Sujet: La nuit tous les oiseaux sont noirs Dim 8 Jan 2023 - 22:17
La nuit tous les oiseaux sont noirs Le froid est saisissant à Colville, et c'est une journée de plus où vous avez vos tenues qui ressemblent davantage à des aillons qu'à des habits, et tout juste une petite laine pour vous couvrir du froid. Vous avez dix minutes pour atteindre vos posts, tous pourvu à des endroits différents du campement. Mais à cette heure-ci de la journée, vous passez tous par le même accès : des dortoirs, vous remontez une allée faite de grilles et de barbelés, où vous dépassez une petite caserne. Ce matin est différent des autres, puisque des musiciens vous attendent sur votre passage.
Des prisonniers, comme vous. Et à la petite marque dont ils disposent sur leurs habits, vous savez par avance qu'il s'agit de juifs qu'on veut obliger à se convertir à la religion dominante de New Eden. La seule, l'unique. De leur flute, leur trompette, leur violon, et même de leur voix pour l'un d'eux, vous les entendez chanter Ave Maria sur votre route. Un des soldats du campement les surveille, avec attention, et vous percevez son grand sourire sur ses lèvres fines, comme s'il était satisfait d'enfin en remettre sur le droit chemin.
Tasya, pour ta part, tu prends le chemin inverse des autres : tu dois te rendre au dortoir, où une épidémie sévie et empêche certains disgraciés de travailler. La fièvre est contagieuse et tu dois faire ce qu'il faut.
• Lancez un dé 10 sur votre perception. Si vous le réussissez, et que vos personnages se connaissent d'avant, vous parvenez à vous retrouver brièvement dans la foule.
• Alba, tu ne t'es pas encore liée avec eux. Mais Mason peut être apte à te reconnaitre. Toi cependant, ça ne sera qu'avec une réussite critique que tu le remettras en mémoire, vu les sévices que tu subis au quotidien.
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Sujet: Re: La nuit tous les oiseaux sont noirs Dim 8 Jan 2023 - 23:04
Le soleil se lève sur un matin de plus dans l'enfer de Colville. Tasya s'extirpe avec difficultés du lit. Une fois de plus, elle a l'impression qu'elle n'a pas fermé l’œil de la nuit. La douleur de son marquage à l'épaule est toujours aussi vive et le frottement de son pull dessus est inconfortable, douloureux. Même si la plaie commence à cicatriser, la brûlure reste sensible. Son seul réconfort, c'est qu'Alec a déjà quitté la petite pièce, un peu avant le levé du soleil, au moins, elle n'a pas à subir sa présence de bon matin. Elle mange la ration posée sur la petite table pour avoir quelques forces pour la matinée.
Au milieu de la foule, elle se fait légèrement bousculée. Les gens se pressent vers leurs tâches matinales. Un retard n'est pas toléré. Ses yeux s'attardent sur le petit groupe de musiciens. Tout ça n'a pas de sens et le sourire sur le visage de leur gardien n'est pas pour la rassurer, bien au contraire. Elle s'en détourne pour continuer sa route.
Au dispensaire, on l'informe rapidement qu'elle doit se rendre de toute urgence dans le dortoir commun. Visiblement, une fièvre sévit et se répand entre les disgraciés. Ils ne peuvent plus travailler. Évidemment, ce n'est pas l'inquiétude sur l'état de santé des prisonniers qui inquiètent les miliciens, mais l'incapacité pour eux de retourner à la mine ou à leurs diverses tâches. Il faut qu'ils guérissent rapidement. Ce sont les ordres.
Tasya rassemble tout son matériel de soin, trop peu malheureusement. Ici, ils n'ont quasiment rien et doivent principalement se contenter de leurs connaissances. Elle prend avec elle quelques herbes, de l'eau potable, des compresses et d'autres petites choses qui lui semblent bien futiles. Puis, elle noue sur son visage un foulard. La fièvre est contagieuse de ce qu'on lui en a dit, et avec les dures conditions de vie ici, elle n'est pas au meilleur de sa forme et risque de se montrer vulnérable face au virus. Elle prend rapidement le chemin du dortoir et se mêle à nouveau à la foule, en sens inverse cette fois.
