The Walking Dead RPG

« Tous ceux qui ronflent et nous empêchent de dormir la nuit devraient avoir du poil à gratter dans leur matelas ! » Tranchai-je, tout en donnant la couleur à Kaycee. « Ils se retourneraient tellement qu’on aurait la paix. » Ca méritait bien un peu de boulot pour ça, non ? Mon regard passa sur plusieurs visages dans l’assistance, me demandant vaguement si certains se sentiraient concernés… avant d’éclater de rire.

Je vissai un bonnet sur la tête de Jodie, même si elle se plaignait que le vert n’était pas sa couleur. « Tant pis. T’es dans ma team, maintenant. » Je lui offris un sourire de connivence, avant qu’elle me renvoie la question concernant Noël. « Ma mère est juive… » Techniquement, je l’étais aussi par affiliation. Mais je n’avais jamais été aussi porté sur les traditions qu’elle. « Mais Noël, c’est surtout une fête païenne avant d’être une fête capitaliste alors… » J’haussai les épaules. « Ca me gêne pas de prendre le mois de décembre comme prétexte pour s’amuser un peu. » Parce qu’il n’était finalement question que de ça, n’en déplaise à Kaya qui jouait les rabat-joies.

Grâce à l’effort conjugué de chacun, nous pûmes tous avoir le ventre plein ce soir-là. Nous partageâmes deux lièvres accompagnés de champignons et marrons ramassés dans la forêt, tout en discutant des défis que nous voulions mettre en pratique. « Pousser le plus beau cri de bison ? Attends, Kaya… mais c’est quoi le cri du bison ? » Lui demandai-je avec des yeux ronds comme des soucoupes. Sauf que les filles avaient déjà commencé à prendre de l’avance sur le premier défi. Il était finalement question de faire le tour de la prison en hauteur, sans toucher le sol, avec ses chaussures lacées entre elles ! « Je suis nul à ce jeu-là ! » Râlai-je aussitôt, en essayant de me hisser à leur suite.

Spoiler:

C’est parti pour le premier défi ! Pour rappel, la description de la prison est ici et il est question d’en faire le tour… par le toit !

Pour l’occasion, vous pouvez tous lancer un dé 10 agilité avec un malus de -2 parce que vos lacets sont noués entre eux ! Au premier échec, vous vous rétamez plus ou moins méchamment et c’est l’élimination ! Vous pouvez enchaîner les dés d’agilité jusqu’à obtenir un échec. Celui qui a tenu le plus longtemps l’emporte tout simplement.

Mon regard passe de Kaya à Jodie, alors que j’bats des cils. « Oh, vous faites un concours du plus grincheux ? J’suis sûre que j’peux vous trouver un prix pour ça ! » Je les désigne toutes les deux avant de reprendre, pas du tout démontée par leur mauvaise humeur. « Allez, à la fin de la soirée on f’ra un vote pour savoir qui était le plus Grinch du lot. Ca vous va ? » Probablement que non, mais on sait tous que je lancerais le vote quand même.

Et j’commence à causer avec les membres de ma team, réfléchissant à des idées à la con pour la soirée donc. J’me demande vaguement si j’ronfle, avant de chasser ça de ma tête pour profiter de la bouffe. C’est pas souvent qu’on fait un festin pareil. « J’vais rouler par terre moi. » Et j’me tapote le ventre, attrapant un autre marron avant de me relever d’un bond à l’annonce des défis. « Hé vous savez, j’ai jamais vu de bison en vrai. Ca craint non ? » Bon, détail ! Si je devais faire la liste des trucs que j’ai jamais vu ou faits, on serait pas rendus.

Parce qu’on va faire un truc marrant là. Je laisse Lukas m’attacher les lacets, roulant des yeux quand il me dit de faire attention. Et j’m’élance à la suite de Joachim qui… tombe direct. « Mais enfin ! » Je commence à être secouée d’un fou rire et c’est à peine si j’arrive à grimper plus haut que je me rétame par terre à quelques mètres à peine de lui. « Okay, c’est un échec ! » Je me frotte le bas du dos, morte de rire, attendant de voir comment les autres vont s’débrouiller.

Spoiler:

We are all lost stars trying to light up the dark...

