The Walking Dead RPG

Je suis un peu saoulée d'être là, mais Logan et... a peu près tous les Exiles, m'ont pas laissé l'choix. J'ai un soupir d'circonstances, tâchant d'pas me formaliser du fait que quand j'ai pas besoin de garder Logan et Maya, faut que j'm'active pour essayer de "prendre soin de moi". Avec le diabète qui s'est déclaré, les crises de panique qui suivent, l'fait qu'mon esprit donne l'impression d'être tout simplement en morceaux éclatés, c'est pas totalement le fun dernièrement. Mais le passage au dispensaire a beau être reculé, j'peux pas me permettre de la jouer comme ça encore longtemps.

Alors, dans ce dispensaire qui a des allures qui m'rappellent l'ancien temps et que j'préfèrerais éviter, notamment sur cette odeur forte de produit ménagé, ou cette froideur caractéristique, qui m'remontent en mémoire le parfum d'une overdose, je distingue une silhouette qui s'approche d'moi : May ? La ceinture autour d'mon coeur semble se relâche d'un cran soudainement. J'ai même un sourire sincère en la voyant, avant d'me relever comme je peux - à savoir comme une putain de baleine enceinte : Je suis contente que ça soit toi, que j'souffle.

Je sais pas si je dois la prendre dans mes bras ou pas. C'est bizarre, quoi qu'il en soit, c'est peut-être les hormones qui m'donnent envie d'ça. Et avant qu'elle pose la question d'ce qui me ramène, sans qu'je pense à lui préciser pourquoi j'suis ici tout simplement, j'reprends : Je ressens quelques contractions depuis cette nuit, j'pense que c'est le stress, mais si on pouvait vérifier, Fort Ward est une terre d'accueil très particulière pour moi, j'cherche pas plus loin qu'ça bizarrement. Elle m'conduit à part, dans un endroit un peu à l'écart. C'est avec hésitation que j'm'assoie sur le lit présenté, sur le bord en fait. J'ai l'impression d'être... Fébrile encore. Comment tu vas ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Le prénom sur sa liste de patients illumine le visage de la petite alors qu'elle se dirige vers la salle d'attente, sourire aux lèvres. Liv regarde Yulia se lever de sa chaise tant bien que mal, n'offrant même pas de l'aider tant elle sait déjà qu'elle ne ferait que refuser, cette entêtée. Sa patiente semble nerveuse, même si le sourire de la brune est toutefois rassurant. Elle est vachement jolie, quand elle ose sourire, putain. « Contente de te voir aussi, Yulia. Surprise, même. » lâche-t-elle en rigolant un brin - sachant très bien que ce n'est pas anodin pour elle de se pointer ici alors que toutes les fibres de son corps doivent lui crier de se barrer.

May n'a pas besoin de lui demander ce qui se passe que son amie s'explique déjà. La blonde l'entraîne donc vers une salle d'examen, là où elles pourraient être tranquilles, toutes les deux. Des contractions, donc. Depuis cette nuit, ce n'est pas rien. Évidemment, son regard se pose sur son ventre rond, préoccupée. Elle l'invite à s'assoir, saisissant immédiatement sa machine à signe vitaux pour prendre sa pression artérielle. Elle pose les doigts à son poignet, calculant son pouls, avant de prendre sa température. May est rapide, précise. Jusqu'à ce qu'elle lui demande comment elle va. La blonde s'arrête et souffle du nez, notant quelques chiffres dans son carnet - relativement satisfaite.

Mais entre les rationnements, les efforts de guerre et cette peur qui l'étrangle, dernièrement, elle ne sait pas vraiment comment elle va, en vrai. Mais ce n'est pas le genre de chose qui intéresse Yulia. Enfin, ce n'est pas le genre de chose qui devrait l'intéresser. Et Liv n'a pas envie de l'emmerder avec ses stupidités. Sa grossesse et son enfant sont la seule chose qui importe, après tout. « Pas mal, et toi? » répond finalement la princesse en lui renvoyant la question.

