Sujet: Re: We could be heroes Jeu 9 Fév 2023 - 22:28
Elle a un long moment avec elle-même. Proche de la fenêtre, un plaid toujours autour de ses épaules, Max sent pourtant la morsure du froid. Ses doigts serrent un peu mieux les coins de ce qui la recouvrent, dans le but de se réchauffer encore un peu. Mais ça n'est pas comme ça que ça fonctionne. Elle a l'impression que ça vient de l'intérieur. Que c'est en dedans qu'elle est glacée. Et depuis qu'elle a perdu du poids, c'est constamment comme ça, ses muscles ont fondu, pourtant, elle n'a pas l'impression de moins en faire qu'avant, au contraire.
Elle oublie de penser au reste, sans doute parce qu'elle se sent un peu trop contrariée pour ça. Ruminant, elle l'entend revenir finalement et reprendre la parole, avec son air de chien battu qui essaie de se recomposer un visage. Très honnêtement, Maxine n'a pas la patience pour ça, et elle sent ses maigres résidus de calme s'évaporer soudainement aux premiers mots qu'il prononce. Soit il le fait exprès, soit il n'a vraiment rien compris à rien, mais c'est suffisant pour la tendre brutalement et lui donner envie de lui filer une bonne gifle pour lui remettre les idées en place.
Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Lui reclaque-t-elle au visage, sèchement. Elle secoue la tête, le fixant d'un air éberlué par son attitude : Je t'ai demandé ça ? Tu prends la décision pour moi maintenant, je ne suis pas assez grande pour faire mes choix toute seule ? Est-ce que, MOI, je t'ai demandé, aujourd'hui, de m'amener un médecin pour me faire avorter, Yuan ?! Mais pour qui il se prend, au juste ? On est où, là ? C'est quoi, ça ? Elle fixe le sac à ses pieds, plisse le regard en relevant finalement les yeux vers lui.
Elle sent ses tempes lui faire mal, ses mâchoires serrées semblent verrouiller l'une avec l'autre, à croire qu'il lui faudra un pied de biche pour parvenir à les désimbriquer l'une de l'autre. C'est bon ? Questionne-t-elle avec insolence quand il termine son laïus, elle dégage le sac de ses pieds, il la gêne plus qu'autre chose de toute façon : Pourquoi tu mélanges tout ? Demande-t-elle soudainement en fronçant les sourcils. Et puis, c'est quoi cette réaction, bon sang ? A la moindre contrariété, on abandonne, et fin de l'histoire ? Dès que l'autre n'est pas d'accord, c'est la crise, la fin du monde ? Tu t'attends à quoi ? Franchement, elle s'interroge.
Sujet: Re: We could be heroes Ven 10 Fév 2023 - 10:00
Se réfugier derrière ce qu’il connait, ce qu’il maitrise. Si ça ne marche pas vraiment, au moins, ça lui évite de paraitre encore plus ridicule. A ses yeux en tout cas. Il finit par prendre une profonde inspiration quand elle recommence et se frotte le visage à deux mains, avant d’allumer de nouveau une cigarette. « Alors, si je résume. Tu ne veux pas de cet enfant. Tu as dit vouloir le garder pour moi, avant de m’annoncer, à raison, que je ne serais de toute façon pas capable de faire ce qu’il faut pour qu’il survive. Et qu’il vaut mieux aussi que Sasha ne rejoigne pas mon groupe, des fois que je ne sois pas capable non plus de veiller à sa survie. » Soufflé d’un ton aussi neutre que possible, alors qu’il souffle de nouveau longuement. « Et tu veux quand même continuer cette grossesse. Je suis d’accord, je n’ai pas à décider pour toi. Mais clairement, il y a quelque chose qui m’échappe. » Et il supporte de moins en moins les montagnes russes émotionnelles qu’elle peut lui faire subir à propos de cet enfant.
Sans compter que oui, le coup bas qu’elle lui a porté ça, il ne risque pas de l’oublier. Pour la première fois depuis qu’il la connait, il a de nouveau le sentiment d’être juste vide de l’intérieur. Que tout ce qu’elle lui a apporté, elle a réussi à le faire disparaitre en à peine une poignée de mots. Et que surtout, ça n’a pas la moindre espèce d’importance au final. Ca ne change rien. Il peut toujours respirer, il peut toujours marcher et faire son boulot.
