The Walking Dead RPG

Sujet: Re: In the Belly of the Whale Sam 4 Fév 2023 - 0:04

Tu laisses Djamal sur une conversation instructive. Il ne peut pas retourner dans l'immédiat à Colville, il n'y est pas le bienvenu, surtout à cause de votre proximité. Qu'importe, tu es déjà sur d'autres affaires et tu ne manques pas l'appréhension de David lorsque tu lui parles de la situation de l'avant-poste. Il est par ailleurs plus taiseux depuis, rongé par l'inquiétude pour des personnes qu'il n'a plus vu pourtant depuis des années. Cet espoir brille toujours en lui.

A ta remarque, le voilà qui se raidit, comme s'il atterrissait d'un long voyage : Oui... Bien sûr, tu ne mets pas longtemps à être conduit à cet endroit spécifiquement. La prison est vide, ou quasiment. Le soldat de garde vous annonce à tous les deux qu'il y a toujours deux déserteurs qui ont été attrapé, et qui doivent endurer leur sanction jusqu'à nouvel ordre. Tu peux leur parler, même si le garde n'en comprend pas vraiment l'intérêt. Et qu'il en référera à O'Kane très probablement.

Armand eut sa réponse quand il demanda quels individus étaient présents entre ces murs. Il posa ses yeux sur David, qui était près de lui. Non il ne comptait pas ouvertement interroger ces déserteurs. Effectivement, cela ne présentait objectivement aucun intérêt pour son grade.

- Non, je voudrais seulement voir les conditions dans lesquelles ils sont détenus, répondit ainsi l’afro-américain, à propos des prisonniers. Nous pouvons simplement passer brièvement devant leurs cellules, lors de la visite que vous allez me faire. N’est-ce pas ? Il força un sourire. Je voudrais me faire une idée du potentiel de l’endroit. Si nous devions ramener des prisonniers d’une mission, prochainement, ajouta-t-il. Ça se justifiait non ?

Marcher dans une simili-prison ramenait évidemment le quadragénaire à ces quelques mois de détention qu’il avait lui-même effectués principalement à Walla Walla quelques années plus tôt. Il força ainsi la main au soldat de garde pour les faire faire le tour des lieux. Armand voulait estimer plus précisément la superficie de cet endroit, le nombre de cellules, tout ça.

- Combien de personnes ont été retenues ici, au maximum, de votre expérience ? Demanda-t-il au passage.

Ca n'a jamais accédé une dizaine de personnes de mon expérience, Général, te répond le soldat de garde. Vous entamez votre tour de piste, l'endroit est en soi une prison repensée : il y a une vingtaine de porte, des pièces colmatées et isolées. Il ne fait pas chaud, mais pas froid non plus. On te donne l'accès à une trappe qui donne a l'intérieur, tu peux voir dans chaque cellule un matelas, un seau ainsi qu'une table avec chaise, la bible posée dessus, un nécessaire de toilettes. Chaque base est normalement munie de cellule, mais la "prison" a dû être reconstruire l'an passé suite à des problèmes d'inondations. Dans deux des cellules, tu trouves deux hommes, deux jeunes qui doivent avoir entre vingt et vingt-cinq ans. C'est tout ce que vous souhaitez voir, Général ?

Armand fit le tour des lieux, David l’accompagna. Quand ils passèrent devant les cellules des deux prisonniers, il essaya de remarquer un quelconque échange, de regards notamment, entre ces derniers et son jeune guide. C’était une intuition qui datait de ce premier jour quand il avait entendu parler de ces déserteurs…

- Tout à fait, répondit le quadragénaire au soldat, en le remerciant dans la foulée. Il n’adressa pas un mot aux fugueurs. A noter qu'il avait déjà été amené à rencontrer le responsable de ce centre de détention. Dans les faits, ce n’était finalement guère un poste de grand renom ! Combien de temps encore prévoyez-vous de les garder ? Demanda-t-il néanmoins au gardien, alors qu’ils quittaient l’espace où se trouvaient ces deux garçons.

Quelques minutes plus tard, ils étaient de nouveau dehors. David était distrait depuis quelques jours déjà, si bien qu’Armand ne pouvait pas réellement tirer de conclusion sur son comportement. Mais il avait le sentiment d’avoir franchi des étapes avec lui dernièrement. Il n’était plus un simple étranger aux ordres d’O’Kane. Ils avaient une relation. Il espérait que le presque adolescent en avait compris qu’il pouvait lui faire confiance.

- David, je vais te poser une question intrusive. Elle n’a pas pour but de te mettre en porte à faux. Du tout. Tu comprends ? Il essaya de capter son regard. Tu connais ces garçons ?

Jusqu'aux prochains ordres, autrement dit, il n'en a aucune idée et ça n'est pas vraiment lui qui décide de cet état de fait. David, lui, a bien pris soin de ne pas trop en faire, de ne surtout pas être remarqué. Mais tu as pu capter la curiosité des deux captifs à ton passage, qui n'ont pour autant pas osé te poser une question. Ce que tu as constaté en revanche, c'est qu'ils ne sont pas bien épais, et ne doivent pas manger à leur faim. Un détail sans doute. Lance un dé 10 sur ta perception, et ton intuition.

