The Walking Dead RPG

Un soupir m'échappe, je baisse le regard un instant en prenant une grande goulée d'air parce qu'elle m'use un peu avec tout ça. Elle m'trouve bavard mais alors, elle, c'est pire. J'ai l'impression d'avoir mis toute ma petite monnaie dans la machine à blabla. Je sais que tu te planques pas, que j'ajoute en venant me pincer l'arête du nez. De même que les autres, quoi que. Y'en a certains, c'est quand même pas le courage qui les étouffe. Et putain, on va les faire passer pour les gens les plus malins du lot, moi j'ai tendance à les trouver furieusement pathétique. Enfin...

Peu importe mon avis sur la question. Moon a raison sur plein d'choses dans ce qu'elle évoque et j'peux pas la contredire. Je hoche simplement la tête à tout ça en fin d'compte, parce que ouais, elle prend les bonnes dispositions aussi pour nous deux. Le fait qu'elle s'éloigne permet qu'elle puisse pas se faire prendre. Et pour moi, c'est déjà un soulagement. Tu auras sans doute ta place là-bas, mais arrête de tenir ce genre de discours débiles et froids qui te ressemblent pas, que j'lui demande simplement. J'ai un soupir. C'que j'ai entendu pendant cette réunion à notre arrivée, ça me donne un éclair de nausées dégoûtées.

On est pas des super-héros ou des sauveurs, on va rien révolutionner et... On va peut-être y laisser plus que des plumes, que j'ajoute simplement en haussant les épaules. Pas que ma vie ait aucune valeur pour moi, c'est pas vraiment mon propos. Juste que si j'suis pas capable de me regarder en face, je vois pas l'intérêt. Mais ça nous concerne aussi. Qu'Roman et Joaquin soient pris dans tout ça, ça nous implique forcément dans le même bateau que ces gens contre qui c'est pas l'moment de se dresser, que j'ajoute simplement.

J'essaie de la convaincre elle alors que j'sais qu'au fond, je prêche une convertie. Pour les autres... C'est encore différent j'ai l'impression mais bon... Je pince les lèvres, en essayant d'garder évidemment mon calme, d'pas m'emballer pour des questions du genre. Peu importe qu'on soit ou non d'accord avec eux, on prend pas de meilleures décisions dans ce genre d'configuration de toute façon, que j'rappelle. Ok, Ruby est super douée pour les plans posés, stratégiques, c'est le cas d'autres. Mais j'peux assurer à tous que ça nous place pas au-dessus du lot.

Loin de là. Vraiment loin de là. Tu sais... J'ai un soupir, je la regarde. Me rapproche, l'attrape par la taille et la ramène contre moi un instant. J'ai parlé à Ruby, j'ai essayé du moins, et aussi étrange que fut cette conversation, y'a quand même un noeud qu'en est ressorti. Un truc là, dans l'fond de mon estomac, nerveux et difficile à digérer. Mais tout ça, ça m'fait m'interroger sur ce clan, sur ce qu'ils sont. Outre le fait que j'ai pas envie que mes enfants soient élevés au milieu d'tout ça, dans cette pseudo neutralité qui nous protège de que dal : Je me reconnais pas là-dedans non plus, et je sais pas si j'y ai ma place.

It is not how you hit the mat

it's how you get up

Je suis tenace. Obstinée. Têtue. Et ce ne sont là que les termes agréables que j’ai entendu à mon sujet. Mais à côté de lui, j’ai parfois l’impression d’être une débutante. Je trouve ça admirable quand quelqu’un se démène pour garder le cap quoiqu’il arrive, quand on se bat pour ses idées et idéaux, contre vents et marées. Et oui, c’est une des choses que j’aime chez lui. Et je sais que je l’agace, ce qui est compréhensible j’imagine, mais il essaie malgré tout de m’écouter et de comprendre. Malgré tout, il parvient à se montrer particulièrement obtus concernant son opinion sur les autres.

