The Walking Dead RPG

« Hum… Des assistés, non. Mais j’dirais qu’ces gens ont apporté d’trucs par moments, jusqu’à-ce qu’Fort Ward n’devienne… C’qu’il est aujourd’hui quoi. June n’laisserait jamais un assisté rester dans c’camp… Même les vieux ont d’quoi faire dans c’campement et doivent participer. » Et en même temps, j’l’entends et j’suis d’accord avec elle. J’dois bien avouer qu’si j’voyais un p’tain d’casse couille qui n’sert à rien dans not’ foutu camp, j’l’aurais foutu dehors moi-même… P’tains d’casses couilles inutiles.

« Ah… C’qu’on n’parle pas d’la même Dana alors… » Moi j’pensais à l’autre folle qu’était colonelle… Mais j’ai du merder qu’que  part… M’enfin bref, maintenant qu’c’est dit, c’est dit. Puis c’pas comme-ci c’était la merde non plus hein.

« Hum… » J’réfléchit un peu à tout c’qu’elle m’dit là. L’fait qu’elle est ok pour d’la théorie, maintenant, parce qu’elle veut s’bouger l’cul et qu’elle s’fait chier ici… Et qu’elle n’peut pas partir d’c’te foutue maison sans s’faire tirer d’ssus à vue… Enfin, j’abuse j’sais bin’ mais la confiance n’est pas réellement existante entre Fort Ward et Yulia. M’enfin bref.

« Ouais ok on peut y aller maint’nant s’tu veux… » J’dirais pas qu’j’suis crevé, parce qu’j’suis debout d’puis 5h00 c’matin, comme d’habitude. Mais j’avoue qu’là j’préfèrerait m’prendre un p’tain d’verre et rien foutre ensuite… M’enfin. « J’peux t’mener jusqu’dans l’coin d’entraîn’ment, histoire d’te montrer les gros joujous… Mais on n’pourra pas tirer avec. » J’vais pas lui dire pourquoi. Si elle m’demande, j’dirais qu’c’est par soucis d’discrétion ou quoi… Pas parce qu’faut économiser nos munitions. Elle doit s’douter j’pense, la guerre coûte beaucoup d’ressources d’beaucoup d’manières, à beaucoup d’camps et d’alliés… Mais nous encore plus.

M’enfin bref. « Heum… Habille toi bien. Y fait froid là. » Ouais j’suis nul dans l’rôle d’gentil copain… Ou… Mari ? P’tain… J’sais même pas c’que j’suis pour elle, et c’qu’on est l’un pour l’autre… J’imagine qu’ça doit être la même chose pour elle, et qu’ça doit faire rire tout ça… M’enfin… « Heum… T’es prête ? » J’demande histoire d’pas m’déshabiller pour rien. J’ai mon bonnet et mon uniforme noir d’mes années d’forces spéciales, histoire d’rester confortable. J’peux retourner dans l’froid, j’ai d’quoi faire personnellement…

you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.

Pas pouvoir tirer me dérange pas, je suis pas sûre que s'il faut épauler un fusil, j'arriverais à gérer le recul dans mon état. Alors une arme plus grosse ? Probablement pas non plus. Je soupire cependant, quand il m'indique qu'il vaut mieux que je me couvre. J'ai un sourire quand il le dit : Oui chef, avant de me détourner pour attraper mon manteau, écharpe et bonnet, même des gants en cuir. Le tout est dépareiller, mais je fais pas très attention à mon style parce que dehors, on veut juste être au chaud. Revenant vers Logan, j'essaie de nouer mon écharpe pour qu'elle me gêne pas, la ramenant un peu sur mon visage pour le protéger.

J'ai besoin de me tenir à toi pour marcher, au cas où j'aurais un vertige, je tends la main pour pouvoir attraper son bras. Il a sans doute pas l'habitude de ça mais va falloir s'y faire parce que si je me vautre, on sera pas dans la merde. Et aussi parce que ça m'essouffle assez vite, ouais. En même temps, je défie quiconque de marcher avec les cinq kilos en plus sur le bide constamment, on va voir qui va rigoler. On parvient dehors, Logan a bien fait d'me dire de me couvrir, il caille. Cela dit, c'est toujours moins pire qu'à Moscou.

