The Walking Dead RPG

mi-décembre 2022 ••

Et voilà. Deux mois après la bataille de Tahlequah, sa nouvelle vie allait commencer.

Selene attendait dans le hall d’une grande maison qu’on lui avait présenté comme le « bureau des médiateurs ». A priori, c’était aussi là que les nouveaux résidents étaient accueillis pour leur enregistrement, l’attribution d’un logement, de rations, etc. Incapable de tenir en place, Elizabeth arpentait les lieux de long en large, observant, écoutant – et même reniflant – tous les éléments qui l’intriguaient. Normal. La gamine de bientôt 5 ans n’avait vraiment connu que Nisqually, ses chalets à l’ancienne et leurs habitations mobiles. Les pavillons de ce genre, vestiges d’une époque enterrée, elle ne les avait jamais vus.

- Viens là Effy, appela-t-elle pour la troisième – ou la millième – fois.
- Mais maman, c’est quoi ça ?

La petite désignait un grand engin en bois, à l’intérieur duquel un balancier doré oscillait de droite à gauche. Son « tac-tac-tac-tac » régulier faisait office de mélodie de fond.

- C’est une horloge.
- Une horloge…
- C’est pour donner l’heure.
- Ah, comme ma montre !
- C’est ça.
- Mais c’est trop nul, ricane la chipie, c’est trop gros pour être emporté dehors, ça sert à rien.

Selene sourit mais ne répondit rien. Elle était souvent prise de court par la vision qu’avaient les enfants comme elle sur le monde d’avant. Baissant les yeux, la musicienne se rendit compte que du jean délavé de sa fille dépassaient ses chevilles et ses petits pieds nus. A quel moment avait-elle retiré ses chaussures ?!

- Effy, remets tes ch…

La jeune femme fut interrompue par une porte qui s’ouvrait. Un homme en sortit, âge mûr et aux traits orientaux. Elle se leva pour le saluer, faisant signe à Elizabeth de venir lui prendre la main. Déchaussée, vêtue de vêtements limés par ses cabrioles et dotée d’une crinière indomptable, elle avait vraiment des airs d’enfant sauvage. Néanmoins, les orbes noirs détaillaient l’inconnu avec une intensité sans pareille.

- Bonjour. Selene Sweetnam. Euh… on m’a dit que je devais venir ici pour les… démarches administratives, c'est vous que je dois voir ?

« Dum spiro spero »

Go back and forward, but all is melting like the snow ♪ Taking all from us, all we thought was left to know ♪ On what we treasure falls a dusty snow ♪ taking us backwards, but where we will never know.

Récompenses:

Une brève inspiration, alors qu’il remarque que sa tasse de café est vide. Heureusement, il a encore des cigarettes, ça lui évite de tourner chèvre alors qu’il n’a pas pu sortir de là depuis près d’un mois. Il s’était habitué à la vie entre ces murs mais, depuis le printemps et depuis qu’il a passé la moitié de son temps ou presque à l’extérieur, rester sagement derrière un bureau est devenu… compliqué. Et il essaie de ne pas penser à Maxine. Tant qu’il ne sait pas quand il pourra la voir, ça n’a pas d’intérêt.

Un bref regard à sa montre, alors qu’il attrape un nouveau dossier. Une nouvelle arrivée familiale qui, au vu des quelques éléments qu’il a pu lire, le rend curieux. Il ne se souvient pas d’avoir croisé les personnes citées lors de son séjour à Fort Nisqually cet été et pourtant, elles viennent bien de là-bas. Et il se demande quel a pu être leur parcours pour qu’elles en arrivent à frapper à leur porte. Sur le papier, deux femmes et une petite fille.

