The Walking Dead RPG

La fin de ce petit comité est sonnée par Axelle, c'est sans doute pour le mieux. Chacun s'esquive, et debout, les bras croisés sur ma poitrine, je n'attends pas l'autorisation de Sebastian pour partir à mon tour rejoindre la chambre que nous partageons d'ordinaire. J'ai toujours cette impression désagréable qui me tient le ventre. En temps normal, je ne réagirais sans doute pas aussi vivement à cette remarque, ou ce sous-entendu. Je chercherais à comprendre ce qu'il se passe, ou ce qui a été interprété. Là ? J'en suis incapable. Focalisée là-dessus, je me détourne.

C'est d'un pas qui trahit mon énervement que je rejoins la chambre donc pour saisir mon manteau et le passer. Echarpe passée autour du cou, puis finalement bonnet et gants fourrés dans la poche droite, je ne fais pas attention au reste. Pas non plus au fait qu'il passe la porte après moi. S'il me parle, je n'entends pas, bien trop remontée pour y prêter attention. J'avise de ne rien oublier, la nuit sur le navire va être sans doute courte et blanche, et probablement froide aussi, la personne que je punie est davantage moi que lui, qu'importe.

We're all stories in the end, just make it a good one

ANAPHORE

Un bon marin n’affronte jamais la tempête de plein fouet lorsqu’elle est trop forte, il apprend a l’esquiver le temps qu’elle s’essouffle avant de reprendre son cap. Je n’ai jamais eu autant l’impression de devoir repenser aux règles de survie maritime qu’avec Olivia ce soir.
Si la séance de délire collective s’est finie dans un calme plutôt relatif, avant d’aller aviser Elena et Peter, je suis la tornade pour mesurer l’ampleur de la dégradation météorologique. Ce n’est que dans notre chambre, voyant qu’elle plie bagage, que je me permets de lui demander :

« Tu ne préfères pas en parler ? »

Visiblement non. Je soupire, passablement agacé et inquiet par la situation, mais décide de faire en priorité ce qui doit être fait : informer Peter et Elena de la situation, aidant cette dernière pour changer Keith au passage. Le froid est bel et bien là quand mes appartements, nourrissant le feu et me demandant ou est partie Olivia.

Je prends sur moi en estimant qu’elle n’était pas ivre et qu’elle m’a bien assez tambouriné être une grande fille capable de prendre soin d’elle toute seule. Pour autant, une part de moi doute et a envie que je parte a sa recherche sauf qu'elle a émis le souhait de ne pas être avec moi et je me dois de respecter cela. Je me force a me remettre au travail sur mes plans, devinant que la nuit sera longue.

Those days are over.

ANAPHORE

Oh non, je vais d'abord décolérer sur le voilier, que je lui souffle froidement sans le regarder. Croisons les doigts pour que je ne lui manque pas de respect aussi comme la bonne petite ingrate que je suis, ça serait quand même dommage non ? Pas besoin d'en rajouter, je pense qu'il a compris le message. Peut-être un petit peu exagéré, admettons. Ou pas. Je ne suis pas vraiment en état de le faire alors que je le laisse sans attendre plus de sa part.

La traversée jusqu'au quai se fait malgré le froid, je grimpe sur le pont sans attendre avant de me laisser tomber sur l'un des transats que nous avons installés avec Axelle. Je ne sais pas où elle est allée dormir, mais je sens que je vais être seule ce soir ici, et c'est sans doute pour le mieux. Je crois. J'espère. ... ... ...

...
...

...

Eh merde.

Putain... Que je grogne pour moi-même. Non, non, non, tu vas rester là et tant pis pour lui, ouais, je me motive, je m'encourage, il faut bien que je commence à croire en moi. Le ciel est nuageux, se dégage de temps en temps, laissant entrevoir quelques étoiles. Le froid est mordant, au point de me faire grelotter malgré mon obstination à n'en faire qu'à ma tête. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi. Un bon moment. Plusieurs heures, jusqu'à ce que la colère retombe, la culpabilité prenne la suite, et une autre sensation qui me fait retenir une insulte.

Quelle idiote... Je me résigne. A contre cœur, ou pas vraiment. Presque, disons. A revenir sur mes pas, à rejoindre la chambre. En passant la porte, je m'arrange pour scruter mes pieds plutôt qu'à chercher son regard. C'est mieux.

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ANAPHORE

J’ai abandonné mes plans, incapable de me concentrer, préférant rester a fixer la même page de mon roman sans pour autant réussir a me changer les idées quand j’entends la porte s’ouvrir. Je me redresse de mon fauteuil, avec un petit sourire en coin, en voyant Olivia rentrer dans la chambre. Dire que je ne suis pas amusé en la voyant regarder ses pieds comme une petite fille coupable serait mentir, mais je me garde bien de le montrer, préférant profiter de ce qui semble être une trêve dans la tempête. Je pose mon livre et me redresse pour simplement lui demander, en allant vers elle avec un plaid :

« Je te fais couler un bain chaud ou tu préfères directement te mettre sous les couvertures pour te réchauffer? »

Those days are over.

