The Walking Dead RPG

La voiture passa les sécurités de Bainbridge. D'abord l'Agate Passage, puis celles aux portes de Fort Ward. Dans l’ère où stationnaient les véhicules, Stanley qui jouait les chauffeurs s’arrêta enfin. Il coupa le moteur, avant descendre en même temps que ses quatre compagnons.

- Rentrez chez vous, on s’refait un point demain pour préciser la suite, ok ? Lança-t-il à ces derniers. Il fit une tape sur l’épaule de l’un d’eux.

C’était le milieu de l’après-midi, ils étaient partis quatre jours entiers. Ils avaient tous mérité de se reposer. Ils avaient fait un tour à Kitsap pour étudier cette histoire de radio et de poste DCA. Le militaire avait aussi rencontré Sebastian pour une entrevue… déstabilisante. Il ne s’était pas encore décidé s’il allait parler à June immédiatement, dans la foulée, ou s’il allait aussi se laver, se poser. Il jeta un regard à sa montre. Esther était encore certainement à la garderie, peut-être avait-il aussi le temps de passer voir Casey…

Tout un tas de réflexions se faisait donc dans son esprit, alors qu’il récupérait son sac dans la voiture. Il le passa sur son épaule, claquant le coffre, quand il reconnut une silhouette familière un peu plus loin.

- Oh Lily ! L’appela le garçon, en s’approchant. A son allure, elle rentrait aussi visiblement d’une escapade prolongée dehors. Ça m’fait plaisir de t’voir ! J’avais appris qu’t’étais passée par là, mais j’ai pas réussi à v’nir te voir la dernière fois. Il la regarda un instant le sourire aux lèvres. Il ne savait plus qui exactement lui avait parlé de la blonde et de ses nouvelles attributions auprès d’eux. Tu r’viens d’où comme ça, du coup ? Enchaina-t-il.

De ses camarades de Portland, avec lesquels il s’était échappé, la jeune femme était celle qu’il avait eu le plus occasion de croiser cette dernière année. Pendant l’été notamment, ils avaient été ensemble à Kitsap quelques temps, par intermittence. Ils ne se connaissaient finalement pas plus que ça, mais ces longues journées d’errance, sur la route pour rejoindre Nisqually, avait scellé quelque chose entre eux.

- Tu t’simplifies pas la vie, déclara-t-il quant à son nouveau rythme de vie. Être seule sur les routes, il en serait lui-même incapable. Tu tiens trop à ton indépendance ?...

Compte rendu de cette première semaine ? Éprouvante. Lily avait complètement oubliée ce que ça pouvait être de vivre - survivre - seule en pleine nature, même si sur les derniers mois à Nisqually se passaient surtout à l'extérieur des murs. Seule ou accompagnée. Là c'était différent. Si elle venait à disparaître, personne ne viendrait la chercher, personne n'allait s'inquiéter si elle ne rentrait pas à l'heure. Mais c'était mieux ainsi, se disait-elle. De cette manière au moins, plus personne n'aurait à se manger le cerveau de savoir si elle était toujours en vie ou non.

Cette première semaine à l'extérieur, au moins, elle pouvait compter sur Preston. Surprenant lorsqu'on savait d'où il venait, moins quand on savait ce qu'il était devenu. Et si d'abord elle avait éprouvé beaucoup de réticence à son sujet, aujourd'hui la blonde savait qu'elle pouvait compter sur l'ancien soldat de new eden. Car avec son aide, elle a pu se trouver une petite maison à l'abri des regard où elle pouvait dormir durant ses jours à l'extérieur. Elle pensait réussir à le convaincre de rester, en vain. Au moins, elle sait que Selene, avec sa famille, ne tardera pas à arriver à Fort Ward ; une tête connue qu'elle pourra voir une fois par semaine à son retour.

Jour qui, enfin, est arrivé. Le sac chargé de divers petits objets qui pourront certainement servir pour les radios ou tout autre objets électroniques, la blonde pénètre enfin entre les murs du campement, les jambes lourdes et la fatigue bien présente. Quoi ? Il lui semble avoir entendu son nom, et en cherchant à travers la foule, la nouvelle solitaire se fige sur place de surprise. Stanley ?! Un sourire, large et joyeux, étire les lèvres gercées de la trentenaire, qui ne se gène pas pour prendre l'homme dans ses bras, le relâchant ensuite pour ne pas paraître bizarre. Oh j'avais oublié que tu étais d'ici ! Je suis tellement contente de voir un visage connu.

