The Walking Dead RPG

A nouveau, elle bloque son souffle. Relâchant la flèche qui vient s'enfoncer dans la cible dans un bruit mat, suivant la ligne des trois précédentes. Pas suffisamment précise, pas là ou elle l'avait décidé. Lui faisant lâcher un profond soupir, alors qu'elle laisse tomber l'arc à même le sol, bien incapable de trouver le sommeil malgré la fatigue constante. Entre les âmes perdues sur la route, les milles rôdeurs encore en extérieur. Et ces doutes, qui la dévoraient chaque jour un peu plus. S'interdisant d'y penser alors qu'elle vient finalement se saisir de son épée pour entamer avec les lenteurs les mouvements qu'elle s'évertue encore et toujours à enseigner à ses apprentis, reprenant les bases. Parer, frapper, feinter. Recommencer. Pourtant, c'était comme si milles et une pensées semblaient fermement décidées à la rattraper. Des yeux verts de sa fille, aux dernières paroles échangées avec Hayden. De ce cet échange douloureux, à cette ultime promesse qui au final, n'avait jamais abouti, les souvenirs remontent chaque fois un peu plus. Les échanges de regards, les distances chaque fois un peu allongée, luttant dans cette idée que jamais leurs chemins ne seraient séparés.

Sans succès, du moins.

Une nouvelle parade, sans doute plus brusque que les précédentes, fermant un instant les yeux. Inspirant profondément en sentant la douleur naître dans sa poitrine, fermant les yeux pour contrôler ces émotions qu'elle s'interdit de ressentir pour le moment. Pour Andrea, et pour ceux qui avaient bien trop perdu au cours du trajet. Son souffle se fait plus lent, apaise les battements de son coeur meurtri, relevant un instant le regard vers le ciel. Sa fille et lui observaient-ils toujours les astres, à l'heure actuelle ? Mais il n'y à bien que le silence qui lui réponds, ce soir. Sans même l'infime murmure d'un Esprit, devinant sans mal le poids sur ses épaules. L'encaissant en s'étirant avec lenteur, avant qu'un bref bruissement de pas ne lui fasse tourner la tête avec lenteur. Tucker et Frances.

Evidemment. A force de trop fuir les réunions familiales, elle avait dû leur mettre la puce à l'oreille. Les avisant sans mot dire en venant récupérer ses affaires, reprenant d'une voix égale.

De garde, si tôt ? Elle n'avait jamais été réputée pour se confier, poser des mots sur ses douleurs. Changer de sujet était bien plus aisé pour elle. Les observant tour à tour avant de reprendre. Qui s'occupe de Wakiza ? Depuis le convoi, c'en était presque maladif. Un besoin constant de savoir ou se trouvait son fils, à défaut d'avoir le temps de s'en occuper réellement.

stay safe on the Path

Bon. Il est temps de faire quelque chose. Depuis qu’ils ont posé bagages à Yakima, c’est à peine si la tribu, du moins une partie, a pu se retrouver réunie au coin du feu. Bien sûr, la reconstruction, la cohabitation avec les natifs à maîtriser, les devoirs de chacun et la sécurité du camp à assurer participent à ce manque de temps évident pour se poser tous ensemble. Néanmoins, la fuite commence à se voir, au goût de la Dame. Parce que si elle passe désormais beaucoup de temps avec Tucker, elle a le sentiment que leur sœur de cœur leur échappe, les esquivant autant que possible. Frances sent bien que quelque chose ne tourne pas rond. Et si la pression n’est guère retombée sur les épaules de la guerrière, la militaire n’approuve pas pour autant que son amie soit autant isolée, supportant seule le poids de ses pensées et de ses responsabilités. Ce n’est pas ainsi que fonctionne leur petit cercle. Quand bien même il y a un temps pour tout, et quand bien même les circonstances ne pourraient s’y prêter, tant tout est à refaire et à protéger, O’Connell ne peut laisser les choses perdurer de cette manière. Nihima doit leur parler, un point c’est tout.

