The Walking Dead RPG

Il serait bien incapable de dire s’il arrive réellement à la mettre à l’aise ou si elle joue particulièrement bien le jeu. Dans tous les cas, ça ne fait que le conforter dans l’idée qu’elle saura s’adapter. Parce qu’elle sait que c’est nécessaire pour elle, pour sa fille. Et puis, au vu de ce qu’il apprend sur elle, elle ne pourra qu’être un atout de choix dans la guerre contre New Eden. En espérant que cette dernière se termine avant de tous les laisser sur le carreau.

Il essaie de continuer sur sa lancée, de ne pas la brusquer. Et le fait de voir Elizabeth continuer de dessiner sans paraitre le moins du monde inquiétée est plutôt un bon signe du fait que les choses ne se passent pas si mal. S’il n’est pas totalement certain que les inimitiés entre leurs groupes sont réellement enterrées, il sait aussi que c’est un effort qu’ils doivent tous continuer de fournir. Et qu’à force d’affirmer que les choses vont mieux, ce sera bel et bien le cas. Une façon de fonctionner qui ne plait pas à tout le monde, il le sait bien. Mais c’est, à ses yeux, la plus efficace pour avancer.

Il lève un sourcil à l’évocation d’Andrea, soufflant, sans pouvoir s’en empêcher. « Une jeune femme à qui il manque une main ? Avec plus d’assurance que la moitié du camp réuni ? » Il en garde un souvenir amusé, surtout quand elle a utilisé ses doigts comme un crochet dans le nez de Zelda. Mais le reste capte son attention, avant qu’il ne finisse par hocher doucement la tête. « Nous sommes compatibles aujourd’hui. Ce n’était peut-être pas le cas il y a quelques années. Les gens comme les groupes évoluent. Rien n’est jamais figé. Et ça ne veut pas dire pour autant que, dans dix ans, nous serons toujours alliés. » Tout dépend de ce qui les entoure. Aujourd’hui, c’est une force de travailler ensemble. Mais si demain, ce n’est plus le cas, il n’a pas de doute sur le fait que cette alliance sera mise de côté.

Et le sourire qu’il rend à la brune se fait plus franc. « J’ai eu l’occasion de vivre dans plusieurs groupes, aux façons de vivre bien différentes. Et j’avoue que c’est ici que je me suis senti le plus à ma place. » Probablement parce qu’il y a encore beaucoup de traces du monde d’avant. Ou qu’il était destiné à venir ici. Il ne s’est jamais vraiment posé la question. « Et pour ce que ça vaut… Je pense aussi que vous pouvez avoir notre place chez nous Selene. » Mais il se demande quand même, au vu de leurs échanges, si tout ça peut s’appliquer à New Eden ou pas.

Finalement, le dossier est repoussé et il reporte son attention sur Elizabeth. « Alors jeune fille. Tu veux voir à quoi ressemble ta future école ? » Et il ajoute, en direction de sa mère. « Nous allons faire un tour rapide des points les plus importants. Et je vous donnerais une liste de logements potentiels. A vous de me dire si vous avez besoin d’aide pour approcher les locataires actuels ou pas. » L’exercice pourrait être complexe après tout.

"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."

- Oh oui, c’est elle.

La description d’Andrea était fidèle, et ça la fit sourire avec mélancolie. Pourtant, voilà que leurs chemins s’étaient tellement éloignés que l’une d’elle avait littéralement changé de camp. Si Eli revenait et voyait ça, il deviendrait fou. Heureusement, Yuan faisait l’effort de la mettre à l’aise et la musicienne accueillit son assurance d’une risette polie. Entretien finie, voici l’heure de la visite.

- On grimpe aux arbres à l’école ? Demanda Elizabeth en réponse à la question de leur hôte, ses yeux noirs brillant d’espoir.
- Elle adore grimper sur… à peu près tout, confia Selene, mi-amusée, mi-gênée, et… je ne sais pas comment vous faites d’habitude, vous n’avez pas une liste des personnes qui cherchent des colocataires ?

Elle ne se voyait absolument pas faire du porte à porte et demander qui avait de la place par exemple, ou carrément interpeler les gens dans la rue. Mais un camp avec une telle lourdeur administrative en terme d’admission devait certainement avoir un registre des logements vacants.

La pianiste emboita donc le pas à Yuan pour quitter les lieux. Le ciel leur faisait grâce d’une éclairci qui leur permettrait de faire une visite au sec, et en plus, Effy avait remis ses chaussures – non sans négocier un autre verre de jus de fruit. Selene savait qu’ils avaient quelques minutes de marche jusqu’au cœur de Fort Ward, alors elle se prit à observer son aîné à la dérobée. Quelle genre de vie menait-il avant ? Quelles épreuves avait-il enduré jusqu’à maintenant ?