ANAPHORE

Il s'approche et je relève les yeux vers lui sans bien comprendre. Il a un plaid, qu'il me passe autour des épaules. J'ai encore froid évidemment mais je suis davantage troublée par la proximité : Que tu ne dises rien est plus culpabilisant encore, sache-le, que je lui souffle d'un timbre encore boudeur en pinçant les lèvres. Je détourne les yeux simplement parce que je m'apprête à dire m'en coûte, et en même temps j'ai conscience d'avoir été un peu trop... Un peu trop. J'ai peut-être un peu surréagi, que j'ajoute finalement.

Quelques heures dans le froid m'ont bien fait prendre conscience du fait que... Eh bien, je me sens la seule punie par mes propres actions, surtout quand mes yeux se focalisent un temps sur ses lèvres, ou ses mains, et que je sens mon souffle se faire plus court. Non, concentre-toi, Olivia. Je suis désolée, que j'ajoute alors en essayant de ne pas hausser les épaules, ce qui donnerait l'impression que je ne pense pas ce que je dis. Je me suis sentie blessée par tes propos, mais je n'aurais pas dû m'emporter...

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ANAPHORE

Avec Roman et Daemon, j’ai appris le vrai sens du mot patience bien plus que dans mes études ou mon métier. C’est aussi avec eux que j’ai compris que ne rien dire pouvait être pire que les leçons de morale, Olivia semble en accord avec eux. Je me garde bien de trop sourire a sa remarque sur cette méthode, feignant même la plus grande innocence :

« Tu trouves ? »

Restant près d’Olivia que je l’écoute me faire ce qui ressemble a des excuses. Je ne peux m’empêcher de m’amuser de sa façon de tourner sa phrase en voulant la prendre dans mes bras.

« "Peut être" et surement juste "un peu" comme tu le dis. Bon sang Olivia, tu es gelée ! »

J’ai un glaçon contre moi et j’essaye de l’enlacer pour la réchauffer tout en l’attirant doucement vers la cheminée sans faire attention a son trouble ni ou porte son regard. Je me contente de lui répondre :

« Ne sois pas désolée, j’ai été maladroit dans mes propos et l’ambiance était quelques peu propice aux éclats. »

Je me penche pour effleurer ses lèvres doucement, toujours avec ce petit sourire en coin qui annonce le début de joute.

« Il y a bien des choses que j’ai envie de te faire, mais te blesser n’est pas dans ma liste. »

Je lui offre un baiser plus appuyé avant de lui souffler :

« Tu m’as manqué et j’espérais te le montrer autrement. Tout était anormalement calme sans toi, tu sais ? Maintenant reste l’épineuse question de savoir si tu préfères qu’on reparle de tes aventures dans un bain chaud avec un verre de vin, ou l’un contre l’autre sous les couvertures ? »

Je lui fais un petit clin d’œil, attestant bien que, malgré ce qui s’est passé au salon, je suis loin d’être fermé a ce qu’elle a proposé ou la lâcher dans son projet.

Those days are over.

ANAPHORE

Tu es sûr que tu ne veux pas en profiter pour me cueillir avec quelques reproches ? Je trouve, à ce point, en effet. Je crois que ça me soulagerait même qu'il se le permette, ça me semblerait plus juste vis-à-vis de mon attitude, notamment. Un soupir m'échappe, mais mon souffle se contient rapidement quand il se rapproche de moi et me prend dans ses bras. Immédiatement, il me semble impossible de réfléchir tant mes pensées sont parasitées par d'autres images. Conserver mon calme et ma décence me demande des efforts qu'il n'imagine pas. Et chaque effleurement de ses lèvres sur les miennes est un supplice frustrant et enivrant.

Je t'entends souvent soupirer du chaos qui m'accompagne, mais en définitive, tu t'en es plutôt bien accommodé, à croire même qu'il le réclame désormais. Qu'une journée trop calme ne soit plus dans ce qu'il accepte de son existence. L'avantage, c'est que j'ai donné le La dès le début : à notre première rencontre, et dans la même constante qui nous a suivi jusqu'à aujourd'hui. Je perds cependant le fil quand il appuie son baiser, et il m'est impossible de l'écouter ensuite dans ses propos, je suis incapable de réfléchir de toute façon. Est-ce que tu penses qu'on peut en parler plus tard ? Que je lui demande finalement.

Du bain, ou des couvertures, et encore plus de mon séjour à Seattle qui aura été aussi bref qu'intense. Le froid a dû geler mes pensées, je suis incapable de réfléchir à autre chose, que je me justifie en me défaisant du plaid, de mon manteau, et en entamant de lui déboutonner sa chemise dans un premier temps.

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Les retrouvailles consommées, la brume de mon esprit semble enfin se dissiper tandis que je reprends conscience de mon corps. Ce shot d'endorphine dissipe même les marques de frottement du... Tapis. Je ne dirais rien, l'urgence de notre étreinte a parlé pour nous. Je suis partante pour le bain, si jamais, que je souffle finalement, avant d'en rire.

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ANAPHORE