The Walking Dead RPG

Elle s'essouffle tous les dix mètres, et se maudit de faire ce trajet dans son état. Très franchement, à se demander ce qui la pousse vraiment à aller jusque là-bas, alors qu'il serait bien plus simple de n'en avoir rien à faire. L'opportunité est belle cependant, alors qu'elle évite les tas de neige et les plaques de verglas au sol : elle veut tirer quelques réponses au clair, mais surtout, aviser de l'état de la fille de Willow. Avec tout ça, les derniers évènements ont été difficile pour tout le monde et ça ne va pas en s'arrangeant.

Quelques pas supplémentaires, la voilà sur le bon palier, il lui faut quelques secondes et la main sur son ventre pour parvenir à reprendre son souffle. Elle frappe à la porte, prie pour ne pas voir cette sale face de rat de River Atkins. On ouvre, elle reprend son sourire, rassurée et sincère : Lynn, la salut-elle. La dernière fois remonte à lui. Elle est sortie de l'hôpital désormais, en "pleine forme" de ce qu'elle en sait. Désolée de te faire te déplacer, surtout dans son état. Je ne veux pas t'embêter longtemps, tu as deux minutes à m'accorder ?

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ANAPHORE

Je plisse des yeux alors que je regarde le verre d’eau qui trône sur la table basse. Sauf que cette table est beaucoup trop loin. Et j’ai le sentiment que, si je me penche pour essayer de l’attraper, je vais basculer en avant et ne plus jamais me relever. Je laisse filer un profond soupir, alors que le bébé me met un coup. En retour, je pose une main apaisante sur la bosse qui est apparue et je souffle, à mi-voix. « Doucement mon cœur, maman va essayer de trouver une position plus confortable pour nous d… » Je n’ai pas le temps de finir ma phrase que j’entends qu’on frappe à la porte.

« Oh… »

Evidemment, je suis seule. Et il me faut toute la volonté du monde pour arriver à me relever. Plus encore pour me stabiliser. Une longue inspiration, alors que je me traine tant bien que mal jusqu’à l’entrée, Onyx sur mes talons. « Neela ? Oh, bonjour. » Je bats des cils, surprise, avant de me reculer pour la laisser entrer. « Ne t’en fais pas, j’essayais de me motiver pour aller chercher quelques biscuits. Tu en veux ? Je peux faire du thé aussi. » Je me sens telle une baleine sur le point de s’échouer pour de bon, mais ce n’est pas ça qui me fera oublier mes bonnes manières. J’ajoute, d’un ton léger. « Et j’ai bien évidemment du temps pour toi. » Surtout que les dernières semaines de la grossesse me paraissent terriblement longues en ce moment.

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Elle ne sait pas quoi penser de la réaction de Lynn. Ou du moins, de son manque de réaction. Persuadée d'avoir été reconnu par la blonde lors de cette manifestation, Neela a attendu de pieds fermes la dénonciation qui... N'est jamais venue. Elle pince les lèvres, et rentre lorsqu'elle y est invitée, scrutant la jeune fille. Sous bien des aspects, voir cette dernière enceinte jusqu'aux yeux lui retournent l'estomac. Parce que l'enfant de Willow est... Justement, encore une enfant. Je ne suis pas là pour piller tes placards, Lynn, souffle-t-elle.

Tu es seule ? À tout moment, elle s'attend à voir River débarquer et la mettre dehors. Rien d'improbable quand on connait l'hostilité entre eux. Je suis désolée de ne pas avoir pu passer te voir, à l'hopital, souffle-t-elle dans un premier temps, en posant un regard tendre sur la blonde. Mon mari m'a dit que tu t'en étais bien sortie, elle n'a pas pu faire plus, autant dire qu'elle évite un peu de trop sortir dernièrement. Est-ce que tu vas bien ? S'inquiète-t-elle rapidement.

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ANAPHORE

Je lui rends un regard interrogateur, avant de hausser une épaule. « Ce ne sont que quelques biscuits et de l’eau. Je devrais m’en remettre si je ne dévore pas tout. C’est peut-être même mieux si je partage avec quelqu’un. » De toute façon, j’ai tellement l’impression constante que je vais exploser que je ne suis plus à ça près.

