The Walking Dead RPG

Je plissai les yeux en ouvrant en grand la porte de secours. Revoir la lumière du jour si subitement, après être resté quelques temps dans les ténèbres, me demanda une petite mise au point. Cette pénombre restait tout de même bien plus rassurante, surtout avec deux sorties pleinement dégagées. Je me sentais un peu moins pris au piège.

Je fis demi-tour avec Will pour entendre la suite de l’histoire. Si les deux autres hommes du groupe feignaient ne pas comprendre de quoi Zi parlait, j’étais bien plus attentif aux précieuses informations qu’elle nous donnait. Tout était bon à prendre. « La dernière note daterait de plus d’un an, ce qui pourrait concorder avec l’attaque de ces adolescents pillards proche de Belfair… » Je marquai un silence, songeur. « Je ne crois pas à une coïncidence. Les groupes de survivants, dans le secteur, sont plutôt rares. Ils doivent s’agir du même. » Peut-être qu’ils étaient désespérés, motivés dans leur vaine tentative par le fléau qui avait ravagé toute leur communauté au sein de ce lycée désaffecté… Je pouvais spéculer encore longtemps, mais il était temps d’avancer. « Restez sur vos gardes. On a déjà eu des rencontres du troisième type, alors on n’est pas à l’abri que ça recommence. » Certaines maladies cohabitaient assez mal entre elles.

Nous avions procédé méthodiquement pour chaque nouvelle salle de classe, sans avoir d’autres mauvaises surprises. Le prochain couloir nous réserva davantage de surprise. Je levai ma lampe-torche en direction du tableau d’ardoise, captant des noms qui ne me disaient rien. « Dead or… dead ? Je suppose que cette liste renferme des cadavres présumés, ambulants ou non. Ils ont sans doute cherché à faire un peu de ménage… et celui-ci n’est pas fini. » Je me retournai vivement, interrompant mes réflexions, quand des grognements se firent entendre à l’autre bout du couloir.

Ce n’était qu’une gosse… ou plutôt ce qu’il en restait. Elle ne représentait pas un danger réel, mais je rechignais malgré tout à m’en charger moi-même. Je la désignai d’un signe de tête aux autres, pour que quelqu’un se dévoue, pendant que je m’assurai que la pièce d’en face ne représentait aucun réel danger. Si l’idée de regarder par la serrure m’était traversée, je l’oubliai bien vite en repérant un bout de clef cassé à l’intérieur. En l’état, il était impossible de la crocheter. Je testai la poignée par acquis de conscience, me rendant vite compte qu’elle était bien bloquée. J’eus un mouvement de recul instinctif en entendant une série de grognements faiblards répondre suite à ma tentative. « Ils sont bien une demi-douzaine là-dedans. » Je braquai ma lampe sur le hublot, sans rien voir. « On laisse de côté pour le moment, ils sont bloqués. » Il nous restait le couloir sud à vérifier, mais je m’assurais déjà que celui qui s’était dévoué pour nous débarrasser de la gamine morte ne rencontrait pas de difficultés supplémentaires.

Spoiler:

"It's holding me, morphing me, And forcing me to strive To be endlessly cold within, And dreaming I'm alive And I'm not breaking down I'm breaking out Last chance to lose control"

Si William et Zack n'ont pas l'air de savoir à quoi s'en tenir sur l'incident dont elle fait mention, au moins Locklan est le premier à recouper les informations. Elle le scrute et hoche la tête. Soit, au moins, ils ont vu ces gamins, ils s'y sont confrontés. Ils savent de quoi il est question. La chinoise ne cherche pas plus loin et applique la fouille méthodiquement selon les ordres de son compagnon. Ce n'est que plus tard qu'ils ont le droit à un visiteur. La brune avise Locklan un temps, et affirme s'en occupe.

Le temps d'expédier la situation, la lame planter dans le crâne de l'adolescente transformée depuis un moment, Zi avise rapidement la présence d'un message qu'elle récupère. Ce dernier est imprégné par les graisses décomposées, encore un peu lisible. Il y a une dernière note oui, affirme-t-elle aux autres simplement. Ils ont été enfermés à l'intérieur le temps que certains de sortie reviennent, mais ils sont partis longtemps et les ont vraisemblablement abandonné ici, explique-t-elle. S'il y a encore des survivants, je ne pense pas qu'ils soient encore dans le coin, ajoute-t-elle.