« D’accord, ce genre de discours ne me ressemble pas, tu as raison. Mais il y a quand même de quoi leur en vouloir. » Je fronce les sourcils en secouant la tête. « Tu étais là, tu as entendu. Ils ont accusés les nôtres de les avoir attirés, ils ont accusés Joaquin d’être potentiellement responsable d’autres blessures. Tu trouves ça acceptable ? Pas moi. S’ils ne sont pas responsables des actes atroces commis par ces barbares, il n’en demeure pas moins que c’était déplacées et hypocrites comme remarques. Et si tu trouves lâche de ne pas vouloir rester pour affronter ces hommes de front, ça l’est tout autant d’accabler des personnes venues aider et qui se sont au final retrouvées mutilées et prisonnières sans rien pouvoir faire. »

Je me frotte les yeux en soupirant. « La moindre des choses était de reconnaître leur tort et de demander pardon. C’était facile. Ça n’aurait pas tourné ainsi. » Je le dévisage. « Et je n’ai pas envie de me disputer avec toi à ce sujet, ni de devoir argumenter sur le fait qu’il est plus de reprocher des torts imaginaires que de s’excuser. » Je me mords l’intérieur des joues, n’aimant guère ce maelstrom de sentiments contradictoires que je ressens. « Je n’avais pas l’intention de mentir, juste… » Je hausse les épaules. « Je n’en sais rien. » Si, bien sur. Me détacher me permet d’être moins blessée, une vaine tentative pour reprendre un peu de distance avec tout ça. Alors que l’on sait visiblement tous les deux que je suis trop proches des gens pour ça, ou quelque chose du genre. « Donc oui évidemment que ça nous concerne aussi. Evidemment que nous allons faire tout ce que nous pouvons pour les sortir, tous, de là. Je n’ai pas l’intention de rester les bras croisés et d’attendre, pas plus que Ruby ou les autres. » Quoi que pour certains, je n’en suis pas si sûre.

Il est resté immobile quand j’ai essayé de me montrer tendre, alors quand il s’approche à son tour, c’est de l’angoisse qu’il fait naître en moi, sans que je ne comprenne pourquoi. Le contraste peut-être, l’appréhension sans doute. Je cligne des yeux quand il parle et je reste à le dévisager un instant en silence. « Tu veux quitter les STARS ? » Partir ? De son côté ? « Pourquoi tu n’y aurais pas ta place, tu… A cause de tout ça ? Tu irais où ? Et tu en as déjà parlé à Ruby ? » Ce qui est normal, dans le fond, mais… Je grimace. « Trop de questions, je sais. » Et il se passerait quoi, pour nous ? Oui, c’est beaucoup trop égoïste, même à mes yeux, mais, ça me concerne aussi, non ? Presque nerveusement mes mains vont agripper son pull, alors que mes prunelles sondent les siennes en cherchant une réponse.

Franchement je la regarde, et je réalise pas très bien ce qu'elle est en train de me raconter. Les yeux ronds, j'ai l'impression d'être face à une étrangère, fermée à la discussion, et motivée à trouver un responsable dans le mauvais camp. Ses histoires d'excuses, de responsabilités, ça me dépasse totalement, notamment parce que je trouve ça incroyablement bête. Mais c'est joué sur le coup de l'émotion, et je vois pas à quoi on peut s'attendre. On a des gens blessés, traumatisés, qui arrivent plus à réfléchir à l'endroit. C'est notre place, à nous, d'continuer à penser proprement pourtant.

Mais... Tu t'écoutes ? que je lui demande en fronçant les sourcils : J'crois que y'a beaucoup de choses qui se mélangent dans ton discours, qui prennent pas en compte l'émotion et les traumatismes, et surtout la position qui nous revient pour compenser : Tout le monde a pris son compte ce soir-là, et on était pas là. Qu'est-ce qu'on en sait si Joaquin a pas effectivement fait du grand Joaquin ? Comme si ça pouvait être vraiment surprenant d'sa part. Bon sang, on le connait tous les deux : Me regarde pas avec de grands yeux pour me dire que tu pourrais pas y croire, que j'ajoute.

C'est comme un avertissement. Qu'est-ce qu'on en sait, c'est ça le truc. C'est pas pour autant qu'on va les abandonner, mais si tu cours après des excuses, alors autant condamner tout le monde, et surtout, qu'est-ce que ça changera ? Si Ruby et les autres ont des excuses, qui en fera à Thais et Valérian ? On a vu leur état pourtant. On a vu comment ils ont fini. Qui leur demandera pardon ? Je viens pas jouer des questions d'égos avec des personnes qui peuvent nous procurer des ressources dont on a besoin, que je lui précise, froidement. Et puis quels torts ? Ils ont appelé ces pillards en leur disant de ramener leurs potes ?

