Ça fait des jours qu'elle s'insulte. Nuit et jour. Pourquoi elle avait décidé de quitter Nisqually déjà ? La blonde se posait sans cesse la question, surtout lorsque ses journées commençaient par la découverte d'un collet vide. Elle plante sa machette dans le tronc d'un arbre, shootant de nerf contre une pierre qui traînait là. Évidemment, cerise sur le gâteau, la neige dominait le paysage depuis cette nuit. Au moins le soleil était de retour et pas un nuage à l'horizon. Elle inspire, expire, réajuste le bonnet sur sa tête et l'épaisse écharpe qui lui cachait le bas de son visage.
Lily récupère son arme et se remet en route. Elle s'est installée pour la nuit dans une vieille cabane qui tombe en morceau, en plein milieu d'un bois pas très loin de Fort Ward, alors qu'elle fouillait les environs comme toutes les semaines. Mais après avoir été surprise par un début de neige, la blonde fut contrainte de ne pas s'éloigner plus que ça. Elle a déposée quelques collet dans un rayon important autour de la bâtisse, sans compter les pièges sonore. Le plus compliqué fut de rester au chaud. Au moins elle a eu la bonne initiative de mettre du bois au sec, au cas où.
Durant son tour, elle a au moins eu la chance de se prendre un lapin, en quête lui aussi sûrement de nourriture avec cette tempête soudaine. Un peu de baies, des herbes sauvages, et elle aura un bon dîner pour ce soir. En milieu de journée, elle rentrait à sa cabane de fortune lorsque quelque chose semble clocher. Déjà, la porte ; elle ne l'avait pas laissé ouverte. Et puis les traces, dans la neige, bien trop grandes pour lui appartenir. La solitaire s'empresse alors de se cacher derrière un arbre pour analyser la situation.
Il semble n'y avoir qu'un homme. Elle avait beau attendre, espionner, il n'y avait rien pour lui indiquer qu'ils étaient plusieurs. Alors la blonde attend, elle attend le moment où il entre à nouveau dans la cabane pour enjamber son piège et se rapprocher à pas de loup. Elle dégaine son Remington, inutilisable, mais qui peut-être sera suffisant pour faire peur. Ne bougez pas. Le canon se pose dans le dos de l'homme, grand. Mais il lui en fallait plus pour lui faire peur.
Lily réajuste son écharpe pour ne pas dévoiler son identité. Mains en évidences, et tournez vous. Pour qu'il ne se sente pas pousser des ailes, elle exerce une nouvelle pression avec son arme. Combien vous êtes.
Sujet: Re: L'horloge tourne Sam 24 Déc 2022 - 3:18
De la nourriture. Encore et toujours, de la nourriture. Fort heureusement, les Expendables et les Inglourious Fuckers n’étaient point très nombreux, et toutes et tous étaient des survivants aguerris, soit capable de trouver leurs propres nourritures, soit capables de faire avec un seul repas par jour, et ce, durant plusieurs jours consécutifs. Cela permettait à Ulysse de n’aller à la chasse qu’une fois tous les trois ou quatre jours, et d’alterner avec la cueillette de champignons hivernaux, de quelques baies qui auraient survécus, aux premiers gels, et à la recherche de quelques petits rongeurs, ou de leurs cachettes. Les écureuils, notamment, étaient d’impressionnants collectionneurs de graines en tout genres, et leurs cachettes, aussi diverses que variées, étaient très souvent visitées durant l’hiver. Les traces qu’ils laissaient étaient presque invisibles pour quiconque ne saurait les reconnaître… Mais le trappeur, lui, les reconnaissait presque aisément.
Toutefois, il fallait repartir en chasse. La période de Noël n’était point sujette à repos ou vacances d’aucune sorte. Qu’importe les fêtes de l’ancien monde, il fallait boire et manger. Et le trappeur était mis à contribution.