Elle recule ensuite, réajustant son sac à dos. Oui j'étais à la ferme pour proposer mes services, mais c'est la première fois que je met les pieds ici. Elle se pince les lèvres en observant le paysage autour d'eux, elle se sentait aussi petite qu'une fourmis. Je sais même plus exactement.. Je me suis d'abord trouvé un petit coin pour passé l'hiver avec l'aide d'un ami, et je ramène quelques trucs pour payer ma nuit d'hôtel ici. Elle lui montre son sac à dos bien lourd.

Elle lui racontait tout ça sans vraiment se méfier. Stanley n'était pas vraiment un ami très proche, mais il n'était pas non plus une connaissance. L'homme est assez difficile à situer pour la jeune femme, qui pourtant lui offre sa confiance. Après ce qu'ils avaient traversé ce n'était pas étonnant. Alors elle était bien heureusement de le retrouver dans le coin. Ouais, si on peut dire ça comme ça.. Qu'elle souffle dans un rire faux.

La trentenaire finit par sortir un bout de papier de sa poche, c'était sûrement le bon moment pour ne pas qu'il lui parle de Nisqually et sa décision de partir. Tu tombes bien en plus.. tu crois que je peux prendre un peu de ton temps ? C'est presque si elle ne lui faisait pas un regard de chien battu, avant de lui tendre la feuille froissée. On m'a donné ça à la frontière.. c'est l'endroit où je dois déposer mes trouvailles et l'adresse où je peux dormir et me doucher. Tu sais où c'est ?

angel of small death
and the codeine scene

- T’avais oublié, t’es sérieuse ? Tu vas me vexer ! Se plaignit faussement le garçon à la réponse de la blonde. Elle affichait néanmoins un réel plaisir de le croiser, alors ça compensait, n’est-ce pas ? Il afficha un sourire. Bienvenue alors ! Ajouta-t-il en ouvrant son bras libre, l’autre soutenant toujours son sac posé sur son épaule.

Ils échangèrent quelques mots, Lily lui apprenant qu’elle s’était trouvé un abri isolé pour l’hiver. Oui, le moment de l’année était étrange aussi pour s’amuser à faire cavalier seul. Mais la jeune femme avait vraisemblablement prévu de dormir régulièrement à Fort Ward pour se ressourcer.

- Tu n’restes vraiment qu’une nuit ? Enchaina-t-il, avant de prendre le bout de papier qu’elle lui tendait. Il connaissait depuis longtemps par cœur chaque rue de cet endroit. Yep, suis moi. T’es chargée, j’peux t’aider ? June attendrait. De même que Casey. Dans un mouvement de la tête, il invita l’ancienne agricultrice à le suivre. Y a pas beaucoup d’monde dans ta situation ici. Les gens d’passage… ça arrive mais c’est pas l’plus pertinent. Tu t’y connais en culture, non ? Tu n’voulais pas rester à la ferme travailler ?

Il se souvenait que c’était l’un des rôles de la jeune femme chez The Haven. Aider avec les bêtes, les champs. Mais peut-être cherchait-elle justement à sortir de ça. Si Stanley devait vivre ailleurs, serait-il soldat ? Sans aucun doute…

- T’as jamais eu l’occasion d’faire le tour ici, du coup. Tu veux qu’on fasse un crochet par les quelques endroits à connaitre ? J’te fais visiter en speed, si tu veux. Enfin, quand on aura déposé ça. Ses trouvailles. Il l’accompagna d’ailleurs jusqu’à l’endroit où ils déposaient ce genre de choses. Ce n’était pas loin du parking où ils s’étaient trouvés. Tout en marchant, ils poursuivaient leur conversation. Mais tu t’déplaces comment ? Lui demanda-t-il, au milieu de quelques autres questions. Le côté pratique de tout cela lui échappait un peu.

Ils entrèrent alors dans un bâtiment et Stanley présenta Lily à une certaine Daisy. La quarantaine, bien portante. L’homme la connaissait bien pour l’avoir eu comme élève quelques années plus tôt, dans les entrainements qu’il dispensait alors. Elle était à cette époque dans le même groupe que Casey. La femme était sympathique et réserva à la vagabonde un accueil chaleureux. Peut-être parce qu’elle était avec Stan aussi qui savait.

