Elle hausse les épaules, clairement dépitée par ce que dit Demetra sur les hommes. Max sait qu'elle a été une chanceuse de ne jamais croiser qui que ce soit qui a tenté de la contraindre. Encore heureux ! Et pourtant, elle n'a pas été la dernière à prendre des risques ou à se mettre dans des situations qui auraient pu lui coûter son peu de vertu. Qu'importe. En fait, je pense surtout à notre sortie, explique-t-elle en portant le regard sur Demetra, sérieuse soudainement.
Si on en chie pour rentrer et qu'on n'est pas capable de se frayer une issue fiable, ça ne servira à rien d'en extraire le matériel, donc autant pouvoir passer par la porte. Une des fenêtres à côté est déjà cassée, ça ne sera pas difficile de l'enjamber pour circuler dans l'école. On peut faire un premier tour pour voir ce qu'il y a et de l'espace qu'on aura besoin, qu'elle ajoute même dans la foulée, en s'avançant la première par l'accès tout trouvé : Viens, suis-moi, ajoute-t-elle.
Elle enjambe donc, écrase des morceaux de verre et progresse. Au moins, il faut jour et ça n'est pas difficile de s'y retrouver. Tu entends quelque chose ? Demande-t-elle avec méfiance, avant de passer la porte et de progresser dans le premier couloir à portée. Elle se fige au bout de quelques mètres, portant la main à son nez : Outch, l'odeur là-dedans est ignoble, je déconseille, grogne-t-elle avec une grimace dégoûtée : Evitons et continuons tout droit...
Je suis Maxine en tendant l’oreille, nous n’avons pas les mêmes façons de faire mais je suis toujours ouverte a en découvrir de nouvelles. Je remonte mon écharpe sur mon nez pour me protéger des effluves. J’ai appris a me protéger des odeur en frottant le tissus avec le menthe sauvage.
Curieuse je regarde partout a l’intérieur m’arrêtant avec un grand sourire devant une affiche de REM. J’adorais ce groupe ! Celui la il va aller dans mon bunker personnel. Je la prends pour la plier quand Maxine me demande si j’entends quelques choses. C’est étrangement silencieux.
« J’ai l’impression qu’il y a eu du passage, même si ca date et que le ménage a été fait… quoique… vue l’odeur... »
Je la suis quand elle part dans le couloir et sourie sou mon écharpe avant de lui tendre ma cueillette de menthe.
« Essaye de te mettre ca près du nez, ca ira mieux. Reste a comprendre si la puanteur vient d’une menace qui bouge encore ou si elle est maitrisée.»
J’avance avec précaution en ouvrant l’œil, essayant d’écouter pour nous éviter de mauvaises surprises. Même si pour le moment, l’endroit semble désert, je reste méfiante.
Tu es maline, souffle-t-elle en récupérant le brin de menthe, qu'elle glisse dans son écharpe avant de la remonter sur son nez. L'odeur est camouflée par le parfum qui se libère. Elle a un soupir soulagé : Tu arrives à reconnaitre les plantes ? Demande-t-elle. Demetra est décidément plus intéressante encore qu'elle ne le supposait juste que là. C'est la première fois depuis des semaines que je n'ai pas la nausée, explique-t-elle.
Elle pénètre néanmoins dans la pièce où l'odeur est la plus forte, c'est à peine si la menthe est suffisante pour tout couvrir. Mais Max a les nerfs. Et tous les morts sont au sol, immobile. Certains sont enchainés. Elle reste vigilante au cas où, ne s'avance pas de trop dans la pièce - au contraire. Tu sais à quoi ressemblait cette Kara ? Demande-t-elle à Demetra, qui l'a connu visiblement, contrairement à elle. Ils sont tous morts ici, ajoute-t-elle pour la précision. Au pire, elles s'en moquent. Elles sont là pour le matériel.
« Disons que j’ai appris à vivre avec pas de gens qui n’avaient pas la même conception que moi de l’hygiène même avant la fin du monde. »
Je fais une petite grimace en repensant a ses GNIStes en dortoir qui donnait envie de mourir quand ils levaient les bras ou faisait presque fondre les organes quand ils retiraient leur botte. Et pourtant, je suis française, les fromages qui puent, je suis rodée.
« Je me débrouille pas mal avec les plantes. J’ai eu la chance de grandir en pleine nature avec des parents accro au trekking, aux druidismes et aux méthodes de vie « anciennes » dirons-nous. »
J’avance toujours avec précaution, montrant a Max, ici et la, des signes de passage mais pas récent. L’endroit a déjà été fouillé, c’est une certitude. Nettoyé aussi vu que, pour le moment, on ne croise pas de mort. Avec la couche de poussière on peut espérer ne pas croiser, non plus, de vivant, mais je reste méfiante. Max entre dans une pièce et les larmes me viennent a l’odeur malgré la menthe. Je ne comprends pas tout de suite sa question, enfin, plutôt les raisons de sa question, alors que je la suis.
« Une grande blonde un peu sèche et pas toujours très aimable et… oula… on dirait l’antre d’un nécromant. »
Il y a plein de mort enchainé, je balaye mon regard sur eux, cherchant autant des visages, enfin, des indices, pour reconnaitre des anciens vivant avant de m’arrêter devant une morte a la tignasse tirant encore dans les blonds.