Alors, d’un commun accord avec son fidèle équipier, celui qu’elle a le plaisir de nommer son adjoint, désormais, Frances avance à vive allure, rejoignant le dernier emplacement où la Lakota a pu être aperçue. Elle échange un regard consterné avec Tucker lorsqu’ils parviennent dans le dos de leur désignée cible, qui s’échine à maîtriser sa nouvelle arme, faisant de sa lame vengeresse une extension même de son propre corps. Si, en temps normal, la militaire aurait approuvé d’être témoin d'autant d’efforts, elle n’en demeure pourtant pas dupe pour un sou. Leur amie passe plus de temps à parcourir le camp et à se retrouver à l’autre bout de la réserve qu’à partager ne serait-ce qu’un café de bon matin avec eux. Ce n’est pas comme ça qu’ils fonctionnent. Coulant une œillade en douce au brun à ses côtés, elle hoche la tête à son attention, comme pour s’encourager mutuellement à aller par-delà la Lakota et sa lame tranchante. Les deux compères captent rapidement l’attention de leur partenaire, et Frances retient un roulement d’yeux à sa première injonction. « En train de t’épuiser à l’entraînement, si tôt ? » Rétorque la militaire pour toute réponse en haussant un sourcil, pas d’humeur pour jouer à la comédie. Son visage se radoucit néanmoins, et elle soupire en rassurant la Lakota : « Tout va bien, Wakiza est avec Quinn. » Jamais ils ne laisseraient son fils entre de mauvaises mains.

O’Connell se tait quelques instants, puis lève la main en signe de paix : « Nihima… » La concernée est en train de prendre ses affaires, mais elle ne peut pas se détourner d’eux, ils ne la laisseront pas faire. Pas encore une fois. « Est-ce que tu vas m’obliger à prononcer ces fameux mots ? » Ceci est une intervention. Hm, ça ne plairait pas à la militaire de l’admettre ouvertement. Mais si leur amie essaie encore de les éviter, l’afro-américaine n’hésitera pas à lui montrer qu’elle ne souffre d’aucun refus. Il est temps qu’ils se rattrapent, eux trois.

(c) semper eadem

Tucker avait bien remarqué que Nima n'allait pas bien. Au même titre que Frances d'ailleurs. Tucker voulait faire en sorte que la native aille bien. Mais il connaissait Nima. Il savait qu'elle n'était pas simple à aborder, qu'elle n'était pas du genre à s'ouvrir aussi facilement. Mais après des années à se côtoyer, ni lui ni Frances n'avait besoin qu'elle ouvre la bouche. Il savait reconnaitre ses regards, ses soupires, ses silences.
Il fallait que Nima leurs parles et si la native n'allait pas le faire de son plein gré, Tucker s'était mis d'accord avec Frances pour l'y obliger un peu. Disons, lui forcer la main dans la limite de l'acceptable.

Nima est facilement visible. Occupé à s'entraîner encore et encore. A l'arriver de Tucker et Frances, Nima ose faire l'imbécile, feindre l'ignorance quand elle doit se douter de la raison pour laquelle ils sont tous deux là. Passer un peu de temps avec Nima avait été... impossible depuis quelques temps.

- Comme si j'allais laissé Wakiza tout seul. Tu m'as pris pour quoi, oh ?

Qu'il ajoute, une moue outré bien présente sur le visage. Hors de question. Il aimait beaucoup trop ce petit garçon pour qu'il lui arrive quoi que ce soit. Et s'il n'était pas avec Quinn, il aurait été avec Lara ou même Adrian. Mais jamais sans surveillance. Et lorsqu'elle tente finalement de prendre ses affaires, c'est Frances qui se manifeste la première.

- Tu te poses et c'est non négociable. On te voit pas depuis des jours, voir des semaines. Donc où tu poses ton cul où j'attrape le lasso et je te saucissonne.

