Je ne compte en parler à personne, Sebastian, je lui rappelle ça fermement, je ne vois même pas à qui de toute façon je pourrais aller me confier là-dessus. Les lèvres pincées, je ne peux m'empêcher de le regarder, et d'autant plus lorsqu'il me dit quelques mots qui me donnent la même impression de dégringolade dans l'estomac : C'est ce que tu veux ? J'ai la voix troublée, l'impression qui se resserre autour de mon cou, tout en maintenant maladroitement une expression que j'aimerais impénétrable. Qu'on arrête ? Mais dans mon regard, il y a cette crainte de l'abandon qui me fait détourner rapidement les yeux.
En fait, je ne veux pas qu'il puisse voir ça, je m'y refuse totalement. Je me sens déjà suffisamment vulnérable et idiote d'en être rendu là, d'avoir amené cette discussion sur le tapis, c'est comme si le monde se dérobait sous mes pieds. C'est un peu tard pour ça, tu ne crois pas ? En fait, j'affirme ça, par dépit, pour qu'il le réalise lui aussi. Mais plus encore, je ne sais pas à quel point j'ai raison sur ce point. Je ne sais pas que nos étreintes ont porté leurs fruits, et que d'ici quelques semaines, je m'inquièterais de mes nausées, ou de voir pour la troisième fois mon corps changer, ou que chaque contrariété me semblera insurmontable et terrible.
Et plus je l'écoute, plus j'ai l'impression de recevoir des gravats sur les épaules. Je sais qu'il se veut pragmatique, d'autant plus vis-à-vis de son avenir. Mais je lui en veux de se résigner surtout alors que nous débutons quelque chose qui me semble aussi beau qu'inédit tous les deux. Comme si j'étais seule dans ce ménage, quand il m'a fait la promesse de m'y rejoindre. Il y a des claques qui résonnent moins. C'est sans doute pour ça que je boude le contact de sa main en reprenant la mienne, de la même manière, je fais en sorte de ne pas le regarder.
Donc tu es comme un cancéreux condamné en phase terminale, et tout ce que tu me dis c'est "eh, je t'avais prévenu qu'il ne fallait s'attendre à rien, continuons à ressasser et vivons en nous rappelant que je serais peut-être mort demain ou après-demain" ? Que j'ironise sans détour, en soufflant du nez : C'est déjà le cas de tout le monde, toi et moi, on en a vu suffisamment mourir de nos yeux en nous demandant pourquoi eux, que je lui rappelle dans un grognement agacé par son attitude déjà perdante.
Je pince les lèvres, un autre soupir quitte mes lèvres : Ne t'attends pas à ce que j'accepte ça sans rien dire ou sans rien faire, en te regardant en plus de ça te morfondre et te résigner, je me sens d'autant plus ridicule que j'ai envie de lui demander les raisons de sa rupture avec Elena. Un an en arrière, est-ce pour ce qu'il me dit là qu'il l'a laissé ? Je vais m'occuper de l'impensable et ensuite je ferais l'impossible, que j'assume simplement en me laissant retomber sur le lit, butée comme jamais. Tu aurais intérêt à me dire merci quand j'en aurais fini avec tout ça, manquerait plus qu'il soit ingrat en plus.
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Sujet: Re: Fever Night Ven 20 Jan 2023 - 14:39
Sa question, formulée a voix haute me fait l’effet d’un coup de poignard. J’imagine que c’est mieux d’aller droit au but que de faire l’autruche ou rester dans des mesures tièdes parce que je ne veux pas reconnaitre les choses en face sur la merde que je suis en train de faire. Je croise ses yeux et ressens encore plus douloureusement chacun de ses petits mots je secoue la tête pour lui dire, d’une voix lasse :
« Ce n’est pas ce que je veux… »
On est même loin du compte. Ce que nous sommes en train de vivre s’est installé avec un naturel désarmant. Peut-être que cette complicité, grandissante au fils des mois et épreuves passée ensemble a beaucoup jouée aussi pour en arriver a ce que nous vivons.
« Mais te protéger prime sur tout le reste. »
On en avait déjà parlé quand elle avait émis cette idée qui me donne encore des bouffées de colère, d’aller jouer les esclaves sexuelles chez les pirates. Encore une lubie qui me donnera des cheveux blancs avant l’heure, si t’en est que je passe l’année. Mon regard se fait plus doux quand elle donne une vérité avec cette simplicité dont elle coutumière. Est-ce que ce n’est pas trop tard pour faire marche arrière ?
