2Pac et Notorious Big, que je lui réponds avec un grand sourire. C'est plutôt de la génération de ma mère, peut-être même avant mais j'ai quand même grandi avec eux et ils ont bercé mon enfance. Et au passage, mon adolescence aussi, à défaut. Tout ça me rend nostalgique, je sais que les conditions dans lesquelles j'ai grandi son précaire, et on pourrait s'assumer comme une famille pauvre avec ma mère et ma grand-mère. Ma tante est la seule qui a "réussi" à sa manière. Y'a quand même le carcan qui reste quoi, on sort pas de ça facilement.
Mais pour autant, c'est pas pour ça que j'ai été malheureux durant cette période. Ok on avait pas tout ce qu'on voulait, et les fins de mois étaient jamais très amusantes. Y'avait un truc pourtant, sur place. Je saurais pas m'expliquer. J'ouvre le lecteur pour lui montrer : Mais tu as les titres, ici, alors tu peux savoir comme ça, ça sera plus simple pour s'y retrouver. J'ai laissé une partie de la discographie à Nisqually, faute de place, j'savais que je pourrais pas tout prendre. Je me disais que je pourrais retourner la chercher ensuite, au pire.
Mais je doute que ça soit aussi simple. J'écoute beaucoup ça, et puis je le faisais aussi beaucoup quand j'étais plus jeune, que je lui explique alors avec un air confiant, l'air de rien. J'ai appris à jouer au basket dans la rue en plus de ça, les plus grands de mon quartier essayaient de s'occuper des plus jeunes, bref une autre époque, et je peux pas m'empêcher de sourire quand j'y pense parce que si ça remonte à loin, c'est comme hier pour moi. Je me rappelle de tous les noms et de toutes les personnes, même des histoires.
Je sais pas si je me serais allé à la facilité sur place. Y'avait des jeunes qui servaient de guetteur, et qui vendaient de la drogue. Moi ? Je suis trop naïf pour ça. Et puis... Un peu à l'ouest. Ma mère avait super peur que je devienne un délinquant ou un truc du genre mais bon, je hausse les épaules : pareil, j'en aurais pas forcément été capable. C'était comment, dans ta réserve, toi ? Que je lui demande finalement. Vu qu'elle a grandi là-bas, non ? Surtout qu'elle est super proche de son peuple. Y'a des trucs que tu aimes et que tu voudrais me faire découvrir aussi ?
Oh ! J’avais raison pour un des artistes ! Two pack ! Par contre je ne connais pas Notorious Bee-eye-jee… C’est de la bonne musique je trouve, je suis contente de découvrir. Je me dis que quand j’irai en vadrouille les prochaines fois, je pourrais ouvrir l’œil et essayer de trouver des CDs du genre ? Et comme s’il lisait dans mes pensées, Ruben ouvre son lecteur CD pour me montrer qu’il a écrit les titres et l’artiste de chaque chanson sur le CD. J’ai un immense sourire en lisant quelques noms et en réalisant que ça ne s’écrit pas du tout comme je le pensais.
- Génial ! Que je souffle bien trop ravie, en essayant déjà de mémoriser certains noms.
Je relève le regard vers Ruben, alors qu’il commence à me parler d’avant. Quand il était plus jeune. Chez lui aussi les plus grands s’occupaient des plus jeunes, comme chez moi. J’ai un sourire attendri en l’écoutant et j’essaie d’imaginer la scène si différente de ma réserve, mais au fond si semblable avec des enfants plus vieux qui aident leurs cadets. Oui, Seattle n’a rien à voir avec Red Mesa, mais l’Homme est toujours le même au fond. Même si… certains ne voient pas ça comme ça.
- Un délinquant ? Je pouffe de rire bien malgré moi. Excuse-moi, je ne veux pas être… insultante ? C’est juste que… Comment je peux mettre en mots ce qu’il y a dans mon cœur, ce que je ressens de son… aura ? Je te trouve juste tellement… bon. J’aurais du mal à t’imaginer comme un voyou. Si ça a du sens.