Bon, peut-être que Nima et Frances allaient lui rentrer dedans. Mais il s'en fichait dans l'immédiat. Le but était d'immobiliser la native le temps qu'ils puissent discuter un peu. Savoir ce qu'il se passe, pourquoi elle s'isole autant. Il savait qu'il n'y avait pas que Cliffdell dans le lot, pas que l'absence d'Hayden, non plus.

- On s'inquiète pour toi, Nima.

One step after another

J'ai souvenir d'une époque ou tu ne me laissais aucun répit, quand à mes propres entraînements. souligne la native à l'égard de sa soeur, profondément neutre comme le voulait l'habitude. Hochant la tête en sachant son fils avec la rouquine, avant que ses yeux noirs ne viennent scruter Tucker et sa dissidence légendaire. Désolée. Avec Cliffdell... Elle secoue la tête légèrement, ne cherchant pas à rappeler ce qui avait pu se passer la-bas. La question n'était pas pas pour te vexer. Plutôt un réflexe instinctif.
Et de toute manière, elle n'avait pas en tête de s'attarder. Terminant de regrouper ses affaires pour fuir là ou le vent la mènerait, dos déjà résolument tourné alors que Frances lance la première question, qui lui fait pincer un instant les lèvres. Brièvement, étouffant un profond soupir alors que Tucker en rajoute. Et si elle se sentait prompte à lui répliquer, la suite de ses propos affaisse légèrement ses épaules. Avisant l'horizon sans mot dire, inspirant profondément à l'idée de ce qui lui pesait sur le coeur.

Il ne lui suffisait que d'un pas, pour échapper à cette discussion. De trois vers l'arrière, pour l'affronter. Mais en d'autres circonstances ? Elle aussi, aurait insisté pour que Frances et Tucker lui parle. Bien plus encore, en sachant des histoires similaires à la sienne. Et d'y songer la ramène inlassablement à ces derniers mots échangés avec Hayden. De cette demande folle d'éloigner Tucker de son fils, ou de ce sous-entendu quand à leurs propres chemins à suivre, et ce malgré l'amour qu'ils pouvaient se porter l'un à l'autre. New Eden n'avait pas seulement brisé leur monde. Dans son sillage ? Il avait trouvé le moyen de briser également le sien. Une fille, un père. Un amour à la finalité douce amère, mais qui désormais n'a plus de raisons d'être gardé secret. Plus maintenant que Yakima est devenu leur nouveau lieu de paix.

Et c'est finalement son sac qu'elle vient laisser tomber à ses pieds, vaincue par le sous entendu quasi menaçant de ceux qui, sans être de son sang, l'avait pourtant suivi. A travers les ombres du doute, et les spectres qui continuaient de la hanter. Au même titre que les berserkers, ou les valkyries.

Il n'y à ... Pas grand chose à dire, sincèrement. qu'elle lâche néanmoins en se tournant finalement vers eux, revenant sur ses pas avec cette difficulté qu'elle redoutait. Ouvrir son coeur, n'avait jamais été d'une facilité aisée après tout. Verrouiller ses émotions était bien plus facile, quoi que le prix n'en soit plus élevé. Ses yeux noirs se baissent brièvement, ne cherchant pas à croiser leurs regards inquiets.

J'avais besoin d'être seule. Explique t-elle maladroitement, pinçant les lèvres à l'idée. Il y à ... Elle à fait ses choix. Citer le prénom de sa fille n'était plus possible à ses yeux, depuis leur séparation. C'était plus aisé pour elle, de mettre une barrière. Et Hayden à fait le sien. Une pause, cherchant ses mots, à contrôler son masque de neutralité pure, avant de reprendre.