Spoiler:

who's on first ?

ANAPHORE

Will se détourna de Zi pour regarder Locke, qui semblait comprendre ce à quoi elle faisait référence. « C’était avec des nôtres ? Vous savez ce qu’il s’y est passé, tous les deux ? » Quelque chose qui risquait de se retourner contre eux, dans l’immédiat ? Ou qui pouvait leur donner des indications sur ce qu’il pouvait trouver dans le lycée, peut-être. Hochant la tête à la recommandation de Locklan, Will s’avança prudemment vers le reste du couloir, et la salle la plus proche d’eux, vers le Nord, observant l’intérieur de celle-ci depuis l’embrasure de la porte. « S’ils ne se sont pas transformés eux-mêmes, en rajoutant à cette liste… » Probablement pas de mutants, cette dernière ayant l’air ancienne, mais ils ne savaient de toute façon pas qui était passé après eux dans ce lycée. Il pouvait y avoir des morts-vivants beaucoup plus récents.

Il se recula alors que des grognements se faisaient entendre pour laisser les autres sortir de la salle, observant une gamine provenant du fond du couloir. « Sûrement celle qu’on a vue en ouvrant la porte. » Peut-être était-elle seule dans cette portion du couloir, en fin de compte. Mais de ce qu’ils avaient pu entrapercevoir depuis l’extérieur, le lycée était encore vaste. « Ils les auraient achevés, s’ils les connaissaient, plutôt que de les laisser dans cet état. Quelque chose a dû leur arriver dehors. Ils étaient nombreux, avec elle ? » Si elle le mentionnait seulement.

Suivant brièvement Locklan des yeux, il se retourna à nouveau vers le haut du couloir pour s’assurer qu’aucun autre rôdeur ne suivait l’enfant pour les prendre par surprise. « Compris. On devrait vérifier l’autre partie du couloir avant d’aller plus loin. » Une fois l’approbation de leur chef d’expédition obtenue, William en prit la direction, beretta en main, pour apercevoir une porte identique à celle à travers laquelle Locke venait de regarder. S’y penchant à son tour, il chercha à en observer l’intérieur. « Surveillez le reste du couloir. » Qu’il ne se fasse pas attaquer sans le voir venir.

WE ARE SOLDIERS

It's time to strap our boots on
This is a perfect day to die
Wipe the blood out of our eyes
In this life there's no surrender

« J’en sais pas plus que ce que je viens de vous dire. » J’avais seulement pris le temps de lire les rapports concernant la situation à Belfair avant de m’engager dans cette mission, pour nous éviter toutes mauvaises surprises. « C’était avec les nôtres, oui. » Zi nous apporta encore d’autres éléments de réponse, après s’être chargée de la gamine. « Enfermés à l’intérieur ? Ça expliquerait pourquoi les portes de secours étaient aussi bloquées. » Il nous avait fallu forcer le mécanisme avec Will un peu plus tôt. « On peut supposer qu’ils sont partis chercher de l’aide et se ravitailler en médicaments, en les mettant en quarantaine. Sauf qu’ils ne sont jamais revenus après qu’on les ai mis en déroute. Certains ont fini par mourir des suites de la maladie. Ils ont fait leur maximum pour les isoler et assurer leur survie, avant de probablement mourir de faim. » J'avais la désagréable impression qu'on avait tué la mère-louve et condamné tous ses petits, sauf qu'on parlait de gosses aux abois. Le bilan était amer.

Peut-être que cet ancien lycée nous réserverait d’autres surprises, mais je commençais enfin à me dresser un tableau plutôt convaincant de la situation sur place. « On peut s’attendre à des pièges à rôdeurs s’ils ont voulu se protéger des morts sans avoir à les trépaner. Restez vigilants. » Toute la partie Sud ne représenta cependant aucun danger particulier. J’ouvris en premier la porte située au bout du couloir, qui menait évidemment sur des WC empestant l’eau croupie. La grande pièce sur ma droite n’était autre qu’un auditorium. Remonter l’autre aile ne posa pas non plus de problèmes particuliers. En vérité, c’était même une certaine routine qui s’installait à chaque porte ouverte. Rester aussi longtemps sur le qui-vive, sans raison aucune, mettait nos nerfs à rude épreuve.