Il est comme un rayon de soleil, je ne peux pas l’expliquer autrement et j’ai peur qu’il se fiche de moi si je le lui dis comme ça. Mais… chaque fois qu’il sourit, c’est comme si une vague de chaleur me réchauffait de l’intérieur. Il rend tout plus… lumineux, plus positif et plus agréable. J’ai l’impression que je pourrais soulever des montagnes quand je suis avec lui.
Je me blottis un peu plus contre lui quand il me demande comment c’était chez moi, si j’ai des choses que j’aimerais aussi partager avec lui. Je noue mon bras au sien et je pose mon menton sur son épaule pour le regarder et lui sourire. Je suis aux anges qu’il s’intéresse à tout ça, à moi.
- Chez moi, c’est le désert rouge. Les paysages sont à couper le souffle. Entre les grandes plaines avec l’herbe blonde et les grandes montagnes rouges qui forment des plateaux. Sur la réserve, il n’y a pas que des natifs, mais nous sommes la très grande majorité. Il y a des familles moins… proches de leurs racines et il y avait la mienne. Ça me fait rire d’en parler comme ça, mais c’est vrai que ma mère et mon père étaient très très très portés sur nos croyances et nos traditions. Comme une façon de les faire vivre dans le monde moderne. La plupart des natifs ont des noms américains, mais mes parents voulaient vraiment faire honneur à nos ancêtres. Pour autant, jamais les autres jeunes ne nous ont taquinés pour ça. Il y a beaucoup de respect pour notre culture. Il y a des Apaches et des Navajos. Mes parents étaient de chacune de ses tribus, mais je connais un peu mieux nos traditions Navajos. On est un peu plus… paisible on va dire, les Apaches eux, ça ressemblerait un peu plus à la tribu de Nihima, tu vois ? Plus des guerriers.
Bon, je vais peut-être et sans doute trop loin dans mes explications, il ne voulait sans doute pas savoir tout ça.
- Faut m’arrêter je pourrai te faire un exposé très long sinon ! Que je plaisante à moitié. C’est très semblable à chez vous au fond. Les enfants qui jouent au basket, aux consoles ou qui écoutent de la musique pop. Mes parents m’auraient laissé faire, mais ils étaient… tellement inspirants que moi je voulais écouter la musique traditionnelle, suivre des cours après l’école pour apprendre à tisser, ou à faire de la poterie comme mes ancêtres. Apprendre à monter à cheval. Apprendre à éviter des Shapeshifters ou des Bigfoots, à savoir qui remercier pour les bonnes choses qui nous arrivent, apprendre à me méfier de Coyote… J’ai le cœur empli de fierté, franchement, je me sens comme rayonner quand je parle de tout ça. Je te fais découvrir ce que tu veux ! Ça me fait trop plaisir d’en parler !
Je tourne le regard vers Nascha, qui semble être surprise de ce que je lui explique. Les craintes de ma mère notamment. Je sais que c'est pas facile à comprendre quand on l'a pas vécu, mais je me formalise pas de son étonnement : Ouais on vivait dans un quartier vraiment pas cool, les jeunes finissaient souvent en prison ou dans des gangs et ma mère avait peur qu'il m'arrive la même chose, que j'ajoute. Mais je crois que plus que ça, y'a une autre crainte qui rôdait à l'époque, et qui fait encore plus mal maintenant : Enfin, y'avait pas que ça... Parce qu'au final, certains sont morts aussi pour des trucs du genre, c'est super triste, que j'ajoute.
Je hausse les épaules. J'ai pas été assez attentif en géographie pour tout comprendre à ces phénomènes, puis je pense que y'a un fond de sociologie ou un truc du genre. Ce que ça veut dire, c'est que moi j'y connais rien. Mais que la pauvreté, c'est un truc pas simple : Mais ça va avec la misère sociale dans tous les cas, je sais pas trop comment c'était dans les réserves, là-dessus. En fait, j'ai l'impression que mon propre quartier ressemblait au monde. A force de rencontrer des gens ici, de milieu très différent, j'ai fini par comprendre que c'est pas seulement ça. Mais c'est si étrange...