Finalement, il attrape sa tasse et sort de son bureau pour aller les accueillir, cachant sa surprise en voyant que la femme, Selene donc, est seule. La question sur l’autre femme se posera plus tard, sauf à ce qu’elle l’éclaire à ce sujet d’elle-même. « J’espère que vous n’attendez pas depuis trop longtemps. C’est bien moi que vous devez voir oui. » Sourire courtois, qui se fait tout de suite plus franc et amusé à voir la demoiselle qui accompagne la nouvelle venue. « Enchanté. Je m’appelle Yuan Shèng. Mais vous pouvez m’appeler Yuan. Et je suppose que cette jeune demoiselle est Elizabeth ? »

Son regard scrute un instant celui de l’enfant avant de reporter son attention sur sa mère. « J’allais me prendre un café, ou ce qui en tient lieu. Vous en voulez ? Il y a peut-être même du jus de fruits pour votre fille si elle en veut. » Il attend quelques instants, avant de reprendre, d’un ton tout ce qu’il y a de plus cordial. « Nous allons essayer de faire au plus vite pour les démarches et la paperasse, je sais que ce n’est pas particulièrement passionnant même si c’est nécessaire. Est-ce qu’on vous a déjà fait faire le tour du propriétaire ? Notamment l’école et les lieux de vie principaux. » Vu l’âge de la demoiselle, elle ne devrait pas tarder à être scolarisée.

"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."

En entendant l’adulte s’adresser à elle, Elizabeth leva sur lui des yeux noirs d’une profondeur rare. Pas un mot, mais elle hocha la tête pour approuver qu’il avait bon. Selene accrocha à son tour un sourire poli à son visage ivoirin et déclina la proposition de café.

- Non merci, je vous remercie.
- Moi je veux bien du jus ! Déclara la gamine, … s’il vous plait monsieur, précisa-t-elle sous le regard insistant de sa mère.
- Pas encore, répondit la musicienne en pénétrant dans la pièce qui faisait office de bureau, on est arrivées hier soir, on a été hébergées pour la nuit mais… on m’a dit que je pourrais tout faire aujourd’hui.

La visite, indispensable, mais surtout : se faire attribuer un logement. La jeune femme se sentait encore une fois assez mal à l’aise. Comme lorsqu’elle avait dû défendre son admission auprès de Layla, elle se sentait à nouveau dans la peau de la quémandeuse, à laquelle on distribuait quelques avantages sociaux. Ce n’était qu’une illusion, elle allait bientôt pouvoir travailler pour mériter son asile, mais… jamais elle n’avait été dans cette position en plus de 7 ans. Elle avait toujours recruté, pas l’inverse. L’autre face de la pièce n’était pas une situation agréable.

Une fois assise, elle s’obligea à se tenir bien droite et lissa quelques mèches rebelles. Tout ici paraissait tellement plus propre et « conservé » que ce qu’elle avait connu ailleurs qu’elle se sentirait presque comme une pouilleuse. Ce n’était pas qu’une façon de parler, quand Fort Ward affirmait représenter leur société passée. A quelques détails près, Selene jurerait que l’épidémie n’avait jamais ravagé leur état…

- Nous sommes deux, précisa-t-elle après les premières questions d’usage à remplir sur les documents, ma co… mon amie préfère avoir un logement à part et faire la visite de son côté, si possible, on lui avait dit que oui, mais la pianiste craignait désormais d’avoir été mal renseignée, et… si vous avez quelque part une veille grange, un grand garage, ou même juste un grand espace avec une clôture… je suis venue avec ma jument, précisa-t-elle pour que Yuan comprenne son problème, je m’occuperai de son entretien et je suis prête à avoir une ration de nourriture moins importante pour qu’elle puisse manger, si jamais ça pose souci, elle avait bien compris que le rationnement était de mise, elle ne cherchait pas à être une exception, elle sera utile ! Promit finalement Selene, rongée par la crainte d’être finalement mise à la porte.

« Dum spiro spero »

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Son regard reste rivé un instant à celui d’Elizabeth. Il a toujours trouvé les regards des enfants plus durs à soutenir. Parce qu’ils sont plus francs, dénués des artifices nés du poids des années et de l’expérience. Alors, il doit faire preuve de la même franchise et c’est parfois plus difficile qu’il n’y parait.