La guerre aura fini par nous éloigner. Chacun des nôtres comptaient sur nous. Mais elle se refusait à évoquer cette demande devant Tucker. Au risque de lui faire trop de mal inutilement. Elle garderait ce secret pour elle seule. C'était son fardeau. Nous avions besoin d'être concentrés sur nos tâches respectives. Pas de savoir si nous allions survivre à ce que nos Voies nous annonçaient. Et son cou nu de tout collier qu'elle lui avait rendu, concluait cette constatation qui lui serrait un peu plus le coeur.

Je ne voyais pas l'intérêt d'en parler avant. Parce que ça aurait assombri mon esprit alors que je devais rester le plus concentré possible pour nous amener ici. Il n'y avait bien eu qu'Andrea, pour voir ses émotions la submerger quelques minutes. Même si en l'état... Elle préféra fermer les yeux, que de risquer qu'on y devine toute trace de tristesse dans le gouffre de ses iris.

stay safe on the Path

« J’ai souvenir d’une époque où tu ne discutais point mes requêtes également. » La riposte fuse, naturellement. Le visage ne faisant montre d’aucune émotion particulière, comme à l’accoutumée, quoi qu’une once de nostalgie puisse poindre derrière les prunelles assombries. Si les deux femmes se répondent mutuellement, c’est bien parce qu’elles peuvent se le permettre. Elles se connaissent mieux que personne et, au bout du compte, enseignent leur savoir l’une à l’autre depuis des années qu’elles se côtoient.  Qui déteint le plus sur l’autre ? Des fois, c’est à se le demander.  Et entre deux, elles ont tout à léguer à leur… camarade de toujours. Un instant, Frances songe à désigner Tucker différemment. Mais son ami est déjà rendu à s’offusquer de l’inquiétude de Nihima, alors la voici à lever une main apaisante entre deux, accompagnant le mouvement d’un regard appuyé envers Tucker. « Tu n’as pas à te justifier, ta question est légitime. » C’est de son enfant, dont on parle, et qu’importe qu’ils sachent tous pertinemment que le brun ne laissera jamais Wakiza entre de mauvaises mains, la native ne peut que s’en préoccuper.

C’est d’ailleurs une nouvelle œillade qu’adresse O’Connell à son partenaire, mitigée par le ton employé envers leur sœur de cœur. Pourtant, la militaire ne cherche pas à reprendre la dissidence légendaire de son adjoint. Parce qu’en dépit du manque de formalité dans ses propos, il exprime tout bonnement ce que pense le binôme depuis un long moment. Et il est temps pour la Lakota de cesser de les fuir. Frances ne demande pas la confrontation, pas avec elle. Mais la sollicitude est on ne peut plus sincère dès lors qu’il est question de Nima. Cette distance entre eux ? Elle ne passe pas, difficilement du moins. La tribu s’est toujours confiée sur tout, ou presque. Et depuis que leurs effectifs sont moindres O’Connell considère qu’il est d’autant plus important de rester fidèle à leurs promesses. Ne se sont-elles pas engagées, les deux guerrières au retour de leur recherche d’un nouveau refuge, à se réunir un soir, pour se retrouver, s’autoriser à se reposer, comme avant ? Alors, suivant les derniers mots de Tucker, la Dame appuie sa demande, sa tête penchée en avant en signe d’assentiment : « Parle-nous, Nima. » Elle sait, ils sont là pour elle. Toujours et à jamais.

Et c’est au bout d’un léger délai que finalement, les langues se délient. Le sac tombant à ses pieds, Frances observe son amie revenir lentement vers eux, tardant à se prononcer sur les maux qui entravent son cœur et son esprit. Bien que ses traits demeurent lisses, le propre palpitant de la militaire se serre, et elle convient d'une expiration à l’écoute de sa partenaire. Bien qu’elle n’ait pas toujours les mots justes, bien qu’elle ait conscience que ses propres dialogues puissent se révéler douloureux à entendre, l’afro-américaine formule doucement : « Tu sais, à un moment, il faudra bien que tu puisses de nouveau prononcer son nom. » Kaya. Sa fille a fait son choix, et pas des plus aisés. Si la situation est complexe, en grossier résumé, cela équivaut à un abandon, l’enfant reniant son propre sang plutôt que de le suivre aveuglément. Mais un premier nom s’accompagne d’un deuxième, pas encore censuré. Devrait-il suivre le même cheminement, lui aussi ?