Armé comme il l’était toujours, Ulysse avançait dans les sous-bois de cette partie de l’état qu’il ne connaissait encore que trop peu. Quelques traces, anciennes pour la plupart, l’avaient mené çà et là dans les forêts déshabillées de leurs canopées, menant tantôt au cadavre putréfié d’une créature morte de froid et dévorée par les rôdeurs… Tantôt à quelques rôdeurs retenus dans la glace, ou gelés sur place… Tantôt… A rien du tout. C’était difficile à accepter pour Ulysse, mais la chasse, aujourd’hui, était particulièrement difficile.
Pourtant, la forêt n’était point différente de celle dans laquelle il avait apprit à Hope à chasser l’autre jour. Ni celle dans laquelle il avait chassé de magnifiques bêtes, octroyant aux autres survivant plusieurs jours de viandes de qualité. Sans doute que des évènements extérieurs s’étaient produits ici et avaient fait fuir les créatures de la forêt… Des coups de feu peut-être ? Une tempête ? Ou peut-être que l’instinct de la faune local leur permettait de fuir le danger que représentait un chasseur aguerri et en quête de nourriture ? Allez savoir.
Mais le trappeur semblait avoir un début d’explication. Alors qu’il repérait une énième piste, des traces de pas, cette fois, le firent dévier de sa route. Peu enfoncées, l’individu qui avait prit cette route semblait peu consciencieuse de ne point se faire repérer par ce qu’elle laissait dans le sol gelé. L’espacement entre les pas montrait également une forme d’empressement, ou bien d’aisance : sans doute connaissait-elle parfaitement cette partie du sous-bois pour le visiter régulièrement. Curieux, le trappeur décida d’investiguer, inquiet de devoir faire face à une menace éventuelle sur un territoire encore inconnu.
Il suivit les traces jusqu’à une demeure… Ou plutôt, une cabane en décrépitude. Observant la façade, puis faisant le tour de l’endroit, Ulysse découvrit des sentes très empruntées, des traces de vie, quelques cendres à peine recouvertes de terre… Et des pièges. Quelqu’un vivait ici… Ou du moins, quelqu’un utilisait cette demeure abandonnée comme base, d’une certaine manière. Curieux, encore une fois, le trappeur décida de piéger celui ou celle qui vivait là : il laissa la porte ouverte, et se cacha non loin.
Les bruits de pas d’aventurier en maraude ne se firent point attendre, mais, contre toute attente, ceux-ci s’arrêtèrent bien vite… Pour ne plus reprendre du tout. Le trappeur comprit : la porte ouverte fut un signe bel et bien analysé par la personne de retour chez elle, et elle attendait, tapie dans l’ombre. Il lui fallait alors prendre une décision… Et le trappeur n’en voyait qu’une : se dévoiler le premier.
Il retourna alors vers la demeure… Et la réaction ne se fit point attendre. Ni une ni deux, quelqu’un lui sauta dans le dos. Une voix féminine suivit alors la rudesse d’un canon apposé contre l’épais dos du trappeur. Instinctivement, mais comme il l’avait prévu, il leva les mains et ne fit aucun geste brusque. Aux ordres de ce qui devait être une femme, il s’exécuta et fit demi-tour, baissant les yeux sur ceux de la jeune femme qui masquait son visage, arborant lui-même un faciès figé mais point méfiant ni malveillant.
« Je suis seul. » Dit-il, tout en gardant les mains en l’air. « Je m’appelle Ulysse, et j’ai suivi vos traces jusqu’ici. Je savais que vous étiez dans les parages, et j’ai fais exprès de me montrer à vous. Pas pour vous faire peur… Mais pour vous montrer que vous n’étiez pas seule à chasser ici, et que je ne vous voulais pas de mal. » Un vieux code de trappeur, ou plutôt, de vieilles traditions tacites. Lorsque deux trappeurs, ou deux chasseurs, viennent à chasser dans une même portion de secteur, il fallait montrer patte blanche. La nature avait suffisamment à offrir pour deux personnes désireuses de faire face aux défis imposés par la faune et la flore… Il valait cependant mieux éviter de prendre une balle inutile, à cause d’un mauvais calcul… Ou d’une incompréhension. « Je ne vous veux pas de mal… »
Derrière son bandana, la trentenaire ne sourit pas. Seuls ses yeux expressifs détaillent l'homme qu'elle garde en joue, plissés alors que ce dernier avoue être seul dans cette immense forêt. Comme elle. Mais Lily se garde bien de le dire, et ne croit pas vraiment au mensonge de cet inconnu. Elle n'ira pas parier sa vie. Puis il se lance dans un long monologue pour lui expliquer la raison de sa présence ici, chance qu'elle croit encore moins, malgré l'accoutrement de l'homme face à elle. Au moins il y a une chose qui semble vraie, c'est son nom.