C'est loin, chez toi ? Que je lui demande alors qu'elle entame son discours et y met du cœur. J'ai un grand sourire en la regardant : J'aimerais bien voir ça, que j'ajoute alors en l'écoutant : Ou si tu as des photos ! Je me contenterais de ce qu'elle voudra me donner. D'autant que Nash semble vraiment emballé par tout ça, c'est assez dingue. Elle parle, elle explique, elle détaille, elle y met tout son cœur, à croire que c'est tout ce qu'il y a dedans en fait. Un rire m'échappe, et à son sourire, je viens poser ma main sur sa joue.
Tu rigoles ou quoi ? J'ai envie d'en savoir plus ! Que j'ajoute avec enthousiasme. En fait, je trouve que tout ce qui vient d'elle est beau. Plus encore, y'a... Je sais pas, comme un truc qui fait du bien à l'écouter faire et parler. Je peux me projeter, et visualiser, j'essaie du moins. Je veux connaitre tout ce qui te plait et te fait vibrer, c'est normal, non ? En fait, ça me permet de mieux la connaitre, elle. Et c'est ce qui m'importe, j'aime beaucoup l'idée de pouvoir même devancer ses besoins : Parce que comme ça, j'apprendrais ce qui te rend vraiment heureuse et te fait sourire, que j'ajoute en posant doucement mes lèvres sur les siennes.
- Oh… Bien malgré moi, je sens la tristesse sur mon visage, dans ma voix aussi, en écoutant ce que Ruben m’explique sur son ancien quartier.
Sur le fait que c’était la misère et que les jeunes mouraient ou finissaient en prison. Je comprends vraiment mieux pourquoi sa maman s’inquiétait, même si en même temps, je ne suis pas certaine de comprendre comment les gens peuvent en arriver à faire des choses comme ça. Je crois que… c’est juste parce que je n’ai jamais vu ça. Dans le monde d’avant… Je suis bien contente que Ruben soit là, que rien de grave ne lui soit arrivé à l’époque !
Il me demande de parler de chez moi, alors forcément j’ai envie de tout lui expliquer en même temps ! C’est cool, parce qu’il pose des questions pendant que je lui décris Red Mesa ! Pour moi, ça prouve qu’il m’écoute vraiment, qu’il ne me fait pas juste parler pour me faire plaisir.
- J’ai déjà calculé avec mes parents… J’ai encore une fois une petite pointe de tristesse dans l’œil. C’est environ 4 mois à pied, sans savoir ce qui nous attend sur la route ou là-bas…
Au fond, je ne peux pas en vouloir à mes parents d’avoir voulu s’assurer qu’on pourrait faire le voyage, avant de l’entamer. Je ne leur en veux plus même, pour avoir abandonné l’idée à un moment.
- Je n’ai pas de photos, mais je peux sans doute trouver des livres avec des photos ! C’est tellement différent d’ici ! Je retrouve un sourire nostalgique en disant ça.
J’ai peur de l’assommer quand même, avec tout ce que je raconte. Je sais que je suis parfois… trop enthousiaste ! Mais quand il s’agit de chez moi, des miens, c’est juste que j’ai comme des ailes ! Je me sens plus légère, mon cœur me semble plus gros, tout chaud aussi. Je ne sais pas trop comment l’expliquer autrement. Sauf que quand Ru me dit qu’il veut tout savoir, que ça l’intéresse vraiment, j’ai l’impression que mon cœur explose dans ma poitrine.
J’ai super gros vertige agréable quand il me dit qu’il veut apprendre tout ça pour savoir me rendre heureuse… Je ne me suis jamais sentie comme ça de ma vie. Je ne savais pas qu’on pouvait se sentir comme ça. J’ai l’impression de complètement perdre la tête. Que plus rien n’est important. Sauf lui. Lui. Juste lui.
