The Walking Dead RPG

J’ai un bref hochement de tête à la réponse de Ruben. « J’avoue que j’ai pas trop envie de rentrer bredouille. » Surtout qu’on peut pas vraiment se le permettre et que, si je pouvais être un peu moins en stress sur ce qui peut nous tomber dessus, j’aimerais autant. Un nouveau regard en direction du plafond alors que je lève un sourcil, sans faire de commentaires, quand il passe devant moi. Et je regarde où je marche, pas mécontent quand on passe la partie délabrée.

Mon attention se porte à la main qu’il me désigne et je souffle un « compris » à mi-voix. « Je m’en occupe. Tu m’appelles en cas de problème. » C’est l’évidence même, mais j’aime pas trop quitter tout le monde des yeux au fur et à mesure. Et je sors mon couteau, le serrant entre mes doigts, prêt à me jeter sur un éventuel rôdeur à qui appartiendrait la main que Ruben a pu voir. Sauf que j’oublie littéralement la présence de Ruben ou même le couteau que j’ai en main et qui manque de m’échapper quand je franchis la pièce. Mes yeux s’écarquillent alors que je suis totalement figé devant la scène.

Des dizaines de corps empilés les uns sur les autres. Balancés les uns sur les autres même devrais-je dire. Je déglutis, alors que j’essaie de me raccrocher à quelque chose de rationnel. Et je fais quelques pas vers les cadavres, les observant avec attention. Leur état de décomposition avancé et l’odeur qui s’en dégage me fait penser qu’ils sont là depuis des mois, peut-être un an. « Bordel… » Soufflé entre mes dents alors que j’ai un haut-le-cœur. Mais je continue d’analyser la scène. Que des femmes, des enfants. La gorge tranchée et une balle dans la tête. Tous, sans exception.

Je me recule, me frottant le visage, la main tremblante, avant de me décider enfin à détourner les yeux. Des assiettes empilées, des couverts. Et je me rapproche d’une casserole avant d’avoir un nouveau mouvement de recul. Des restes de bouffe, une espèce de bouillie infame. Probablement une ancienne salle commune, de repos, ou quelque chose du genre. Et alors que je me tourne pour repartir, une inscription gravée sur le mur.

Croatoan.

Un froncement de sourcils, alors que j’essaie de me rappeler où j’ai entendu le terme. Tout ce qui me vient, c’est la dernière expédition et les consignes qui ont suivi sur le fait de ne ramener personne de l’extérieur. Un dernier coup d’œil et je quitte la pièce sans même me retourner, la nausée toujours bien présente, pour rejoindre Ruben. En essayant de garder les idées claires.

Spoiler:

"Our wounds are often the openings into the best and most beautiful part of us."

Je te laisse expliquer à Brian, je me dépêche. Qu'elle promet à son fiancé, grimpant rapidement les premières marches de l'escalier en se félicitant de ne pas faire le moindre bruit, retrouvant rapidement les silhouettes de Ruben et Nolan en leur faisant signe de rester silencieux, venant porter un doigt à ses lèvres. Avisant le pédiatre qui ne semble pas au meilleur de sa forme, l'interrogeant du regard avant d'aviser les deux hommes.

On bouge.

Elle n'avait aucune idée de ce qu'ils avaient pu trouver, ici. Mais vu le regard de Tucker ? Elle doutait fort qu'il s'agisse de bonnes nouvelles. Moins encore, avec la marque annotée dans le stock qu'elle fouillait quelques minutes plus tôt. Si vous avez trouvé des trucs, récupérez les, fin de l'expédition.

Et elle n'a malheureusement pas le temps de s'expliquer, qu'un grondement sourd résonne au niveau du plafond, faisant presque trembler les murs. Oubliez la première demande, on s'en va tout court, hein. Parce que ça n'annonçait en rien une bonne nouvelle, ce genre de choses, quoi qu'elle ne soit pas experte du bâtiment. Mais les morceaux de plâtres qui viennent tomber au sol alors qu'elle pousse les deux hommes vers les escaliers ne lui donne en rien envie de comprendre ce qui peut être en train de détruire le plafond de la pharmacie, enterrant ses secrets dans les décombres, alors qu'elle jette un bref regard vers l'arrière. Une carcasse lourde plonge parmi les décombres du plafond éventré alors que les murs semblent ne jamais vouloir s'arrêter de trembler, comme une sorte de d'hélicoptère. Sans doute qu'il avait dû s'écraser sur le toit au moment des prémices ? Qu'importait, elle ne souhaitait pas en savoir plus sur les raisons de sa présence ici, moins encore quand les premières lézardes commencent à apparaître sur le premier étage.

Fonçant à son tour dans les escaliers alors qu'un nouveau bruit sourd d'écrasement résonne à l'étage pile au moment ou elle sautait les dernières marches pour rejoindre le rez-de-chaussée, courant en direction de la sortie pour enfin, aviser des autres qui attendaient sa venue. C'est en train de s'effondrer. Trop calme sans doute, malgré l'urgence. Mais elle aurait tout le loisir de se mettre à trembler sitôt qu'ils seraient éloignés du danger, alors qu'elle vient sauter sur Hurricane quand les structures métalliques du Safeway commencent à grincer. Talonant l'animal qui suit les autres au galop, jetant un dernier regard au Safeway qui semble presque avalé par le sol, s'autorisant enfin à lâcher un soupir de soulagement.

On se fait un résumé une fois rentrée ? Qu'elle interroge les autres du regard. Ils n'avaient peut-être pas ramené beaucoup de matériel. Mais visiblement... Il y avait là quelques secrets qui auraient leur importance.

- FIN -

Let your chaos explodes