The Walking Dead RPG

Elle hoche de la tête, silencieuse. Personne n'aime les menteurs, certes, mais Liv est consciente de son manque de délicatesse, parfois. C'est bien involontaire, le pire. Enfin, la plupart du temps. C'est si compliqué de doser, de savoir quand dire les choses et quand se fermer la gueule. Mais peu importe, Yulia lui demande si elle est sûre d'elle - et il lui faut un moment pour comprendre de quoi elle parle. Ses billes claires s'accrochent aux siennes, dès qu'elle lui parle de maman à maman. Personne n'a jamais utilisé ce mot pour parler de Cendrillon. Et ce que la brune lui dit a l'effet d'un baume sur son petit coeur. Tellement qu'elle ne sait plus vraiment qui est la patiente de qui.

Dans tous les cas, sa description de la douleur est bien trop réelle pour la miss. Les larmes ne tardent pas à se pointer, alors que Goldie se dépêche d'essuyer rapidement sa joue en riant nerveusement. « Enfin, ça me rend pas malade, qu'est-ce que tu racontes. » précise-t-elle tout de suite, dans la hâte. Malade n'est pas le bon terme, non. Voir naître un bébé en santé ne pourra jamais la rendre malade. Lui faire mal, la torturer même, peut-être. Mais Liv ne veut pas associer chaque naissance à un supplice. La brune pourrait dire qu'elle ne fait que jouer sur les mots, mais la différence est marquée, aux yeux de la princesse.

« La douleur est toujours là. Toujours. Mais je refuse de la laisser dicter ce que je peux faire ou pas. » Déjà que ce mal viscéral la rend débile par moment, elle ne veut pas lui donner encore plus de pouvoir. « Je dois faire mon deuil. » souffle-t-elle en souriant doucement. Elle se demande parfois si elle pourra vraiment se remettre du départ de son si petit bébé, mais elle n'a pas le choix d'avancer.

Or, la réplique de son amie sur les enculés la fait pouffer de rire. « Plus maintenant. » lâche-t-elle en refermant le dossier de sa patiente pour de bon. « Grace. » ajoute-t-elle ensuite, pour répondre à sa question. Son sourire ne semble pas s'éteindre, même si le simple fait de prononcer son nom est étrange - comme si c'était interdit. « J'ai presque donné son nom à mon avion. » précise la petite en riant brièvement, incrédule. Mais Grace était le prénom réservée à sa fille, et à sa fille seulement.

« Rien de plus normal, en fin de grossesse. » rétorque ensuite May, en réponse à son histoire de jambes lourdes. « Je n'ai pas de solution miracle, mais tu peux essayer les bains d'eau froide, et mettre des coussins sous tes jambes dans ton lit, pour les surélever. J'ai peut-être des bas de contention quelque part, d'ailleurs. Super classe, tu vas voir. » Elle l'entraîne lentement hors de la salle d'examen - le rendez-vous tire à sa fin, après tout. « Je tente d'en trouver et je ferai livrer ça chez toi au plus vite, okay? »

'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.

Je saisis l'émotion de May sans me faire prier. Et je l'accepte comme elle est. En tant que mère, je crois que je peux que comprendre ce qu'elle ressent et ce qu'elle traverse, même si ça a été bref pour elle, c'est également mon cas, quoi que je puisse en dire. Le ventre lourd, et pas seulement à cause de la grossesse, je lui offre un sourire qui gagne pas mes yeux, notamment parce que je suis triste pour nous. Je suis triste qu'on puisse comprendre la douleur de l'autre, et d'à quel point ça peut faire vraiment un mal de chien de perdre une partie d'soi.

C'est un super joli nom, que je lui souffle finalement quand elle me parle de sa fille. Grace. Même si son père était un enculé, j'imagine qu'avec sa mère, elle aurait hérité des meilleurs gênes, quoi. Et puis, maintenant, les choses vont mieux pour la blonde. Elle est avec une personne qui la traite bien, qu'elle apprécie vraiment, complètement, je pense que ça lui fait du bien d'être en sécurité. Et même si je la connais assez peu, le fait que je vibre des mêmes émotions qu'elle me donne envie de croire qu'elle est pas une mauvaise humaine sur cette foutue planète de merde. Je sais pas à quel point je peux être loin du compte.

Mais en même temps, je crois pas être une personne extraordinaire, alors autant rester consciente que je vaux pas mieux que les autres. Je lui offre un sourire et un rire m'échappe finalement : Je suis persuadée que je serais sexy avec, je m'en fais même pas, que je lui souffle alors qu'elle me confirme qu'elle passera m'amener ça. Merci May, rhabillée, prête à bouger, à marcher encore, je reviens la fixer : Merci beaucoup, que j'ajoute finalement. Le fait est qu'ici, en dehors de Logan, et des Exiles qui m'ont suivi, je suis pas à ma place. Mais May me donne l'impression que ça va quand même le faire. C'est précieux.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.