“J’sais pas.” S’ils nous ont vus. “Ils sont déjà loin, donc j’pense pas.” Mais on peut pas en être certains. Va falloir être prudents, de toute façon.
Kira parvient à distinguer leur direction, et j’acquiesce en me redressant. “C’possible.” Mais ils sont peut-être pas du tout du coin. J’attrape le sac qu’elle me lance, récupère mes armes. “Tu veux les suivre ? Ils sont p’t’être partis super loin.” Possiblement bien trop pour qu’on y aille en marchant. J’hésite, ajuste les hanses de mon sac et de mon fusil sur mes épaules, suis l’adolescente sur la terre ferme.
“Tu veux pas jeter un oeil au bateau ?” En le lui désignant d’un signe du menton. "Ça a l’air grave stylé.” On voit personne en sortir pour le moment. Mais… “Ils sont peut-être passés à l’intérieur avant de repartir.” Après tout, dans les environs, il n’y a pas grand chose d’autre que la forêt et cet énorme navire.
On finit par se décider. D’abord, le bateau. Ensuite, on pourra toujours essayer de les suivre à la trace.
Faut plusieurs tentatives avant de réussir à accrocher une corde au niveau de la brêche. J’m’y élance en premier, les pieds avançant contre la paroi, les bras déjà bien sollicités par cette courte escalade. Je m’y hisse finalement sans trop de mal, regardant immédiatement de chaque côté de ce long couloir. Rien ne bouge. Mais ça pue. C’est humide. Des dizaines de portes s’alignent dans un écart parfait. Certaines sont fermées, d'autres entrouvertes.
J’me tourne vers Kira qui n’a pas besoin d’aide pour me rejoindre. On s’débrouille bien.
Silencieux, je me redresse et avance doucement. Nos pas pèsent sur le parquet qui grince en longues plaintes. S’il y a des rôdeurs, ils ne tarderont pas à rappliquer. Alors je saisis mon couteau, et baisse le regard vers le sol en entendant le léger craquement sous mes pieds. Du sable. Dans lequel se dessinent des traces de pas. Kira aussi les a vues.
"Y'a eu du passage." Dans un murmure méfiant. “Mais… j’sais pas, on dirait que ça a quelques jours.” Ce ne sont peut-être pas les motards qu’on a entendu repartir. J’redresse le regard, me tourne vers Kira. Sans un mot, je lui fais signe qu’on devrait suivre le chemin tracé par ces pas.
Même si les motos filaient à toute allure vers une direction incertaine, la jeune fille ne pouvait s’empêcher de croire qu’ils étaient des lumières auxquels ils devaient se raccrocher. Le but de cette expédition n’était-elle pas de découvrir de nouvelles communautés et d’établir le contact avec ? Elle ne pouvait se résigner à croire que des étendues aussi vastes n’étaient parcouru que par des vagabonds.
- De toute façon ils seront toujours plus rapides que nous mais on pourra suivre leurs traces pour se diriger quelque part. Sinon on va tourner en rond surtout avec une telle forêt, elle pointa la dense végétation qui semblait recouvrir leur monde. Ces grands arbres aux feuilles d’un vert sombre s’étendaient à la fois dans la hauteur et la longueur si bien que Clallam avait l’air d’être un ilot coincé entre deux plaines, l'une bleu et l'autre verte. Ouais ça ne nous coûtera rien d’jeter un coup d’œil… Elle se remet à contempler le colosse d’acier, Goliath parmi des David s’assimilant à des petites maisons dont la peinture blanche prenait des teintes de gris. On dirait surtout un tas de tôle en train de s’abîmer dans l’océan… poursuivit-elle cherchant à tempérer l’excitation d’Ace qui se prenait déjà pour le Magellan de la mer des Salish. Pour y récupérer quoi ? Qu’est-ce que tu peux bien prendre d’une épave pareille ? se demanda Kira presque toute seule.