Le verre de la petite est rempli, sa propre tasse également et les voilà de nouveau dans son bureau. Sans trop réfléchir, il tend une feuille et des feutres à Elizabeth, la discussion n’étant probablement pas particulièrement passionnante pour elle. « On pourra tout faire oui. Je voulais surtout vous éviter une redite qui ne serait probablement pas des plus passionnantes. » Un mince sourire, alors qu’il l’observe avec une attention accrue. Quelques questions triviales, avant qu’ils n’en viennent au cœur du sujet.

Et il a un bref hochement de tête à l’évocation de son amie. « Je vois. Il n’y a pas de problèmes pour ça, nous prendrons rendez-vous avec elle pour aviser du logement qui lui conviendra le mieux. » S’il est un peu surpris, il ne se sent pas particulièrement bien placé pour faire le moindre commentaire, Zi s’étant installée ailleurs dès son arrivée, alors qu’il parle toujours d’elle comme sa femme. La logique des relations étant ce qu’elle est, surtout dans le monde actuel, il préfère juste s’assurer qu’il n’y aura pas de problèmes de voisinage. « Un logement proche vous arrangerait ou peu importe ? » Et il ajoute, toujours factuel. « Nous essayons de favoriser les colocations. Outre les économies d’énergie, ça permet aussi aux nouveaux arrivés de tisser des liens. Est-ce que ça vous poserait un problème ? » De fait, les logements qu’il pourra lui proposer seront en lien direct avec ses réponses.

Au reste, il a un léger froncement de sourcils, à peine perceptible. Mais il finit par poser son stylo et par souffler, d’une voix plus douce. « Selene. Détendez-vous. Ce n’est pas un interrogatoire et je n’ai aucun doute sur le fait que votre jument sera utile. Je suis là pour vous aider à trouver votre place ici. Pour vous, votre fille… et votre jument aussi donc. » Il laisse filer quelques secondes de silence avant de reprendre, toujours sur le même ton. « On devrait trouver un abri pour elle et de quoi la nourrir sans que ça ne vous impacte vous. Nous sommes déjà en rationnement, j’aimerais autant éviter de vous affamer dès le début, ça ferait désordre, vous ne pensez pas ? »

Il finit par jeter un coup d’œil à la petite avant de continuer. « J’aurais une question. » Pas forcément en lien direct avec l’organisation pratique qui reste la raison principale de leur entretien. « Pourquoi avez-vous décidé de venir ici ? » Il est parfaitement conscient des anciennes tensions entre le groupe d’où elle vient et le sien. Et s’ils ont trouvé un ennemi autrement plus détestable, ça n’explique pas tout.

"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."

- Euh…

Elle ne savait pas ce qui était le mieux vis-à-vis de Juliet. Certes, elles avaient probablement toutes les deux besoin de leur distance, mais la musicienne ne voulait pas non plus donner l’impression qu’elle la chassait de sa vie. Et honnêtement, son cœur torturé lui hurlait qu’il avait encore envie de la voir tous les jours, même si c’était fugacement, à travers les rideaux de sa cuisine.

- Comme vous pouvez, avait-elle soufflé – c’était sans doute la seule réponse valable, et non, aucun souci pour les colocations.

Depuis des années maintenant, elle avait vécu en communauté. Au départ, au chalet de Sequim, ils étaient quoi… six ? Sept ? Dans un bâtiment prévu pour un peu moins. Ils étaient sans cesse l’un sur l’autre, pour le meilleur et pour le pire. Aujourd’hui, en dépit des malheurs qu’ils avaient connu là-bas, la pianiste gardait des souvenirs teintés de nostalgie de sa chambre partagée avec Breann. Cette femme était tellement unique…

- Je suis pas stressée, je suis juste…

Elle s’interrompit là, incapable de cacher les tressautements de ses jambes. Un rire nerveux lui échappa brièvement, mais elle tenta de reprendre contenance. Une bonne grosse inspiration plus tard, Selene raccrochait à ses lèvres un sourire que Yuan faillit lui arracher dans la foulée. Pourquoi était-elle venue ? Elle n’avait pas fini d’y répondre à ça…