Je m'appelle Blanche. Lâche-t-elle au bout de quelques minutes de silence à l'observer, avec un accent à coucher dehors. Elle n'allait certainement pas donner son véritable prénom, et l'homme se contentera de son deuxième qui lui vient de sa grand-mère. A sa dernière remarque, la blonde ne peut s'empêcher d'avoir un rire mauvais, poussant le vice en roulant des yeux. Eux aussi ne me voulaient pas de mal. Elle accompagne le geste à la parole et baisse son bandana, dévoilant alors une partie de son visage et un début de son cou où il pouvait aisément voir de nombreuses cicatrices, dont les blessures étaient trop profondes pour que ça disparaissent en quelques mois. Tyler et les Oblivions ne l'avaient pas épargné.
Lily remonte son bandana, sa main droite toujours vissée sur son arme inutilisable. Le silence s'installe de nouveau et elle s'approche à pas de loup de sa cible, lui intimant par le regard de ne pas bouger. Sa main gauche glisse jusqu'à son torse et se balade, un peu de partout à la recherche d'une arme qui pourrait se retourner contre elle. D'abord devant puis elle le retourne et fouille l'arrière, lui retire armes à feu et arme blanche. Déposés sur la table à côté d'eux, elle pousse même le vice en échangeant son Remington avec le Revolver de cet homme, vérifiant préalablement que des munitions s'y trouvaient.
Toujours dos à elle, la trentenaire exerce une nouvelle pression sur la colonne d'Ulysse avec sa propre arme cette fois. Avance. Lui demande-t-elle, avec une sombre voix qui ne lui ressemble pas. Du bout du doigt, elle lui présente un fauteuil déchiqueté par le temps. De son côté, elle tire une chaise qui grince qu'elle retourne pour s'asseoir dessus et s'appuyer sur le dossier. Vous êtes combien ? Lui demande-t-elle à nouveau, fixant le visage de ce dernier. C'est quoi cette manie de suivre les gens ?
La situation n’avait rien d’agréable pour le trappeur. De toute sa vie, ça n’était que la quatrième ou cinquième fois qu’il se retrouvait en une telle position, le canon d’un pistolet braqué contre son échine… Et la sensation était, à chaque fois, désagréable au possible… Et inquiétante, d’une certaine manière. Pourtant, son instinct lui dictait de ne rien faire : la jeune femme semblait plus brisée et sur la défensive, qu’une véritable prédatrice prête à tuer n’importe qui, n’importe quoi à n’importe quel instant. « Enchanté, Blanche. »
Il reste calme, et s’exécute. Il ne veut pas mourir aujourd’hui, et il ne veut absolument pas lui faire de mal, à cette jeune femme. Mettre un terme à l’existence maussade et aux maraudes d’une horde de rôdeurs est une chose… Assassiner un être humain, même pour sauver sa vie, cela reste impardonnable, d’une certaine manière. Et point d’une manière religieuse… Cela n’a aucune place, ni aucune considération en l’esprit du trappeur. Il n’aime tout simplement pas tuer… Même à la chasse. Il ne le fait que pour pouvoir survivre, manger… Alors tuer une jeune femme apeurée ? Non, jamais.
Face aux cicatrices que cette dernière lui montre, Ulysse n’a rien d’autre que deux yeux globuleux à offrir, alors qu’il peut lire la peine et la douleur entre chaque sillon creusé par d’affreuses lames trop bien affutées. Il lui donne un sourire… Désolé. Mais garde toutefois les mains bien en l’air conscient qu’il peut perdre la vie au moindre instant si la jeune femme comprends mal les intentions qu’il pourrait avoir. Se retournant, et se laissant palper et désarmé, il s’exécute encore et encore, avançant finalement jusque dans la cabane, prenant place là où la jeune femme le lui demande, le lui impose.
