The Walking Dead RPG

Il l’écoute avec attention, hochant brièvement la tête, non sans une grimace. « Je vois. Il faut donc juste… de la patience. » Autant dire que ça, elle n’en a pas à revendre. Ou alors, c’est une facette de sa personnalité qu’elle s’est bien gardée de lui faire découvrir.  « Du gingembre ? » Là, en effet, c’est une vraie colle pour lui. Il n’a pas la moindre idée d’où il pourrait trouver ça et si même Nascha pourrait en faire pousser. Se frottant le menton, il se fait plus pensif avant de la fixer quelques secondes sans rien dire.

« Je n’ai pas mis les formes, j’ai dit ce que je pensais. Tu te comportes comme une connasse, mais tu n’es pas que ça. Sinon, j’aurais vraiment été complètement con de tomber amoureux de toi. » Pour autant, elle a réussi à le repousser tellement fort qu’il ne sait même plus comment l’approcher de nouveau. Il n’a pas envie de prendre un nouveau revers, aussi douloureux que ça puisse être d’être si près d’elle tout en ayant cette distance infranchissable qui les sépare. Et il laisse filer un soupir, non sans un léger froncement de sourcils quand elle reprend la parole.

« Tu es en train de me dire que je ne suis même pas un VIP pour ça ? Décidément. C’est la dégringolade. » Une ombre de sourire, alors qu’il laisse le silence s’installer quelques instants après sa remarque. Et il a une hésitation, avant de reprendre, d’une voix moins froide. « J’aimerais passer. Mais je n’ai pas envie de t’imposer ça. » Evidemment qu’il a envie de voir Sasha, de passer du temps avec elle. Il n’y a absolument rien de changé de ce côté-là. L’affection qu’il développe un peu plus pour la jeune femme est palpable et il ne s’imagine plus vraiment faire sans elle, sans sa fille. « Je sais, c’est toi qui le proposes, alors je devrais me contenter d’hocher la tête et de dire oui. Mais la situation est déjà assez lourde à porter pour toi sans te rajouter… moi donc. » Et ce que sa présence peut avoir comme signification à ses yeux. « Je serais probablement plus libre de mes mouvements dans quelques semaines. » Tout du moins, il se surprend à l’espérer. S’il aime ce qu’il fait au Fort, il aime tout autant ce qu’il peut faire en dehors. Et il en a besoin pour se sentir utile. Mais au pire, il peut toujours revenir par ici, même si c’est loin pour Sasha.

Il a un soupir silencieux, alors qu’il essaie de garder cette distance qu’il se doit d’instaurer avec elle. Pour sa propre survie. Mais il n’y arrive pas aussi bien qu’il le voudrait. Et il tend la main, effleurant la joue de Maxine du bout du pouce, quelques secondes à peine avant de froncer les sourcils, fermant le poing. Tout aurait été tellement plus simple pour lui s’il avait continué de tout verrouiller. Il ouvre la bouche, sur le point de souffler quelques mots, avant de se raviser et de s’allumer une cigarette, plus pour garder une contenance qu’autre chose.

"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."

J'imagine que tu n'as pas envisagé l'idée que tu es complètement con ? Demande-t-elle en fronçant les sourcils. Elle ne dit même pas ça pour être méchante, mais puisqu'il est tombé amoureux d'elle alors qu'elle est une connasse a temps plein et pas seulement sur son temps libre, c'est quand même légitime de se poser la question. Certes, il n'aimerait pas découvrir que finalement, il est un abruti complet mais... Peut-être faut-il néanmoins l'envisager sérieusement : Désolée de te l'apprendre du coup, fait-elle en pinçant les lèvres, aussi démunie que lui sur la question.

Elle secoue la tête avant de soupirer : Ah parce qu'on a parlé d'exclusivité ? Pour ça aussi ? Je n'étais pas au courant, elle n'est même pas sûre qu'ils soient exclusifs pour autre chose, d'ailleurs. Après tout, il vit toujours avec sa femme, il est marié, il a probablement eu des maitresses déjà. C'est beaucoup à considérer et à prendre en compte de tous les côtés, autant dire que Maxine n'a aucune envie d'être naïve, surtout pas avec une réalité qu'elle a connue elle-même. Sa mère a suffisamment été trompé dans sa vie pour qu'elle n'imagine pas que la parole des hommes vaut autre chose que du vent.

Mais elle s'agace rapidement, portant sur son voisin un regard plus dur : Je n'ai pas pour habitude de faire des choses que je ne veux pas, même si tu crois que tu t'imposes, c'est moi qui t'ais fait la proposition, précise-t-elle rapidement. S'il veut se trouver des excuses, qu'il s'abstienne. La demande est simple. Et il suffit de dire "oui" ou "non". Laisse tomber, si tu ne veux pas venir, ne viens pas, ajoute-t-elle alors en haussant les épaules, faisant mine que ça ne l'intéresse pas vraiment. Même si, franchement, elle prend ça comme une claque. Peut-être mérité, elle n'en sait rien.

Les yeux dans le vide, elle pince les lèvres et ne réalise pas bien quand il vient effleurer sa joue. Ses pupilles se relèvent vers lui, il évite son regard rapidement, alors qu'elle aimerait pouvoir lui parler. Est-ce que... Elle se mord l'intérieur de la joue, pour se donner du courage, pour un semblant d'impulsion. On peut faire une pause ? Dans cette guerre froide, visiblement ? Une trêve, quelque chose du genre, c'est à leur portée, non ? Je peux t'embrasser ? Enchaine-t-elle avec hésitation, venant placer ses mains sur son ventre pour... Elle ne sait pas. Le protéger d'un refus. Et d'une déception.