Il m’embrasse de nouveau et j’ai l’impression que le temps s’arrête autour de nous. Je n’ai pas envie que ça s’arrête !
Quatre mois ? Je fronce les sourcils en la regardant avant de faire une grimace. Oh wow, oui, ça fait long... Putain, j'imagine même pas comment elle doit se sentir d'être aussi loin de chez elle avait tout ça. Je veux dire... Normalement on est quoi, à trois ou quatre heures de là où je vivais avant, de là où j'ai grandi. Sûr que si on doit y aller maintenant, ça prendra du temps, d'autant qu'on a plus vraiment de voiture et tout ça pour avancer, qu'avec l'essence totalement pompée, on est sur d'avancer en pente seulement... Mais alors quatre mois de marche ? Je soupire.
Avant de relever les yeux vers elle : Mais t'sais quoi... je lui offre un sourire, avant d'la saisir plus fermement dans mes bras : Un jour où les autres auront plus besoin de nous pour quelques semaines... On prend deux chevaux, et on y va ! Ouais ça me parait être une grande idée. Une aventure même. Un truc qui lui fera plaisir. Et moi tant que je suis avec elle, tant que je peux vraiment l'être en tout cas, ça me parait être une très bonne idée. Puis je me dis que ça nous fera un beau projet. Y'en a qui pense mariage et enfants mais... Et les voyages ? On va voir tout ça ! Que j'ajoute avec enthousiasme : Tu en dis quoi ?
J'espère que l'idée lui fera plaisir. Parce que c'est tout ce que je veux. Puis, je pense que si on prépare tout ça à l'avance, alors on pourra apprendre plein de choses qui nous seront utiles pendant le voyage. Elle chasse déjà, par exemple. Bah si ça se trouve, elle pourra apprendre à le faire encore mieux pour qu'on manque jamais de nourriture. En pleine nature, on apprendra à repérer les zones intéressantes, on pourra explorer du paysage. Et ensuite ? On repartira, on rentrera. Ici, ou à Junk Town parce que c'est un autre endroit qu'elle a l'air d'aimer. Et on trouvera une autre destination.
Tout ça me semble bien, vraiment bien. Je viens embrasser son sourire, la serrer contre moi. Mes mains enlacent sa taille, et finalement je viens plonger dans son cou. Ses cheveux me chatouillent le nez, mais j'ai l'impression de partir en voyage lorsque je suis contre sa peau. Je suis loin, très loin d'ici, et des horreurs du monde. Mon étreinte nous amène à nous allonger, moi sur elle, doucement. Je fais en sorte de ne pas faire peser mon poids sur son corps, je suis plus lourd qu'elle alors, je veux pas l'écraser, et je reviens chercher ses lèvres tendrement.
Je soupire en hochant de la tête. Oui, c’est super long quatre mois. Super dangereux aussi sans savoir ce qu’il y a sur la route… J’ai le cœur qui se serre un peu en y pensant. J’en ai tellement voulu à mes parents, mais au fond, je commence doucement à comprendre…
Sauf que Ruben… en me serrant plus fort dans ses bras, il propose qu’un jour on tente le voyage. Mon cœur me fait mal tellement il bat fort dans ma poitrine. Je l’aime. Je l’aime tellement. Je suis tellement touchée j’en ai presque les larmes aux yeux. Hors de question de pleurer. Pourquoi je pleurerais, c’est bizarre ! Je ne veux pas avoir l’air d’une idiote ! Alors je me blottis dans son cou en le serrant lui aussi très fort contre moi.
- J’aimerais beaucoup. Pour ne pas dire que ce serait la plus belle chose qui m’arriverait. Que je serais aux anges, comme on dit. Que ce serait le plus beau cadeau de ma vie. À cheval ça doit être plus rapide en plus. Maintenant que j’y pense. J’avoue cependant avoir un peu de mal à aligner deux ou trois pensées de suite, collée contre Ruben.
Je n’ai pas envie de réfléchir de toute manière. Juste de profiter de sa présence. D’oublier le reste du monde.
