Ce jour-là, tu as été assignée à un nouveau poste. Escortée par deux hommes, tu gravis de longs escaliers avant d’arriver devant une porte fermée. Pour l’occasion, tu as été contrainte d’enfiler une robe élégante qui dévoile en grande partie tes jambes et ton décolleté. Plus tôt dans la journée, on t’a conduite dans une pièce où trônait un bac d’eau froide, en t’intimant de te récurer avec le plus grand soin… sous le regard très appréciateur de tes geôliers. Tu as ensuite été maquillée et coiffée avec les moyens du bord.
Au cours de cet étrange rituel, personne n’a jamais daigné répondre à tes questions, qui t’ont, au mieux, valu une taloche agacée de la part de tes gardiens. S’ils ne se privent pas de te reluquer, ils rechignent cependant à t’adresser la parole, comme si ça leur avait été interdit.
L’un d’entre eux donne deux coups contre la porte. Celle-ci pivote au bout de quelques secondes, et laisse apparaître dans son encadrement un homme étonnamment élégant, compte tenu de l’insalubrité de la plateforme. Les traits pincés, il te jauge d’un coup d’oeil rapide. « C’est la nouvelle ? » dit-il d’une voix de gorge. « Elle devrait faire l’affaire. Faites-la entrer. »
Tu es alors poussée sans ménagement en avant. Tu pénètres dans une chambre spacieuse, qui transpire la richesse et le raffinement. La porte se referme derrière toi dans un claquement sec, et tu te retrouves seule en compagnie de l’homme qui te jauge avec attention. « Tu as été assignée à la chambre du Capitaine. » t’informe-t-il presque cérémonieusement. « Il semblerait qu’il t’ait jugée à son goût. Bien, bien… le Capitaine est absent pour le moment. Il est très à cheval sur la propreté et l’ordre, et s’attend par conséquent à ce que cette chambre soit impeccablement rangée à son retour. Tu dois faire le lit, vider le pot, passer le chiffon sur les meubles… enfin ! T’assurer de son confort. »
Il te désigne le matériel dans un coin de la chambre. « Tout ce dont tu as besoin est rangé ici. Je m'appelle Joshamee. Je suis là pour m'assurer que tu fasses correctement ton travail. Est-ce que tu as des questions ? »
Sujet: Re: The devil's lair Dim 8 Jan 2023 - 17:21
Je sais pas trop à quoi m'attendre. En m'lançant dans cette toilette de chat, en devant mettre cette tenue qu'a rien à voir avec ce qu'on peut porter, en m'disant que j'ai le droit de me coiffer et même d'me maquiller, j'ai l'impression qu'on s'fout un petit peu d'ma gueule. J'respire pas la pudeur de base, mais sous l'regard affamé d'ces types, j'admets qu'un profond malaise m'tient. Et j'peux pas vraiment m'en plaindre, étant donné que quand j'pose des questions, j'ai l'droit à une tape sur la tête en mode "ferme bien ta gueule ou on t'fume sans préavis".
J'appréhende, notamment parce qu'aujourd'hui, Roman est pas là. Et qu'sa présence est d'ordinaire suffisante pour éloigner les autres. J'baisse le regard vers mon ventre trop rond pour être manqué, quand la porte s'ouvre, et qu'j'ai le droit à un exemplaire d'un type qui sait prendre des douches. J'reste silencieuse, les mâchoires serrées, l'impression d'être une sacrée godiche en l'accompagnant jusqu'à... La piaule du capitaine. C'est une blague ?
Et voilà qu'j'ai droit au briefing. Mon coeur bat fort, j'dois dire que j'sens absolument pas c'qu'il se déroule sous mon nez, là. Tellement pas que j'crois que je préfèrerais décliner. Mais c'est pas une option, et j'déglutis en tentant d'garder la face. Si c'est que du menace dans une jolie robe, j'peux encore gérer ça, j'imagine. Ou faire semblant de. Et s'il y a plus... Putain, on verra bien. J'sais pas trop quoi en penser, j'me dis que j'ai intérêt à mieux magouiller qu'ça. La gorge nouée, voilà qu'il m'demande si j'ai des questions.
Et... Ouais. Une tonne.
