The Walking Dead RPG

Tasya m’ordonne de rentrer dans le dispensaire, prétextant à moitié qu’il faut surveiller les patients.

- Mais… Je… Et toi ?

Mais son ton ne laisse place à aucun argument, aucun refus. Je sais qu’elle va prendre des risques. Je sais qu’elle cherche à m’en protéger. Peut-être que… si tout n’était pas aussi frais dans mon esprit, que mes os cassés et la tortures ne se rappelelait pas à moi à l’éveille et en rêve… Peut-être que j’aurais fait preuve de plus d’entêtement. Peut-être que la peur s’est un peu trop immiscée en moi et que j’en ai honte de capitulé, mais je reviens sur mes pas.

Je reviens à l’intérieur du dispensaire, complètement terrifiée à l’idée que Tasya risque encore les pires traitements, les pires tortures et que je n’ai pas eu le courage de rester à ses côtés. Je m’en veux. Je me hais. J’ai envie de me mettre dans un coin et de pleurer.

Sauf que je ne peux pas m’effondrer, je ne peux pas complètement baisser les bras. Je ne suis pas totalement morte à l’intérieur, malgré la souffrance et la peur.

Alors, j’essaie de m’occuper, de me rendre utile. D’aider. Je me lave bien les mains, je tire le col de mon haut sur mon nez et je m’approche des patients, cherchant à contenir les larmes de hontes qui montent déjà dans mes yeux.

Freedom

IN MY HEAD

A SOUL ON FIRE AND A WILL TO LIVE

Tasya suit du regard la femme qui s'en va péniblement vers les latrines comme elle le lui a indiqué. Aura-t-elle suffisamment de temps ? Pas sûre. Quelques secondes plus tard, les miliciens sont déjà sur la mexicaine qui a un mouvement de recul, apeurée. Elle n'a pas eu le temps de trouver refuge au dispensaire avec Elliot. Elle sait de quoi ces hommes sont capables. Ils n'hésiteront pas à la tuer, c'est certain. Les chiens aboient, les hommes crient. La recherche de l'inconnue semble être une urgence pour eux. Qu'a-t-elle fait ? Que s'est-il passé ? Cette femme aurait-elle vu quelque chose qu'elle n'aurait pas du voir ? Aucune idée.

Lorsqu'un des hommes s'adresse à elle, Tasya se sent se décomposer. Elle lève les deux mains de chaque côté de son corps pour montrer qu'elle n'oppose aucune résistance. Elle secoue négativement la tête et baisse le regard. « Non, non, je suis juste infirmière, je m'occupe des patients touchés par l'épidémie. » La brune montre le dispensaire à quelques pas d'ici, là où Elliot s'est réfugiée. « Je suis seulement sortie prendre l'air... » murmure-t-elle. Son cœur bat tellement vite dans sa poitrine qu'elle a l'impression que l'homme va l'entendre et se douter de quelque chose.

Tasya finit par remonter timidement le regard vers le garde qui lui parle.  « Qu'est-ce qu'il se passe ? » souffle-t-elle, se doutant bien qu'elle n'obtiendra aucune réponse. Les chiens lui tournent autour, semblent rechercher une odeur qu'ils ne trouvent pas sur elle et la brune tente de reculer doucement, effrayée. Dans quel pétrin s'est-elle encore lancé ? Elle évite plus que tout de jeter un œil en direction des latrines, espérant seulement que la femme a eu le temps de s'y réfugier. Sans cela, elle se fera repérer, c'est certain.