O’Connell marque un temps, sondant autant la femme en face d’elle que son ami à ses côtés. Encore une fois, le discours parfait n’existe pas. Mais il lui faut bien soulager le tourment de celle qui a tout sacrifié pour les siens, jusqu’à sa propre famille. « Comme tu le dis si bien, chacun a fait son choix. Celui qui paraissait le plus censé pour soi, au moment voulu. » Des décisions ont été prises, de manière inattendue pour certaines. La Dame ne se ment pas, elle-même est assez déçue du départ de plusieurs des leurs. Et l’absence de la plus jeune parmi eux, de ce membre fondateur de leur tribu, pèse dans sa poitrine aussi, quoi qu’elle n’en montre rien. Elle ne peut que vibrer au son de la voix de Nima, dont la souffrance est décuplée par le choix d’un autre. Hayden aurait pu l’accompagner, mais la division semble être la finalité de ce déménagement forcé. Elle soupire alors, bien en peine de pouvoir panser les blessures d’un organe ensanglanté de tous côtés. Tiquant néanmoins en fronçant les sourcils : « Détrompe-toi. Il y a toujours un intérêt à en parler, si tu en ressens le besoin. Qu’importe le moment choisi, tu sais que nous sommes là pour toi. » Qu’elle se confie ou pas, au fond, son esprit peut tout autant être assombri. De toute façon, ils auraient pu être encore en plein convoi que Frances et Tucker auraient tout arrêté pour l’écouter et la soutenir, infailliblement. Mais ils étaient passés à côté de bien trop d’éléments, ces derniers temps.  « Je suis navrée, Nima. Nous n’avons pas su t’apporter tout notre soutien quand tu en avais besoin. » Concentrés sur la guerre oui, mais ne sont-ils donc pas toujours en train de préparer un plan de bataille ? « Hayden et Kaya ont choisi une direction divergente de la tienne. Mais cela ne veut pas dire que tu ne les retrouveras pas. » Frances fait volontairement le choix de nommer la fille de la Lakota – celle qui aurait pu être la sienne aussi, par bien des égards. Mais elle sait également que si leurs routes viennent à se recroiser, chacun serait changé. N’est-ce pourtant pas le cours de la vie, qui veut cela ? « Nos Voies sont garnies de changement, ma sœur. De séparation comme de réunion. Ton cœur est lacéré, mais il guérira. » Parce qu’il le faudra bien, parce qu’avec le temps, les plaies s’estompent, qu’on le veuille ou non. Il n’empêche, parfois, cela fait bien trop mal d’aimer.

(c) semper eadem

Il n'y avait pas une possibilité où il laisserait Wakiza complétement seul. Mais ce n'était pas le plus important à l'instant T. Alors quand Nima parle de le vexer, Tucker agite à peine la main. Il se vexait facilement, oui. Mais pas avec Nima. Jamais. Définitivement, quelque chose n'allait pas. Nima le connaissait suffisamment pour ne pas avoir à se justifier. Frances appuie les dires de Tucker et le brun n'est pas vraiment d'accord avec le fait de minimiser ses émotions.

- Grand chose ou pas. Si ça te fait souffrir, c'est important.

Nima était passé maitre dans l'isolement une fois que son coeur était trop lourd. Elle parle de Kaya, des choix qu'elle a fait, à l'encontre du sien. Et si Tucker aime profondément Frances, elle n'est pas doué de tact. Ni Nihima d'ailleurs. Pour autant, Tucker intervient toutefois. Parce qu'il fallait laisser le temps faire aussi.

- Frances..

