The Walking Dead RPG

Elle n'a plus ses règles. Depuis plus de trois semaines. Et le pire ? Ce sont maintenant les nausées. Johanna ne sait plus comment s'y prendre pour ravaler son appréhension, elle tente comme elle peut de faire bonne figure mais elle n'en dort plus de la nuit, à se contenter de fixer le plafond, écouter ces voix qui l'entêtent. Parfois, Orion est là pour accompagner son sommeil, et ça se passe un peu mieux que d'ordinaire. Parfois... Non. Et là, c'est le chaos dans son crâne, qui sait, qui juge, qui soulève l'évidence.

Elle est enceinte.

Il n'y a plus vraiment de doute là-dessus, alors qu'elle a attendu désespérément l'arrivée de ses menstruations pour obtenir à la place une poitrine tendue et l'impression que son cœur se soulève et fait la toupie à la moindre odeur de nourriture. En s'extirpant de ses draps, la blonde rejoint le rez-de-chaussée où elle entend sa sœur remettre une buche dans le poêle à bois qui chauffe la maison, laborieusement.

Abigail, articule-t-elle doucement, en levant un regard craintif vers l'étage. Elle ne veut pas réveiller Orion. Elle ne veut pas le lui dire. Elle s'approche de la rouquine et pince les lèvres : Je crois qu'il faut qu'on voie un médecin ou... Ou un truc du genre, souffle-t-elle. Elle l'attrape par le bras et l'écarte de quelques pas pour l'amener un peu plus loin des escaliers : Je... Je n'ai pas eu mes règles ce mois-ci, marmonne-t-elle d'une voix blanche.

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi

J’me suis réveillée beaucoup trop tôt. Mais incapable de me rendormir, le truc trop relou quoi. J’sais même pas pourquoi en plus. J’avais pourtant réussi à grappiller quelques heures de sommeil après m’être esquivée de chez Lukas. Et là, c’est mort. Alors, au lieu de tourner en rond dans mon lit, j’suis descendue et je ravive les flammes du poêle, perdue dans mes pensées.

J’commence à avoir un peu la dalle, mais il est quand même vachement tôt pour manger. Si j’fais ça, me faudra genre 1000 repas, comme les hobbits. Ouais, ouais, j’ai écouté Lukas quand il me lisait le seigneur des anneaux, même si c’était chiant comme la mort. Sauf qu’il a une jolie voix. Alors ça aide. Hum. Bref. J’finis quand même par choper une pomme que je croque avant de pousser une nouvelle bûche dans le feu. « Ca se réchauffe pas… » Enfin, pas assez à mon goût.

Et j’ai un sursaut quand j’entends la voix de Johanna. « Oh mais, il est super tôt… » Soufflé dans un murmure, alors que j’fronce les sourcils. Et, quand elle commence à parler, j’ai mon cœur qui s’accélère sous le coup de l’inquiétude. « Quoi ? » Je me laisse entrainer, battant des cils. « … merde. » Ouais, j’vois pas quel autre genre de réaction avoir là, de suite. Et j’inspire longuement, essayant de pas paniquer. « Okay, okay. T’es… t’es sûre que tu pourrais être enceinte ? » Déjà, la base. Parce que c’est bien de ça qu’on cause non ?

Sa soeur est aussi surprise qu'elle a cet instant, Johanna essaie de maintenir le cap comme elle peut de son côté, de ne pas se laisser angoisser trop facilement. Mais franchement ? Elle n'en mène vraiment pas large pour le coup, et ça n'est pas pour l'aider que de voir Mary-Abigail aussi confuse qu'elle. Euh... Elle pince les lèvres, hésite : Il y a... Des chances, oui, un peu plus que des chances : Je... J'ai la nausée maintenant et la poitrine qui tire, qu'elle ajoute simplement en détournant les yeux.

Elle ne sait pas pourquoi, elle a honte. Cette grossesse est la preuve qu'elle a une vie sexuelle. Et pour une fois, elle le fait consciemment, sans se faire payer pour ça. Elle ne s'offre pas : elle prend aussi, d'Orion. Je pense que... Enfin... C'est dans les symptômes, je crois, ajoute-t-elle. Alors pourquoi se sent-elle aussi honteuse ? Tu sais quoi ? Ce n'est pas grave, se reprend-t-elle vite : Voir un médecin va nous coûter encore trop cher, je vais... elle secoue la tête : Je vais me débrouiller, je pense, c'est mieux.

si le soleil se lève sur les autres

On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi

Bon, c’est pas le moment de paniquer. Je prends une grande inspiration alors qu’elle évoque des symptômes qui collent effectivement avec ce que j’ai pu entendre dire sur la grossesse. Faut dire qu’on m’a fait tellement un sketch de ce genre de risques quand j’étais au RoV que je risque pas de l’oublier. Les bébés, c’est comme les autres MST quoi. « Okay, okay. C’est des choses qui arrivent. » Je me rapproche de Johanna et je serre son épaule avant de froncer les sourcils quand elle reprend.