- Lorsqu’on a prévu d’attaquer Tahlequah, notre Conseil a été clair : ceux qui restaient n’auraient pas la possibilité de les suivre avant les beaux jours. Je ne pouvais pas attendre jusque-là, pour ma fille, ses prunelles azurées se posèrent sur Elizabeth, qui après avoir bu son jus, dessinait paisiblement ce qui ressemblait à un rôdeur, surtout que sur la fin, nous avions ouvertement étalé nos divergences d’opinion. Je ne me reconnaissais plus chez eux, et quand j’ai eu à faire équipe avec des gens de chez vous à Kitsap, ça s’est toujours bien passé. Alors…

Alors voilà, pour les grandes lignes. Avant de perdre Hope, elle aurait peut-être choisi la vie en solitaire. Mais depuis, la musicienne était vaccinée, elle ne jouerait pas avec le feu. Pas sans pouvoir solidement assurer ses arrières en tout cas.

- Vous savez…, reprit-elle instinctivement, pour dire quelque chose dont elle n’avait parlé à personne ici, même pas à Stan, j’étais là, à l’époque où mon ancien groupe et Fort Ward s’affrontaient. C’est… c’est même moi qui ait monté le plan qui nous a permis de l’emporter sur le camp de Renton, en grande partie en tout cas, vous vous dites peut-être que ça me demande un effort de sauter le pas de venir ici, mais pour moi, la réciproque est vrai, elle avait une boule dans la gorge à repenser à cette époque, il y a eu beaucoup de victimes chez vous ce jour-là….

Et Selene n’avait jamais dansé sur ces cadavres. Ils l’avaient longtemps hantées, dans chacun de ses cauchemars et dans ses crises paranoïdes. Aujourd’hui plus que jamais, elle comprenait qu’ils n’étaient pas des monstres stupides, ils n’étaient que des « gens », suivant d’autres règles. Peut-être y avait-il eu une autre issue… il y aurait dû y avoir une autre issue.

- C’était une sale période de nos vies… mais je vous assure que c’est derrière moi. Ça signifie beaucoup que vous m’acceptiez.

« Dum spiro spero »

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Ne pas voir l’hésitation de la brune à sa question serait être aveugle. Mais il préfère lui laisser le temps de répondre ce qui l’arrange. Il n’a aucun intérêt à la presser ou la brusquer. Si elle est devant lui, c’est qu’elle a déjà passé la première étape, même si elle est pour le moment à l’essai, il n’a pas manqué de le remarquer dans le rapport que lui a fait Layla. « Nous ferons au mieux. C’est toujours agréable d’avoir ses proches pas trop loin, histoire de ne pas perdre le contact. » S’il a fait de son mieux pour éviter Zi les premiers mois de leur vie ici, il est heureux aujourd’hui de l’avoir au bout de la rue finalement. Comme quoi, tout peut arriver.

Et il coche la colocation sur le questionnaire avant de lui rendre un sourire quand elle laisse filer un rire nerveux. « Vous avez juste l’impression de repasser un entretien d’embauche alors que vous espériez, comme tout le monde, en avoir enfin terminé avec la chute de la société ? Ou quelque chose du genre j’imagine. » Il prend le temps de finir son café, non sans un regard curieux en direction de la petite. Et là voilà qui enchaine. Et il l’écoute sans l’interrompre, son attention toute entière fixée sur Selene. Un bref hochement de tête quand elle parle de ce qui s’est passé il y a quelques mois, avant qu’il ne fronce imperceptiblement les sourcils quand elle évoque les affrontements entre leurs deux groupes. « Les choses ont vraiment dû aller loin. Pour que vos opinions divergent à ce point. Et que la personne qui avait monté le plan en vienne à se réfugier ici. » Il est plus curieux que fermé à ce sujet. Probablement parce qu’il n’était pas encore là quand ils ont été attaqués et qu’il ne partage pas la rancune que certains peuvent encore avoir à l’attention des gens de Nisqually.

