The Walking Dead RPG

Will allait de temps en temps au Summers’, surtout dans l’espoir de voir Casey. Peut-être de la convaincre de jouer en public, si elle surmontait les barrières qu’elle s’imposait toute seule. Ce soir-là, elle n’était pas là, même si le bar était ouvert. Il avait d’ailleurs failli faire demi-tour, préférant le confort de sa maison et le bar qui s’y trouvait, à l’ambiance plus… agitée du bar. Même s’il y avait peu de monde, au final. Est-ce que les gens célébraient encore les fêtes de fin d’année ? Il n’y avait pas vraiment pensé. Peut-être même que Casey était avec Stan et Esther, pour perpétuer une tradition qui n’avait plus aucun sens pour lui. Peut-être que Zack et Arizona le fêtaient, eux aussi, à leur manière. Il aurait sûrement dû le leur demander. Il se demanda un instant si Maeve aurait voulu le souhaiter ou s’ils auraient pu se moquer ensemble de traditions qui lui semblaient totalement dépassées, avant de chasser cette pensée plutôt morose.

Observant un instant les lieux, son regard s’accrocha sur une silhouette, qu’il ne se souvenait pas d’avoir vue. Appartenait-elle à leur communauté ? Pas qu’il connaisse tous les visages, mais elle l’aurait forcément marqué, s’il l’avait déjà vue. Enfin, peut-être qu’il s’agissait d’une nouvelle arrivante, même si les restrictions qu’ils subissaient suite aux mésaventures des habitantes de Fort Nisqually ne s’y prêtaient pas. Intrigué, il s’approcha d’elle, un léger sourire aux lèvres. « Je peux me joindre à vous ? » Le silence lui répondit, alors qu’il observait un peu plus les traits de la jeune femme, qui semblait épuisée. Amusé, il sourit davantage, sans répéter ce qu’il lui avait dit. « Vous semblez soucieuse et fatiguée. Un peu plus et je croirai que vous allez vous endormir sur la table. Vous avez peut-être besoin d’un autre remontant ? » Vu la vitesse à laquelle elle avait bu son premier verre, ça ne serait pas si surprenant. « Je n’ai pas encore bu le mien, et je suis certain que l’on acceptera de m’en donner un autre. » Peut-être une des bières artisanales dont Casey avait parlé, lors de leur retour victorieux après qu’ils aient explosé les ponts – ou les barrages, peut-être ? Il ne savait plus réellement. Mais elle avait dû en améliorer la formule depuis. « Vous pourriez le prendre pour une tentative de drague malhabile et nulle, mais ce n’est pas le cas : il me semble que nous ne nous sommes jamais vu sur l’île, n’est-ce pas ? »

Elle l’était tellement qu’elle ne semblait pas comprendre plus de la moitié de ce qu’il disait. Devait-il lui proposer de la ramener chez elle, si tant est qu’elle ait un pied à terre, pour qu’elle puisse se reposer ? Quitte à suggérer de passer la soirée ensemble le lendemain ? Plutôt que de risquer qu’elle s’endorme alors même qu’elle lui parlait… Mais elle pouvait le décider d’elle-même, si c’était vraiment nécessaire. « Vous êtes au bon endroit, dans ce cas. Si nous avions un spa, je vous aurai proposé d’y aller, mais ce n’est pas le cas. » Et, à sa connaissance, les maisons de l’île n’en possédaient pas, mais il n’avait pas vraiment toutes été les voir.

Arquant un sourcil, son sourire ne quittant pas son visage pour autant, il dévisagea la jeune femme. « C’était ce que je soulignais, oui ! » Qu’il semblait la draguer de manière tout sauf subtile. « Mais la vérité est que, même si je ne les connais pas personnellement, je pense que j’ai déjà vu tous les gens vivants ici à plusieurs reprises. » S’asseyant à côté d’elle, il se tourna pour lui faire face. « Mais si j’avais vraiment voulu vous draguer, je vous aurai dit que, si j’avais déjà croisé un aussi charmant visage, je n’aurai jamais pu l’oublier, avant de vous demander d’où vous venez. » Une phrase cliché mais qui marchait sur beaucoup de femmes, en réalité. « Dans ce cas, profitons du temps que vous avez pour apprendre à nous connaître, si vous le souhaitez. » Après tout, à son départ, tout cela ne sera plus qu’une parenthèse agréable d’une soirée, après une journée mouvementée.

