarque.
Je note de ne jamais jouer au monopoly avec toi alors, question de survie Déjà que l'intégralité de son entourage trichait en prime d'être mauvais perdante. Et je ne comprends rien aux règles de toute manière. Ca n'avait aucun sens, à ses yeux en tout cas. Devinant sans mal le vide dans son dos alors qu'elle pare un nouveau coup, et qu'à nouveau Liv la prend en traître avec son élan, les faisant toutes deux tomber de la plate forme. Atterrissant sur le dos alors que son souffle se coupe dans ses poumons, étouffant un juron dans sa langue natale quoi que la situation ne lui arrache un de ces rares rires sincères.
C'est au moins Frances qui t'as appris ça, non ? Cette force brute, alors qu'elle s'efforce de se maintenir en alerte pour venir tenter déloger Liv de sa taille en poussant sur ses hanches. Et sans doute que l'atterrissage forcé ne l'aide en rien à conserver ses parades habituelles, alors qu'elle peine à la faire bouger de tout juste quelques centimètres. Mais ce n'est pas encore fini.
Pas tant qu'elle ne serait pas à bout de souffle, tiens. Et pour la peine, elle vient finalement tirer sur la chemise de la brune pour l'inciter à tomber sur elle, dans l'espoir de la faire basculer sur le côté. A nouveau, sans succès.