Y'a aussi des gants pour le ménage ? Que j'demande. Autant être pragmatique sur c'coup-là, que j'donne pas l'impression d'être seulement une infâme tête de conne pour eux. Je pourrais regagner ma chambre ensuite ? J'vais lui réculer sa piaule, et ensuite ? Faut que j'dorme sur son tapis d'sol ou ça va aller ? Rien me sera fait tant que je fais le ménage, on est bien d'accord ? Au final ouais j'en ai pas mal, des questions. J'ai jamais vu votre capitaine, je lui ai jamais parlé, que je précise vite. Je sais pas si la tenue est très adaptée à c'qu'on me demande là...
Sujet: Re: The devil's lair Mer 11 Jan 2023 - 13:10
Le dénommée Joshamee opine du chef à ta question et dit de sa voix nasillarde : « tu trouveras dans ce placard tout le nécéssaire. Un seau d’eau a été rempli à ton intention. À partir de demain, il t’incombera cependant d’aller le chercher toi-même aux cuisines. » Les cuisines étant situées aux niveaux inférieurs de la plateforme, voilà qui risque de te demander un certain effort : il va falloir que tu gravisses tous les jours cette volée d'escaliers avec un seau rempli d’eau. « Ton travail devra être irréprochable. » reprend l’homme en t’inspectant à travers ses lunettes en demi-lune. « Le Capitaine est un homme consciencieux. S’il n’est pas satisfait de ta prestation, les conséquences pourraient être fâcheuses. »
Les mains dans le dos, Joshamee entreprend de tourner lentement autour de toi, tout en t’observant sous toutes les coutures. « Tiens-toi droite. Et veille à paraître plus avenante en présence du Capitaine. » dit-il en faisant référence à ton expression maussade. « Tes yeux sont gonflés. Mais peut-être la poudre viendra-t-elle à bout de ces cernes ? » Il t’inspecte comme si tu avais été une bête de somme soumise à un examen rigoureux. À ta question, l’homme s’arrête. « Tu regagneras ta chambre une fois congédiée par le Capitaine. » confirme-t-il. « Selon son humeur, il requerra peut-être ta compagnie. C’est un homme raffiné qui aime les choses de l’esprit. J’espère que tu as de la conversation ? » C’est une question rhétorique, car Joshamee enchaîne presque aussitôt. « Il te sera parfois demandé de préparer son bain. (il te désigne un grand bac disposé dans un coin de la chambre.) L’eau est chauffée en cuisines, au-dessus des cheminées. » Ce qui te demandera de faire plusieurs allers-retours avec ces fichus seaux d’eau. Tu commences à comprendre pourquoi tu as été autorisée à garder tes baskets.
Une drôle d’expression traverse le regard de Joshamee devant ta question craintive. Il détourne vite le regard. « Si tu t’acquittes correctement de cette tâche, alors rien ne te sera fait. » te dit-il simplement. « Plie-toi aux exigences de Capitaine. Adopte un comportement déférent, et tout se passera bien. » Lance un dé perception : s’il est réussi, tu as l’impression que l’homme essaye de se rassurer tout autant que toi.
« Tu as été choisie spécifiquement par le Capitaine. » reprend-il rapidement. « Parce qu’il t’a remarquée. Plus que le ménage, tu es là pour le distraire. D’où la tenue. »
Sujet: Re: The devil's lair Mer 11 Jan 2023 - 13:30
Y'a pas besoin d'avoir fait dix ans d'études pour comprendre que j'ai envie d'être partout ailleurs qu'ici. Je suis pas du tout rassurée par ce qu'il m'explique, d'autant plus quand il confirme que le capitaine m'a remarqué, moi, pour une raison obscure. Bon, je suis pas le dernier des laiderons, mais la rumeur selon laquelle Roman serait le père du bébé que je porte aurait dû au moins le dissuader de m'approcher de trop près, ça serait quand même pas si plaisant de supporter une bombe hormonale avec une mentalité de chien.
Je regarde autour de moi, en essayant de repérer tout ce qu'il y a à voir de cet endroit. Honnêtement, je sais même pas par quoi je vais commencer, le fait est qu'en étant dans cette tenue, j'ai l'impression d'être exposé dans tous les cas. Je donnerais cher pour retourner dans la chambre de Valérian, même si c'est pour m'engueuler avec lui. Tout ça m'parait tout de suite beaucoup moins effrayant qu'avoir à supporter la présence d'un sale type. Je remarque de fait pas que je suis pas la seule qui a besoin d'être rassurée ici.