- On sera amenées à se voir régulièrement alors Lily, enchantée, déclara cette dernière.
- On s’est rencontrés en rentrant de Portland, précisa le garçon.
- Oooh alors c’est un peu grâce à vous qu’il nous est revenu ? Elle jeta un regard attendri vers son ancien coach. Celui-ci esquissa un sourire.

Avec un sourire faussement taquin, la blonde donne un léger coup de poing sur l'épaule de Stanley lorsqu'il fait mine d'être outrée par son oubli. Ils n'étaient pas des amis de longue date, et pourtant c'est un geste qui lui vient naturellement ; à croire que frôler la mort, ça peut créer des liens.

A sa question, la trentenaire a un petit sourire navrant. Oui, une nuit par semaine, c'est le deal. D'un côté, ça ne la dérangeait pas. De cette façon la blonde pouvait garder son indépendance, faire ce qu'elle voulait de son temps libre tant qu'elle ramenait ce qu'il fallait et ne faisait pas de vague sur le territoire des remnants. Rester sur place plus longtemps serait synonyme d'appartenir au groupe. Et c'était hors de question. Pour le moment ? T'as l'air déçu, tu veux déjà me séquestrer ? Plaisante la fermière accompagné d'un rire sincère, refusant son aide d'un geste de la main et de la tête.

Elle ne cache pas son air surpris lorsqu'il continu, notamment au sujet de son domaine de prédilection. Mais dîtes moi, c'est que je vous ai marqué ! A nouveau, la jeune femme ne peut s'empêcher de rire de bon coeur. C'était... revigorant. De quand datait son dernier rire sincère ? Elle reprend finalement son sérieux. J'ai passé ma vie à faire ça. Aujourd'hui je cherche surtout à me surpasser. Vivre seule elle sait faire. Le plus dur sera d'apprendre à se défendre seule.

Au moins ici, elle ne sera pas seule. Elle hoche rapidement la tête d'ailleurs lorsqu'il propose de lui faire visiter rapidement, histoire qu'elle ait un minimum de repère sans devoir embêter les passants toutes les deux minutes. Oh oui, je veux bien ! Pas longtemps, je ne veux pas abuser de ton temps. Elle a un doux sourire avant de reprendre : Mais... c'est si grand que ça ? Lily avale difficilement sa salive, même si ce n'était pas si inquiétant ; Nisqually aussi était assez grande. Elle hausse machinalement les épaules en se laissant guider par son voisin. Boh c'est pas bien grave ! J'm'adapte vite. Quant à son moyen de locomotion, elle lève son pied droit, manque de tomber en avant. Avec ces merveilles haha ! Mais ça ne va pas durer longtemps, enfin j'espère.. J'ai pu observer un troupeau de chevaux sauvages à l'ouest. Ca va prendre du temps, mais j'arriverais bien à m'en prendre un. Elle grimace un peu en pensant au boulot que ça va lui donner. Ou alors je vais essayer de trouver un moyen de descendre à The Store et en acheter un en bas ! Contre quoi, elle ne savait pas du tout.

Ils arrivent assez rapidement devant un bâtiment pas très grand, et quand même assez bien entretenu. Un peu comme tout les édifices de cet endroit. A l'intérieur elle y croise plusieurs regards intrigués, sûrement de savoir ce que foutait une inconnue dans cet endroit, et surtout en compagnie de Stanley. Est-ce que c'était quelqu'un d'important ici ? Peu importe, elle décide de lui coller aux basques. Ravie de vous rencontrer aussi Daisy ! Elle détache le sac de son épaule pour le poser sur le comptoir, passant une main gênée dans ses cheveux. Oui, non, enfin... Un peu alors ! C'est surtout grâce à Stanley et aux autres que je suis en vie. Elle s'en souvient encore comme si c'était hier. Si effectivement elle avait tuée un conducteur et voler une jeep, tout les chasseurs étaient morts grâce aux autres. Elle râcle la gorge, déballant finalement le contenu de son sac à dos. J'ai trouvé pas mal de composants électroniques, j'espère que ça vous conviens. La semaine prochaine je m'éloigne un peu plus. Elle a un sourire confiance, en espérant que ça suffise. Je peux vous laisser mon sac et le récupérer demain quand je pars ? Demande-t-elle avec sympathie, sa vis à vis donnant son accord d'un geste de la tête. La blonde glisse un regard à Stanley qui dépose lui aussi ses affaires, en profite pour échanger quelques mots alors que de son côté, elle préfère rester silencieuse.