« On fait une pause. » Indiquai-je après deux heures de fouille intensive. J’aurais bien voulu avoir quelque chose à me mettre sous la dent, mais on restait en restriction et il me faudrait attendre le soir venu. A défaut de mieux, je m’installai au moins sur une des chaises qui avait tenu bon malgré le temps. J’étalai la carte sur le pupitre pour la compléter. « Classe 311… » Mon regard se baissa sur tout le barda entreposé ici. « A votre avis, à quoi ça leur servait ? Pour des pièges encore ? » Nous ferions bien de rester vigilants. « A première vue, on a parcouru la moitié. On va faire un rapide tour au Nord avant de revenir ouvrir ces salles de classe : 259 et 270. Deux groupes de trois, et on se rejoint là. »

Spoiler:

"It's holding me, morphing me, And forcing me to strive To be endlessly cold within, And dreaming I'm alive And I'm not breaking down I'm breaking out Last chance to lose control"

J’écoute les suppositions de Locke sur ce qui a dû se passer, me contentant d’une grimace alors que j’imagine, l’espace d’une seconde, le cauchemar que ces gamins ont dû vivre. « C’est moche putain… » Soufflé entre mes dents, plus pour moi-même qu’autre chose.

Et puis, on continue d’avancer avec prudence. Même si la catapulte était foireuse, ça veut pas pour autant dire que les autres pièges le seront. Et on aura ptet pas autant de chance sur le reste. Forcément, j’suis aussi tendu que les autres à chaque porte qu’on ouvre. Je m’attends à tout moment à entendre un cliquetis qui nous foutra bien dans la merde mais, au final, y a rien. Enfin, y a bien des trucs qui trainent çà et là, qui nous confortent qu’il y avait bien des gens qui ont tenté de survivre ici. Mais aucune menace directe.

La pause est plus que bienvenue. J’ai un soupir de soulagement alors que je pose mon sac à outils et je bois quelques gorgées d’eau avant d’aviser le plan de Locke. Puis le bordel un peu partout autour de nous. « Là comme ça, j’aurais tendance à parler de bombe à clous. Mais la catapulte m’a ptet rendu un peu parano. » Je me penche pour récupérer la paire de ciseaux et la pâte à fixation. « Ou juste des pièges sonores pour les intrus. » Ca pourrait aussi. Autant dire que j’ai un paquet d’options aussi farfelues les unes que les autres qui se bousculent et absolument rien de concret pour me permettre de m’arrêter sur l’une d’elles. « Allez, j’aime bien le chiffre 259. » Faut bien s’décider non ?

Spoiler:

The stuff that dreams
are made of.

ANAPHORE

Elle hoche la tête alors, suivant le reste de l'équipe avec application, sans se formaliser du reste. Concentrée sur la tâche, elle a laissé le journal dans son sac, en se disant qu'elle pourra toujours y revenir plus tard, avec un peu plus de temps et de moyen, pour le décrypter. Savoir ce qu'il s'est passé sur place permettrait aussi de composer avec les personnes et les ressources qui ont transité, éventuellement. Devant la pièce 311, elle suit le mouvement et entame la fouille.

Quelque chose ? Demande-t-elle aux autres qui ne font vraisemblablement pas l'effort de trop chercher. Elle est bien la seule qui s'y attèle avec application et qui, donc, trouve un objet sous le bureau du professeur. L'objet a pris la poussière : J'ai un dictaphone, annonce-t-elle à ses complices avant d'essayer de l'allumer. L'outil est cependant en bon état, sans fonctionner. Les piles sont mortes, j'en ai sur moi, je vais voir si elles correspondent, ajoute-t-elle alors en haussant les épaules. Défaite de son sac, elle les clipse dans la batterie avant de voir l'écran s'allumer finalement. C'est bon...

Spoiler:

who's on first ?

ANAPHORE