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Sujet: Re: La nuit tous les oiseaux sont noirs Lun 9 Jan 2023 - 8:48
« Allez, t’es encore motivé à retourner des cailloux toute la journée ? » Riley me décoche un large sourire alors que j’arque un sourcil dans sa direction. « Je pensais qu’on nous envoyait à la mine cette semaine. » Il secoue la tête, son sourire s’effaçant. « Avec l’accident, ils doivent déblayer avant de nous renvoyer là-dedans. » J’ai un bref hochement de tête, avant d’attraper mes gants et d’enfiler un autre pull par-dessus le mien. Je n’ai pour autant pas l’impression de réussir à me réchauffer, c’est même tout le contraire. Probablement parce que ces frusques sont aussi inutiles qu’encombrantes.
Je prends une grande inspiration une fois dehors, essayant de ne pas trop contracter mes muscles à cause du froid. L’effet est pour le moins mitigé surtout que chaque mouvement est toujours aussi douloureux, même près de 10 jours après les coups que j'ai reçus la nuit du nouvel an. J'ai encore des bleus et du mal à respirer, mais je commence à marcher en direction du poste de sécurité – du mirador plutôt – duquel nous devrons partir ce matin. Le jour commence à peine à poindre le bout de son nez mais, malgré la douleur à l’épaule, malgré la fatigue, je suis paradoxalement heureux d’être toujours en vie et en état de me plaindre. Je sais, c’est une maigre victoire, mais il faut prendre ce qu’on peut là où on le peut. Le pire ? C’est de commencer à s’habituer. Aux barbelés. Aux soldats. A la mort omniprésente.
Pourtant, au bout de quelques minutes, j’ai un temps d’arrêt, alors que je commence à entendre de la musique. Et mon estomac se noue, alors que je reconnais rapidement l’air qu’ils sont en train de jouer. Comme à chaque fois, je suis tiraillé entre le réconfort que devrait me tirer ce genre de moment et la nausée que me provoque leur façon d’utiliser la religion et de l’imposer à ceux qui ne la partagent pas. Je ferme les yeux un instant, essayant de ne pas me focaliser sur ce soldat qui semble ravi de la scène. Ce n’est pas mon cas, loin de là même.
Mais, au moment où je rouvre les yeux, c’est pour voir la silhouette de Tasya. Forcément, elle est à contresens et plus visible que les autres. Je tends la main pour attraper son bras et attirer son attention, même quelques secondes. Des regards qui se croisent, un mince sourire de connivence pour essayer de lui donner l’impression que ça va et je lui désigne d’un mouvement de la tête une autre personne familière plus loin. Petite tête blonde qui boitille dans la même direction que moi. « C’est pas votre pote ? » Soufflé par Riley qui ajoute, dans un murmure. « Tu veux que j’aille lui filer un coup de main pour qu’elle galère moins à marcher ? » Je hoche la tête, avec un sourire de remerciement alors qu’il se fraie directement un chemin dans la foule.
Et puis, mon regard se pose un instant sur une silhouette inconnue. Une femme, plus grande que les autres. Ma nuque me picote et j’ai un froncement de sourcils. Elle me dit vaguement quelque chose, sans que j’arrive à mettre le doigt dessus.
Spoiler:
Perception ok.
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Sujet: Re: La nuit tous les oiseaux sont noirs Mar 10 Jan 2023 - 0:26
Lorsque j’ouvre les yeux, un frisson me parcourt l’échine. Le froid est saisissant, piquant. Je m’extirpe difficilement de ma couverture, bien trop fine pour me protéger des températures glaciales de l’hiver. Je m’étire, comme chaque matin, pour tenter de soulager mon corps douloureux. La porte de ma cellule ne tarde pas à s’ouvrir. Comme à chaque fois, je salue le garde alors qu’il me dépose de quoi me préparer. Toujours la même chose. Une bassine d’eau – froide – un savon, une serviette, une brosse à dent et du dentifrice… Malgré mes mains tremblotantes, je me défais pourtant de mes vêtements pour réaliser une toilette rapide…. Et vivifiante… Cela a au moins le don de me réveiller, de me donner un coup de fouet. Je souffle bruyamment pour trouver le courage nécessaire. Je me sèche comme je peux puis j’enfile des vêtements propres, que j’ai soigneusement lavé les jours précédents. Ils sont toujours humides... Je me brosse les dents puis, comme toujours, mon geôlier récupère tout le nécessaire de toilette. Il reste silencieux, comme à son habitude. Et si j’ai eu l’occasion de chanter quelques fois en sa compagnie, le cœur n’y est pas aujourd’hui.