Très gentille cette Daisy. Elle a rictus taquin dans le coin de ses lèvres, le regard en bais, l'air d'insinuer qu'il y a anguiller sous roche entre lui et cette femme. Au bout de plusieurs minutes les deux amis retournent à l'extérieur, où Lily écarte les bras en grand pour s'étirer au maximum dans un râle de plaisir. Ooooohhhh que ça fait du bien ! Être libérée d'un poids comme ça. Elle les croise ensuite au-dessus de sa tête, avançant à reculons devant l'homme qui lui tient compagnie. Alors dis moi, c'est quoi le programme de notre excursion ?

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Lily était visiblement d'excellente humeur et elle s'amusait de tout, taquinant sans se priver le garçon, comme s'ils étaient très familiers. C'était une version d'elle qu'il ne connaissait pas et il devait avouer que c'était assez agréable. Et contagieux ! Il se sentait ragaillardi.

- T'as une pêche de malade, dis moi ! Répliqua-t-il simplement, souriant devant ses éclats de rire. J'ai une bonne heure avant d'aller chercher ma progéniture à la garderie, c'est ta chance, jeune fille, lui répondit-il, un sourire toujours au coin des lèvres. Et ça lui faisait réellement plaisir de la passer avec elle.

Quand ils se retrouvèrent avec Daisy, la jeune femme lui débala son chargement et Stanley resta un peu tchatché avec la quadragénaire. Puis ils s'éclipsèrent. Le militaire jeta un regard en coin à sa voisine alors qu'elle lui faisait une remarque pleine de sous-entendus.

- T'essaies d'dire quoi ? Bien sûr qu'elle me kiffe, elles me kiffent toutes, c'est l'histoire de ma vie, enchaîna-t-il sur le ton de l'humour à son tour. Il pouvait le dire car ce n'était pas du tout le cas ! Ni pour Daisy, ni pour les autres. Il avait cette conviction d'être juste un gars bien lambda. Il n'avait du moins jamais été un tombeur, loin de là. Il émit un premier vrai rire alors que Lily s'étirait dans un râle digne d'un animal sauvage. Je sais pas c'que t'as bouffé, mais la prochaine fois, tu partages, ok ? Viens, on fait juste le tour vite fait du centre. Ce n'sera pas long. Les deux ou trois endroits à connaître quoi.

Au programme : la place des discours, le dispensaire, le Summer's. Ils se déplacèrent entre ces derniers, tout en continuant à discuter tranquillement.

- Si tu veux rencontrer du monde, c'est l'idéal, expliquait-il en évoquant le bar de l'île. La fréquentation est variable par contre, j'te préviens. Mais souvent, c'est sympa. Méfie toi d'la patronne par contre… Il laissa planer un suspense. Avant d'esquisser un sourire. C'est la mère d'ma fille. La maison qu'tu cherches est par là-bas.

Le sourire sincère qui rayonnait sur le visage de l'ancienne fermière semble faiblir l'espace d'un instant, lorsque Stanley fit remarquer qu'elle détenait une incroyable forme aujourd'hui. En effet, c'est ce qu'elle essayait de montrer au monde qui l'entoure, pour ne pas attirer la pitié des autres, et pour ne pas se laisser engloutir par ses démons qui planent constamment au-dessus de sa tête. J'ai toujours été comme ça monsieur ! Un piètre mensonge, qui sert surtout la convaincre elle-même.

Bouche en cul de poule, Lily agite sa tête de haut en bas. Oui oui, j'y crois à fond monsieur le tombeur. Elle le taquinait, bien évidemment, il fallait être aveugle pour ne pas voir que Stanley est un homme très agréable à regarder. La fermière ne s'éternise pas sur la blague, et hausse machinalement les épaules. Y a pas de secret tu sais.. un lion matin, midi et soir. Et je parle pas de la barre au chocolat. Ce machin sous plastique bourré de sucre. Elle finit par hocher la tête lorsque l'homme l'invite à le suivre vers le centre de la ville.