Je regarde Mason avec un air désespéré, effrayée à l’idée qu’Alec puisse me repérer. Mais m’enfuir ne fera qu’attirer son attention. Il faut trouver autre chose. Mais je suis incapable de réfléchir. Je me contente de supplier mon partenaire du jour du regard. Contre toute attente, l’homme semble comprendre et il me demande de respirer, qu’il ne m’abandonnera pas. Il récupère quelques affaires sur un cadavre avant de me les passer. Je les enfile rapidement, sans réfléchir. Je n’ai pas d’autre choix. Finalement, ses mains serrent les miennes et je m’y accroche autant que je peux. Il va m’aider et j’ai du mal à y croire…

Puis, sans que je puisse comprendre ce qu’il m’arrive, il me pousse dans la fosse. Je me laisse tomber, retombant lourdement contre le sol. Mason continue de s’affairer comme si de rien n’était, je l’observe, toujours effrayée. Je déglutis difficilement alors que ma respiration est toujours saccadée. Il ne doit pas me trouver là. Tentant de capter le regard de l’homme qui n’a pas hésité à m’aider, je le suis des yeux, cherchant à savoir si Alec se rapproche ou pas. Je prie pour que Mason commence à balancer les corps, pour que je puisse me camoufler plus facilement…

Il y a cette part de moi, toujours un peu lâche, qui me souffle que ce n’est pas mon problème. Que je devrais arrêter de vouloir aider les gens. Que ça ne m’apporte de toute façon rien de bon. Et puis, il y a l’autre. Celle que j’avais occultée pendant des années, celle que la présence d’Anjali et des enfants a réveillée. Celle qui me souffle que je dois tendre la main, parce que sans ça, nous sommes tous définitivement perdus. Et, malgré cet endroit, malgré ce qui nous arrive, je refuse de perdre mon humanité. Parce qu’elle est tout ce qui me reste aujourd’hui.

Alors, je ne réfléchis pas vraiment. Et si j’espère que ce sera suffisant, alors que je m’agenouille derrière la brouette pour éviter qu’on me remarque au premier abord, j’entends la respiration paniquée de la jeune femme. A ce train-là, Alec va capter sa présence sans même avoir besoin de trop se rapprocher. Je la fixe, dressant un index dans sa direction, repensant aux crises d’angoisse des enfants lorsqu’ils sont arrivés à la maison. Et je fais un décompte, mes lèvres articulant en silence chacun des chiffres alors que je lève chaque doigt, pour aller jusqu’à dix. Et recommencer. Encore. Et encore. J’ai un sourire rassurant envers elle, hochant la tête pour l’inciter à continuer, et j’essaie de lui montrer comment prendre des inspirations plus calmes, plus posées. Je sens mon cœur qui bat à toute vitesse, mais j’essaie de suivre mes propres indications. Respirer doucement, tranquillement. Compter jusqu’à dix. Et recommencer.

Jusqu’à quand ?

J’entends déjà les gardes questionner Tasya. Il faut dire que les trous dans les murs n’aident pas à la plus grande confidentialité. C’est plutôt un… abri qu’un dispensaire. J’hésite un peu… Ils ne m’ont pas vu, je peux trouver ça à mon avantage. Je n’étais pas là non plus quand Tasya a surement offert son aide à la fugitive qui semble recherchée. Je n’ai aucune idée de ce qu’il s’est passé. Je retrouve donc mon chemin vers l’extérieur. Ma décision est prise.

- Tasya ? Que je l’appelle avant même de la voir. Oh Tasya tu es là ? Comment te sens-tu ? Oh ! Pardon… Je baisse le regard, dès que mes yeux se posent sur les gardes. Je ne voulais pas vous interrompre. Mon amie à failli faire un malaise, je m’inquiétais. Elle ne voyait plus bien à cause de ça donc elle est aller prendre l’air, mais… Je prends mon air le plus contrit possible. Nous avons besoin de toi Tasya. Ma main se pose sur son bras et je relève un regard suppliant. Est-ce que ça va mieux ? Tu ne vois plus trente-six chandelles ?

Je ne sais pas si ce sera suffisant, mais ça me semblait… futé ? Avec un malaise, on a du mal à voir parfois et ça pourrait jouer en sa faveur.

- Je sais que tu n’es sortie que quelques secondes, mais… les malades… Que je balbutie. Le temps aussi, il vaut mieux que je mentionne le temps.

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