Un regard dans sa direction. Parce qu'il juge que Nima a le droit ou non de prononcer le nom de sa fille. Si elle n'a pas la possibilité de le faire pour le moment, la forcer ne servait pas à grand chose. Pas du tout, même. Le nom d'Hayden le fait toutefois froncer les sourcils. Un regard sur Nima dont le collier à disparu suffit à ce qu'il ne comprenne le problème. Tout deux s'étaient séparés. Elle avait perdu un petit ami et sa fille.

- Je suis désolé, Nima.

Qu'il murmura toutefois. Il aurait aimé comprendre plus rapidement. Il aurait aimé venir épauler Nima comme elle en avait le besoin. Et ça malgré le fait qu'elle cachait tout son mal-être. Tucker n'avait pas l'impression de pouvoir réagir plus que ça. Frances avait, parfois, les mots justes. En tout cas, Tucker se sentait coupable. Coupable de ne pas avoir prêté tant attention que ça. Il avait l'impression d'être un ami en carton à cet instant précis.

- Frances a raison. Je suis désolé qu'on est pas su voir ta douleur. Le temps aidera à rendre la situation moins douloureuse. Mais nous parler aidera aussi.

Parce qu'il ne voulait pas qu'elle ressasse. Qu'elle tente de trouver des solutions à une situation qu'elle ne pouvait pas contrôler. Kaya lui manquait aussi. Mais ça n'était rien comparer à ce que Nima pouvait ressentir par rapport à sa fille. Les yeux rivés sur sa soeur, Tucker pinça ses lèvres entre elle.

- Quand est-ce que tu n'as pas dormir plus de deux heures...

One step after another

Elle n'était pas là pour se battre. Et si la réplique de Frances trouvait déjà réponse dans son esprit, la native se tait. Se contentant de l'aviser sans mot dire, alors que l'un et l'autre ne se formalisent pas de son inquiétude. Les écoutant tour à tour, quand sa soeur joue les pragmatiques là ou son frère essaie de tempérer un peu plus. Silencieuse, encaissant les deux avis, reprenant néanmoins à leur attention.

Un jour viendra, ou je parlerai d'elle. Mais pas pour le moment. L'envie n'y était pas. Non pas qu'elle ne pense pas à Kaya, c'était bien là tout le contraire. Bon nombre de choses ici la ramenaient à elle. Et à leur insistance pour qu'elle pose des maux, sur ses mots ? Elle ne peut qu'esquisser un sourire sans joie. Pour dire quoi ? La question était sincère, quoi qu'elle ne semblait naïve. Enoncer des faits ? Que seul sa famille de coeur avait choisi son chemin, quand les liens du sang s'étaient rompus ? Le poids de la culpabilité sur ses épaules ? Ca ne servait à rien. Moins encore, quand elle devinait sans mal leur propre remord, à n'avoir rien vu. Secouant doucement la tête à l'idée, avant de reprendre.

Vous n'auriez rien pu voir. Parce que j'ai pris la décision que ne voyiez rien. Souligne t-elle finalement. Vous aviez déjà bien trop à penser. Bien qu'elle entende leurs propos, qui savent l'atteindre directement en plein coeur. Et à la question de Tucker, elle ne peut qu'hausser les épaules. Ca commence à aller mieux. Même si elle continuait de fuir le sommeil. La réserve prend forme, chacun y trouve doucement sa place. Je devrais pouvoir m'autoriser quelques heures supplémentaires, c'est promis. Qu'elle le rassure d'une voix plus douce, revenant à eux deux.

Je ne crois pas l'avoir énoncé à voix haute, alors ... Merci. De m'avoir suivie ici, même si tout portait à croire que c'était une mauvaise idée. Pour Tucker, qui avait eu du mal à encaisser la nouvelle. Ou Frances, qui aurait aimé défendre Nisqually. Vous êtes ma famille. Bien plus que celles du sang.

stay safe on the Path