« Oui, ça l’est… »
Elle dégage sa main de la mienne et je n’arrive pas a lui en vouloir, l’observant alors que même son regard me fuit. Je garde les lèvres closes en l’écoutant avant de me passer une main sur le visage. J’ai trop pratiqué les Oblivions pour ignorer cette suite qui me pend au nez. Même si je sais que je vais me battre jusqu’au dernier souffle, n’acceptant aucune reddition, je ne pourrais pas jouer le même jeu s’il y a une mise qui va au-delà de ma vie.
Je finis par la tirer doucement contre moi et colle mes lèvres sur les siennes pour faire taire ces promesses bien trop dangereuses.
« Arrête... s’il te plait... arrête Olivia… Oui il est trop tard et non, je ne vais pas accepter mon sort… mais je sais que je ne pourrais pas te voir mourir mais… je n’arrête pas de penser a ce qui se passerait si on est attrapé en tant que couple… Ils me mettraient un flingue sur la tempe en me demandant de choisir entre ta vie et la mienne, entre t’accorder une mort douce ou te laisser vivre en sachant que tu serais ramené a portland pour y vivre un enfer sans nom. Alors, oui, j’ai peur comme je n’ai jamais eu peur, mais ce n’est pas pour moi. »
Alors qu'est-ce qu'on fait ? Je le scrute. Ce n'est pas ce qu'il veut, mais ne peut s'empêcher d'en parler, de le dire, de l'évoquer. De me faire comprendre que je devrais prendre cette décision sans doute, même si je ne parviendrais jamais à m'y résoudre. M'imaginer loin de lui est comme songer à m'arracher un bras, ou un rein. La douleur me semble aussi vive, aussi intense, c'est terrifiant d'éprouver les choses avec autant d'intensité. Je ne peux tout simplement pas penser à ça plus longtemps, encore moins quand il est à côté de moi, et que c'est moi qui m'obstine à vouloir rester exactement où je me trouve.
J'ai tout juste le temps d'arrêter ce que je dis qu'il pose ses lèvres sur les miennes et me ramène contre lui. Je ne peux pas lutter contre ça, je suis incapable de le repousser. Je n'en ai pas la moindre envie. Et ses mots ressemblent à des suppliques douloureuses pour lui. Je l'écoute, relève les yeux vers lui, le souffle court en effleurant sa joue de ma main. Mes doigts se mêlent à sa barbe de plusieurs jours, alors que je me résigne à accepter ce qu'il sait déjà : Ils feront pire que ça, ils ne se contenteront jamais d'en abattre un pour torturer l'autre. Je n'ai pas besoin de les voir en action pour le savoir, tu me l'as très bien expliqué, que j'ajoute.
Je pince les lèvres, avant de venir effleurer celles de Sebastian un instant, sans prolonger ce moment. Une manière de piocher un peu de courage : Ce qu'ils ont fait à Jennifael, et à d'autres, que je lui murmure tout bas : Ils feront pire que ça, et quand ça arrivera, faudra qu'on en soit tous les deux conscients, je ne parle pas de "si". Je ne préfère pas croire que la chance sera toujours avec nous à ce sujet, un peu trop au fait que ça tombera au moment où on ne s'y attendra plus, ou on se dira que... J'ai peur aussi, je ne peux pas m'empêcher d'avoir peur, que j'ajoute en haussant les épaules.
Evidemment, je suis comme toutes, quand cette menace fait partie de ma vie depuis ma naissance. En ces temps troublés, nous avons toutes flirtés avec ce danger, il n'y a que des miraculées. Mais je pense que tu ne te rends pas compte quand je te dis que je suis conditionnée, comme beaucoup trop de femmes, à savoir ce qui peut m'attendre entre les mains d'hommes, plus que ça, Nihima n'a pas fait en sorte de me ménager. Et des horreurs que j'ai entendues, je pense qu'il les a déjà vu de ses yeux. Ceux ne sont pas seulement des discussions qui m'ont fait réaliser ça, je sais exactement ce qui arrivera et à quel point certains peuvent être cruel, j'attrape sa main doucement.