Ils finirent par se diriger vers l’épave qui grossissant à vue d’œil finit par envelopper tout leur champ de vision, intimidé par la chose ils durent s’y reprendre de nombreuses fois avec que la corde n’adhère à la coque écaillé par l’air salin. Comme d’habitude c’est Ace qui s’en alla, le premier, considérant probablement qu’il était de son devoir d’ouvrir la voie. Ne s’en émouvant pas comme d’autres gamines de son âge l’aurait fait, la tchétchène tira sur la corde après son passage. Tout-à-fait consciencieuse, limite professionnelle elle entama la longue ascension vers la brèche pratique dans la tôle. Par deux fois elle eut peur que ses chaussures ne glissent sur l’acier humide mais elle parvint finalement sans peine dans le couloir comme si c’était commun pour elle de monter en « rappel ».
Ses yeux rencontrèrent quelques difficultés à s’habituer à cette semi-obscurité, entre clair et sombre. De minces filets de lumières se glissait dans le couloir envahit par la végétation et la moisissure par les quelques portes entre-ouvertes. Dans l’intestin de l’ogre, cette ligne droite où les portes s’échelonnaient parfaitement avait aussi des airs d’interminable. Même s’il n’était que des petites fourmis au sein d’un univers de conduit et d’acier, leurs pas faisaient gémir le pauvre plancher déjà bien entamé par l’air salin. Il grinçait tellement que l’adolescente craignait qu’il ne s’effondre sous eux. Sur la pointe des pieds ils tombèrent sur des traces de pas souligné par du sable. Il fit l’observation sans qu’elle n’ait à le faire et elle lui emboîta le pas jusqu’à qu’ils tombent sur autre chose qu’un malsain alignement de porte.
En tout cas la présence de pas rendait tout de suite le paquebot plus digne d’intérêt mais le fait que son auteur n’ait pas cherché à couvrir ses traces lui filait un étrange sentiment d’impunité qui n’avait rien de rassurant. Car les seuls se jugeant assez dangereux pour commettre des erreurs d’inattentions c’était les pillards…
Les traces nous emmènent jusqu’au bout du couloir, une porte sortie de ses gonds. Mon regard se pose sur l’un des battants, y devine une traînée sombre. “Du sang, séché.” Difficile de le dater.
J’lève le regard pour observer la pièce qui s’ouvre à nous. Les grandes baies vitrées inondent l’espace gigantesque de lumière. Le plafond est haut, de grands tapis recouvrent le parquet qui continue de grincer. Au fond, un long bar en marbre est encore jonché de verres entiers ou cassés, de quelques décorations poussiéreuses. Tout autour orbitent des dizaines de fauteuils en tissu et en cuir, des tables basses, du bois, de l’acier, des finitions dorées.
Méfiant, j’avance un peu à travers le salon désert. Ce bateau avait la capacité de transporter beaucoup de monde. Est-il arrivé vide ? Ou ont-ils tous eu le temps de fuir sans laisser de traces ?
“Y’a vraiment personne.” J’en suis convaincu. “Pour le moment.” Parce que les traces qu’on a vues étaient tout de même assez fraîches. Et il y a ces motards… Et le sang… Bordel, j’sais pas trop quoi en conclure.
Pensif, je passe entre les fauteuils pour poursuivre mon chemin vers un autre couloir. Les vitres qui donnent sur la mer sont sales, certaines portes sont dégondées, laissent entrevoir les chambres des passagers. C'est luxueux. "Ca a l'air grave confortable." Plus que les matelas de la péniche, pour sûr.
Y’a plein de coussins, des couvertures plus qu’il n’en faut, et j’commence à me demander à quoi ressemble le reste du bateau. “Si personne se pointe d’ici ce soir, on peut p’t’être passer la nuit ici.” En relevant le nez vers Kira. J’sais que ce serait pas sans danger, cela dit. “On sera carrément mieux qu’sur notre bateau.” Même si ça m’embête de laisser notre embarcation sans surveillance, elle est un peu planquée. Et on aurait carrément moins froid ici. On aura même largement le choix des chambres, y'en a des dizaines à explorer !