« Max… je te présente Kara… du moins, ce qu'il en reste. Maintenant, on sait pourquoi on ne la voyait plus, même si ca ne va pas changer nos vies. »
Ca ne me rend pas spécialement triste, un peu quand même, je suis un être humain, mais je suis plus choquée et intriguée qu’on ai pu faire subir cela a celle qui était la reine du NML.
« Tu crois qu’ils ont été tués avant d’être enchainés… et surtout tu penses que ceux qui ont fait ca peuvent être encore dans le coin ? »
Je n'ai pas envie de m'imaginer, si je peux tenir mon estomac en place, ça ne me dérange pas, qu'elle souffle tout bas en scrutant les morts avant de découvrir, comme Demetra, ce qu'il s'est passé ici et visiblement le nom d'une des victimes. Tu vas me trouver cynique mais ça fait de la concurrence en moins, ajoute-t-elle alors. La brune ne peut pas voir sa grimace de circonstances : Je suis désolée pour elle mais... Je ne la connaissais pas, donc...
Donc elle s'en fiche un peu. D'autant plus qu'elle n'est pas persuadée que le feeling serait passé. A priori, non, ajoute-t-elle simplement avant de froncer les sourcils : L'ami qui m'a parlé de cette piste a trouvé la zone déjà désertée, donc à priori, il n'y a plus personne dans le coin, elle fait un signe de la tête à la forgeronne : De toute façon, nous ne sommes pas venues pour nous attarder et le vérifier, ramène-toi, indique-t-elle simplement.
S'extirpant de la pièce, elle referme derrière elles avant de faire signe à Demetra d'avancer. Son arme est prête à être utilisé, au cas où. Elle n'a pas beaucoup de munitions, mais à ce titre, cette dernière est surtout plus dissuasive qu'autre chose. Et là ? Les voilà dans un autre endroit, plus large : C'est là ! Fait-elle, en avisant ce qu'il reste de... L'équipement ? Elle n'y connait rien. Alors, tu as ce qu'il te faut ? Demande-t-elle, laissa la brune regarder. Tu es sûre que ta voiture va pouvoir tout transporter ?
Je frissonne devant ces gens en essayant de deviner comment ils sont morts. Intérieurement, je me demande bien qui a pu les attaquer mais je ne m’attarde plus qu’il ne le faut, a peine rassurée par les mots de Maxine. Elle n’a pas tort, mieux vaut ne vaut pas trainer dans le coin. J’arrive a sourire a son commentaire un peu inapproprié mais c’est en gloussant presque que je lui dit :
« T’es un monstre, je te jure ! Mais oui je crois que je vais avoir le monopole… en espérant que tout ça ne soit pas l’œuvre de militant anti forgeron. »
Je la suis et siffle avec des étoiles dans les yeux en arrivant dans une pièce bien plus large.
« J’y crois pas !!! »
Je pense qu’une bimbo dans un magasin de pompes le jours des soldes serait pas aussi euphorique de moi qui suis déjà en train de sautiller partout.
« Regarde cette meule d’aiguisage !! Regarde cet étau !!! Elle avait un marteleur ??!!!!! OH j’y crois pas un soufflet a suspension !!! Tu as vu la taille de l’engin ?!!! MAX MAX !!! LA !! Je n’en reviens pas !!!! Je suis amoureuse !! »
J’enlace une enclume avec un :
« Enclume à doubles bigornes… 150 kg a première vue… importation espagnole… regarde… tu as le poinçon là. Avec ca je peux faire des armures, des épées, des haches et j’en passe. Tu sais que t’es belle toi ? On va t’appeler pupuce et tu vas être bien avec nous. »
Max a le don de casser l’ambiance avec une question pertinente. Avec une grimace je lui réponds :
« Je ne suis même pas sur qu’on va réussir a trainer certain truc jusqu’à la voiture… »
Bah tu vois, je ne pensais pas connaitre le véritable amour avant de te voir avec cette enclume, elle fronce les sourcils en la regardant avant d'avoir un rire amusé. Mais qui se tarie très vite considérant la situation : En revanche, j'ai bien entendu : cent cinquante kilos ? Elle plisse le regard en scrutant Demetra, l'air de lui dire : Sérieusement meuf ? Il n'y a pas un monde où elles y arrivent à deux.
Et tu penses qu'on va les porter avec quels bras ?! Enchaine-t-elle en secouant la tête, avant qu'un soupir ne lui échappe. Elle pourrait presque désespérer. Presque. Mais elle n'est pas du genre à s'avouer facilement vaincu : Liam n'est jamais là quand on a besoin de lui, c'est dingue... Elle scrute autour d'elle avant de capter quelque chose : un miracle, c'est comme ça qu'on appelle cet évènement dans le milieu.
Bah... la voilà qui désigne l'outil. La roue est un peu démise, mais ça doit se réparer, et les poignets feront mal aux mains. Une peine pas si lourde dans leur situation : Ca va être difficile à pratiquer mais on peut les déplacer au diable... Il faudra les porter quand même pour les mettre dans ton véhicule et les sortir...
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