Je viens la poser sur une cicatrice à mon poignet, l'autre sur une trace de brûlure à ma clavicule, ces plaies sont discrètes, qu'un échantillon. Mais d'une certaine manière, nécessaire pour se renforcer, se blinder. J'ai eu de la chance jusque-là, mais un jour le vent tournera pour moi aussi, et je n'ai aucun doute à ce sujet pour ma part, je pense avec une résolution froide que ça arrivera. Je ne sais pas quand, mais je le sais, alors devant l'inévitable, on se résigne et on se blinde, pour que ça ne laisse pas de prise dans le cœur : Il vaut mieux que tu t'y conditionnes aussi, pour ne pas être pris au dépourvu quand ça arrivera, que j'ajoute, les yeux toujours dans les siens.
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Sujet: Re: Fever Night Sam 21 Jan 2023 - 22:40
J’ai été major de ma promo, si j’avais pu finir mes ultimes partielles c’est évident que ce titre aurait été formalisé aussi au dernier semestre. J’ai toujours eu une solution a tout parce que je suis simplement brillant. Ce n’est pas une bravade orgueilleuse de dire ça, c’est juste un constat réaliste et que ceux qui me disent que je suis prétentieux ou que je mens se posent la question de ce que j’ai déjà été capable de faire. Des éoliennes sans bruits peut gourmande en électricité, des barricades efficaces avec des carcasses de voitures… je trouve toujours des solutions a tout. Aussi, la réponse qui s’impose a l’interrogation d’Olivia me coute terriblement. Je me passe une nouvelle fois les mains sur le visage, avant d’avouer un :
« Je ne sais pas… »
Ou plutôt je sais mais je ne veux pas, me mentant sur des demi mesures qui ne feront qu’empirer les choses a terme si les Oblivions entre dans la danse mais en même temps, elle a raison sur un point, quoique l’on décide, il est trop tard. On est tellement resté ensemble pour courir par mon ou par vaux que c’est impossible de ne pas présumer d’un lien entre nous, que cela soit de la complicité ou autre.
Au moins, mes lèvres contre les siennes, il me semble que le moment fatidique et les décisions que je suis incapables de prendre s’éloignent un peu de nous, même si je sais que ca ne sera jamais assez. Je la garde serrée contre moi, alors que les pires scenarios commencent à être évoqués. Je ne peux que capituler malgré ses baisers sur un point qui me hante de plus en plus :
« Oui… ils feront pire… et je dois trouver comment faire en sorte que ca n’arrive pas. Même si tu es du genre a refuser que je te protège, il faudra bien accepter au moins cela.»
Pas la peine de dire que dans quelques semaine ce point va revêtir une importance encore plus vitale a mes yeux. Cela sera pire dès que son ventre s’arrondira je ne vivrais que pour essayer delà mettre a l’abris, elle et le bébé qui est déjà en train de s’installer sous son nombril, inconscient des dangers qui plane sur sa toute petite existence avant même que sa vie ne débute. Quand Olivia continue de parler, je ne suis pas sur de bien comprendre, ou plutôt je ne suis pas bien sur de vouloir comprendre.
« Conditionnée ? »
Elle prend ma main et me fait parcourir des cicatrices sans que mon cerveau ne veuille entendre le lien entre ce mot qui ne m’a jamais semblé aussi ignoble et les marques des épreuves qu’elle a déjà subis.
« Tu veux quoi ? Que je me conditionne a quoi exactement ? A te voir passer de main en main, tes chaires labourées par des porcs qui n’auront qu’une idée en tête : prendre leur plaisir en te faisant le plus de mal possible ? Sans certitude que tu survives physiquement ou moralement a ca ?? Tu te rends seulement compte de ce que tu demandes ? »
J’ai une pensée pour mon frère qui m’a raconté, avec pudeur, la fragilité de son épouse. Ses nuits pleines de cauchemar, ses peurs qui surgissent sans prévenir au moindre geste qui lui rappelle de douloureux souvenir, au temps qu’il a passé a l’aider a accepté qu’une étreinte n’était pas que synonyme de douleur et de souillure ? je secoue la tête avec une détermination implacable.