Je peux faire cette tâche, mais je dois savoir ce qu'il aime pour pouvoir alimenter la conversation avec lui, que je lui souffle finalement en revenant vers lui. L'homme m'est pas antipathique étrangement : au moins ses instructions sont claires, j'aime savoir avec quoi je compose. Et la conversation parait accessible considérant la situation : Et si possible pouvoir me cultiver là-dessus. Est-ce que je peux avoir accès à des livres ? que j'ajoute finalement. On aura pas le raffinement parce que bon, quand on me connait un peu, on se doute que c'est pas le cas. Mais au moins je peux parler de plein de trucs quand même.
Le point étant que je sais pas si les hommes apprécient tant qu'ça les femmes plus intelligentes ou plus cultivées qu'eux. Moi, j'ai l'expérience du contraire, pour ça que j'ai jamais cherché chez eux autre chose qu'un coup d'un soir rapide, ou un intérêt particulier à leur présence. Je pince les lèvres : Vous êtes qui, vis-à-vis du capitaine ? Autant que j'commence à comprendre comment ça se construit, dans ce nid d'frelons : On connait déjà son second, vous êtes quoi...? Son bras gauche ? C'est possible. Ou l'employé du mois, je sais pas ?
Si c'est qu'ça, moi aussi j'ai déjà été employée du mois hein, ça donne accès à des avantages et tout, c'est super sympa. Le Spa me manque, encore plus maintenant qu'on peut faire des ablutions rapides et rien d'autre. J'veux dire qu'avant cette toilette, ça faisait un moment que j'avais pas eu l'autorisation d'me décrasser vraiment, rien d'me laver les cheveux. Je peux m'y mettre ? Que j'demande, au sujet du ménage. Dès qu'j'ai l'autorisation, je compte bien m'y appliquer, m'concentrer là-dessus et éviter tout contact trop prolongé avec ce type.
Sujet: Re: The devil's lair Dim 15 Jan 2023 - 23:31
« Le Capitaine est un homme féru de littérature. » répond Joshamee d’un ton toujours aussi cérémonieux. L’homme paraît toujours être au garde-à-vous : sa poitrine est bombée, ses mains dans son dos, et son menton relevé, comme s’il avait été en présence d’un haut dignitaire. Sa voix, monocorde, ne laisse apparaître aucune émotion. « Il apprécie particulièrement les grands auteurs américains tels que Ernest Hemingway, William Faulkner ou encore John Steinbeck. Je devrais pouvoir te procurer quelques ouvrages. À condition, cependant, que tu me les rendes en parfait état. » précise-t-il d’un ton de mise en garde en plissant les yeux.
Si Joshamee était en position de force jusqu’à présent, et dominait cet entretien, il semble néanmoins perdre légèrement contenance à ta question. Il se pince les lèvres d’un air contrit. « Je dois m’assurer que tu fasses correctement ton travail. » répète-t-il d’un ton buté. « C’est tout ce que tu as besoin de savoir. » Il se ferme à ce moment-là comme une huître. Tu comprends que tu ne tireras rien de plus de sa part. Pour le moment, en tout cas.
Du reste, l’homme acquiesce de la tête. Tu t’attèles alors à la tâche en silence, et les minutes s’écoulent sans que le Capitaine ne daigne pointer le bout de son nez…
——
Les rayons du soleil déclinent à l’horizon lorsque la poignée de la porte s’actionne enfin. Joshamee, qui est resté silencieux tout au long de ta besogne, se redresse soudain comme s’il avait été piqué par une aiguille. Un homme élégamment vêtu entre dans la chambre. Son regard aiguisé s’arrête rapidement sur toi. Un sourire charmant ourle ses lèvres. « Reese, ravi de faire ta connaissance. » dit-il de sa voix mielleuse. Il se tourne vers Joshamee : « tu peux nous laisser. »
Sa voix s’est durcie en s’adressant au petit homme. Celui-ci hoche aussitôt la tête et obtempère. Très vite, la porte se referme derrière lui. Tu te retrouves alors seule avec le Capitaine qui te dévore sans vergogne du regard. « très bien, très bien… » Il retire son manteau qu’il suspend à une patère, puis se dirige vers une petite table pour se servir un verre de whisky. « Je te sers un verre ? »
Sujet: Re: The devil's lair Lun 16 Jan 2023 - 0:15
Il s'agit de livres, évidemment qu'ils seront traités comme s'ils étaient en porcelaine de Chine, que je lui souffle sans une once d'hésitation. Je suis une infâme bordélique et c'est pas Valérian qui viendra affirmer le contraire, en revanche si y'a bien un truc qui aurait à mes yeux plus de valeurs que l'or, c'est des bouquins en tout genre. On est pas une boulimique de la lecture comme moi pour de faux. Et j'dois dire qu'ici, à rien pouvoir lire du tout, j'ai l'impression de crever à petit feu. Si vous acceptez de m'en prêter un dès ce soir, il vous sera rendu demain dans l'après-midi, que j'souffle même pour poursuivre.