« Tu es inquiète. » note ensuite la miss, sentant sa fébrilité depuis son arrivée au dispensaire sans même faire d'efforts. « Tes contractions sont-elles régulières? Elles durent combien de temps? Si tu en as une ici, je veux que tu le dises. » May le remarquerait très certainement, mais quand même. « Est-ce que tu saignes? » Elle entre dans le vif du sujet, oui. Sauf qu'elle ne fait que son boulot, pour la santé du bébé - et de sa mère. « Et je suis désolée de te dire ça, mais je - » Cendrillon ravale sa salive, un peu mal à l'aise, soudainement.

« Je vais devoir t'examiner, question de déterminer si tu es vraiment en travail. »

'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.

T'es pas la seule à être surprise, t'inquiète, j'suis là parce que j'ai pas l'choix, sinon c'est clair qu'elle m'verrait pas. Sauf qu'il faut faire ce qu'il faut : ma fille passe avant mon petit confort et les griefs que j'ai contre les gens. Même quand j'aime vraiment pas ces gens. Tu poses vraiment la question ? J'suis dans un endroit où j'ai pas envie d'être et ça fait huit mois que j'ai pas vu mes pieds, à ton avis ? J'ai un rire amusé en l'disant, elle fait quand même partie d'l'exception qui confirme la règle. Avec Logan quoi.

Même si on va pas s'le cacher, j'sais pas quelle foutue idée m'a traversé d'me faire leur soldat, j'aurais pu m'passer de cette merveilleuse initiative quand on voit où on en est tous les deux. J'conserve mon sourire néanmoins, j'me dis qu'y'a quand même des exemplaires sauvables dans le lot : Locklan aussi est pas mal dans son genre. Mais j'vais pas trop en parler. Non, puis ça a commencé cette nuit un peu mais j'en ai eu deux ou trois grand max, que j'lui souffle en haussant les épaules. J'ai l'impression que mon ventre est constamment sous tension aussi, en gros.

Vu où j'en suis, c'est pas anormal, j'ai du mal à l'porter correctement, j'ai pas le gabarit pour supporter ça. Mais, ça va, ça pourrait être pire. D'ailleurs, ça l'est : Et euh... J'pince les lèvres : Je fais du diabète pendant cette grossesse là, alors ça me stresse un peu, j'ai peur que ça puisse... J'sais pas, foutre un peu plus la merde ? J'y connais suffisamment rien pour m'en inquiéter, même si Em' fait ultra gaffe à tout. Mais vraiment, à tout. Elle surveille c'que je bouffe et que je me bouge bien le cul, sinon elle m'fait la morale comme une daronne.

Et à la remarque d'May, j'ai un rire qui m'échappe : Ouais je me disais que t'étais bien la seule encore à pas avoir mis le nez entre mes cuisses, fallait régler ça rapidement quoi, j'suis dépitée, c'est vraiment le cortège avec tout ça. Bon au moins, c'est une meuf. Rassure-moi : va pas y avoir tout un défilé pour regarder, quand même ? Que j'lui demande avec un air sérieux et un peu soucieux : Juste toi, quoi ? J'croise les doigts. En plus, j'ai avoir besoin d'aide pour retirer c'qui doit l'être. Trop sexy d'être une affreuse baleine en cloque. A s'demander comment Logan peut encore m'toucher.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

« Je te rassure, tes pieds vont bien. Tu ne manques rien. » lâche la blonde en riant à son tour, la regardant s'installer en restant pourtant un peu figée sur le bord du lit. Mais Yulia répond rapidement à ses questions, et heureusement, ce qu'elle explique à Goldie est relativement rassurant. Liv se dépêche de prendre ses signes vitaux, l'écoutant parler de son ventre qui semble énormément se durcir pendant ces épisodes. Rien d'anormal, certes, mais elle veut être certaine de ne négliger aucun détail. Sa pression artérielle semble bonne, ce qui est aussi une excellente nouvelle. Elle se retourne un instant pour noter quelques informations, avant de se concentrer à nouveau sur sa patiente.