Mains dans le dos, la blonde observe les grands bâtiments que lui présente Stanley avec de grands yeux pétillants et une bouche à demi-ouverte. Ils étaient si impressionnants.. et tellement nombreux ! Ca changeait beaucoup avec ce qu'elle voyait tout les jours à Nisqually. Waw c'est impressionnant ! Et vous avez tout construit vous-même ? Demande-t-elle, très curieuse, tournant sur elle-même sans savoir où poser ses yeux. Et à l'évocation d'un bar, la trentenaire barre la route de Stanley : Noooon, c'est sérieux ? Vous avez un bar ?! Elle n'était pas le genre à y traîner non-stop, mais ça pouvait être intéressant d'y faire un tour. J'espère qu'on pourra y boire un verre ensemble à l'occasion ! Lance-t-elle gaiement avec un sourire.

Quant à l'évocation de la patronne, Lily fait la moue. Mmh, la mère de ta fille.. ou ta femme ? Ils n'étaient plus ensemble ? Mais la blonde pince rapidement ses lèvres en agitant ses mains devant elle. Excuses moi, curiosité mal placé, ça ne me regarde absolument pas ! Elle a un sourire avant de reprendre la route, en direction de la maison qu'il pointe. Pourquoi je devrais me méfier ? Elle est du genre.. sauvage ?

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- Beaucoup d’choses étaient déjà ici, on n’a pas bâti beaucoup. Les lieux ont seul’ment été réaménagé au fil des années, ajouta-t-il en haussant les épaules. Quant au bar… Enfin c’était plus festif, il y a quelques temps… C’n'est plus aussi faste. On fait plus attention aussi à notre consommation.

L’époque n’était pas vraiment aux grandes fêtes et aux beuveries. Ils manquaient de provisions pour ça, et l’humeur aussi s’était en partie fait la malle. Le jeune homme repensait parfois à sa fête de mariage, comme d’une époque lointaine, un peu folle. Glenwood et Portland avaient ensuite pour lui tout dézingué. Il afficha un sourire toutefois, alors qu’elle évoquait qu’ils pourraient y boire un coup ensemble.

- Bien sûr ! J’traine quand même pas mal par là, admit-il en évoquant le Summer’s. Parce que Casey aussi ! Y a rien d’secret. On s’est mariés oui, pour de vrai ! Enfin, pour c’que ça vaut aujourd’hui. Était-elle toujours sa femme à proprement parler ? Dans sa tête à lui, ça ne faisait aucun doute. Puis faute d’une totale harmonie, il avait tout de même retrouvé depuis peu le chemin de son lit. Plus rien n’est simple aujourd’hui, mais oui, tu peux l’app’ler comme ça du coup j’imagine. Elle a son… caractère, j’dirais. Mais elle n’a rien d’sauvage, non. Elle pouvait être barrée, mais il ne l’avait jamais perçue comme ça.

Ils continuèrent leur chemin pour s’approcher de la maison dans laquelle Lily allait pouvoir passer la nuit à venir et celles qui suivraient, selon ses envies. Il lui expliqua que la plupart des gens vivaient ici en colocation aussi, en partageant les maisons. Ce n’était pas différent de The Haven pour ça. Stanley aimait cette proximité avec les autres. Il n’était pas fait pour vivre seul.

- J’aime assez ça, j’dois dire. J’suis pas habitué à rester tout seul de mon côté. Même quand c’est pas tes meilleurs potes, ça crée quelque chose, j’trouve. Enfin de passage comme ça, ce s’ra sûrement différent pour toi. Puis si t’es dans cette démarche, de bourlinguer, c’est qu’tu cherches autre chose aussi. Il s’était arrêté devant le perron du pavillon. J’te laisse y aller toute seule ? Ça te f’ra du bien de t’poser un peu. Ça m’fait plaisir de t’voir. Si t’as besoin d’quelque chose, j’habite à deux rues d’là. Sinon tu d’mandes aux gens, ils t’diront où m’trouver. Fort Ward restait un microcosme, dans lequel quasiment tout le monde se connaissait.

Ils échangèrent encore quelques mots, puis le garçon laissa Lily poser ses affaires. Avant d’aller de son côté chercher sa fille à la garderie.