Les lieux sont figés dans le temps comme si une créature avait encapsulé le grand salon dans un espace temporel propre. Tout en ayant l’air de vestiges, tout en portant les stigmates d’une époque qui s’était évanoui dans la violence. Il se dégageait de toute ces décorations, une déconcertante tranquillité. C’est comme si cet énorme bar en marbre sur lequel la jeune fille passa sa main était destiné à rester là pour l’éternité. Tel une montagne, cet amas de roche finirait par se confondre avec la notion du temps jusqu’à donner l’impression d’avoir toujours été là. Comment les derniers représentants d’une société disparu dans le sang pourront expliqué aux enfants de ce nouveau monde toute ces merveilles ? Comment pourront-ils comprendre l’intérêt de ces immenses bateaux déployant avec insolence des dorures aux plafonds, sur les verres, sur le mobilier. Le luxe comme état des choses devenait déjà inconcevable, son étonnement et sa fascination en était les preuves. Elle-même commençait à ne plus comprendre et saisir pourquoi ces gens payaient pour des hôtels flottants.
Ce qui la déconcertait encore plus c’était le manque de sang, de tripes, d’odeurs nauséabondes, de cadavres décharnés, de squelettes. De traces de la fin du monde, la seule chose qui semblait ronger ce bateau c’était l’air salin. Depuis qu’il était entré, il n’avait constater que des maigres traces de pas, du sable et un peu de sang séché. C’était comme si les deux adolescents et un autre passager se partageaient le fabuleux secret de l’épave. Le bateau devait bien contenir une foule de personne avant de s’échouer dans ce coin perdu, où sont-ils passé ? Comment ils ont pu s’échapper de cette prison d’acier qu’ils avaient eu du mal à grimper. Tant de questions sans réponse auquel son compère ne semblait pas penser.
- Mais où sont-ils passé ? Pourquoi y a zéro squelette même pas un bout d’bras. J’ai jamais vu ça, c’est comme si la mort avait évité cette endroit.
Ils allèrent vers les chambres des passagers qui malgré la ruine du temps conservaient de leur luxueux charme, là encore, aucun stigmate de la violence, aucune preuve d’un drame ou d’une catastrophe. Le paquebot prenait des allures d’épave fantôme. Le tchétchène se prenait à croire qu’il était juste apparu là comme rappel des prodiges passé.
- Ça m’fout les jetons si tu veux mon avis, répliqua-t-elle lorsqu’il lui proposa de rester la nuit, j’ai vraiment une mauvaise intuition Ace. Genre c’est pas normal que ça soit aussi calme et épargné tu vois ? Mais bon faut qu’on se repose donc on trouvera bien un endroit calme, hasarda-t-elle pour se rassurer toute seule.
Ils poursuivirent leur exploration jusqu’à tomber sur une cabine moins « calme » même si les preuves étaient minimes, liminaires pour ainsi dire. Le lit défait prouvait que quelqu’un avait profiter de la literie, la jeune fille s’en rapprocha et palpa le matelas y a décelant une trace de poussière. Au moins il n’était pas dans le coin… Consciencieuse et suivant son instinct qui ne la trompait hélas presque jamais, elle se mit à fouiller minutieusement la cabine trouvant seulement dans le tiroir de la table de chevet un sachet de m&n’s. Une relique du passé, un véritable petit trésor sucré dont elle s’empara assez décrétant aussitôt :
- On l’ouvrira pour fêter un truc, si tu l’ouvres sans mon consentement j’te tabasse compris ? Elle avait l’air d’y tenir à sa trouvaille celui qui lui fit momentanément oublié l’atmosphère étrange des lieux.
La cabine fouillé, la jeune fille proposa de retourner dans le grand salon pour aller explorer un autre pont. L'endroit était si vaste qu'il allait forcément louper quelque chose à rester dans les cabines haut-de-gamme...