Je comprends même pas l'intérêt. Tout le monde était au courant d'la dangerosité d'la zone, personne peut tomber des nus et reprocher d'pas avoir été prévenu : même nous, on l'savait, c'est pour ça qu'on a pris nos précautions, en sachant la menace si proche. La vérité, c'est qu'on l'a mauvaise d'avoir été foulé du pied par des enfoirés, rien de plus. Mais c'est ni la première fois, ni la dernière qu'on nous prendra pour des cons et réciproquement, on est doués pour ça. Et si on s'en prend aux mauvaises personnes, alors à quoi ça sert, tout ça ? Autant saboter directement les accords qu'on a, avec tout le monde.

Je soupire. La proximité de Moon embrouille un peu mon esprit et d'une confession, je saisis son inquiétude. L'occasion pour moi de refermer mon étreinte sur sa taille plus fermement, et de la regarder : J'en sais rien, que j'admets simplement en pinçant les lèvres. En fait, j'y ai pas réfléchi, c'est juste... Je soupire : C'est une impression, et je peux pas avoir les réponses à toutes les questions, et je hoche la tête : Ruby voulait partir loin d'tout ça. J'lui ai dit de m'en faire part si elle voulait fuir, je l'accompagnerais, que j'ajoute simplement alors : Je t'en parle à toi parce que je veux que tu me suives si c'est l'cas, j'ai pas envie de me dire que je pourrais partir sans elle.

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Nouveau froncement de sourcil de ma part alors qu’il remet tout ce que je peux dire en question. Et c’est un soupir résigné qui finit par m’échapper. « Evidemment qu’il a du faire du grand Joaquin, comme tu aurais sans doute fait du grand Lennox à sa place. » On le sait pertinnement tous les deux. « Ce n’est pas pour autant que cela justifie leur jugement, ou leur attaque à l’encontre des autres. Si tout le monde a subi, c’est également le cas de Joaquin et Ruby justement, et ils semblent déjà l’avoir oublié… Mais nous n’étions pas là, tu as raison. » Je secoue la tête en fermant les yeux, passant mes mains sur mes traits fatigués.

Agaçant. J’ai déjà dit qu’il était agaçant ? Il réussit ce savant, et insupportable, mélange de moralité et réprobation justifiées, et de mauvaise foi absolue. Bon peut-être n’est-ce pas vraiment de la mauvaise foi il est vrai... mais je n’ai pas l’impression qu’il soit totalement objectif lui non plus, même si je ne saurais dire d’où ça vient. Peut-être juste de la fatigue ? C’est une possibilité. Et ce n’est sans doute pas si important au final. « Ce n’est pas parce que je peux critiquer ou être en désaccord que je leur tournerai le dos pour autant. Personne ne méritait ce que ces enfoirés ont pu faire. Et personne ne mériterait de les affronter seul. » Est-ce que ça s’arrête vraiment à ça ? Qu’on soit contrariés de s’être fait avoir comme des bleus ? Ce n’est pas impossible non plus. Je ne suis pas la seule à être trop arrogante ou susceptible.

Sans doute que cette conversation me met un peu trop mal à l’aise, comme si le fait d’être en désaccord à ce sujet, entre autre, pouvait provoquer trop de fissures. Ce qui peut être le cas vu comme il parle de ceux qui ne veulent pas se mouiller. Et pourrait expliquer cette distance entre nous que je ne parviens pas à combler. Mais je n’ai pour autant aucune envie de me taire ou de faire mine d’être toujours en accord avec lui, simplement pour… nous préserver. Malgré cette angoisse qui me prend quand il commence à parler.
Mais il resserre son étreinte et ce simple geste m’apaise suffisamment pour que je parvienne à réfléchir. S’il cherchait à se séparer de moi, il serait bien plus franc que cela. « Ruby veut partir ? » Ce n’est pas vraiment étonnant. Je continue de le dévisager et je reprends après un silence. « Je l’accompagnerai aussi. Elle aura besoin de soutien. » Est-ce que ça répond à sa question qui n’en était pas une ? Oui, peut-être, probablement, non ? « Tu veux que je la suive avec toi dans sa fuite ou dans la tienne si tu décides de partir après ? » Je sais, c’est maladif à ce niveau-là de toujours avoir besoin de réponses claires et directes. J’ai beau essayer de faire de efforts, sur certains sujets, c’est plus fort que moi. « Je ne sais pas si je pourrais les laisser, mais je… » Mon pouce va effleurer sa mâchoire. « Je ne veux pas partir sans toi... Je n'ai pas envie que tu partes sans moi. » Et ça j’en suis sûre.