Isalín a levé les yeux au ciel, sans plus commenter les ronchonneries de sa meilleure amie. Kaya est comme ça, on aime le package ou on ne l’aime pas du tout. Et finalement, en dépit du numéro de mauvaise humeur de la lakota et de Jodie, ils passent une bonne soirée. Des baies sauvages, du lièvres fraîchement dépecé et des gens du même âge pour parler la même langue, quoi demander de mieux ? Ils ont tous des histoires différentes, des origines différentes, mais in fine, ils ont tous en commun cette fougue insatiable, cette faim d’un avenir dénuée des problèmes des adultes. Il y a longtemps que l’Islandaise n’a pas autant ri…

*

- HAAAARRRGGHHHH, rugit-elle de sa plus belle voix rauque, sombrant ensuite dans un éclat de rire irresistible, c’est comme ça l’cri du bison, nan ?

Finalement, le débat sur le jeu à inventer dure encore un peu – et bizarrement, ils ne retiennent pas son idée d’attraper un rôdeur pour mettre du piment dans les défis. MAIS au final, la suggestion retenue s’apparente à un concours de qui se cassera le cou le premier, donc…

- Trop bien ! Isalín ne se fait pas prier : elle noue ses propres lacets et se tourne vers Kaya : tu fais toujours l’arbitre ?

Ça ne l’empêche pas de grimper la première, usant des vieilles gouttières rouillées, et le rebord de certaines « fenêtres », pour atteindre le toit du bâtiment des visiteurs. Une fois là-haut, l’Islandaise a une vue imprenable sur le reste du camp ; et… c’est pas plus mal que ni Abigail, ni Joachim n’arrivent ne serait-ce qu’à la rejoindre. Y’a vraiment de quoi se faire mal.

- Restez en bas, laissez ça aux vraies pro ! Taquine-t-elle avant de s’élancer.

En vrai, ce n’est pas simple, et sa grâce féline en prend un coup. Sur le rebord, elle fait donc le tour du bâtiment, saute sur celui de l’armurerie et revient. La boucle est presque bouclée, mais ce n’est pas assez difficile. Un peu de challenge que diable !

- Hey, j’ai des points bonus si j’arrive à sauter là-bas ?!

Isalín désigne l’édifice voisin, à au moins 1 m 60 de là. Les pieds noués, c’est quasiment infaisable. … donc elle s’élance. Évidemment, la jeune femme a surestimé sa propulsion. Elle arrive in extrémis à attraper le rebord d’une de ces cheminées de sortie de conduit d’aération, qui se tord et cède sous son poids. Le monde bascule, elle chope de justesse un câble – dieu sait à quoi il sert – il ne tient pas plus le coup et s'arrache du crépit. L’Islandaise perd brutalement de la hauteur, s’accroche à une gouttière, donc les attaches rouillées se dégondent une à une. Sa dégringolade se termine donc par une belle gamelle dans les orties qui infestent la cour intérieur – HEUREUSEMENT que personne ne jardine ici.

- Aïe, maugrée-t-elle en minimisant la chute ; elle a la tête qui tourne, hum... j’ai gagné au moins ?

Spoiler:

- Ça ne fait pas « Meuh » comme une vache ? Demanda Kaycee, ironique. Elle émit un rapide rire. En réalité, elle n’avait elle-même aucune idée du bruit que pouvaient faire ces bestioles. Elle haussa une épaule au commentaire de la rouquine. Il n’y avait aucune honte en réalité, ça s’appelait simplement vivre en ville !

Ils se lancèrent alors dans les premiers défis débiles. Et oui, clairement dangereux ! La blonde haussa un sourcil en regardant Jaochim essayer de se hisser sur le toit, sans même y parvenir. Oui le tout n’était pas uniquement d’en faire le tour, mais de réussir déjà à monter jusque-là. Elle mêla son rire à celui de MA qui se moquait, sans aller pourtant vraiment beaucoup plus loin !

- Ça paraitrait presque facile, souffla-t-elle à Nascha qui se tenait près d’elle. Elles regardaient Isalin jouer les équilibristes avec assurance et aisance. Si on avait pas vu les autres avant ! Ajouta-t-il, avant de pouffer un peu.

