The Walking Dead RPG

Armand n’était pas très surpris de la réponse des religieux. Aller au combat, perdre des frères d’armes et revenir en plus de ça vaincus… c’était effectivement difficile à encaisser. Il n’était pas surprenant que beaucoup soit tenté de baisser les bras. L’homme se demandait toutefois à quel point la dernière remarque de Fletcher, à propos d’O’Connell était vraie. Sa mâchoire se crispa et il regarda les deux évêques faire leur signe de croix.

- Beaucoup l’admirait… mais combien le regrette ? Ses yeux noirs se posèrent sur les deux hommes. Notamment sur Hermann qui avait été laissé son homologue parler jusqu’ici. L’afro-américain avait haussé un sourcil et regardait ses vis-à-vis avec sérieux. Ne nous voilons pas la face, le Général O’Connell a fait énormément pour notre communauté, mais ses dernières prises de décision ont été catastrophiques.

Armand n’avait pas envie de cirer les bottes d’un mort. Seattle était tombé à cause de lui, et les Remnants leur avaient fait si mal aussi parce qu’il n’avait pas été fichu de mener à bien leur destruction l’année précédente. Un mal pour un bien certainement – pour lui – mais une sacrée preuve d’incompétence. Le Grand Général posa un court instant ses yeux sur David, qui s’était mis en retrait.

- Bien, il y a un réel effort de remotivation à apporter alors, si je comprends bien. C’est là que j’interviens certainement, n’est-ce pas ? Il leur offrit un sourire. Je peux compter sur votre soutien, j’imagine ? Comment vous visualisez votre mission ici ? Chacun, précisa-t-il.

Spoiler:

Armand observa les réactions des deux hommes. Il voulait les bousculer pour laisser apparaitre un peu d’authenticité. Le premier, l’afro-américain, perdit immédiatement le fil de son discours. Le second ne laissa rien deviner. Il reprit d’ailleurs le flambeau. Il n’hésita pas à se montrer cash à son tour et le nouveau Général encaissa. Il aimait les interventions honnêtes, sans fard. Il perçut l’échange de regards entre l’évêque et son jeune guide. Une victoire…

Par les derniers mots de Fletcher, il se demanda si ce dernier ne parlait pas notamment de lui-même. Probablement. Mais comme partout, c’était un jeu politique qui se jouait ici. Et si Armand parvenait à ses fins, il ne doutait pas que nombreux se rallieraient à sa cause dans un second temps. Par intérêt.

- Je vois. Il resta silencieux un court instant. Il est évident que la tâche ne sera pas simple, admit-il. Obtenir une victoire pour fédérer, ou fédérer pour obtenir une victoire… Il regarda le chauve. Qui pouvait dire dans quel ordre les pions se positionneraient ? Mon projet est de redorer notre blason. Pas uniquement à Spokane. Pas seulement entre nos murs non plus. Il faut savoir être ambitieux, non ? Vous n'êtes pas là sans raison non plus. Après tout, il n'avait pas à faire à de simples curés.

Armand enregistra le conseil de Gunner. Être proche des gens, c’était ce qu’il savait faire. Et il avait bien l’intention d’en sonder personnellement le plus grand nombre. Il l’avait appliqué à Providence. Mais une poignée de survivants, ce n’était rien comparé à des centaines et des centaines de soldats. Mais il tiqua à la mention des familles. Il fronça les sourcils.

- Combien de temps ? Pour certains. Autoriser des permissions à Walla Walla, pour un échantillon du moins, c’était un acte facile. Il devrait probablement négocier avec O’Kane, mais il ne voyait pas ce qui pourrait justifier un refus. C’était un point sur lequel travailler. Il pensa à David dans son dos. Il se renseignerait aussi auprès du responsable de la base pour en apprendre davantage au sujet de ses proches. Ce qu’on leur reprochait. S’ils étaient toujours de ce monde…

Il fit un hochement de la tête, aux propos des deux hommes. Rien de tout ceci n’était surprenant. Leur armée était éprouvée. En réalité, il voyait cela d’un très bon œil. Car s’ils doutaient tous de lui, présentement, sur le papier, il voulait croire que la plupart apprécierait ses initiatives, le jour venu. Il releva le menton et entendit David se racler la gorge dans son dos. Un Grand Général qui laissait parler un sbire ? Et pourquoi pas, après tout, puisqu’il était là. Il ne mésestimait personne.

- Oui ?

Armand avait laissé parler le garçon, curieux de ce qu’il pouvait avoir à partager devant autant d’éminents personnages. Il lui proposa de rencontrer les chefs de sous-sections. Il connaissait le rôle. Avant sa peine de prison, l’ancien commandant en gérait une. Certains de ses plus fidèles compagnons étaient d’ailleurs des anciens Trônes de cette époque. Ceux qui avaient survécu cependant. Il fit un hochement de tête, sans ajouter de commentaire.

- Bien, je ne vais pas vous importuner plus longtemps. Je tenais à vous saluer. Nous nous reverrons, immanquablement. Merci pour ces précieux conseils, Messeigneurs.

Assortis des politesses d’usage, il s’excusa, puis laissa les évêques retourner à leur travail. De nouveau seul avec David, il demanda quelques précisions sur cet ami qu’il allait lui présenter. Tout de suite ? Pourquoi pas, après tout… si rien ne l’en empêchait.

- Et comment le connais-tu si bien ? Le questionna-t-il dans la foulée. Il se garda bien de poser une question similaire à propos de l’un des évêques qu’ils avaient rencontrés. Il avait deviné… un lien entre eux. Il craignait toutefois que le plus jeune ne se montre pas complètement sincère. Une prochaine fois peut-être.