Une fois prête, l’homme me fait signe de sortir. Il sera là pour m’attendre, après ma longue journée de travail. Faire ce que l’on me demande, travailler sans relâche – sans broncher – c’est ce pour quoi je suis là. Pour changer, pour me sauver moi-même… Comme s’il y avait encore quelque chose à sauver… Mais je fais de mon mieux, espérant que mon quotidien finira par changer. Je n’en peux plus des sévices à répétition. Seules les séances avec le Docteur Ansbert me permettent de souffler, un peu…
Une journée de plus dans cet enfer. La météo glaciale devient de moins en moins supportables, je rêve de températures plus clémentes, d’un peu de soleil pour pouvoir me réchauffer. Je lève brièvement les yeux vers le ciel, cela ne sera pas pour aujourd’hui. Je poursuis alors mon chemin, avançant presque machinalement pour rejoindre mon poste. Mais en entendant de la musique, je relève le regard, intriguée. Je m’arrête alors pour observer la scène, à bonne distance. La foule est imposante, presque trop oppressante…
Sujet: Re: La nuit tous les oiseaux sont noirs Mar 10 Jan 2023 - 16:18
La tête basse, j’essaie de me mouvoir parmi les autres Disgraciés. Je dois aller travailler aux champs aujourd’hui et je ne sais pas réellement comment je vais y arriver. Les plâtres sont encombrants et réduisent ma mobilité, mais mes os ne sont pas encore guéris en plus. Que dire de cette brûlure du Nouvel An ?
Bon… Il faut que j’avance, je n’ai pas le choix, ce qui m’attend si je n’obtempère pas est bien pire que la douleur qui m’assaille jour après jour.
Je sursaute en entendant de la… musique ? Puis quelqu’un chanter. Ave Maria ? Je les trouve rapidement du regard et remarque aussitôt le symbole à leur vêtement. L’on m’a expliqué ce que ça signifiait… Je suis révoltée, tout au fond de moi-même. Je déglutis avec peine, ne m’arrêtant pas pour autant, boitillant lentement pour atteindre la sortie. J’essaie de me dépêcher parce que je sais que si j’attire trop l’attention, je vais le payer.
Il faut dire que maintenant qu’ils m’ont coupé les cheveux n’importe comment, on me repère un peu trop facilement avec ma tignasse blonde. Une vieille dame dans les dortoirs m’a proposé de partager une espèce de concoction pour brunir mes cheveux, mais en échange de quelques-uns de mes repas. J’y songe sérieusement…
Je sursaute quand quelqu’un s’approche de moi, l’instinct plus fort que tout le reste. Sauf qu’il s’agit de Riley, une connaissance de Mason. Il m’offre un sourire qu’il m’est impossible de lui retourner, puis son bras. J’hésite un instant…
- Tu es sûr ? Tu vas peut-être avoir des problèmes à m’aider… Je vois le pire partout à dire vrai.
Peut-être que ça ne va rien faire à personne et qu’au contraire, ça fera leur affaire que je bouge un peu plus rapidement.
- T’inquiète pas. Qu’il me souffle en insistant avec son bras.
Je cède et l’attrape pour retirer un peu de pression sur ma jambe plâtrée. Ça soulage réellement. Je lance un regard autour de nous et rapidement je repère Mason et Tasya un peu plus loin. J’ai vraiment envie d’aller les rejoindre, au moins juste pour leur dire bonjour, pour… juste… voir mes amis même dix secondes.
Je lève le regard vers Riley qui comprend tout de suite et prends lentement leur direction pour m’aider.
Sujet: Re: La nuit tous les oiseaux sont noirs Mar 10 Jan 2023 - 16:40
Voilà un peu de baume sur vos cœurs pour cette journée, Dieu vous voit, et Dieu fera ce qu'il faut pour vous aider à absoudre vos pêchés ! S'exclame Bidelspach avec un sourire qu'on lui connait assez peu. L'évêque pourtant est un incontournable de Colville pour les hautes castes en tout cas, et en ce jour, c'est son ami, l'évêque Freeman, qu'il accompagne avec intérêt. A se demander ce que son complice trouve dans l'idée de remettre des égarés dans le droit chemin. Le gant de l'homme est en maille de fer, pour une poigne d'acier, autant dire que ceux qui rentrent dans son giron n'en sortent jamais entier.