S’asseyant donc, Ulysse souffle longuement. Il replace ses habits d’hiver, chauds, épais, confortables bien qu’entravant pour certains mouvements fins. En comparaison, la jeune femme semble aussi frêle que frigorifiée. Il voudrait l’aider, bien-sûr… Mais il ne le peut pas.
« Ici, je suis tout seul. » Lui dit-il à nouveau. « Mais je fais parti d’un groupe. Nous sommes des nomades, et nous nous sommes installés à plusieurs kilomètres d’ici. » Lui explique-t-il, toujours un sourire dans la voix alors qu’il ne fait pas un geste plus haut que l’autre. « Je… J’étais trappeur, avant. Je sais pister, chasser, cueillir, utiliser la terre… L’hiver est rude, et les enfants ont déjà mangé tout ce qui restait du dernier cerf que j’ai chassé. Je suis reparti en chasse depuis hier, et suis tombé sur vos traces. Vous… Vous n’êtes pas discrète, pardonnez-moi. » Lui dit-il, sans insulte dans la voix ni l’attitude, un regard doux portant sur elle et son bandana. « Je voulais savoir si vous étiez une menace, ou juste une chasseuse, comme moi… Il y’a beaucoup de menaces dans ce bois, dans cette région. Je ne voulais pas en être une pour vous. » Dit-il, avant de terminer, laissant un silence volontaire. « Ni vous, pour moi. »
Sujet: Re: L'horloge tourne Mer 11 Jan 2023 - 22:40
Même si la trentenaire semble prendre une position confortable sur une chaise qui tombe en ruine, elle ne cesse de faire quelques mouvements circulaires avec l'arme de cet inconnu, histoire qu'il comprenne bien qu'à aucun moment elle ne va baisser sa garde. Il pouvait paraître mignon, agréable aux premiers coups d'œil, ce n'étaient que des façades. Combien d'homme aujourd'hui se vantent d'être les meilleurs humains de cette Terre, et pourtant être derrière le plus salopard ? Un envoyé des enfers ? Alors Lily ne préfère pas prendre de risque.
Elle l'écoute lui raconter son récit, ce qu'il était avant et ce qu'il est toujours donc. Elle l'écoute presque se faire insulter de ne pas être bonne en ce qui concerne la discrétion. Un long silence passe durant lequel la fermière se contente d'analyser son invité forcé, essayant de voir quelque chose filtrer les traits de son visage. Rien. Est ce qu'au moins il lui dit la vérité ? Elle n'avait pas un bon pressentiment. Mon groupe aussi est pas loin. Lâche-t-elle alors à son tour, juste au cas où.
La trentenaire se lève finalement, déposant l'arme avec les autre sur la table. Table qu'elle tire en arrière pour l'éloigner d'Ulysse, par précaution, même si avec sa carrure il n'a pas vraiment besoin de son fusil pour lui faire du mal. Saisissant à nouveau le revolver, Lily se retourne pour fermer la porte et les protéger de l'extérieur, où la neige recommençait doucement à tomber. Elle rejoint son sac, proche de la table, dans lequel elle fouille quelques secondes avant de finalement le poser sur le meuble. Tiens. Elle balance à Ulysse son allume feu en silex. Du menton, elle désigne la cheminée qui n'a servi cette nuit. Le bois sur ta droite est sec. Il peut bien tout mettre, elle ne restera pas longtemps dans le coin.
Lily pose sur ses épaules une deuxième vestes avant de retourner s'asseoir, plus convenablement cette fois, sans pour autant baisser sa garde. Je chassais beaucoup, avant. Je remontais une piste cette nuit et j'ai été prise par surprise par la tempête de neige. Tente-t-elle de se défendre, par sa maladresse de ne pas avoir couvert ses traces. J'ai à peine eu le temps de poser quelques pièges et ramasser du bois. Chose qui était vraie pour cette partie. De toute façons les miens savent où je me trouve. Cette partie là, par contre.. Il y a combien d'enfant dans ton groupe déjà ?