Du reste, il a un silence, avant de reprendre, d’une voix tranquille. « Des victimes, il y en a eu des deux côtés. C’est malheureusement parfois nécessaire pour réussir à l’emporter. » Et il a un sourire au reste de ses propos. « Regarder constamment derrière soi n’apporte rien de bon en général. Nous avons réussi à surpasser tout ça et votre présence entre nos murs en est la preuve vivante. » Son sourire s’efface tout de même, alors qu’il continue. « Pour autant, vous savez que nous sommes toujours en guerre. Et que nous ne nous arrêterons pas tant que nous aurons la force de nous battre. » Alors, toutes les nouvelles bonnes volontés sont les bienvenues, surtout si elles ont déjà des compétences martiales. « Donc, vous êtes un soldat. » Ce n’est pas une question, surtout au vu de ce qu’elle a pu raconter jusque-là. Et, si ça ne l’intéresse pas directement, il sait pertinemment qu’elle n’aura aucun mal à trouver sa place ici. « Et pour être parfaitement honnête, je n’arrive pas à savoir si c’est réellement un effort pour vous de sauter le pas. Ou si vous avez tout simplement suivi votre route et qu’elle a fini par vous mener ici. » Elle est intrigante, c’est certain. Mais sa venue ici semble découler d’une logique, d’autant que Yuan ne serait pas le dernier à vanter les mérites de Fort Ward. Pour lui, être ailleurs n’est pas vraiment une option viable si on veut se rendre utile et s’assurer un réel avenir.

"The past can't hurt you anymore, not unless you let it."

Yuan lui avait arraché un petit rire. C’était exactement ça, oui, elle avait l’impression de passer l’entretien d’embauche le plus difficile de sa vie. Alors, elle n’avait pas beaucoup de référence, car l’épidémie avait frappé alors qu’elle n’était qu’étudiante, mais… en comparaison avec son oral d’admission au Cornish College of the arts, on était plusieurs ligues au-dessus. En tout cas, Layla s’était assurée de lui faire comprendre qu’il n’y avait pas de passe-droit, en dépit des liens préexistants.

De sa voix tranquille, son aîné rebondit sur sa confession, et Selene n’allait pas chercher à contredire. A titre personnel, elle pensait même qu’en dépit de toute le mal que Fort Ward avait pu faire à l’époque – au ranch et à la prison –, ils avaient aussi subi le plus de pertes. Une quarantaine de personnes étaient mortes lors de la bataille « finale », quand en face, Issaquah et Gig Harbor n’avaient perdu que dix vies, environ. Certes, ils avaient été exploités, humiliés et volés, mais… bref. Le débat était mieux où il était : enterré.

La question déguisée de Yuan l’obligea à réfléchir. L’entretien d’embauche, encore. La musicienne fronça les sourcils et prit une profonde inspiration. Lorsqu’elle ouvrit la bouche, elle ne savait pas encore vers quoi elle allait aller…

- Peut-être un peu des deux…, comment résumer son ressenti ? une amie… Andrea, prononcer son prénom lui fit mal au cœur, celle qui est au cœur du conseil de Nisqually, disait qu’elle regrettait le temps perdu à se battre contre Fort Ward, parce qu’on était suffisamment compatibles pour faire de grandes choses ensemble. Il y a… il y a eu d’autres aussi, qui m’ont faire prendre du recul sur vous, Romy d’abord, puis Roza, après, j’ai rencontré certaines personnes, et j’ai compris juste qu’on était pareil au fond… des survivants, avec un passé, des convictions et des manières différentes de gérer la survie.

Alors certes, Fort Ward avait commencé par piller et anéantir des tas de camps, mais Selene n’avait-elle pas tué de sang froid pour quelques litres d’essence ? N’avait-elle pas déjà abattu des gens sans savoir ce qu’ils lui voulaient ? Ils étaient tous le mauvais rôle de quelqu’un.

- Alors il y a une part de moi qui essaye de ne pas penser au passé, et en même temps… si je suis là, c’est parce qu’on m’a fait réaliser que je peux avoir ma place chez vous.

Merci Stan.

« Dum spiro spero »

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