Et un premier constat m'interpelle alors qu'on croise quelques personnes : Ils te regardent bizarrement, ils t'ont jamais vu avec une nana ou c'est juste parce que t'as pas l'habitude d'être serviable ? Je relève les yeux vers lui. J'sais pas trop ce qu'il a dit sur qui j'étais pour lui aux autres. J'sais même pas si c'est vraiment un sujet de conversation. Factuellement, j'suis la nana qu'il a foutu en cloque sur un coup d'un soir, je sais pas si ça vaut vraiment une discussion avec les copains. Qu'importe, on avance et je me formalise pas du reste. Je tirerais aucune fierté d'être officiellement sa meuf ou quoi, c'est pas une idée déplaisante mais ça regarde que nous deux. Ok, c'est là ? J'avise le terrain, c'est dégagé en effet et y'a encore deux personnes que je connais pas. Tu penses qu'il y a un endroit où je peux m'asseoir ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

« Heu… Ouais ok… » J’avoue qu’j’m’attendais pas à c’qu’elle m’dise qu’elle doit s’tenir pour marcher ou quoi… Mais quand j’vois l’distension d’son bide, et son état d’fatigue, j’peux qu’comprendre en même temps… J’veux dire… C’pas un p’tit bébé qu’elle attend, de c’que j’ai cru comprendre… C’carrément même un gros paquet… J’me demande comment qu’elle va expulser c’truc là quand même… C’un coup à c’qu’elle s’déchire en deux non ? C’possible ça ? J’sais pas p’tain…

Bref, moi j’suis d’jà habillé, et l’autre s’habille assez rapidement aussi. C’te folle est folle, mais elle sait quand même quand faut faire gaffe à elle. J’me dis qu’c’est d’jà pas mal pour une Ruskov… Ces gens-là sont d’grands malades d’ordinaire… D’putains gros cons qu’adorent s’foutre à poil dans la toundra ou j’sais pas quelles conneries encore… P’tain, quand j’pense que ces foutus Russes pouvaient s’foutre sur la gueule contre les Allemands, par des -55°C… Et j’ai baiser une d’ces nanas… Bordel d’merde, j’en ai des idées des bonnes, des fois…

« J’sais pas. J’m’en branle. » Faut dire qu’ici, on m’connaît plutôt comme étant l’type qu’faut pas trop chercher, et l’mec qu’est pas l’plus sympa d’la terre. J’en ai d’jà frappé des gens ici… Et entre les entraîn’ments, l’retour d’chez les Oblivions où tout Fort Ward était là… Et toutes les conneries encore, j’suis pas connu comme un mec à meuf… Et puis, tout l’monde sait qu’on a recueilli qu’ques gens d’chez les Exilés. Et c’groupe est pas masse apprécié… M’enfin… J’m’en bat les couilles. « Y’a d’mouvement d’puis qu’ques temps dans nos rangs. Ent’ ceux qu’viennent chez nous pour qu’ques jours, et d’autres gens qu’crèchent plus longtemps, j’crois qu’tout l’monde s’demande qui est qui. Vu qu’tout l’monde n’se connaît pas quoi… » Ouais, ç’doit être ça.