”C’est vrai qu’c’est chelou.” Qu’il y ait personne. Et aucune trace de vie. “P’t’être que le bateau est arrivé vide ?” Genre parti à la dérive depuis son lieu de fabrication ? Franchement j’en sais rien. J’y connais rien, en plus, en paquebots.
L’inquiétude prend assez l’adolescente pour qu’elle soit réticente à l’idée de rester, en tout cas. J’esquisse une moue mi-compréhensive mi-agacée. J'conçois bien le risque, mais j’en ai marre de m’les geler. “On pourra toujours chourer des couvertures.” Et s’faire un putain de nid dans le bateau de pêche. Ca pourrait être marrant, aussi.
On entre dans une autre chambre. Le lit est défait. J’lève le nez pour regarder autour de moi, m’pose lourdement sur le matelas qui se décharge d’un nuage de poussière. J’y rebondis un peu, testant le moelleux que je regretterai probablement dans quelques heures quand on sera repartis.
Et j’relève subitement le regard, l’attention attirée par le froissement d’un emballage plastique. Les yeux grands comme deux billes brunes se posent sur le paquet de m&n’s. J’fronce les sourcils quand elle m’menace, j’crois qu’elle a très bien entendu mon estomac réclamer sa dose de sucre. “Fêter quoi ? P’t’être qu’on sera morts avant de sortir d’ici, on devrait les manger maintenant.” J’me relève pour la suivre hors de la chambre, vers le grand salon. Les yeux attirés par le plafond plein de reliefs et de dorures, j’en oublie de regarder où je mets les pieds.
Mon coeur rate un battement quand j’sens le sol se dérober brusquement. J’flotte dans les airs pendant une seconde, avant de m’écraser lourdement sur le plancher humide plusieurs mètres plus bas.
“Merde…”
J’ai la tête qui tourne… J’crois qu’elle a tapé le sol. J’ai mal au cul, aussi. J’me redresse péniblement, les étoiles dans mes yeux se dispersant sur un espace totalement noir. Il n’y a qu’un vague rayon de lumière depuis le plafond ; en y levant les yeux, je devine la silhouette de Kira à travers la brèche que je viens apparemment de traverser.
“Ça va… j’suis pas mort.” que j’articule en me relevant. Je checke rapidement mes bras, mes jambes. Tout se plie sans trop de douleur. “Rien d’cassé non plus.” Probablement de gros bleus à venir, par contre.
J’pose le regard sur la pièce. Mais j’vois rien. Ça pue le moisi, l’humidité. J’décroche ma lampe torche de mon sac, l’allume pour projeter la lumière autour de moi. “J’vais voir si j’trouve des escaliers. Va pas trop loin, ok ?” J’me fais pas trop de soucis, j’suis persuadé qu’on est seuls. Mais j’serais quand même plus à l’aise un étage au-dessus. Ici, c’est encore un couloir. Vide. J’devine de nouvelles chambres de chaque côté dans les embrasures des portes à mesure que j’m’éloigne. Y’a aucun bruit, sauf les grincements plaintifs du navire.
- On fêtera notre retour en un seul morceau de Crescent Bay, dit-elle catégorique fourrant sans aucun remord, le paquet plein de sucres dans son sac. Alors que le garçon continuait de grogner devant son inflexibilité, la jeune fille roula des yeux. Si elle n’était pas là, Ace se serait jeté dessus et l’aurait englouti comme un morfal en quelques secondes, assouvissant une pulsion gloutonne il n’aurait même pas profiter de la noisette fondant dans la bouche, du goût du chocolat envahissant chacune de ses papilles. Rien de que d’y penser, la jeune fille en salivait aussi…
Ils décidèrent sans se consulter de revenir vers le grand salon de l’épave alors que la jeune fille consultait rapidement son petit carnet de dessin s’imaginant déjà dessiner le monumental salon. Salon où la lumière s’introduisait dans des teintes de gris au travers des baies vitrés recouverte d’une couche de mousse. Perdu dans ses pensées, elle ne vit pas son acolyte tomber dans les abysses. Si bien que c’est seulement un bruit sourd et sa voix étouffé par l’écart entre les étages qui la fit se retourner.