C’est à peine s’il lui jette un regard quand elle réplique avec insolence. « J’ai terminé oui, pas d’inquiétude. » Et il a un bref soupir à ses questions. « Je ne mélange pas tout. Mais vu que j’ai un sérieux doute sur le fait que tu aies envie de me reparler dans les jours à venir, autant dire ce que j’ai en tête non ? C’est… je ne comprends pas Maxine. Je ne comprends pas ce que toi tu attends. De moi. De nous. Si tant est que tu considères qu’il y a un nous. J’ai l’impression que tu veux juste frapper là où ça fait mal et peu importe les conséquences. » Il a un sourire sans joie. « Autant dire que ça, tu le fais particulièrement bien. » Il finit par tourner la tête vers elle, soufflant, sourcils froncés. « J’ai besoin de savoir si à tes yeux, je suis autre chose que le connard incapable de se débrouiller qui t’a mise enceinte. Et ce que tu veux. » Parce que dans l’immédiat, c’est exactement l’image qu’elle lui renvoie et si être un connard ne l’avait jamais dérangé jusque-là, avec Maxine, c’est différent. Tout du moins, c’est ce qu’il aimerait.
"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."
Sujet: Re: We could be heroes Ven 10 Fév 2023 - 12:35
Que veux-tu que je te dise ? Rétorque-t-elle d'un ton sec avant de soupirer de plus belle. Il l'épuise, vraiment. Il l'épuise et son agacement ne fait que travailler un peu plus le sien. C'est du culot. Elle qui pensait en être muni d'une dose létale, elle réalise qu'il peut tout à fait rivaliser avec tout ça. Un soupir frustré lui échappe : J'ai pris ma décision sur cet enfant, que tu en veuilles ou non, que tu te sentes capable ou non, ou que je t'en pense apte ou non, ça ne change plus rien de ce côté-là ! Lui répond-t-elle vivement, en le renvoyant dans ses buts.
Qu'est-ce qu'il y a de difficiles à comprendre, au juste ? En revanche, ça aura de l'importance sur ce que je déciderais pour sa sécurité, si tu n'es pas capable de le protéger correctement, et plus tard de lui apprendre à survivre, alors je le ferais pour toi, elle le fera pour eux trois de toute façon, sans aucune hésitation. Si elle ne se sent pas les épaules d'une mère, elle ne peut s'empêcher de s'inspirer de la sienne qui, même en se faisant détester de sa propre fille, a toujours fait en sorte de la faire passer en première et de la mettre à l'abri. Elle sait à quel point elle a essayé de la préserver des désillusions.
Même celles au sujet d'un père avec des failles. J'aimerais que tu sois un peu plus dans la réalité, Yuan, lui reproche-t-elle ouvertement, en plantant un regard froid dans le sien. Ses yeux brillent d'une lueur trop dure quand on la connait : Moins à côté de tes pompes, à considérer les choses avec légèreté sous prétexte que... Quoi ? Que c'est moi ? Lui demande-t-elle, aussi démunie que lui sur son attitude. Un être humain, c'est un sujet trop sérieux pour être pris comme tout ce qu'il y a de plus simple.
Je vais mettre au monde un enfant, je n'ai pas envie de le livrer à quelqu'un qui papillonne inconsciemment et ne considère même pas la manière dont je vis comme à prendre en compte dans son équation, recrache-t-elle alors avec frustration : Bien sûr que je te méprise : mais tu as commencé, avec ta pitié et l'inconscience avec laquelle tu crois me faire une faveur à chaque proposition, lâche-t-elle en revenant lui tourner le dos. Si elle le regarde encore, elle va s'emporter pour de bon. Et elle en a déjà assez de lui faire la morale comme à un adolescent inconséquent. Bon sang, pourquoi est-elle tombée amoureuse de ce crétin, déjà ? Bon, les hormones parlent à sa place. Sans doute.