Sujet: Re: L'horloge tourne Jeu 12 Jan 2023 - 11:12
Le trappeur se surprend à rester calme dans une telle situation. Il se surprend aussi de ce manque d’adrénaline qui, normalement, devrait couler dans son sang, dans ses veines. Cette molécule naturelle qui sauve des vies autant qu’elle en condamne. Cette molécule qui créer des sensations puissantes, fait battre les cœurs d’une puissance renouvelée à chaque décharge électrique, provoque de puissants flux dans les vaisseaux sanguins… Menant presque jusqu’au malaise.
Mais pas aujourd’hui. Et pourtant, même le bon et généreux trappeur pouvait sentir ourdir l’orgueil d’un homme capable de survivre dans des conditions extrême, se maudire d’être ainsi maîtrisé par une frêle jeune femme… A la place, bien que l’orgueil soit présent, il restait calme. Habitué, si l’on veut, d’être dans pareilles situations difficiles… Situations bien trop récurrentes en ces temps d’anarchie, et d’apocalypse.
Il acquiesce, et sourit, lorsque la jeune femme parle également de son propre groupe situé non loin. Ses mires se posent sur chaque sillon de ce visage maintes fois torturé, du peu qu’il en voit, de ce qu’il a pu en voir. Il tente de savoir si la jeune femme est sincère, ou si elle ment. Mais si l’instinct de l’homme se trouve effectivement très proche de la nature et de la survie, deviner ce que cachent des yeux horrifiés, et un esprit compliqué, est nettement plus difficile. Aussi prend-il le parti de croire la jeune femme, et de demeurer… Sage, et honnête.
L’installation de la jeune femme permet toutefois d’ouvrir une fenêtre sur une issue pacifique à tout ceci. Elle dépose les armes, mais les éloignes tout de même. Elle donne des ordres, lui jette un allume feu en silex. De moins bonne qualité que celui que détient Ulysse dans ses propres affaires, fait d’acier cranté, travaillé, acheté voilà des années dans un magasin spécialisé. Mais il fera le travail. « D’accord. »
Il s’exécute. Se retournant, offrant donc toute la faiblesse d’un dos tourné vers une menace très armée – et dans un lieu clos de surcroit – il se dirige vers la cheminée. S’agenouillant, écartant les pans d’un manteau de fourrure et de cuir tanné offrant confort et chaleur, il agrippe les petites buches… Et plonge sa pogne droite dans l’arrière de son blouson, là où se trouve, le long d’une ceinture, son couteau de chasse. Dégainant l’arme, il plante la lame dans le bois, tout proche de son pourtour, avant d’asséner quelques coups de points dessus visant à arracher quelques pans d’un bois tendre qui brûlera plus facilement, en l’absence de papier. Cette arme, la jeune femme ne l’a pas vue, ne l’a pas deviné… Et ne l’a donc pas prise. Mais par cet acte, de survie, mais aussi d’honnêteté, il espère montrer ses intentions pacifiques.
Découpant quelques pans de bois, il les jette dans l’âtre, avant d’user du silex et de projeter de magnifiques étincelles, puissantes et chaudes, lançant le feu dans cette vieille cheminée. Il déposa ensuite les bûches, de manière à ce que l’air puisse passer entre le bois et la pierre, attisant les flammes, alimentant le foyer. Satisfait, le trappeur se relève et se retourne, levant les mains devant sa poitrine, ne tenant le couteau que par la pince entre le pouce et l’index droit, montrant à nouveau l’absence de menace.
« Le feu est allumé. Mais n’essaie pas de prendre mon couteau, s’il te plaît. » Lui demande-t-il, une lueur dans le regard. « Si j’avais voulu, j’aurais pu te neutraliser tout à l’heure, quand tu pointais le canon de ton revolver contre mon dos. Je suis plus grand, et dispose de plus d’allonge. Mais je n’ai rien fait. Parce que je ne veux de mal à personne. »
Il range alors la lame dans son étui de cuir qui se trouve le long de sa ceinture, dans son dos. De cette manière, non seulement il garde sa lame, mais la jeune femme sait aussi où elle se trouve. Cherchant à s’installer, il lui répond. « Je ne l’ai pas dis. » Répondit-il, quant au nombre d’enfants qui se trouvent dans le camp. « Mais il y’en a. Quelques-uns. Des petits, et un nourrisson. » Autant de bouches à nourrir en somme.