William prit un air contrit, grimaçant alors qu’elle lui avouait la raison de sa venue. « Vous êtes donc médecin ? » Elle devait l’être, pour être exténuée et avoir eu besoin du dispensaire en urgence. June souhaitait-elle la recruter ? Elle ne laissait pas réellement entrer n’importe qui sur l’île, l’inverse aurait été surprenant. Serrant brièvement les poings à la pensée de Maeve qu’elle pourrait remplacer comme si de rien n’était, alors que c’était une vraie perte, il avala une rasade d’alcool artisanal, avant de reprendre la conversation. « William. » Elle ne lui avait pas dit son propre nom, mais elle le ferait probablement à la suite du sien. « Depuis 2015, je n’ai pas quitté l’île. » Pas vraiment, mais il ne comptait pas dire qu’il l’avait fait pour attaquer New Eden ou Providence – ce n’était pas important pour elle. « Et vous, j’imagine que vous ne devez pas être très loin d’ici, pour venir bénéficier du dispensaire ? » Son visage laissa place à un air soucieux. « Mais si vous êtes là, c’est que tout s’est bien passé… ? »

Il ne put s’empêcher de sourire d’un air charmeur. « Dans ce cas, je vous ramène chez moi de ce pas ? Un bain moussant et un massage, c’est dans mes cordes. » Et il était assez doué, suffisamment pour affirmer qu’il pouvait la délasser. Balayant sa remarque d’un geste de la main, il la posa brièvement sur celle de sa vis-à-vis avant de poursuivre. « Vous m’avez dit être fatiguée, et je joue sur les mots. Je vous taquine, ne vous inquiétez pas. » Portant son verre à sa bouche, il reprit la parole d’un air malicieux. « Mais rougir vous va à merveilles, je vais peut-être recommencer. » Surtout s’il lui arrachait le même sourire que celui qui ornait ses lèvres.

Et parce qu’elle semblait prompte à se confier, ce qu’il arrivait généralement à obtenir assez facilement : les gens aimaient parler d’eux et il distillait suffisamment d’informations à son sujet pour les inciter à parler davantage. « Vous avez surement beaucoup appris, ça n’a pas dû être facile. C’est noble de votre part de vous dévouer pour votre groupe. » Même si ça la rendait indispensable, ça demandait une certaine force – et ça expliquait qu’elle soit exténuée, surtout si elle avait dû effectuer une opération en urgence chez eux. « Eh bien, je les drague aussi hors des bars. » Il laissa échapper un petit rire, avant de reprendre la parole d’un air un peu plus sérieux. « Je suis pilote – si vous avez vu un avion ou un hélicoptère voler récemment, il y avait de grandes chances que je sois aux commandes. » A moins qu’il ne se soit agi des bigots de New Eden, mais il préférait ne pas se concentrer sur eux.

« Depuis octobre 2015, en tout cas. J’avais un appartement à Seattle mais mes parents m’ont demandé de les rejoindre ici, quand les rumeurs ont explosé. J’ai obéi, pour les tranquilliser. » Tout dans son ton laissait entendre qu’il était sceptique. « Grand bien leur en a pris, on connaît la suite. » Et il a été, relativement, protégé du fait de s’être établi sur Brainbridge Island. « J’ai quelques proches, oui. » Combien d’amitiés réelles et sincères ? Peu. Et l’une d’elles lui avait été arrachée sans qu’il ne sache pourquoi. « J’imagine que vous aussi, au sein de votre groupe – si vous êtes leur médecin attitré depuis le début. »

Il hocha la tête, bien que la notion de distance n’ait plus vraiment de sens, aujourd’hui – les dangers étaient nombreux et même un trajet court pouvait prendre très longtemps. « Oh, vous avez donc réellement fait votre métier, aujourd’hui ? Je comprends mieux que vous soyez épuisée. » Malgré leur équipement, un accouchement n’avait rien de facile, si ? « Quels sont les heureux parents ? Leur petite fille a-t-elle un nom ? » Pas que l’information l’intéresse réellement, mais il irait sans le moindre de doute féliciter les heureux parents – ou le père, du moins. Et peut-être amener des vêtements, s’il en trouvait quelque part. « Félicitations, dans ce cas ! Vous êtes un part importante de cette naissance ! »