The Walking Dead RPG

Je lève un sourcil, perplexe, quand elle me renvoie ma question. « Evidemment que c’en est une vraie. » Parce que clairement, tout ce que j’ai fait m’a semblé normal, surtout vu la situation et que j’ai pas été particulièrement brillant. J’ai pas été un handicap, c’était déjà le plus important pour moi. Et on a pas eu besoin de mes services en tant que médic. Autant dire que ça, ça a été un soulagement. Mais je bats des cils à sa réponse, non sans la fixer, clairement perplexe. « Mais… c’est… enfin Nihima, je suis obligé d’être calme en toutes circonstances. Enfin quand on est sur le terrain. » J’ai un haussement d’épaules, alors que j’ai l’impression d’énoncer une évidence. « C’est mon boulot. T’imagines ce que ça pourrait donner le médic qui court comme un poulet sans tête au milieu des autres ? » Bon, je vais pas me plaindre qu’elle trouve ça remarquable, même si pour moi, c’est surtout la base de la survie. De la mienne, mais surtout celle des autres.

Enfin, dans l’immédiat, j’essaie surtout de survivre à cette branlée que je suis en train de me prendre. Elle a beau dire le contraire, j’ai un peu l’impression d’être plus en train de subir que de réussir à vraiment me défendre. Je souffle, grimaçant un instant, alors qu’elle me parle de vitesse. « De toute façon, j’ai pas les moyens de me déplacer plus rapidement. Et pour mon jeu de jambes… » Je pourrais presque me marrer si j’avais pas l’impression que je vais perdre un poumon en cours de route.

Je lance un regard en direction de Nahale qui, dans toute sa naïveté, semble ravi à l’idée de commencer l’entrainement. « Et prépare un plan de fuite plus élaboré que le mien ! »  Quoi ? Autant prévenir les gens avant qu’il soit trop tard pour eux. « Ah ouais ? Je savais pas pour les jeux de cartes. Comment ça se fait ? » Et j’ajoute, non sans une grimace. « Perso, je jouais avec mes camarades à la fac pour bouffer autre chose que des pâtes au ketchup au début de mes études. » Ouais parce que les prêts étudiants et les petits boulots, cumulé aux études, autant dire que j’ai pas mené grand train de vie pendant quelques années. Mon souffle retrouvé, j’essaie une nouvelle fois de m’attaquer à Nihima. Eeeet c’est encore un échec, même si j’essaie de me concentrer autant que possible. Je laisse filer un grognement de frustration, esquivant une première attaque de sa part avant de me prendre un coup de lame de bois sur l’épaule la seconde d’après. « Humpf. Fait chier. » Je renifle un coup et je me redresse, prêt à recommencer le mouvement. Ca va finir par passer bordel !

Spoiler:

Et il y à toute une différence entre être calme, et savoir se tenir. Certaines situations peuvent mettre à mal ton sang froid, aussi calculateur puisse tu-être. Souligne t-elle en venant esquiver une estoc, profitant pour inspirer profondément et soulager son coeur malmené par l'assaut qui ne s'arrête pas. Fronçant les sourcils à la remarque de Nolan alors que Nahale les avise tous les deux comme s'il assistait à un match de ping pong, levant les mains. Je suis pas là, j'veux pas me mêler de votre divorce ! Et s'il le dit en riant, il n'empêche. Il recule bien vite pour les laisser continuer leur joute verbale, soupirant à la remarque de Nolan.

Parce que je préférais aller apprendre le pistage avec mon grand père qu'aller à l'école, et que je passais mes soirées à me faire sermonner par ma mère une fois qu'elle avait compris la supercherie. Et Ehawee n'était pas femme à tolérer qu'on lui réponde. Les moments étaient rarement bien choisis pour espérer jouer aux cartes. Ca ne m'intéressait pas, en plus. Trop lent, trop ... pénible. En résumé ? Elle ne tenait pas en place. Allait partout son instinct la guidait, au grand drame de sa mère. Rester assise sur une chaise sans bouger relevait d'avantage de la punition à ses yeux, partie de cartes ou pas. Et en prime, c'était mal vu. Tout ce qui touchait de près ou de loin à des jeux d'argent était mal vu. Quand aux souvenirs du pédiatre ? Elle hocha brièvement la tête, revenant se mettre en garde.

Je n'ai pas connu la fac. Elle avait préféré cumuler les petits boulots, et son dossier scolaire annotés de bagarres en tout genre n'aurait en rien aidé à plaider sa cause pour une bourse de toute façon. Venant bloquer d'une parade un nouvel assaut, exerçant un mouvement souple du poignet pour venir enrouler sa lame contre la sienne, taquiner l'articulation et le forcer à perdre son arme dans la mêlée, la repoussant d'un coup de pied.

