Sujet: Re: Out of the path. Lun 10 Avr 2023 - 13:15
Hm. Soit, elle n’insiste pas. Trop directe, trop pragmatique peut-être, alors qu’elle évoque cette éventualité que l’enfant devra bien être à nouveau appelé, à un moment donné. Mais peut-elle vraiment s’avancer sur la question quand elle-même a fait une croix sur sa famille disparue ? Alors O’Connell se contente de lever les mains en un signe apaisé, compréhensif. « Bien sûr. A ton rythme, Nima. » Tout simplement, pourquoi forcer le destin ? Frances prend un peu sur elle, se mord la langue. Elle laisse Tucker compléter ses propos, alors que tous deux se rejoignent sur leur soutien indéfectible envers leur sœur de cœur. Hors de question de laisser la Lakota s’appesantir seule, s’isoler plus encore des siens alors qu’ils sont là. Ils seront toujours là pour elle, qu’importe ce dont il est question. « Peu importe. Pour dire ce que tu veux, ce qui te passe par la tête. » Enoncer des faits, ou leur hurler dessus, ce qui passe le mieux, finalement. La Dame dévisage ses deux partenaires, s’attarde longuement sur les traits marqués de la native, en se gardant de tout commentaire supplémentaire. Sans répondre à Tucker, même si elle sait que l’absence de sommeil chez leur voisine n’est pas nouvelle.
« Toi aussi, tu avais déjà suffisamment à penser. » Souligne-t-elle à son tour en réponse à l’argumentation de Nihima, qui tombe à plat pour O’Connell. « Nous sommes ta tribu, Nima. Ton fardeau est le nôtre, tu peux partager son poids sur nos épaules. » Et ainsi, peuvent-ils tous se soulager mutuellement, plutôt que de se conforter dans des non-dits et des craintes à peine masquées. « Tu sais qu’on ne te forcera jamais à parler si tu ne le souhaites pas. Mais tu n’as pas à nous protéger de ta douleur. » Au contraire, et ce serait plutôt à eux de redoubler d’efforts pour ne plus passer à côté de celle-ci. Frances croise les bras en secouant la tête, même si la suite est plus agréable à entendre. Au moins, un point positif qui peut être détecté ces derniers temps : la situation se stabilise à la réserve, permettant à chacun de souffler un petit peu plus. A peine, au vu de toutes les autres découvertes, mais c’est toujours ça de pris. « Bien. Tu dois dormir. » Désignant Tucker du menton, elle complète : « Si on te prend à ne pas t’octroyer ces heures supplémentaires, tu as notre promesse qu’on t’enfermera nous-même en cellule pour que tu puisses en profiter malgré toi. » Et cette fois, la Shérif ne plaisante aucunement. De plus, si ce n’est pour son propre bien, Nihima doit au moins considérer qu’elle doit être en pleine forme pour assurer son travail quotidien. Il n’y a pas le choix, malheureusement, leur nouveau campement demandant bien des efforts pour tout gérer.
Le visage de la militaire devient plus tendre aux remerciements prononcés, qu’elle balaie d’un geste de la main. Il n’y a même pas à dire quoi que ce soit à ce sujet, pour la Dame, c'est une certitude : tous les trois demeureront toujours ensemble, et se suivront jusqu’au bout du monde s’il le faut. « Tu n’as pas à nous remercier. » Fait-elle simplement, même si, il est vrai, le cœur de Frances a, pendant un temps, battu à contre-sens. Ses instincts les plus sanglants voulaient qu’elle mène la guerre, mais elle lui aura préféré sa sœur guerrière. Sans aucun regret. « Il n’y avait aucune mauvaise idée. Et grâce à toi, nous avons tous un avenir ici. Te suivre ne constituait aucun choix. » Juste une évidence, finalement. « Tu es ma famille. Vous l’êtes tous les deux. » Confie-t-elle à son tour, alternant ses pupilles sur l’un et l’autre, parce que le moment s’y prête, parce qu’ils se le disent aussi rarement. D’habitude, il n’y a pas besoin de mots, mais, en l’instant, c’est tout ce qu’il leur faut.
Sujet: Re: Out of the path. Ven 21 Avr 2023 - 21:24
A son rythme. L'idée lui arrache un sourire sans aucune joie, alors qu'elle sait pertinemment qu'elle n'a pas ce luxe. Le temps pour vivre, pour apprécier chaque seconde. Se l'était-elle seulement permis une fois, depuis leur déménagement ? Le doute dans son coeur lui confirme en tout cas l'inverse. Mais les mots de sa soeur la touchent, frappent en plein coeur en se moquant des barrières qu'elle à pu ériger toute ces années durant. Venant en silence poser la main sur l'épaule de Tucker, alors que Frances les évoque comme une famille, esquissant un semblant de sourire à l'idée.
On ne se le dit pas souvent, mais c'est le cas. En effet. Pour tous ces enfers communs qu'ils avaient parcouru, en se retrouvant à la fin. De la chute de la scierie au champ de bataille d'Issaquah jusqu'à rejoindre une terre de ses ancêtres, ni Tucker ni Frances n'avaient jamais faillit. Toujours présents, à ses côtés, même dans les instants les plus sombres qu'ils aient pu être amenés à traverser. Quand au sommeil ?
Hm. Elle savait, que c''était une question piège. Qu'un refus de sa part la mènerait à devoir s'allonger de force, au risque de les faire réveiller toute la réserve à coup de disputes familiales, alors qu'elle hausse les épaules. Ca ne me changerait pas de mon passé, à dire vrai. Certaines manifestations avaient tendance à dégénérer, au sein de la réserve.Et c'était étrange, de le dire à voix haute après tout ce temps, d'ailleurs. Mais ce n'était pas eux deux qui risquaient de la juger, après tout. Et devant leur air déterminé ? Elle ne pouvait que courber un peu l'échine. Mais évitons de telles extrémités. Il y aura bien un moment ou mon corps m'imposera le repos. Et sans doute que son coeur un peu allégé de ces douleurs, saurait y remédier aisément, après tout.
Mais ça fait longtemps qu'on ne s'est pas retrouvé ensemble pour un repas. On pourrait déjà commencer par réinstaurer les traditions ?