- Vous… vous avez dit que vous avez connu beaucoup de camps avant celui-ci…, elle n’avait pas pu contenir sa curiosité, et maintenant, il était trop tard pour ne pas aller au bout, qu’est-ce qui vous a fait dire que votre place était ici ?

Ça l’intriguait. Car de l’extérieur, une certaine réputation de Fort Ward lui collait à la peau. Et pourtant, à l’intérieur, elle ne rencontrait que des gens heureux de leur sort, unis et, surtout, humains. A quel moment le message se déformait alors ? Ou à quel point s’étaient-ils fourvoyés sur leurs véritables intentions ?

« Dum spiro spero »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.

Récompenses:

Il a un bref sourire en retour et souffle, d’un ton léger. « Je n’ai pas eu beaucoup l’occasion de discuter avec elle, mais c’était quelque chose. » Comme tout son séjour à Nisqually d’ailleurs. Mais au final, ce qui les intéresse, c’est avant tout la venue de Selene ici et non le groupe qu’elle vient de quitter.

Et à la question d’Elizabeth, l’asiatique fait mine de réfléchir quelques instants. « C’est fort probable. J’ai vu un arbre énorme au milieu de la cour. Ce serait dommage de ne pas l’utiliser, tu ne crois pas ? » Regard relevé en direction de sa mère qui semble gênée, sans qu’il n’arrive à saisir pourquoi. Et, il reprend, non sans lui l’observer quelques instants. « Je me suis mal fait comprendre je crois. Ce sera en effet la liste des gens qui cherchent des colocataires. Donc ils savent déjà que des gens peuvent venir dans cette optique. Dans l’idée, c’était plus pour savoir si vous vouliez être accompagnée dans la démarche ou non. » La liste reste tout de même assez courte et il a déjà quelques propositions qu’il pourrait lui faire.

Du reste, ils se mettent en marche, Yuan réprimant un sourire en voyant la petite négocier pour remettre ses chaussures. Quelques pas en silence, avant qu’il ne montre à Elizabeth des lieux qui pourraient plaire à la demoiselle, avec tout le sérieux du monde, prenant visiblement à cœur l’intérêt de l’enfant pour l’endroit autant que s’il s’adressait directement à sa mère. Mais il sent que Selene lui lance quelques regards. A sa remarque, il souffle, pensif. « J’ai connu plusieurs groupes oui. Et j’ai été seul pendant une période également. » Une période qu’il n’aime guère à se remémorer, surtout au vu des raisons qui l’ont conduit à se retrouver coupé de tous ses proches. « Ca fait un peu plus de deux ans que je suis arrivé ici. »

Et il finit par regarder autour de lui, alors qu’Elizabeth semble avoir repéré le terrain de jeu de l’école. « Cet endroit m’a sauvé la vie. Dans tous les sens du terme. J’étais gravement blessé quand ils m’ont récupéré et j’étais… perdu. Ils m’ont aidé à retrouver du sens, à avoir une raison de me lever le matin. » Il continue, songeur. « J’ai tout de suite su que je pourrais réellement me rendre utile ici. Que tout ce que j’avais pu apprendre avant pourrait servir. » Peut-être aussi parce que cet endroit lui rappelait le monde d’avant. « Et puis, je crois que c’est la première fois depuis le début de l’épidémie que je me suis senti réellement en sécurité quelque part. » Oh, il lui avait fallu du temps. Des mois pour ça. Assez pour regretter de ne pas avoir proposé à Zi de venir ici plus tôt. Ca aurait certainement sauvé Tao. Et peut-être même Oliver. « Je ne sais pas si ça répond vraiment à votre question. » Il a un mince sourire avant de reprendre, son ton se faisant moins guindé, moins distant. « Vous avez ressenti quoi en arrivant ici ? » Peut-être que ça pourra déjà l’aider à savoir si elle pourra se faire sa place ici.

"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."