Tu fais des progrès, même si tu n'en vois rien. La réussite ne résidait pas toujours dans la victoire de son adversaire, de toute manière. Allez. Une dernière, et je te laisse fuir vers d'autres horizons si tu veux.

stay safe on the Path

J’essaie de me concentrer sur les coups que m’assène Nihima tout en tentant – tant bien que mal – de suivre le fil de notre discussion. En vrai, c’est formateur ça aussi, ça m’oblige à pas me concentrer que sur un seul truc et à pas oublier ce qui se passe autour. Parce qu’on va pas se mentir, c’est un de mes plus gros défauts. « Tu sais… ça fait partie aussi de ma formation. » Je me baisse à la dernière seconde, juste à temps pour éviter un gros coup. « L’apprentissage aux urgences et dans les autres services, savoir mettre ses propres peurs et émotions dans une boite avant de les ressortir quand c’est le bon moment, quand ça impactera pas les autres. » Elle a déjà pu le voir de toute façon et plus d’une fois. Même quand ça concernait Cass ou encore Tom. C’est une question de survie, pour eux plus que pour moi. « Si je panique, je peux pas les sauver. Et si je peux pas les sauver, je perds tout ce qui est important. »

Je glisse et je manque de trébucher, me rattrapant à la dernière seconde, avant d’aviser Nahale du coin de l’œil. Et je pointe mon épée en bois dans sa direction, reprenant mon souffle comme je peux. « Rêve pas, c’est elle qui aura ta garde. » Il bat des cils, sans trop savoir s’il doit se marrer ou pas, alors que je me focalise de nouveau sur la native. Qui aura ma mort avant la fin de la séance, je vous le dis moi.

Une esquive plus ou moins gérée, ou moins que plus, ça dépend du point de vue, j’ai un hochement de tête à ses souvenirs de pistages. Et j’ai un sourire, à l’imaginer petite fille en train de se faire sermonner par sa mère. J’ai un large sourire quand elle résume son avis sur les cartes. Ceux qui m’ont déjà vu me perdre pendant des heures sur un truc qui peut sembler inutile ou ennuyeux à l’infirmerie savent que c’est clairement pas le genre de trucs qui pourrait me rebuter. Et j’ai une grimace au reste. « Mes parents ont jamais su. Ils m’auraient dé-fon-cé sinon. » Eux aussi les jeux d’argent, c’était pas terrible. Pas forcément pour les mêmes raisons que Nihima, mais assez pour que mon père me pourrisse comme jamais.

Et si on continue d’échanger quelques anecdotes, je commence à surtout avoir besoin de toute mon énergie et ma concentration pour parer les coups. J’ai un grognement de frustration quand elle arrive à me défaire de mon arme. Mais je me laisse pas démonter, me penchant pour récupérer mon arme et hochant la tête quand elle parle de recommencer. Je suis probablement une tête de mule et le regard pas vraiment convaincu que je lui lance quand elle parle de mes progrès parle pour moi. « Allez… » Je me mets de nouveau en position, inspirant longuement, avant que le bruit du bois de nos épées qui s’entrechoquent résonne dans la pièce.

J’arrive à la toucher à l’épaule, assez pour la désarmer. Ou en tout cas, c’est que je pensais. Et j’ai pas la moindre foutue idée de comment elle fait, mais je me prends un coup au niveau de la tempe qui me sèche totalement. Je me retrouve le cul par terre, à voir 36 chandelles et à battre des cils pour essayer de faire la mise au point, sans succès. « Wow… » J’ai raté un épisode là. Ou alors toute une saison carrément.

Nos devoisr respectifs sont bien plus similaire qu'on ne le pense, alors. Se contente t-elle de répliquer à sa remarque, haussant brièvement les épaules avant de se remettre en garde. Si toi ou moi perdons notre sang froid, nous condamnons des innocents. D'une manière ou d'une autre. Ses ordres, ses plans de bataille, ne pouvaient pas être pris sur un coup de sang. Il lui était impossible, au risque de condamner des vies supplémentaires au même titre que Nolan ne devait pas sentir sa main trembler quand il tenait la vie d'un patient au creux de sa main. Mais je dois t'avouer que je serai incapable de gérer ton travail. C'était un art qui ne lui convenait pas. Ou pour une amputation, à la rigueur. Encore que, elle aurait été capable de faire ça trop crument, pour que la personne s'en sorte sans séquelles...

Le combat s'enchaîne, avant qu'un coup ne vienne le sonner définitivement; Frappant sa tempe avec force alors qu'il s'écroule au sol, rapidement soutenu par Nahale qui intervient pour l'aider à se relever. Mec, ça va ? S'inquiète le natif avant qu'elle ne vienne laisser tomber son arme au sol, se rapprochant du duo. Assez pour te sonner, pas assez pour te blesser. Qu'elle annonce avec sérieux au pédiatre, aidant Nahale à le remettre sur pied pour lui tendre une gourde d'eau, le laissant reprendre ses esprits.

Disons que ça sonne la fin de la séance. Propose t-elle finalement à Nolan, ne cherchant pas à s'excuser. En combat réel, il aurait essuyé bien pire blessure à n'en pas douter.

Je te libère. Pour le moment. précise t-elle pour la forme. Tu es tranquille pour au moins une bonne semaine, là tout de suite. de quoi se remettre, et se sentir plus serein sitôt que ses courbatures auraient disparues. Pas avant quelques jours, assurément.

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