L’islandaise fit la maline et finit par se vautrer à son tour. Dans un sacré boucan. Mais elle avait quasiment fait le tour ! Puisqu’elle n’état visiblement pas à évacuer sur un brancard, Kaycee se résigna aussi à tenter. Après tout, pourquoi n’y parviendrait-elle pas ? Elle noua ses lacets, sauta à pieds joints jusqu'au mur et grimpa avec une facilité déconcertante.

- Ouais c’est facile finalement ! S’exclama-t-elle en arrivant en haut, fière d’elle. Trop fière surtout, car deux mètre plus loin, elle perdait à son tour l’équilibre. Elle tomba, presque au ralenti. Sans se fouler quoi que ce soit, mais en s’écorchant tout de même franchement. Elle grimaça, essayant de se relever, mais galérant avec ses pieds attachés. Elle en rit.

Spoiler:

~ Kaycee,

Easy as a kiss we'll find an answer
Put all your fears back in the shade
Don't become a ghost without no colour
Cause you're the best paint life ever made

- Ouais mais là j'ai la vigueur d'une mamie en déambulateur, Nash'...

Et le caractère aigri qui va avec depuis ce foutu accident avec les explosifs. Kaya aimerait bien pouvoir faire équipe avec la navajo mais elle préfère encore plus sauvegarder ce qu'il reste de sa carcasse. Mais l'attention de la lakota est déjà attirée par une Mary-Ab' qui l'accuse à moitié de tirer la gueule et propose même un concours avec Jodie. J'boude pas, hein ! se sent-elle obligée de préciser. Parce qu'elle n'a pas envie de casser l'humeur des autres non plus. Je... J'analyse mes erreurs. Pour plus les répéter ! C'est plus ou moins la même chose mais c'est bien plus élégant quand c'est dit de cette façon.

Un petit regard de connivence à Jodie plus tard, la jeune femme est maintenant confrontée au scepticisme des autres au sujet de sa proposition d'imitation de bison. Et même à l'ignorance d'un Joa' qui n'a pas la moindre idée du cri en question. C'est pas faute de t'avoir dit qu'il n'y avait pas qu'le basket dans la vie, pourtant ! le taquine-t-elle avant de sursauter à moitié lorsque Isa' y va d'un beuglement qui, selon elle, imite l'animal qu'elles évoquent. Alors ça c'est p't-être le cri d'un bison mais quand il s'est pris trente-quatre balles, juste avant d'crever... Mais c'était quoi ce truc ?!

S'ensuit une Mary-Ab' qui avoue n'avoir jamais vu de bisons, et que ça craint. Les bisons ou d'pas en avoir vus ? Parce que les bisons, non, ça craint pas ! C'est juste... des bisons ! Des animaux dont on peut utiliser presque toutes les parties du corps. Le couteau suisse des proies - à tuer avec modération. Quoi ? Mais... Non ? Pourquoi Kaycee évoque une vache, maintenant ? En fait vous savez pas du tout d'quel animal j'parle, c'est ça ? À part la Navajo, sûrement. Des fois c'est quand même pénible de trainer avec des citadins... GHRUUUHUUIIIIILLUUUUU ! Voilà, ça mettra tout le monde d'accord et en prime, ça complétera un peu leur culture générale. L'ennui c'est qu'en parallèle, ça lui fait aussi cracher ses poumons. Mais... Pourquoi elle a fait ça ?!

Bref, c'est l'heure des jeux.

Les candidats s'élancent mais ça ne fait même pas un pli : Isa' déchire tout ses concurrents et s'élève sans trop de soucis à une hauteur plus que respectable. Kaya est sûrement aussi fière qu'inquiète, d'ailleurs. Manquerait plus qu'elle se pète un truc avant leur départ... Bon courage pour la battre... souffle-t-elle avant de se tourner vers Joa une nouvelle fois : Et pour ton information un Noël avec du poil à gratter c'est pas païen, c'est capitaliste as fuck ! Faudra qu'on lui explique quand même le lien entre les deux si ce n'est d'enrichir les fabricants de farces et attrapes. Tellement américain...

Kaya Sihasappa

All of Creation is related

And the hurt of one is the hurt of all. And the honor of one is the
honor of all. And whatever we do affects everything in the universe.

J’hoche de la tête quand Kaya me dit qu’elle n’a juste pas la force là, après son accident. Je comprends et je ne veux surtout pas l’embêter en la forçant. Je suis juste contente qu’elle soit là en fait. Alors je lui donne un petit coup de coude amical pour lui signifier que j’ai compris.