- Je comprends…

Pensive, elle retournait les paroles de Yuan dans sa tête. Le premier endroit où il se sentait en sécurité. Selene avait assimilé depuis longtemps qu’il n’y avait pas de « bon » et de « mauvais », on était tous le sauveurs de quelqu’un et la némésis d’un autre. A chaque jour passé au contact des habitants de Fort Ward, elle recevait en pleine figure les années passées à les détester. De chaque côté, ils avaient été si stupide…

- Oh, question difficile ! Fit-elle, répondant timidement au sourire de son aîné, j’étais un peu… « impressionnée ». J’ai jamais été dans cette position, de la jeune recrue. Mon premier groupe, ça a été « le mien », en quelque sorte, ils n’étaient que quatre au départ, quand Nisqually s’est créé, c’est aussi mon idée… alors ici, je repars de zéro, la musicienne reprit une profonde inspiration, c’est un peu oppressant tellement c’est grand, avec des process pour tout, et la responsable, June, n’avait vraiment pas l’air portée sur l’empathie, à l’image de Layla, mais je pense que je peux trouver ma place.

En tout cas, les rencontres qu’elle avait fait à Kitsap et à la Ferme lui ont laissé cette impression. Voilà maintenant qu’ils arrivaient au « centre-ville » de la communauté. Ils croisèrent des bicyclettes chargées de légumes, deux vigies qui prenaient leur pause, des types en salopette de plombier, et une trentenaire qui portait courageusement un lot de bibles écornées.

- Elle est par où l’école ? Demanda Elizabeth, qui n’avait pas oublié la proposition de Yuan. Tu vas venir à l’école aussi maman ?
- Non, je ne pense pas, répliqua-t-elle avec un sourire, je vous suis ! Ajouta Selene en regardant leur hôte.

Désormais, ils n’avaient plus qu’à faire le tour ! Place principale, infirmerie, armurerie, parking… même si certaines pancartes avaient été plantées pour aider à se repérer, c’était toujours plus sympa de faire la visite en direct. Dans le ciel, le soleil fit même l’honneur de pointer le bout de son nez. La pianiste se surprit à sourire, sans trop savoir pourquoi. Elle le sentait bien, tout simplement…

« Dum spiro spero »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.

Récompenses:

Se frottant la nuque à la réponse de la brune, il a tout de même un rire avant de souffler, à mi-voix. « Vraiment ? Vous m’en voyez rassuré, j’avais peur de ne pas savoir exprimer l’importance de cet endroit pour moi. » Et il espère qu’elle saura y trouver la même chose. Cette sensation de sécurité, cette impression de pouvoir vraiment lâcher prise, même si les habitudes de survie restent bien ancrées quand on a passé autant de temps que lui à l’extérieur.

Forcément, il se fait de nouveau curieux et la réponse de la brune a le mérite d’attirer une nouvelle fois son attention. « C’est vraiment impressionnant. » Qu’elle soit à l’origine de la création de Nisqually, surtout vu son jeune âge. Pourtant, il a eu l’occasion de voir, surtout à Fort Ward, que l’âge n’était plus vraiment un gage de qualité ou de débrouillardise, c’était même parfois le contraire. Pour autant, la force qui se dégage de Selene a quelque chose de captivant. Et d’appréciable, en tout cas maintenant qu’elle est dans leur camp. Il sait bien qu’il ne devrait probablement pas raisonner de la sorte, mais autant être réaliste. Et il se fend tout de même d’une grimace au reste de ses propos. « Je comprends. Pour le côté oppressant. C’est aussi une nécessité quand on doit gérer une telle structure. Mais vous apprendrez vite que cet endroit ne se limite pas qu’à ça. » Heureusement d’ailleurs.

Saluant de temps à autre les gens qu’il pouvait croiser, l’asiatique tousse un rire à la question de la demoiselle. « J’espère qu’elle te plaira. J’ai la pression maintenant. » Et finalement, les minutes s’enchainent, alors qu’il lui montre les points importants – à ses yeux en tout cas. Un regard en coin alors qu’il voit un sourire plus affirmé poindre sur les lèvres de la brune, alors que lui-même se surprend aussi à sourire, surtout en voyant l’application de la jeune Elizabeth à vouloir tout retenir.

Ils terminent par l’école, alors qu’il désigne à la jeune demoiselle le fameux arbre qu’elle file découvrir. De son côté, il sort un petit carnet, griffonnant quelques mots qu’il tend à Selene. « C’est mon adresse. Vous aurez un petit plan du quartier des habitations pour vous aider à vous repérer. Vous pouvez venir à n’importe quel moment, du jour ou de la nuit, si vous avez besoin de quoi que ce soit. Ou si vous avez juste envie de parler. » La situation de la brune est assez exceptionnelle pour qu’il ait eu envie de lui proposer ça. « N’hésitez pas. » Le reste est dans le petit dossier qu’il lui tend. Liste des logements, des responsables. Plan du quartier donc. Et finalement, il ajoute, avec un sourire. « Bienvenue chez vous. »

"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."