Sujet: Re: We could be heroes Ven 10 Fév 2023 - 14:00
Il a un froncement de sourcils et la fixe quelques instants, sans bien savoir quoi répondre. « Je vois. » Une inspiration et il ajoute, à mi-voix. « Tu connais déjà ma position sur cet enfant, depuis le début. Elle n’en changera pas. Mais ce n’est pas comme si c’était vraiment important. » Un sourire poli, avant qu’il ne souffle, non sans un temps d’arrêt. « Tu as déjà décidé que je n’étais pas capable de le protéger ou de lui apprendre à survivre. » Simple constat au vu de tout ce qu’elle vient déjà de lui dire.
Au reste, il ne cherche même pas à masquer son soupir. « Je suis dans la réalité. Ce n’est juste pas la tienne alors tu considères qu’elle n’est pas viable. Je ne considère rien avec légèreté, contrairement à ce que tu racontes. J’ai juste fait la connerie d’être… heureux, à l’idée qu’on puisse avoir un enfant ensemble. Pour ce que ça pouvait représenter à mes yeux. Parce que ça me donnait le sentiment qu’on avait un avenir ensemble, toi et moi. » Mais ça, on ne l’y reprendra plus.
Mais, quand elle enchaine, il la fixe, les yeux ronds. « Quoi ? Je … papillonne ? Mais qu’est-ce que tu racontes ? Et à quel moment je n’ai PAS considéré ta façon de vivre dans mon équation ? » Et le reste est encore pire. Là, il ne sait même plus quoi lui répondre pendant un instant et réalise à quel point il a été idiot.
Bien sûr que je te méprise.
Il ne saurait même pas dire combien de temps il reste silencieux comme ça. Sans un mot, il va récupérer le sac à dos, fouille à l’intérieur et récupère la liasse de lettres qu’il a fait l’erreur de lui écrire. S’accroupissant devant le feu, il commence à les lancer dedans, sans même un regard en direction de la brune. « J’ai éprouvé bien des choses pour toi depuis que je te connais. De l’agacement. De la colère. De l’attirance. Beaucoup d’attirance. De l’admiration aussi, pour ce que tu as réussi à faire. De l’envie. Pour ta liberté. Et de l’amour. Mais pas une seule fois la pitié est un qualificatif que j’ai eu pour penser à toi. » Il finit par la fixer, le regard froid. « Tu inspires tout sauf la pitié Maxine. La force qui se dégage de toi a quelque chose d’impressionnant et pas une fois je n’ai imaginé te faire une faveur. Tu m’en vois navré si c’est le cas. » Finalement, il balance toute la liasse, sans même se soucier de si elle prend feu ou non et il se relève, allumant une nouvelle cigarette. « Mais j’en prends note. Tu n’auras plus à faire à moi quand tu bosseras pour mon groupe. Comme ça, tu verras que je ne te faisais aucune faveur. »
Quelques bouffées, alors qu’il s’installe contre la fenêtre. « Je suppose que vu que tu n’as pas répondu à ce que tu attendais de moi. Ou de nous. C’est que tu n’attends rien donc. » Au moins, s’il avait encore un doute à ce sujet, il n’en a plus. « Donc, à moins que tu aies autre chose à me dire, je vais aller contacter le médecin. » Tout plutôt que de se prendre de nouveau un tir qui pourrait l’achever.
"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."
Sujet: Re: We could be heroes Ven 10 Fév 2023 - 15:21
Elle ferme les yeux, temporise son humeur comme elle le peut. Là, elle ne voit même pas quoi lui dire de plus. Pour elle, il fait exprès de ne pas comprendre, de ne pas vouloir comprendre tout simplement. Il veut lui faire perdre ses nerfs, c'est forcément ça, mais elle ne lui accordera pas cette faveur. Alors quoi ? Que peut-elle faire ? Laisse tomber, exige-t-elle d'un ton sac en se détournant de lui. Elle ne rajoutera rien, rien du tout, parce que ça n'en vaut vraisemblablement pas la peine, parce qu'il ne veut pas l'entendre, pas l'écouter : Fais donc ça, fait-elle en balayant la remarque d'un signe de la main, pour ce que ça change de toute façon. A elle de s'éclipser : elle a encore du travail de toute façon, et pas le luxe de perdre du temps quand de sa besogne dépend le reste de sa survie.