« C’est pas grave non. Et j’suis sûre qu’on peut aller voir un médecin sans que ça nous coûte trop cher mais… » j’ai une hésitation, cherchant à capter son regard. « Tu voudrais le garder ? » Bah quoi ? La question se pose non ? J’veux dire, ouais on est pas dans des conditions optimales, j’suis pas débile. Mais si elle en a envie, ce serait ptet faisable.

Ses yeux se baissent, elle rechigne à solliciter quelqu'un d'autre pour ça. Notamment parce qu'elle a l'impression d'être encore un poids. Mais parler de ça à Abigail lui permet au moins d'évacuer une partie de la tension. Maintenant qu'elle sait, le secret est plus léger. Mais elle se raidit à la question de sa cadette : Quoi ? Elle a l'impression d'avoir mal compris. Pourtant, c'est limpide, chaque mot est évident.

Non... Non, je ne peux pas, qu'elle articule d'une voix blanche en secouant fermement la tête, déglutissant d'une vive angoisse qui lui cerne le ventre. Je- Elle soupire, baissant le regard un instant. Je ne suis pas faite pour ça, tu le sais bien, elle le regrette un peu. Parce qu'elle s'est souvent imaginée maman. Mais aujourd'hui ? C'est impensable. Il ne vaut mieux pas...

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On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi

J’espère qu’au moins, ça lui fait du bien de se confier. Je suppose que oui, même si c’est du genre explosif ce qu’elle vient de me raconter. Et qu’une part de moi a foutrement aucune idée de quoi faire pour l’aider. Je sais que j’vais arriver à remettre mon cerveau en marche pour essayer de réfléchir à toutes les options possibles.

« C’est pas ce que je t’ai demandé. J’ai pas demandé si tu pouvais, mais si tu voulais. C’est pas tout à fait pareil. » J’lui rends un sourire alors que j’essaie de rester calme même si j’ai une boule d’angoisse qui est un peu en train de m’étouffer. « T’es pas faite pour quoi ? Pour veiller sur quelqu’un incapable de se débrouiller toute seule ? Ouais, t’as raison, c’est bien pour ça que j’suis morte depuis tout ce temps. » J’roule des yeux, pour le principe. Même si ces derniers temps, c’est plus compliqué pour elle, c’est quand même Joe qui m’a tenue à bout de bras pendant toutes ces années. Qui m’a élevée, qui a mis de quoi manger dans mon assiette et qui m’a donné le sentiment que j’serais jamais seule. Du coup, son argument là, il est bien foireux.

Les mots d'Abigail ajoutent sur ses épaules une chappe de plomb de culpabilité soudainement. Elle ne sait plus quoi dire parce que oui, pendant longtemps pouvoir être mère était aussi un rêve pour elle. Jeune ? Probablement pas. Les aléas de la réalité sont ce qu'ils sont, être danseuse étoile et maman ? Impensable. Mais... Elle a ça dans le sang aussi. Il n'est même pas au courant... Elle parle d'Orion, le seul de qui ça peut venir.

Et elle n'est pas persuadée qu'il aimerait l'idée. Je... Elle pince les lèvres, les mains liées l'une à l'autre, elle se les tord douloureusement pour tenter de se raccrocher à quelque chose. Elle voit les risques, les dangers. Si elle lui faisait du mal ? Je ne suis pas en état de m'en occuper, je ne sais même pas comment faire... Admet-elle alors, la gorge serrée : Je ne sais pas, Abigail... En fait, elle ne s'en croit pas apte : Je ne sais pas du tout...

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On a dévalé la pente en moins d'deux, on a fait comme si on savait pas. On a évité les regards ambigus, on a fait comme si on pouvait pas. On a dessiné la zone, évité les roses, repoussé la faune, compliqué les choses. Mais maudit ami, je veux plus : Danser ce slow avec toi