What a lovely day.

Il arque un sourcil à sa question, non sans répondre, le plus sérieusement du monde. « Evidemment que non. » S’il se sait nombre de défauts, il est persuadé qu’être con n’en fait pas partie. Mais il est tout autant persuadé qu’elle se fera un malin plaisir de lui démontrer le contraire. Du reste, il a un profond soupir. « Oh non, nous n’avons jamais parlé de rien de ce genre vu que tu ne voulais même pas acter que nous étions ensemble quand je pensais que c’était le cas. Alors loin de moi l’idée de réfléchir à quelque chose d’aussi poussé. » Soufflé avec un sourire sans joie et une amertume qu’il n’essaie même pas de dissimuler alors qu’il essaie de garder comme il peut un semblant de distance ou, tout du moins, de se sentir moins pathétique et vulnérable qu’il a pu l’être lors de leurs retrouvailles.

Et c’est un regard fatigué qu’il lui lance en retour, alors que la voix de la brune claque dans les airs. « J’ai dit que j’avais envie de venir. Mais oui, j’ai du mal à imaginer que tu as réellement envie que je sois dans les parages. » Surtout après tout ce qu’elle a pu lui balancer. « Admettons que je me trompe. Même si c’est plus que compliqué de savoir ce que tu veux Maxine. Je ferais en sorte de venir dès que possible alors. » Il ne peut pas promettre de date, même s’il aimerait pouvoir le faire.

Une fois de plus, son cœur s’emballe d’un rien. En réalité, tout ce qu’il voudrait, c’est être indifférent. Il est bien conscient que c’est probablement la pire des options, mais ça lui éviterait bien des désillusions, bien des envies de tout envoyer balader. D’autant qu’il ne comprend toujours pas comment la femme qui lui fait face peut fonctionner. Alors oui, ne plus rien éprouver pour elle serait beaucoup plus facile. Ce serait presque reposant. Comme les dernières années à s’interdire toute émotion. Finalement, être vivant, c’est bien la pire des conneries qui pouvait lui tomber dessus.

Pour autant, il reste interdit quand elle reprend la parole. « Une pause ? » Elle en est au point où elle ne veut même plus lui parler ou quoi ? Mais le reste le déstabilise encore un peu plus. Son hésitation comme le ton de sa voix qui a changé. Il a envie de l’envoyer balader, de se raccrocher à ses résolutions et de la garder aussi loin de lui que possible. Il a envie de lui montrer à quel point ça peut faire mal aussi, d’essuyer un rejet. Sauf qu’elle pose ses mains sur son ventre et que ça, il ne peut pas l’ignorer, même si ce serait plus facile pour lui. Alors, il laisse filer un profond soupir. « Tu sais à quel point tu es insupportable ? » Sa main vient se poser sur la sienne, ses doigts s’entremêlent aux siens alors qu’il peut sentir l’arrondi de son ventre. Et là, il se rend bien compte que revenir en arrière, quand il ne ressentait plus rien, c’est mission impossible. Aussi blessé dans son orgueil soit-il. Et il laisse filer un silence avant de souffler, son regard ancré dans le sien. « Tu peux oui. » Même s’il est conscient qu’il finira par se casser la gueule, une fois de plus. Jusqu’à ce que ce soit la fois de trop.

"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."

Une pause, oui. Dans notre dispute ? Glisse-t-elle simplement pour la précision, en essayant d'estimer la réaction qu'il peut avoir. Elle ne sait plus tellement à quoi s'attendre en l'état, tout prend des allures d'incertitudes inconfortables, alors qu'elle sait très bien que c'est de son fait. C'est sa faute s'ils en sont rendus là, si elle n'a pas réussi peu importe ce qu'elle a entrepris. Le repousser lui a semblé une solution pour s'épargner des déconvenues, mais se sent-elle seulement capable de vivre à côté de lui ? Doit-elle aussi y réfléchir, pour être sûre de ses choix à l'avenir ?

Elle n'en sait rien. Elle ne sait plus grand chose. Hausse seulement les épaules à la question qu'il lui pose dans un soupir contrarié : Dis-moi un truc que je ne sais pas déjà ? Pas comme si on ne lui avait pas déjà suffisamment répété à quel point elle peut être insupportable et contrariante justement. Deux adjectifs qui l'ont accompagné durant un long moment dans sa vie, encore aujourd'hui. Max n'a aucune raison d'en rougir, elle est comme ça de toute façon et... Elle ne peut pas en changer maintenant, dans tous les cas. Alors, à prendre ou à laisser, et la possibilité de laisser est encore entendable.

Elle a un soupir sans s'attarder plus longtemps, croyant qu'il va la repousser. Mais non. Ses doigts se nouent aux siens, la brune relève le nez vers lui. Elle peut. Max fronce les sourcils, s'étonne avant de hausser à nouveau les épaules en réponse. Très bien, elle prend ça. Elle s'avance, se hisse sur la pointe des pieds, la main posée contre sa joue ensuite, elle gagne ses lèvres pour un baiser qui la soulage. Elle aimerait plus. Cent fois plus. Mais n'a pas l'impression de le mériter ou de pouvoir l'exiger de toute façon. Elle ne sait pas de quoi la suite est faite non plus, et se dit qu'elle devra juste avoir la patience de le découvrir.

FIN

What a lovely day.