« Du diabète de grossesse? C'est pas de chance. Comment tu gères ça, chez toi, du coup? » Elle ne sait pas quel genre de soins elle est en mesure de recevoir au quotidien, après tout. « C'est totalement normal que ça te rendre plus nerveuse, oui. Tu avais besoin d'un petit défi supplémentaire, c'est ça? » Aussi bien en rire au lieu d'en pleurer, finalement. Elle parle de merde, de risques. May hoche de la tête, concentrée à nouveau sur ses notes. « À l'accouchement, certainement. » marmonne-t-elle sans trop le réaliser. Diabète gestationnel est souvent synonyme d'un poids plus élevé à la naissance, et vue la stature de Yulia... Enfin, vaut mieux ne pas l'inquiéter avec ça pour l'instant.

« Je vais vérifier ton taux de sucre, okay? » demande la miss en venant nettoyer son doigt avec un tampon d'alcool à moitié desséché. Liv soupire devant leur manque criant de matériel, avant de compter jusqu'à trois et de la piquer. La princesse rigole, d'ailleurs, quand Yulia affirme qu'elle devait bien être la seule à ne pas avoir été fouiner dans son entre-jambes. « Écoute, je peux aller chercher Logan si tu veux, mais je doute qu'il sache vraiment faire mieux que moi. » L'image la fait rire de plus belle - peut-être un peu trop pour la brune, même. Elle se calme un brin, du coup, avant de reprendre. « Que moi. » Enfin, à moins que quelque chose cloche, quoi.

« Je t'aide à retirer le bas? » demande-t-elle en se faisant plus douce, bien consciente que la situation doit être particulièrement anxiogène pour la future maman. May lui offre donc ses bras et ses épaules pour la soutenir pendant qu'elle complète la tâche, soutenant aussi son dos pour qu'elle puisse s'allonger en étant un peu moins inconfortable. La blonde la couvre ensuite d'un drap propre avant de se préparer pour l'examen. Elle se lave les mains, enfile des gants, s'empare d'une bouteille de gel et se positionne sur son petit banc, aux pieds de Yulia. « Quand t'es prête. » À quel moment est-ce que la princesse est devenue une spécialiste de la maternité, en vrai? L'ironie est bien réelle. « Allez. Une grande inspiration, j'y vais. »

Elle insère ses doigts - faisant de son mieux pour travailler vite et bien. « Ton col est partiellement effacé, mais tu n'es pas encore dilaté. Ce n'est certainement pas pour aujourd'hui, mais je dirais d'ici quelques jours, pas plus. Tu restes ici, j'espère? » qu'elle demande finalement en retirant ses gants, revenant plus près de sa copine pour l'aider à se redresser.

« Ce n'est pas ta première grossesse, n'est-ce pas? » Elle pose la question de façon un peu craintive, même si elle semble déjà connaître la réponse.

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J'ai un rire qui m'échappe à sa remarque : au moins une bonne nouvelle. Quand je pourrais les revoir pour de bon, j'imagine que la donne sera un peu différente. Un souffle plus tard, sa question me fait hausser les épaules : On se débrouille, on a pas trop le choix pour le coup... Ouais, pas comme si demain, un traitement allait me tomber du ciel pour me sauver la mise avec ce diabète de merde. Et puis rendu où on en est, quelle est la pertinence ? On a repensé mon alimentation, je dois bouger, marcher souvent, éviter de trop en faire mais quand même un peu, ouais, c'est un peu contraire à chaque fois mais bon, en général : m'écouter.

La partie la plus compliquée, d'autant que j'ai facilement l'impression de... J'sais pas. De pas connaitre mes limites, qu'il s'agisse de ça ou d'autres choses. Rien qu'avec la drogue, y'avait pas trop de doute à ce sujet quoi. Je soupire : Ils sont chiants avec ça, mais bon... après l'avantage c'est que je peux pas me gaver de sucre ! Fini les bonbons. Parfois, on a quelques canettes de soda, mais ça vend pas du rêve. Un autre rire, j'aime vraiment bien May, parce qu'elle me traite comme son égal : Eh beh disons que si Logan commence à faire comme toi, ça risque de poser un certain malaise entre nous, tous, j'entends.