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Un soupir lui échappe. Son paquet quasiment vide ne paie pas de mine, et Max esquisse une grimace en saisissant une cigarette. En quelques jours, elle n'a pas hésité à se cacher plusieurs fois pour fumer, les nerfs à vif et incapable de réfléchir plus que ça à la santé de son bébé. La clope lui manque désespérément, se contenir pour ne pas en consommer lui demande des efforts qui la mettent dans des états impossibles. Une autre preuve ? Elle a envoyé bouler Sasha, un peu plus tôt, alors que la jeune femme essayait juste de la faire manger en partageant sa portion. Mais Max n'y arrive pas. Que l'adolescente se prive pour elle, ça lui retourne l'estomac, déjà à vif à cause des hormones et des nausées persistantes.
Cigarette aux lèvres, elle ne calcule pas vraiment l'heure. Il est tard, trop pour être dehors. Le froid est mordant, mais elle n'arrive pas à dormir. Elle en est incapable. Elle tourne dans son lit depuis qu'elle est partie se coucher, malgré ses muscles éreintés par les activités du genre, incapable de fermer l'oeil. Pourquoi ? Bon sang, parce qu'elle a envie de s'envoyer en l'air. Mais sa dispute récente avec Yuan a coupé court à cette possibilité, et depuis, l'homme n'a pas décidé de lui parler. Le médecin n'est pas encore arrivé d'ailleurs. Demain ou après-demain, elle ne sait pas vraiment. Quoi qu'il en soit, elle doit s'asseoir sur ses envies, et c'est bien un sentiment pire que tout actuellement.
Les pensées malmenées, elle essaie maladroitement de se geler le cerveau pour essayer de se détourner de ça. Un bruit derrière la fait se raidir, la porte s'ouvre, elle est immanquable avec sa cigarette. Fuck- Tout juste le temps d'en écraser le bout, essayer de cacher la fumée aussi, elle pue la cendre à des kilomètres de toute façon, mais les apparences peuvent être cachés, non ? Je n'étais pas en train de fumer ! S'exclame-t-elle en défense, en reconnaissant finalement Yuan. Un soupir lui échappe. Merde, la voilà bien belle à juger les autres quand elle ne peut pas se retenir d'en griller une.
Sujet: Re: We could be heroes Dim 12 Fév 2023 - 10:21
Les derniers jours ont été chargés. Outre le fait de devoir gérer une Zelda qui s’est invitée d’elle-même, il a aussi dû digérer sa discussion avec Maxine. Et ne pas lui parler a été, d’une certaine façon, salutaire. Pour lui en tout cas. Ne pas l’approcher non plus. Il ne se fait pas assez confiance pour ne pas céder à cette foutue attirance qu’il a encore et toujours pour elle, malgré tout ce qui a pu se passer.
Passer son temps libre avec Sasha, essayer de canaliser Zelda. Et réfléchir donc. Pendant qu’il transporte les sacs de provisions dans un autre espace de stockage, qu’il trie les pommes pourries des autres et encore nombres d’activités nécessaires, qui lui permettent aussi de mettre un nom sur ce qu’il ressent.
Il se sent humilié. Le terme peut paraitre fort et il l’est. Mais c’est au final ce qui ressort de tout ça. Pour la première fois il s’est ouvert, il s’est confié à quelqu’un sans retenue et elle en a profité pour le traiter comme une serpillère en s’essuyant allègrement les pieds dessus. Pire encore, elle a utilisé ses faiblesses pour le poignarder dans le dos. Et ça, il ne le digère pas. Pour lui, ça va bien au-delà des disputes qu’ils ont pu avoir jusque-là. Chaque coup qu’elle a porté l’a vraiment marqué et il est hors de question qu’elle recommence. Ou qu’elle tente encore de le traiter comme elle l’a fait. Alors il sera là pour l’enfant, mais rien d’autre. Si tant est qu’elle le laisse s’approcher. Tant pis pour le reste.