« Tu ne peux pas me demander ca. C’est au-dessus de mes forces Olivia. Ni dans ce monde ni dans un autre. Parce que toi, si je te demande de te conditionner a voir le spectacle de ce qu’on me réserve a portland, tu peux sincèrement me regarder dans les yeux en me disant que tu peux le faire ? »
Je fais face à une levée de bouclier un peu violente de la part de Sebastian, qui ne parvient pas à se résigner à m'écouter. Sa voix gronde presque, et si je sais que ça n'est pas contre moi, il va sans dire que mes mots le révoltent. De la même manière, je frôle une de ses limites, une de celles qu'il se refuse à faire tomber pour des raisons que je suis la première à comprendre. Pour autant, je suis passée au-dessus de ça, il me semble, en comprenant qu'il y a des choses qui arriveront si elles le doivent. Et oui, je suis prête à en sacrifier mon corps, une partie de ma raison, si ça doit servir une cause plus grande que moi.
Soyons réalistes, tu veux ? Que je lui demande en saisissant son visage dans mes mains, pour le forcer à me regarder. A mon tour de me mettre sur mes genoux, en face de lui et de le fixer sans le lâcher des yeux : Il vaut mieux se préparer à ce que ça arrive plutôt que croire qu'on passera entre les mailles du filet ad vitam aeternam, parce que ça, je ne pense pas qu'on y parviendra. Bien sûr que c'est la situation idéale, mais toutes les raisons du monde font qu'on a conscience que ça tournera mal d'une manière ou d'une autre. Je ne suis pas la plus chanceuse, notamment. Alors, pourquoi nier ?
Tu ne peux pas lutter seul contre deux milles fous assoiffés de sang, c'est pourtant la charge qu'il s'est mis sur les épaules, dans l'espoir de... Je ne sais pas, réparer ses torts, et peut-être pas vraiment parce que c'est une besogne trop grande pour lui. Et qu'il n'aura pas assez d'une existence pour réparer trois ans de misère et de cruauté dont il n'est pas entièrement responsable. Je n'ai pas envie que ça t'arrive, que j'ajoute. Je t'aime et c'est bien tout ce que je ne veux pas pour toi, que j'ajoute, les yeux dans les siens, en retenant comme je peux l'émotion qui me prend la gorge et me tord le ventre.
Mais je m'attends à tellement pire, pour tous mes proches. J'ai déjà pensé à tous ces scénarios, à ce qu'on pourrait faire à Romy sans que je puisse la protéger, et l'évocation de son nom me fait forcément monter les larmes, me donnant une oeillade brillante : Et à ce qu'on te fera à toi, encore plus. Il y a trop de version de cette histoire où je ne pourrais rien pour toi, beaucoup trop, je prie pour le meilleur tout en me préparant au pire : On n'aura pas la force de se battre éternellement contre des tempêtes, que j'ajoute : Je ne te dis pas de te résigner, je te dis que c'est une partie de l'histoire, peut-être une fin possible, ou un chapitre qu'on devra vivre, alors oui, aussi cruel que ça puisse sembler de l'évoquer, je crois que ça a besoin d'être dit.
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Sujet: Re: Fever Night Dim 22 Jan 2023 - 16:08
Je me referme à mesure qu’elle continue de s’entêter dans cette idée qui me révulse et qui tient plus de la fable qu’autre chose. J’espère que nous n’aurons jamais a vivre ce que vivent Daemon et sa femme comme je sais qu’il y a aucun univers ou je la laisserais subir cela. Ce qu’elle demande me semble aussi illusoire qu’un souhait d’enfant sans se soucier des conséquences.
« Il y a aussi des versions ou on arrive a se cacher, ou l’on peut anticiper les choses autrement… »
Je garde cet espoir fou que les TR puisse se bouger contre les Oblivions comme ils l’ont fait avec NE. S’ils l’ont fait avec un ennemi envahissant mais apportant aussi un peu de structure, même au nom de la fanatisation, j’ai du mal a les imaginer rester les bras croisés devant les hommes du Grand Maitre. Je suis surpris par cette déclaration soudaine sur ses sentiments et cela me fait redescendre quelques peu de cette montée de tension qui est la mienne. Je lui attrape la main et la serre fort.