Je me décontracte comme je peux. C'est jamais facile quand une personne avec qui t'es pas intime commence à mettre des doigts dans des trous où on a pas forcément envie qu'on y mette grand chose en temps normal. Mais son annonce, m'fait me raidir un peu : Quelques jours ? Ok... Bon, je suis vraiment impatiente. Je crois. Et un peu terrifiée. Un soupir m'échappe à nouveau et je me redresse grace à son aide : Houla, tu lis dans les vagins pour affirmer ça ? Ouais, j'ai un rire qui va avec, mais nerveux. Et mon regard se voile forcément : J'ai déjà un enfant oui, un petit garçon, que je lui souffle. Lukas...

Depuis combien de temps j'ai pas parlé de lui ? C'est si étrange de le faire maintenant, juste comme ça, j'ai l'impression d'être projeté un an en arrière. Son père est parti avec lui, j'ai plus vraiment de nouvelles d'eux et dans mon état, je peux pas trop leur courir après... Quand on sait que la naissance de la petite est un accident plus qu'autre chose, c'est pas déconnant d'se dire que cette dernière année est juste un chaos sans forme. Et du coup, là, j'vais bien avoir un gros bébé comme le dit la rumeur ? Que je demande finalement avec un sourire. T'as déjà eu envie d'avoir des enfants, May ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

« C'est bien, très bien. » qu'elle réplique par rapport à la gestion de son diabète de grossesse. Que peut-elle faire de plus, après tout. Elles ne peuvent pas se permettre de vérifier son taux de sucre et de gérer de l'insuline à chaque repas, dans le contexte actuel. « Ils sont chiants pour une bonne raison, parce que ton taux de sucre est dans les limites normales - un tantinet élevé mais enfin, c'est vraiment pas mal. » ajoute la blonde en lui souriant, avant de pouffer de rire à la mention de Logan et de cet étrange malaise évoqué par leur loufoque relation fictive à trois. Elle est marrante, Yulia.

Mais il faut ce qu'il faut, May procède donc à l'examen dès que la brune lui indique qu'elle est prête. Mais sa réponse à ses constatations ne semble pas particulièrement joyeuse, du moins aux yeux de Goldie. « Désolée, je sais que je - j'ai tendance à dire les choses un peu brusquement. » Son intention n'est pas de la faire paniquer, loin de là. Elle veut simplement s'assurer que la future maman puisse être à Fort Ward pour son accouchement. Et quand elle demande si elle peut lire dans les vagins, Liv ne peut que rire à son tour - se disant immédiatement qu'elle pose définitivement trop de questions. La petite ne manque pas cette espèce de noirceur éphémère qui passe dans les billes de son amie, quand elle lui parle de Lukas - son fils, donc.

« C'est un joli prénom. » qu'elle souffle doucement, un peu sous le choc. Son père est avec lui, visiblement, mais il ne donne pas de nouvelles. Et si l'ambiance était à la rigolade et aux conneries jusqu'ici, le visage de la blonde n'entend pas à rire, là, tout de suite. « Je suis désolée, c'est - c'est vraiment, je n'imagine pas comment tu dois vivre ça. Je vais fermer ma gueule maintenant, promis. » Non parce que le but n'est pas de la faire fuir, hein? Déjà qu'elle déteste l'île d'emblée. « C'est ce qui arrive, avec le diabète de grossesse, oui. » précise-t-elle quand Yulia parle de gros bébé. « Mais notre équipe va s'assurer que tout se passe pour le mieux. » Elle pose sa main froide sur la sienne, brièvement, souhaitant sincèrement un accouchement facile à sa petite patiente. Mais elle hésite pour la suite, presque gênée. « Je, je serai là, si tu veux. Et enfin, si tu veux pas, c'est tout à fait okay aussi. Bref. » De mieux en mieux, May.

Sauf qu'elle lui demande si elle veut des enfants. Elle ose sourire, presque timidement. Goldie baisse les cils, nostalgique, se demandant si elle doit parler de sa fille. Si elle en a même le droit. Elle n'existe que dans son propre coeur, après tout. Rares sont les gens qui savent même qu'elle était enceinte, jadis. « J'ai eu une fille, pour quelques heures. Son père était un enculé, avec le recul, mais c'était un enculé qui a quand même tenté de nous sauver toutes les deux. » Elle lève les yeux sur Yulia, haussant les épaules en affichant probablement un peu le même sourire qu'elle, quand elle parle de Lukas. Visiblement, Fuller n'avait pu que la sauver elle.