« Chasser dans la neige, durant les tempêtes, n’est pas chose aisée. C’est même… Plutôt le meilleur moyen de perdre ses repères et de mourir de froid. » Dit-il, se doutant toutefois que cela était connu de la jeune femme, qui ne semblait certes point aussi experte que lui, mais point novice non plus. « J’ai suivi la trace d’un cerf… Que j’ai perdu. Mais j’ai ensuite trouvé la piste d’un chevreuil, sans doute un jeune adulte. Mais demain, la neige aura tout recouvert, et il faudra recommencer. » Dit-il. « Je dois retourner chasser. Tu peux m’accompagner, si tu veux. Au moins, tu seras certaine que je ne retourne pas auprès de mon groupe, et que je dis la vérité. Et nous aurons de quoi manger. »
Sujet: Re: L'horloge tourne Dim 19 Mar 2023 - 23:26
Lily observe Ulysse avec beaucoup s'attention, mais aussi avec beaucoup de méfiance. Elle réajuste la position de son corps ainsi que la prise qu'elle a sur l'arme, démontrant son malaise face à l'apparition du couteau de l'homme qu'elle n'avait pas senti lorsque de sa fouille. Même si il essaye effectivement de paraître sincère dans ses intentions pacifiques, l'idée qu'il puisse cacher d'autres surprises est déplaisante et bien ancrée. Au moins il allume le feu assez vite, et si elle doit mourir aujourd'hui ça ne sera pas de froid.
Mmh mmh. Se contente-t-elle de murmurer lorsque l'homme lui donne sa réponse au sujet de son groupe. Elle a encore du mal à y croire, et puis de toute façon, peu importe ? Le tout c'est qu'elle arrive à sortir vivante de cette endroit et sans le plaisir d'être poursuivi par un fou furieux en manque d'adrénaline et de sang. Elle a finalement un rire froid face à la remarque d'Ulysse. C'est pas comme si je l'avais souhaité cette tempête. Surtout aussi loin de l'île des Remnants, elle se serait bien passé de cette vague de froid qui a causé la perte de son gibier.
A la proposition soudaine de l'homme, Lily plisse ses yeux en l'observant un instant, peu emballée par cette idée de chasse en duo. Et qui me dit que ce n'est pas un piège justement ? Comment ne pas être suspicieux après tout ? Je suis tombé sur assez de fous pour savoir qu'il ne faut pas se promener main dans la main avec le premier venu. Fait-elle avec beaucoup de sérieux, lorsque un volet dans son dos s'ouvre brusquement sous l'effet d'un coup de vent. Rapidement, elle dépose l'arme à feu sur la table pour essayer de fermer la fenêtre qui s'amusait à battre contre le mur au gré du vent puissant. Décidément, le sort semble s'acharner.
Sans un mot, la fermière finit par rejoindre un coin de l'immense pièce, posant un genou à terre. Dos à Ulysse, elle tâte le bois du plancher à la recherche d'un creux, d'une planche pas cloutée qu'elle retire sans effort. En dessous, elle y a caché trois lapins, déjà vidés, nettoyés, qu'elle protège de toutes détériorations. La blonde en récupère un, avant de revenir près d'Ulysse et du feu où elle positionne l'animal mort pour le laisser cuir. C'est pas grand chose. Fait-elle remarqué, même si c'est déjà beaucoup en ces temps. Les deux autres, elle préfère les garder.
Lily finit par se redresser, dévisageant son invité de fortune. Elle finit par tendre la main vers lui. Ton couteau. Demande-t-elle une première fois, avant de se souvenir de la demande particulière de l'homme. Je ne compte pas te le voler, je veux juste le regarder. Préfère-t-elle préciser.