La musique se tait. Les musiciens contraints ne déposent pas leurs instruments. Leurs yeux se rivent sur le dos des deux hommes, dressés, qui fixent avec mépris votre passage devant cette grille surmontée de barbelé. Plus loin, un accès est possible mais surveillé par un garde, qui accompagne les deux illustres dans leur "promenade" si on peut appeler ça ainsi. Vous pouvez voir le violoniste se pencher vers son voisin. Le mouvement de ses lèvres articule une phrase reconnaissable : C'est maintenant ou jamais.
Il y a comme un accord commun entre tous ces passionnés, qui reprennent leurs instruments, les ajustent, les accordent et... les notes se lèvent, dans une osmose parfaite, un accord dont il est difficile de se rendre compte sur les premières touches. Jusqu'à ce que l'ensemble dévoile Hava Nagila, une chanson juive qui le dit en ces termes. Réjouissons-nous ! Et qui terrifient soudainement Bidelspach alors qu'il porte un regard outré sur les insolents : Faites cessez tout de suite ! Ordonne-t-il au garde.
Ce dernier s'avance, d'abord avec une pointe d'hésitation avant de se ficher devant eux. Dernier avertissement ! S'exclame-t-il en dressant son arme. La sécurité est retirée. La foule de passage se fige. Ils ne vont quand même pas le faire... N'est-ce pas ? Mais aucun ne s'arrête. Les regards se font défiants. Il n'y aura pas de marches arrières pour eux.
Et pour vous ?
• Vous avez la possibilité de faire cesser le massacre, à vos risques. Sinon, tous les musiciens seront abattus sous vos yeux.
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Sujet: Re: La nuit tous les oiseaux sont noirs Mar 10 Jan 2023 - 18:32
Alors qu'elle marche en direction du dortoir, quelqu'un l'attrape par le coude. Surprise, Tasya se retourne et croise le regard de Mason. Elle lui rend son sourire même si le cœur n'y est pas vraiment. La mexicaine suit la direction qu'il lui montre et tombe sur Elliot qui arrive vers eux. « Ils m'envoient au dortoir. Visiblement, plusieurs disgraciés souffrent d'une forme assez virulente de fièvre. » explique-t-elle. Ses yeux se posent sur la petite tête blonde à quelques mètres d'eux encore. « Tu veilleras sur elle ? » demande-t-elle. Au moins tant qu'Elliot était au dispensaire, Tasya pouvait la veiller. Maintenant, elles sont contraintes d'être séparée, c'est une angoisse de plus. Elle sait ce que les gardes peuvent faire aux disgraciées. Hors de question qu'ils touchent à un cheveu de son amie.
Ses mains se posent sur son ventre, là où le bébé vient nettement de donner un coup de pied. C'est de plus en plus fréquent et c'est rassurant. Son enfant va bien. L'arrondi de son ventre commence d'ailleurs à bien se dessiner sous son pull. Alors qu'Elliot arrive sur eux, la musique change, devient plus entraînante soudainement. Tasya relève le regard vers les musiciens et ce qu'elle voit lui glace le sang. Autour d'eux, la foule s'est arrêtée, comme suspendue à l'échange qui se déroule sous leurs yeux. « Non... » laisse-t-elle échapper quand un des gardes enlève la sécurité de son arme. « Ils vont les tuer » Elle lève un regard paniqué vers Mason. Une fois de plus, Tasya est incapable de faire preuve de discernement. Elle ne voit que les hommes en face d'elle, victimes tout comme eux, de la folie et de la cruauté de New Eden. Ce pourrait être Mason, Ray, Phoebe ou tous les disgraciés à la place des musiciens. Les gardes ne peuvent pas les tuer, pas pour ça. Ce sont des êtes humains après tout, des vies.
« Arrêtez ! » souffle Tasya. Elle ne crie pas et pourtant quelques personnes autour d'elle s'écartent. Elle s'avance, il va y avoir un massacre s'ils continuent. « Je vous en supplie, ne faites pas ça » lance-t-elle aux gardes. Et au groupe de musiciens, elle les supplie du regard. Il faut qu'ils arrêtent, qu'ils jouent le jeu, qu'ils se plient à la volonté de New Eden.