Mais Moon... Les bras m'en tombent. J'ai pas dû assister à la même entrevue qu'elle, ou que les autres. Ou alors, elle doit adorer s'outrer pour rien : C'est Ruby qui les a accusé en premier lieu, c'est elle qui leur a balancé au visage que c'était de leur faute, que je lui rappelle alors en la regardant d'un air clairement dépité, sans bien comprendre pourquoi elle insiste autant pour les tenir responsable. Elle a vraiment besoin d'un coupable ? Alors qu'elle regarde au large, y'a des connards pour naviguer sous un pavillon pirate. Tu réalises que Valérian a juste mis sous son nez l'absurdité de son raisonnement ? Qu'ils ont pas plus demandé aux pirates de venir qu'eux ceux en voilier les a amené à la péniche ? C'est ça le truc : c'est la responsabilité de personne, et si quelqu'un est coupable, on l'saura jamais, que j'ajoute.

Je secoue la tête, je sais qu'à la place de ces gens, j'aurais pas mieux réagi face à une remarque acerbe comme ça. Si, ça justifie : c'est pas eux qui ont accusé en premier lieu, c'est ça que t'oublies, et ça remet tout en cause pour ma part : T'aurais fait quoi à leur place ? Ruby souffre, bien sûr qu'elle dit n'importe quoi. Mais quoi ? Tu la laisses déclarer que t'es responsable du massacre qui a eu lieu alors que t'y peux rien du tout ? C'est un non sens. Protégé Ruby, c'est cohérent. Sauf que quand ton môme fait de la merde, si t'évite que ça lui retombe trop sur la gueule et surtout injustement, tu fais aussi en sorte qu'il reconsidère sa position et qu'il réfléchisse plus loin qu'le bout de son nez. La paille, la poutre, c'est ça ? J'y crois pas. Commençons pas à réécrire l'histoire à la sauce qu'on préfère, tu veux ? C'est tout ce que je lui demande. On est clairement pas des saints chez les STARS, de toute façon.

Un soupir m'échappe. Je sais que c'est pas pour lui plaire, et c'est pas non plus mon cas. Je veux pas prendre pour acquis le fait qu'on représente des personnes impeccables sous tous rapports. Officiellement ? C'est absolument pas le cas. Rien que le fait qu'on joue double ou triple jeu de tous les côtés, c'est bien un signe qu'il faut que moyennement nous faire confiance. Pour autant, c'est aussi ce qui nous définie. Je crois. Et on parvient quand même à trouver des personnes à aimer dans le lot. Je crois qu'il est trop tôt pour y penser, on sait pas de quoi est fait demain, et on en a pour plusieurs mois à s'angoisser pour Joaquin et Roman avant de devoir vraiment répondre à cette question, que je souffle en passant ma main sur sa joue : D'ici là, ça nous laisse aussi le temps d'y réfléchir et de voir si l'herbe est vraiment plus verte ailleurs au final, si ça se trouve, non. Mais j'ai pas envie de partir sans toi, c'est tout ce que tu dois comprendre...