« Je te protègerais jusqu’à mon dernier souffle, aucun conditionnement ne pourra me retirer ça et si je ne peux plus, je ferais tout pour t’épargner le pire avant de mourir. »
Ce n’est pas une phrase en l’air, c’est une promesse. C’est aussi pour cela que je ne pourrais pas être le baron avec elle entre les griffes des pirates. Je me sais capable d’une résilience rare, mais pas avec des personnes proches et encore moins Olivia. De savoir mon idiot de frère dans cette équation est suffisamment troublant comme ça.
« En fait je préfère mille fois mourir que t’imaginer être violée. Je me doute que ce n’est pas ce que tu veux entendre mais je ne vais pas commencer a te mentir. »
Je dépose un baiser sur son front, devinant son émotion, surtout quand elle parle de sa fille. Je ne peux que me réjouir, encore, de ne pas être parent et connaitre cette épouvantable inquiétude qui va de pair avec ce titre. Cela ne m’empêche pas de comprendre. J’ai déjà vu Daemon au bout de sa vie parce que David avait une poussé dentaire et qu’il y voyait peut être la pire maladie du monde malgré tous les signes qui tendaient a dire que ce n’était rien.
« Oui tu ne pourras rien pour moi si je me fais prendre, mais il faudra que tu te souviennes de ça : je leur ai survécu 3 ans, j’ai réussi a duper toute le monde là-bas une fois. Je compte bien griller tous mes jokers pour récidiver. »
Si je n’ai que ma peau a sauver, je sais que je donnerais tout ce que j’ai pour y arriver , si Olivia est dans l’équation, mes objectifs seront forcément différents. Je la maintiens contre moi avant de lui poser la question par laquelle j’aurais dû commencer :
Peut-être. Peut-être qu'il y a une version où nous parvenons à survivre à tout ça, en évitant les mines. Je ne sais pas si on peut vraiment y croire, j'ai plutôt tendance à ne pas m'attendre totalement à des lendemains ensoleillés. Mais j'ai aussi passé l'âge de la naïveté, même si je tente de rester optimiste sur tout. Je crois que le simple fait de savoir retire bien des désillusions sur le monde et plus encore, je crois que je n'ai jamais eu autant soif de vivre depuis lors. Vivre à chaque instant, aussi intensément que possible, pour partir la tête haute et le cœur débordant d'un amour qui m'a manqué pour moi-même.
On ne va pas s'aider l'un l'autre : je préfère mille fois être violée que de te savoir mort, que je lui souffle tout bas, en fermant les yeux au contact de ses lèvres contre mon front. Je reviens capter son regard un instant et à sa déclaration, à cette promesse, je sais d'avance qu'il sera terriblement difficile d'être sans lui. Que nos vies aient une saveur si éphémère fait que nous nous consumons si vite. Je brûle, d'une tendresse incandescente, pour lui. Et peut-être que ça durera toujours. Je n'en sais rien. Je m'en souviendrais, je réponds ça avec un sourire de circonstances.
A sa question, j'ai un temps de réflexion. Je hausse les épaules parce qu'il n'y a rien difficile dans ce que je veux. Tout peut se résumer en quelques mots, qui font fi de toute la cruauté du monde. J'ai beau être une personne qui doute sans arrêt de moi et qui n'ait aucune confiance en sa capacité à être aimé, je crois que je n'ai jamais eu autant envie de donner tout ce que j'avais pour quelqu'un, de cette manière. Si je dois lui offrir une place dans le naufrage de cette vie, j'entends à ce que ce dernier voyage soit magnifique.
Je suis une femme simple, je n'ai pas beaucoup d'attentes dans la vie, tu sais ? Avant ça, je ne courrais qu'après des moments où je pouvais rire, des bons repas, des instants de partage, aujourd'hui ? Je ne suis pas différente, à dire vrai. Juste être avec toi, peu importe où on va et ce qu'on fait, voilà qui résume l'idée. Je ne peux pas lui dire mieux que ça malheureusement pour lui, aussi frustrant que ça puisse être à ses yeux : Et puis, tant que tu veux de moi dans ta vie, j'en serais heureuse, et si un jour ça n'est plus le cas, si nos chemins se séparent, je serais reconnaissante d'avoir fait cette route en sa compagnie. Je ne veux juste pas te perdre, rien de plus... Mais il y a des voeux pieux, difficile à entendre.
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