Un bref soupir, alors qu’il relève la tête en voyant une silhouette familière. « Pas trop chiant ton tour de garde ? » Une ombre de sourire alors qu’il hausse une épaule, attrapant son arme et s’étirant longuement. « Rien de passionnant. Mais c’est plutôt une bonne chose. Tu veux que je te laisse mon thermos ? Il y a du thé chaud encore à l’intérieur. » Leonore hoche la tête et tend la main. « Bonne idée ça, merci. Ton repas t’attend à l’intérieur. » Vrai qu’il commence à avoir faim. Il ne se fait pas prier pour retourner à l’intérieur et, après avoir littéralement dégommé sa ration, il attrape une tasse de ce qui ressemble vaguement à un café, une cigarette qu’il glisse sur son oreille avant de sortir, aussi silencieusement que possible. Il aime autant éviter de réveiller les autres, surtout à cette heure de la nuit.
Sauf qu’il a un temps d’arrêt quand, une fois la porte ouverte, il se retrouve nez-à-nez avec la dernière personne qu’il aurait aimé voir. A la réaction de la brune, il se contente de rouler des yeux. « Tu es assez grande pour assumer ce que tu fais. Et ce que tu fais subir au bébé. » Un temps, alors qu’il cherche des yeux l’endroit où elle a écrasé la cigarette. « Vérifie au moins qu’elle est bien éteinte. J’aimerais autant éviter que tu mettes le feu à cet endroit parce que tu te planques comme une ado qui veut éviter qu’on la pique en train de faire une connerie. » Soufflé d’un ton sec, alors qu’il finit par s’adosser contre le mur à côté d’elle, sa tasse fumante entre les mains. Il a pensé à s’éloigner, mais il n’a pas envie de lui faire ce plaisir.
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Sujet: Re: We could be heroes Lun 13 Fév 2023 - 0:15
Elle le sait depuis le temps qu'elle a un karma négatif. Qu'elle est pire qu'un chat noir et qu'en plus de ça, la loi de Murphy est évidemment gravée dans son ADN, pour bien parfaire le tableau. Maxine ne se fait pas d'illusion sur tout ça : dès qu'un truc peut farouchement lui casser les gonades, évidemment que ça va arriver. Et pas un petit peu, l'air de dire que. Non, non, évidemment. Ça sera la pire configuration possible, la plus pénible à supporter, juste afin de bien parfaire le tableau et s'assurer que ça l'emmerdera un maximum. Voilà, c'est ça, le résumé de sa vie.
Et pourquoi Yuan se trouve là. Parce que sur tous les habitants de cet avant-poste, c'est évidemment celui qu'elle fuit d'un commun accord qui se pointe ici et qui se permet une petite remarque qui la pique en plein vif : Oh ça va... Grogne-t-elle d'agacement : Je ne l'ai même pas fini, se justifie-t-elle en croisant les bras. Avant de réaliser que, justement : elle n'a pas fini sa clope ! Mais je vais le faire quand même de toute façon... Boude-t-elle en la retrouvant, éteinte et à moitié consommée.
C'est frustrant. Elle soupire, vient la caler contre ses lèvres, cherche son briquet. Le trouve dans le fond de la poche de son jean. Et souffre du fait de ne pas réussir à le faire marcher. Comme il est parfaitement hors de question de demander quoi que ce soit à son voisin, la jeune femme se contente de détourner les yeux et de venir la remettre dans son paquet. Ça sera pour plus tard. Pour une autre fois. Comme la partie de jambes en l'air dont elle a cruellement besoin pour aller mieux.
Un silence de plomb s'impose entre eux, et Yuan ne fait - pour une fois - pas du tout l'effort de le briser. Il lui en veut suffisamment pour ne pas chercher quoi que ce soit de sa part. Soit. Elle peut sans doute ouvrir un petit peu la porte : Le médecin doit arriver quand finalement ? Demande-t-elle. Elle le sait déjà, en fait. C'est juste une amorce de quelque chose, pour donner l'impression qu'elle n'a pas totalement coupé les ponts. Et qu'elle essaie, du moins, de ne pas être une peau de vache.