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Je me mordille l’intérieur des joues, ravalant de peu mon esprit de contradiction qui me pousse à répondre. Parce qu’il se pourrait qu’il ait potentiellement raison. Encore. Pas sur tout certes, il oublie certaines choses et certaines paroles lui aussi, ne se montre pas non plus totalement objectif lui non plus, mais son raisonnement tient la route. Et plus qu’un peu. « Tu as raison. » Je l’ai déjà dit, mais il est terriblement têtu et se focalise sur le reste de mes paroles. Il n’a pas raison sur tout, comme je l’ai dit, mais je ne suis pas assez arrogante ou bornée pour ne pas le reconnaître, surtout face à lui, ça n’a aucun intérêt. « D’accord, Ruby a peut-être lancé les hostilités, mais elle… Tu as bien vu dans quel état elle est, tu sais ce qu’ils lui ont fait et ce qu’ils ont fait à Joaquin. Elle a toutes les raisons du monde d’être en colère et folle de rage. » Et terrifiée. Je laisse filer un soupir en me pinçant le nez d’une main, levant l’autre en mode capitulation. « Eux aussi. Je sais. Eux aussi ont souffert. Ils ne sont pas responsables je le sais bien. Chacun est allé trop loin et a dit des choses qui le dépassaient… » Mais d’un autre côté, nous, nous sommes là. Où sont-ils, ceux des autres groupes ?... Non, ça suffit. « Et je n’ai jamais prétendu… Nous ne sommes pas des saints, loin de là. Je doute que quiconque puisse réellement se targuer comme tel de nos jours de toute façon. Mais on reste soudés et on fonctionne bien ensemble. » Je le fixe et grimace en fermant les yeux. « J’ai possiblement perdu un peu de mon objectivité légendaire. » Pas si légendaire que ça. « A ma décharge, je n’ai pas l’habitude de… tenir à des gens. » Excuse pire que le reste ? Sans doute que oui, mais ça n’en reste pas moins vrai.

Quant au reste… Je hoche lentement la tête. Il est bien trop tôt, il est hors de question d’envisager quoi que ce soit tant que les autres ne seront pas en sécurité. Je ne sais pas comment tout ça va tourner, ni à quel point nous serons encore impactés, mais nous ferons notre possible pour aider et que les choses rentrent dans l’ordre… autant que possible. Même si cela signifie combattre de nouveaux monstres. Pour le moment, on ne peut de toute manière pas faire grand-chose de plus.

Et après ? On avisera oui. Mais ça m’aide. Il m’aide. Une esquisse de sourire étire mes lèvres. « Tu ne pars pas sans moi, c’est noté. » Mon sourire s’agrandit un peu, tête penchée vers sa main. « Je ne t’aurais pas laissé faire de toute façon. » Evidemment que s’il voulait vraiment partir sans moi, je le laisserai faire… mais ça me convient bien que ça ne soit pas du tout à l’ordre du jour. Je me blottis un peu plus contre lui, passant mes bras derrière son cou, enfouissant mon nez contre lui. je n’ai pas besoin d’ajouter qu’il va me manquer, n’’est-ce pas ?

Je comprends, que c'est bizarre de tenir aux autres, et puis que ça fait dire des choses absurdes. Je comprends que ça fasse peur aussi, surtout quand on a toujours été indépendant. Mon cercle, personnellement, s'est toujours restreints à quelques personnes de temps en temps, mes enfants, ma femme, mon beau-père qui a plus été un père pour moi ces dernières années. Et puis, le paysage s'est élagué, on est plus très nombreux de la photo d'origine. J'ai aucune idée du sort de mon frère non plus d'ailleurs, je sais pas à quel point ce con a pu faire n'importe quoi ou pas...

Enfin, on s'en fout. Je soupire Mais c'est pas une bonne raison pour faire n'importe quoi, c'est compris ? que je lui souffle en la fixant droit dans les yeux cette fois. Et par ça, j'entends raconter des conneries plus grosses qu'elle ou alors se mettre en danger inutilement pour protéger les autres. Je la connais assez maintenant pour savoir que son calme et son bon sens sont également légendaires quand il s'agit de pas réfléchir totalement. Un coup de sang, et la voilà partie pour la roue libre du non-sens complet, quoi. Je soupire, venant poser mes lèvres contre sa tempe doucement, pour l'étreindre aussi fermement.

Cette fille est vraiment pas croyable. A se demander ce qu'elle fout avec moi, et inversement. J'ai toujours l'impression d'être le pire choix possible pour elle, qu'elle y perd au change, contre n'importe quel mec qui aurait pu l'aimer, bien mieux que je le ferais jamais. Mais je peux pas m'empêcher d'avoir le coeur qui se gonfle d'orgueil et de joie quand je la sais avec moi, à m'aimer vraiment. Je sais pas si je serais un jour capable de lui dire que c'est réciproque. Que y'a tellement à composer, que je l'aime sans doute maladroitement, mais c'est pas très grave parce que c'est sincère. Je viens chercher ses lèvres doucement, qu'importe le reste.

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