Il m’embrasse de nouveau, enlaçant ma taille de ses mains. J’en ai le souffle coupé. Ou plutôt, j’en oublie de respirer, alors que je lui rends son baiser. J’aime tellement l’embrasser. Je ne pensais pas que j’aimerais autant ça. Avant… je ne comprenais pas pourquoi les gens avaient l’air d’autant aimés en fait. Maintenant… Ça me fait ressentir tellement de choses ! Des choses que je ne comprends pas complètement, je crois. Que je ne cherche pas à comprendre non plus, je suis dans le moment présent, incapable de me concentrer sur quoi que ce soit d’autre que ses lèvres contre les miennes.
On s’allonge finalement et… je pensais qu’il serait à côté de moi, mais Ruben s’allonge sur moi. Je suis super nerveuse d’un coup. Est-ce que… est-ce qu’il veut qu’on… Est-ce que je veux qu’on… Je… Je ne sais pas ! Ni comment ni si je veux ! C’est idiot, mais… Les paroles de Sasha tournent en boucle dans ma tête d’un coup. On n’est pas sur une banquette de voiture ! Je ne sais toujours pas quel est le rapport entre le fait de ne pas tomber enceinte si on… sur une banquette de voiture… Je n’ose pas le demander non plus, par fierté.
Les lèvres de Ruben viennent retrouver les miennes et l’espace d’un instant, j’en oublie presque ma panique intérieure. Non, si ça se trouve ce n’est pas ce qu’il veut. Il est épuisé. Faut avoir un peu d’énergie pour ça, non ? Ou peut-être pas ! Si les gens le font souvent la nuit, c’est peut-être que ça ne demande presque pas d’efforts ?
Je m’écarte juste un petit peu du coup.
- Je ne veux pas t’empêcher de dormir non plus hein. On parle et on parle... Que je souffle dans un sourire nerveux, même si à l’intérieur de moi-même je suis en panique.
Un soupir satisfait m'échappe. Nascha me fait vibrer par sa simple présence, c'est très étrange de le ressentir comme ça. Mes lèvres épousent les siennes et je la serre contre moi fermement avant de revenir croiser ses yeux quand elle s'éloigne doucement de moi. Je fronce les sourcils, sans pour autant cerner sa panique, j'y lis une pointe d'appréhension et lui offre un sourire rassurant : Oui, pardon, excuse-moi, que je lui souffle en venant me remettre à côté et la ramener contre moi. En cuillère, mon visage se pose dans son cou doucement et je profite de son odeur, alors que ma main se pose contre son ventre : T'inquiète pas, je la forcerais jamais à rien de toute façon.
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Le convoi va repartir. On en a pour quelques jours de marche à nouveau, et les tentes sont repliées avec les tipis pour être chargé dans les charrettes. L'ambiance reste très sombre avec les autres, puisqu'on écope encore de la fatigue et de la tension de ces derniers jours. Mes courbatures m'ont pas quitté et je suis épuisé autant physiquement que moralement. Mais c'est comme ça désormais, juste comme ça. Je soupire et relève le nez vers Nascha, qui va repartir avec Rafaël du côté de Gig Harbor, avant de retourner chez elle. Je suis inquiet forcément, je préfèrerais qu'elle me suive même si c'est pas trop à moi de décider ce qu'elle veut et doit faire.
Ma tante nous demande de nous presser, qu'il faut qu'on reprenne la route et qu'on puisse faire une bonne partie du trajet avant la nuit tombée. Ici, avec l'hiver qui s'installe, la nuit arrive tôt alors j'imagine qu'on a peu de temps devant nous au final. Et les pauses seront pas forcément très avisées. Sans le renfort des voyageurs qui nous ont suivi, c'est sûr qu'on va pas mal endurer le passage : Tu es prudente sur le retour, ok ? Je force un sourire, en essayant d'avoir l'air confiant et fort. Mais à l'intérieur, je suis comme beaucoup de gosses : terrifié.