Et au trouble que je saisis un instant dans son regard, j'ai un temps. L'opposition est presque farouche, butée. J'l'aurais pas en m'y confrontant directement. Dommage parce que y'a bien qu'ça que je sais faire : Ok, j'ai compris, j'insisterais pas. J'm'attèle à ma tache et tente d'faire ça correctement, sous le regard vigilant de Joshamee. Comme dit, je tente même pas de faire la conversation parce que j'sens que je l'ai braqué. Et c'est pas le bon plan d'continuer à creuser quand on est déjà au fond du trou. Alors je trime comme une vraie connasse, tout ça pour un abruti que j'sais même pas c'qu'il me veut.
Ou si, j'sais. Et ça m'plait pas des masses. J'sais pas combien d'temps passe à faire la poussière justement. La pièce est aérer, ça sent bon dedans, j'ai d'la chance que ça soit pas un putain d'manoir non plus, mais on va dire qu'il se fout pas mal non plus le gars. Enchantée également, que je lui souffle en baissant la tête un temps. A deux doigts d'lui faire une courbette non mais je rêve. Quand il chasse Joshamee, j'ai mon coeur qui rate un battement et mon ventre qui s'serre. De concert, y'a un p'tit truc inédit qui s'passe : mon gamin, si discret jusque là, s'permet de s'agiter un peu.
Et j'le sens, putain. C'est suffisant pour m'figer, mais aussi pour ça qu'je ressens comme un shot d'adrénaline. Je peux terminer le ménage avant de t'accompagner ? Que je demande à sa proposition. Ouais, j'le tutoie ouais. Et j'ai un regard vers lui, aucun sourire, l'air fermé qu'on pourrait croire effronté. Comment je dois t'appeler ? Je peux m'en tenir à Capitaine si c'est ce qui convient, ou Gros Con et avec les majuscules, juste pour dire que je fais un effort. J'attends ses réponses. La poussière est faite, le rangement également, les draps ont été changé et le lit refait. J'espère que c'est comme tu aimes. Est-ce que t'as besoin d'autre chose ?
Sujet: Re: The devil's lair Mer 18 Jan 2023 - 19:17
L’homme s’apprête à tremper les lèvres dans son verre de whisky, mais il interrompt son geste devant la familiarité dont tu fais preuve. Un éclat froid traverse ses yeux noirs, comme un frémissement à peine perceptible.
Il te dévisage un instant, puis secoue légèrement la tête. « Je t’aurais cru plus avisée. » dit-il de sa voix profonde, bien timbrée. Quelques secondes s'écoulent avant qu'il ne reprenne. « Une femme dans ta condition ne devrait-elle pas s’abstenir de boire ? » Il y a quelque chose dans ce constat que tu as du mal à définir. L’homme qui te fait face est indéchiffrable. Ses vêtements sont étonnament propres, et ne portent pas le moindre pli. Tout chez lui trahit un contrôle total de sa personne. Et même toi, qui as l’habitude de déchiffrer les comportements, te retrouve prise au dépourvu devant lui.
« Tu m’appelleras Capitaine, et rien d’autre. Viens m’aider à retirer mes bottes. » te somme-t-il en se dirigeant vers un fauteuil généreusement garni. Son verre à la main, il s’assoit élégamment dans celui-ci et attend que tu obtempères.
Ses yeux noirs examinent avec attention la chambre. « Très bien. » commente-t-il simplement après avoir bu une gorgée de whisky. « J’aimerais que tu restes un peu avec moi. Nous n’avons pas eu l’occasion de faire connaissance. Parle-moi de toi : je suis curieux d’en savoir plus à ton sujet, Reese. »
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