Seul dans le couloir, Ace ayant disparu son sang ne fit qu’un tour et elle se mit malheureusement à imaginer les pires périls. Sans une seconde présence, la tchétchène se sentait vulnérable, à nu dans ces longues coursives. Inconsciemment, oubliant que le seul pouvait être sur le point de flancher à son niveau aussi, elle accourut vers la fissure créer sous le poids plume d’Ace. La tôle, le plancher même le tapis s’était courbé vers l’intérieur formant un trou duquel elle ne distinguait rien.
- Putain, Ace ?! T’es là, ça va ?! dit-elle avec une voix paniquée alors qu’elle se mettait à quatre pas pour tenter de distinguer quelque chose. Peut-être que c’est l’adrénaline qui te trompe, ne bouge pas j’arrive. Mais le gamin n’en faisait qu’à sa tête, estimant probablement dans tout son orgueil qu’il était sauf. T’es sûr ? demanda la tchétchène lorsqu’il annonça partir à la recherche des escaliers, elle n’eut même pas de réponse. Il était déjà parti, la laissant momentanément, désespérément seul.
Débrouillarde et loin de s’en remettre aux autres, l’adolescente se mit en quête d’instruction pour quitter le navire, ces panneaux que personne ne regardait sauf durant les urgences devait forcément être adjoint d’une carte. Juste avant d’atteindre la salle aux dorures, elle en trouva un qui lui indiqua un escalier du côte opposé à la pièce circulaire. Elle s’y précipita espérant de tout son cœur que les escaliers n’étaient ni devenus impraticable, ni ne donnait sur un autre étage que celui de son acolyte.
- Tu gères Kira, t'as déjà vu pire putain, murmura-t-elle un brin sur les nerfs. Elle se sentait tellement responsable de cette expédition et d'Ace que la tournure des événements l'amenait vers des sommets d'anxiété qu'elle avait toujours contourné.
La voix de Kira vibre d’inquiétude, mais j’vais bien, vraiment. Du moins pour l’instant. J’appréhende de croiser des rôdeurs ou des animaux coincés dans le paquebot à mesure que j’avance dans le couloir, la vision limitée au rond de lumière qui file sur les murs et les portes rongés par l’humidité.
Mon coeur bat un peu plus vite, le stress grimpe à chacun de mes pas. J’pensais pas, mais la compagnie de Kira me manque là, maintenant. C’est toujours plus rassurant d’être à deux que tout seul dans une putain de - “HA !”
J’sursaute et mon coeur s’arrache de ma poitrine quand une silhouette humaine se précipite hors de la cage d’escaliers vers moi. J’ai un mouvement de recul et il me faut une seconde pour reconnaître Kira.
“Putain.” En pressant une main contre mes côtes. “J’ai failli t’prendre pour un rôdeur.” J’suis conscient que c’est pas une comparaison très flatteuse, mais elle a du flipper au moins autant que moi.
J’m’efforce de retrouver mon sang froid - j’veux pas avoir l’air d’une flipette - et balaie de nouveau l’espace de ma lampe torche. “Tu sens ?” C’est une odeur sucrée. Agréable. Mais qu’a rien à foutre ici.
J’lance un regard à mon alliée avant d’ouvrir la porte près de nous. C’est une chambre, pas vraiment comme les autres. Elle semble plus aménagée, et définitivement occupée. L’odeur est super forte ici, et j’attends pas pour commencer à fouiller, reniflant à pleines narines jusque dans la salle de bains. Une grosse cuve est posée dans la douche. J’regarde à l’intérieur, hésite une seconde avant de glisser le doigt contre l’intérieur du contenant. “De la confiture ?” C’est une constatation, mais j’ai du mal à y croire. J’m’essuie grossièrement la main sur une serviette et lance à Kira, “Qu’est-c’que t’en penses ?” On est venus chercher des gens, et d'toute évidence y a quelqu'un qui passe régulièrement par ici. Est-ce qu'on devrait l'attendre ?