« Je sais que c'est dangereux, dans notre monde. Et crois-moi, je ne sais vraiment pas quelle serait ma réaction si j'apprenais que j'étais enceinte, mais je - » Son regard se perd un peu, un instant. « Je crois vraiment que les gosses sont le futur. Enfin, je veux dire - la solution. Une partie de la solution. » lâche-t-elle sérieusement, en demeurant assez vague, peut-être. C'est cliché, certes. Sauf qu'elle n'a pas le choix de s'accrocher à cette idée pour survivre. Oh, elle ne précise pas un détail bien important, et c'est volontaire. Parce qu'elle deviendrait certainement complètement folle, si elle devait élever un enfant à travers cette guerre qu'ils mènent tous ici.

« Enfin, après la phase où ils ne font que manger, chier, et pleurer - évidemment. » ajoute la miss en riant, avant de noter encore quelques trucs dans le dossier de Yulia. « Est-ce qu'il te manque quelque chose chez Logan, d'ici l'accouchement? Tu peux me demander n'importe quoi, je sais que rien n'est simple pour toi, en ce moment. »

'You got a million shadows there, dancing in your head, calling out your name. You got the battles, you got the scars. You got the crack in the windshield view and the curse of the full moon but oh babe, you got heart.

Mais j'te le reproche pas, je fronce les sourcils en fixant May un instant avant d'lui offrir un sourire rassurant : J'aime mieux les gens qui parlent franchement, comme c'est, quitte à s'prendre la gueule plutôt qu'ceux qui mentent en plein visage, tu vois, après qui aime les gens qui mentent, au final ? C'est ça que j'me demande. J'ai horreur d'ça personnellement, et pourtant j'ai pu être une sacrée menteuse pendant une période, pour des raisons évidentes. Et j'ai détesté chaque jours un peu plus la personne qu'j'étais, et les raisons qui m'poussaient à l'être. L'addiction a saboté tout c'que j'aurais pu essayé d'construire de bien.

Sans Dana en fait, j'sais que j'serais juste crevée. Et y'a des fois, on peut s'demander si ça valait bien l'coup. J'soupire en m'passant la main sur l'visage, j'me serais épargnée bien des souffrances et en même temps, j'sais bien c'que ça implique pour tout le monde. J'relève le nez vers May alors qu'elle m'parle, sa proposition d'passer m'a arracher un hochement de tête mais la suite me laisse songeuse en fait. Et son histoire d'autant plus. T'es sûre de toi ? Qu'elle a envie d'être là. Par amitié. J'crois que j'préfère encore lui épargner ça en fait...

May... j'pince les lèvres un instant : J'te parle de maman à maman, parce que c'est c'qu'on est toutes les deux. Même si t'as tenu ta fille que quelques heures contre toi, qu't'as du l'enterré ensuite, ça fait d'toi une maman dans tous les cas et tu sais quoi ? J'comprends, j'sais ce que c'est, la douleur d'se faire arracher son môme, c'est comme s'faire retirer un organe alors qu't'es encore éveillée, et j'pense que conséquence est proche pareille : Et l'truc, c'est qu'tu vois les autres qui ont toujours leurs gosses avec eux, et toi... Toi t'as plus ça, t'es plus vraiment une mère alors qu'ton coeur a jamais cessé l'être. Si l'fait de me voir avec ce bébé t'rend malade ensuite, t'impose pas ça, que j'ajoute.

J'soupire. Avant d'lui offrir un sourire : Alors c'est ton type de mec ? Les enculés, avec qui elle peut faire des enfants. J'pourrais même pas dire d'Jaren que c'est son cas, j'le pense pas. Jaren a toujours été un gars bien, et une part d'moi comprend les raisons d'son départ. Une autre agonise d'pas savoir comment il va avec Lukas. Comment tu l'as appelé, ta fille ? que j'lui demande simplement avant qu'un rire m'échappe : Hmm oui il me manque un massage des épaules, que j'ajoute avant de sourire : En vrai... j'réfléchis : T'aurais une astuce pour la douleur des jambes ? J'ai l'impression qu'elles pèsent une tonne !

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.