On mange et on parle de bisons. Ça me fait tellement rigoler leur petit défi. J’ai déjà vu plein de bisons, mais de là a imité leur cri. Je pouffe de rire aux essais des autres, surtout celui de Kaya. Elle y met tellement de cœur, alors je l’imite et c’est aussi peu ressemblant.

- GNHEUUUUUUUUUUUUUUUUH

Je repouffe de rire de plus belle. C’est tellement idiot, impossible de ne pas avoir de plaisir. Bien sûr, on arrive vite aux petits défis. Grimper, sauter, les lacets attachés ? Oh ! J’ai très envie d’essayer ! Alors ni d’une ni de deux, j’attache mes lacets et je m’élance avec les autres. Joachim est le premier à tomber.

J’arrive à grimper sans soucis moi, je les suis un petit instant, mais au final je m’emmêle les pattes et tombe durement au sol. Un petit cri de douleur s’échappe de ma gorge bien malgré moi. Je suis mal tombée, merde… J’ai mal à l’épaule. Rien n’a craqué au moins. Elle est démise ? Je me redresse rapidement, les fesses dans la neige. Non, ça va elle est toujours en place. Juste… endolorie.

- Ça vaaa ! Que je lance aux autres, juste histoire qu’ils ne s’arrêtent pas dans le jeu. Je veux voir qui va gagner !

Spoiler:

You cannot see the futur

with tears in your eyes ...

J’adresse une grimace à Mary, sans avoir l’temps d’en rajouter parce que Joa s’décide à être plus chiant que l’frangin. Je le fixe, à moitié courroucée, à moitié gênée, sans savoir trop quoi dire, quand j’me retrouve avec un bonnet sur le crâne. J’ai même pas la force de râler, parce que déjà il a l’air trop content, et puis, ça donnerait raison à Mary. « Les juifs fêtent pas Noël ? » Ouais, question con, je sais, mais j’ai toujours cru que Hanouka était un genre de Noël… Enfin, toujours non, j’men tape un peu quoi. J’me contente d’une nouvelle grimace, prétexte pour s’amuser ou pas, Noël, c’est nul.

« Parce qu’y en a qui en ont vu ? » J’regarde Mary, avant de faire l’tour des autres. Ptet Kaya là, ouais visiblement, mais sinon… « Ça existe encore les bisons en liberté ? Vivants j’veux dire. » C’est pas éteint comme les dinosaures ces trucs ? J’goûterais bien du bison… « Elle a raison, ça ressemble à des grosses vaches… avec une bosse là… comme les chameaux. » Ouais, pas du tout, mais c’est un détail. « GREEEUUIII ? GRAAAOOUUU ?... Comme le ventre de Lukas quand il a faim ? » J’me marre de ma propre connerie, accompagnant Isa et Nascha dans leur fou rire. Bon, là, on a carrément pas à s’plaindre, ça fait longtemps que j’avais pas aussi bien mangé, ni autant. « Rouler et écraser tout le monde, c’est un plan qui m’va ! » Ptet qu’en nous y mettant toutes les deux, ce s’ra possible.

Si le jeu en lui-même me semble trop cool – qui rêv’rait pas d’escalader un mur branlant et casse-gueule ? – et que j’ai grave envie d’essayer, je me retrouve à observer Joa et Mary qui s’tortillent à terre en s’marrant. Sérieux ? Pendant c’temps-là, Isa s’balade comme une p’tite vieille dans un magasin d’gâteaux. Et elle arrive super loin putain. Et super haut même si elle s’casse la gueule. Bon, elle parle, c’est qu’elle est toujours en vie ! J’suis vachement impressionnée j’avoue. Tellement que j’regarde pas où j’vais et que je m’prends les pieds dans les jambes de Mary, m’étalant de tout mon long sur elle, et sur Joa donc. Merde. « Ah putain ! » J’tente de me relever, mais j’ai un peu d’mal avec mes pieds toujours attachés. « Ça compte pas, j’suis tombée à cause de Mary, j’ai même pas commencé ! » Faut que j’essaie pour de vrai quoi ! Et c’est au tour de Kaycee de tomber un peu plus loin, suivie de Nascha.

Sometimes you have to stand alone to prove that you can still stand