Un bref soupir alors que je me dirige vers la cuisine. « Il n’y a personne. Maelys et Lynn sont à l’école, papa au travail et Jena sortie avec Wilan voir une amie. Et nous devons recruter une nouvelle femme de ménage. » En résumé. Je sais que papa n’apprécie pas que je reste seule, mais j’ai insisté parce que j’avais besoin d’un peu de temps pour moi. Pourtant, la visite de Neela n’est pas forcément quelque chose qui me dérange. Quand elle me dit qu’elle est désolée, j’agite une main dans sa direction. « Ne le sois pas. De toute façon, au mieux, tu aurais pu me voir 10 minutes. En espérant que je sois réveillée. » Ce qui n’était pas souvent le cas. Et je lui rends un sourire quand elle me parle de son mari. « Il m’a sauvée la vie. Toi aussi. » Sans leur intervention, je ne sais pas si je m’en serais sortie. Ou mon bébé. Probablement que non. « Vous l’avez sauvé aussi. » Je pose une main sur mon ventre, le regard brillant, avant de hocher la tête à sa question. « Je crois que oui. Enfin, comme quelqu’un qui n’a pas vu ses pieds depuis des semaines. Ou qui doit aller faire pipi toutes les deux minutes. Sans exagération. » Mais je suppose que ça, elle ne le connait que trop bien vu son état. « Et toi ? » Tout en parlant, je mets l’eau à bouillir et je pousse les petits biscuits que m’a fait April dans sa direction.

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Je vais bien, assure-t-elle en esquissant un sourire avant de poser le regard sur les gateaux. Elle en prend un, plus par politesse que par réelle envie de manger. Pinçant les lèvres un temps, l'indienne n'est pas en place pour épiloguer à ce sujet. Le small talk, elle le laisse à ceux que ça intéresse. Officiellement, elle, n'est pas venue pour parler tricot avec la blonde en face d'elle : Est-ce qu'on peut parler sérieusement, Lynn ? Demande-t-elle de but en blanc, en plantant son regard sombre dans celui de la jeune fille.

Elle sait qu'il n'y aura pas de bonnes manières de dire les choses de toute façon, et Neela a horreur de tourner autour du pot. Elle n'est pas là pour éviter les problèmes. Seulement... Elle a l'impression qu'elles peuvent quand même envisager quelque chose. Je ne ferais pas semblant avec toi, je n'ai pas envie d'insulter ton intelligence, parce qu'elle l'estime trop pour ça. Tu étais là-bas, ce jour-là. Moi aussi. Et tu sais très bien pour quoi j'y étais, rien de nouveau. La question que je me pose, c'est pourquoi tu n'as pas encore parlé de ce que tu as compris, ajoute-t-elle. Quelque chose te retient ?

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J’ai un bref hochement de tête quand elle me dit qu’elle va bien, avant d’arquer un sourcil à sa question. « Oui, on peut faire ça. » Parler sérieusement. Et je m’attends à peu près à tout. Il faut dire que le comportement des gens envers moi a drastiquement changé depuis la disgrâce de Ray. Alors pourquoi serait-elle différente ?

Mais je suis tout de même surprise par ce qu’elle me raconte. Et j’ai un temps, prenant quelques secondes pour remplir ma tasse d’eau chaude et y faire tomber quelques feuilles de menthe. J’ai une brève inspiration avant de me tourner vers la brune. « Je ne suis pas d’accord avec vos revendications. Et je les trouve absurdes. Mais le fait est que vous devriez avoir le choix. De quitter cet endroit s’il ne vous convient pas. » J’ai passé de longues heures à réfléchir à tout ça en étant alitée. Et si je trouve que ce sont des ingrats qui ne méritent pas le pain qu’on leur donne, je ne comprends pas pourquoi on les jette pas dehors, tout simplement, surtout si c’est ce qu’ils veulent. « Ca n’excuse en rien le chaos que vous semez et tout le reste. Mais tu m’as aussi sauvé la vie. Et celle de mon bébé. Tu n’étais pas obligée de le faire. Surtout vu la situation. »

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Absurdes ? Elle fronce les sourcils en scrutant la jeune fille, en se demandant pourquoi elle se sent piquée par l'opinion d'une enfant. Donc c'est absurde de demander qu'on ne viole pas des adolescentes pour les engrosser à tour de bras ? Reprend-t-elle en la fixant : C'est absurde d'exiger d'être traité avec respect, qu'on te considère comme un être humain ? Ou qu'on ne tue pas les personnes handicapées par la vie ou la survie ? Rétorque-t-elle, peut-être plus froidement : C'est absurde de croire que tu peux être assez intelligente pour faire tes propres choix et erreurs en sécurité ?

On croit rêver, ici. Elle pince les lèvres : Je n'allais pas te laisser mourir, lui annonce-t-elle fermement. Et je ne veux pas vivre dans un système qui accepte, voire ordonne, qu'on te tire dessus alors que tu as toute la vie devant toi, rappelle-t-elle d'un ton plus sec encore : C'est ça qui est absurde, pas mes revendications, il serait temps que tu le réalises, souffle-t-elle comme si elle parlait à une gosse qui vient de faire une bêtise. Mais à bien des égards, Lynn se complet dans un système qui la diminue, et il n'y a rien de plus révoltant pour elle : Pourquoi tu acceptes d'être traité comme une serpillère à spermes, au juste ? Demande-t-elle alors, sérieusement.

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