Lorsque tu te retrouves avec David, ce dernier devient raide à ta question. S'il soutient ton regard un instant, tu vois ses épaules se voûter légèrement. Oui, il les connait. Enfin... Il aimerait diluer son propos mais il t'explique dans les grandes lignes qu'il a eu plusieurs fois l'occasion de leur parler, de les connaitre, de se lier d'amitié avec eux. Et puis, les conflits ont éclaté entre New Eden et le monde, et eux, parmi d'autres, ont commencé à prendre peur. ...Ils ont jamais vraiment eu envie de venir à Spokane et de servir ici, notamment à cause de la menace qui pèse avec les Remnants, explique-t-il.

Ce métier n'est pas une vocation pour eux, de toute évidence. Beaucoup de nouveaux ici ont peur de devoir vivre un nouveau Glenwood, les rumeurs à ce sujet sont nombreuses, et... toujours très loin du compte, sur la réalité du terrain. Les Oblivions ont laissé une marque indélébile dans les esprits. Ils ont tenté de fuir et se sont faits rattraper, malgré les risques qu'ils encourent pour des désertions, ici, les règles sont intraitables à ce sujet, là-dessus, tu n'es pas sans savoir qu'O'Kane n'est pas coulant à ce sujet. Et ça doit expliquer leurs conditions de détention. Il y a sans doute une version de l'histoire où leur prochain voyage sera pour Colville.

Avant de quitter la prison, Armand avait tendu l’oreille, en percevant comme des grattements. Il pensa à des rats, se souvenant des bruits similaires dans la gare de Kingstreet à Providence. Ça n’avait rien d’anormal, évidemment… mais il se fit la réflexion qu’il n’en avait vu aucun dans la base.

Quelques minutes plus tard, il avait son explication avec David, qui hésita un instant, avant de se confier sur son lien avec les prisonniers. Il l’écouta attentivement. Il entendait la peur des recrues. Après Glenwood. Le manque de conviction de certains à se retrouver mêlés à tout ça. Il hocha la tête.

- Merci de ta confiance, exprima-t-il seulement.

Plus il passait de temps ici, plus il sentait un gouffre se dessiner entre bon nombre de personnes ici et ce qu’on attendait d’eux. Les pilotes, les simples soldats, les Trônes. Ils avaient tous des profils bien particuliers. La machine continuait parce que le laxisme n’était pas permis, et c’était ce qu’il fallait dans l’armée. Mais ces hommes, ces garçons, avaient besoin de ressentir un nouveau souffle. Une nouvelle victoire oui, grisante. Ou n’importe quoi d’autre…

- Le terrain, le champ de bataille, ce n’est pas quelque chose dont on se remet nécessairement comme ça. Il claqua des doigts. Mon frère était militaire aussi, expliqua-t-il au garçon, qui ne l’avait certainement pas connu. Il était pilote d’hélicoptère. C’est la religion qui l’a aidé à s’en sortir. De ces cauchemars. Bien avant le début de cette épidémie. On a tous besoin de croire, tu ne crois pas ? Attendait-il véritablement une réponse à ça ? Il soupira. Est-ce que tu joues toujours les espions avec moi pour le Général O’Kane ? Enchaina-t-il en haussant un sourcil.

La question n’était pas une agression. Il se doutait effectivement des demandes du responsable de l’avant-poste. Il se demandait toutefois si celui-ci s’était lassé ? Ou alors si David pouvait changer son fusil d’épaule.

- Que penses-tu de lui ?

Spoiler:

Oui Général, on en a besoin, répond-t-il, un peu scolairement sans doute, à ta question. C'est ce qu'il pense néanmoins même si ça pose une question : Mais on ne peut pas croire en n'importe quoi, ça n'est pas admis par New Eden : il faut croire en Dieu, et en Adonai, répète-t-il, avec application. Même si lui avait sa religion, ses convictions, qu'il a du laisser de côté avec le temps. A ta remarque, il se raidit et détourne les yeux en sentant une vive honte le saisir. D'être mis dans une position aussi inconfortable l'a forcé à t'écouter et t'observer faire. Sans doute est-il celui qui a eu le plus l'occasion de te connaitre.

Il me demande toujours des choses sur vous, mais je lui parle surtout de votre emploi du temps et de ce qu'il peut facilement savoir, par exemple, nulle mention de ton rendez-vous avec Djamal, David a prétexté être sur une autre tâche à ce moment-là, si ça remonte aux oreilles du gestionnaire de la base alors... Il n'en saura rien. Vous n'êtes pas obligé de me croire, en fait, vous avez toutes les raisons de ne pas me faire confiance mais... Il a toujours la tête baissée, en sentant le poids de la culpabilité notamment : Moi, je vous fais confiance, j'ai eu le temps de vous observer ces dernières semaines et de voir comment vous gériez les choses, ajoute-t-il.

Il est plus résolu dans son timbre en le disant, et plus entier aussi. David n'est pas très doué pour les mensonges, encore malléable pour son âge, et sensible aussi. Tu as pu voir depuis le temps chez lui une candeur qui ne colle pas avec ce qui est ton quotidien. Alors, facile à influencer : sans doute. De bonne volonté, aussi. Et étrangement naïf, surtout. Je trouve ça bien, ce que vous faites, vous pensez aux hommes derrière les rangs. C'est ce que le Général O'Kane a arrêté de faire des dernières années, explique-t-il. Et puis, il ne m'apprécie pas beaucoup de toute façon, pour des raisons évidentes, David n'est pas dupe. Et l'antisémitisme a de beaux jours devant lui.

Sujet: Re: In the Belly of the Whale