Bref, on arrive. On est dans l’coin d’l’entraîn’ment, et on va pouvoir préparer l’truc. Y’a une salle d’classe. Enfin, y’a un bâtiment, et un truc qu’nous sert d’salle d’classe. Ou d’débriefing… Bref. « Ouais… Tiens, v’là une chaise. Et une table. J’reviens. »

J’vais dans une des salles d’derrière. Y’a la fameuse armurerie. Y’a toujours qu’qu’un ici, H24, pour être sûr qu’personne n’vient piocher dans nos armes et munitions, et pour être sûr d’suivi d’nos joujous. J’lui dis qu’je prends deux ou trois trucs, histoire d’faire un cours particulier. Et j’reviens…

J’fou l’bijou sur la table. Trépied posé, lunette d’grossissement d’ssus, c’t’engin… Est un engin d’mort, n’plus, n’moins. Et j’l’ai d’jà vu en action… J’peux vous dire qu’ça dépote. « J’te présente l’fusil de sniper par excellence : l’Barret Calibre 50mm. » J’manœuvre la culasse, retire l’chargeur qu’est vide, l’dépose d’vant Yulia, et présente une ogive qu’d’ordinaire, vient s’loger dans l’chambre. « Calibre 50, pour 50 millimètres… C’t’engin a une portée d’tir théorique d’plus d’trois kilomètres. Avec une lunette d’grossiss’ment x40, t’peux aligner un type à 2 kilomètres sans trop t’fouler. L’coup d’feu peut t’arracher l’tympan, et l’recul peut t’déboiter une clavicule sans problème. »

J’lui montre l’engin. J’lui fait soupeser l’ogive, l’chargeur à vide… « J’ai d’jà vu c’bordel en action, en Irak. A peine 400 mètres ent’ not’ sniper et l’taliban… Une balle dans l’poitrail… On a r’trouvé des bouts sur d’dizaines d’mètres, j’te l’dis. » Et… Bah voilà. J’vais la laisser essayer d’le prendre en main.

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Vous accueillez des gens sans qu'ils s'installent chez vous ? J'ai l'air surprise en le disant mais je l'écoute, j'ai pas vraiment autre chose à faire. Et en général de toute façon, je manque jamais une occasion pour prêter l'oreille à ce qui me raconte. J'lui coupe pas la parole, j'enregistre. C'est une habitude que j'ai pris d'puis longtemps je crois, je me rends pas compte d'à quel point ça balise ma propre survie. C'que les autres disent, c'est ultra important pour nous, en fait. Je pince les lèvres avant d'soupirer, j'ai le droit de m'asseoir, à peu près au chaud j'dirais, du moins, plus aussi soumise au froid.

Pour autant, j'me défais pas d'mon manteau. Il s'esquive et revient avec d'quoi faire, j'reste assise même si j'ai très envie d'me lever pour pouvoir regarder moi aussi et en faire le tour, avec intérêt. Mes yeux s'relèvent vers Logan à ses explications, c'est précis, mêlé à l'expérience. En fait, s'il donne des cours comme ça aux autres, j'vois pas dans quel monde on pourrait être mauvais grâce à lui. Mais ça j'le précise pas, j'esquisse juste un sourire et j'crois que y'a même d'la tendresse dans mon oeillade qu'j'ai pour lui alors qu'il continue.

J'peux la tenir ? La cartouche. Lorsqu'il me la confie, j'en estime l'poids, la taille. Quand on compare aux autres munitions qu'j'ai pu avoir dans mes mains, celle-ci a l'air différente en effet. Tu m'étonnes que ça tache, trois kilomètres pour pouvoir tirer avec. J'sais pas si j'suis aussi bonne qu'ça avec un fusil tiens. J'ai plus l'habitude des armes qui font pas dans la subtilité. A bout touchant par exemple, viser d'loin, c'est pas ma came. Question d'patience j'crois ? Ruby est forte pour ça mais moi, laisse tomber.

Il est pas léger, analyse rapide hein, surtout qu'c'est pas difficile de capter que si ça peut m'déboiter l'épaule, c'est que ça fait pas dans le subtil par principe. J'peux le manipuler ? J'demande l'autorisation à Logan pour m'en emparer, pouvoir l'tenir, le retourner. Il est obligé d'm'aider un peu alors que j'me relève et qu'le prendre m'fait tituber. Ouais, ça m'essouffle vite mais normalement sans la grossesse, j'pourrais gérer sans problème. Comment tu le nettoies, celui-là ? Que j'demande en le reposant doucement, comme s'il s'agissait d'un truc précieux. Avant d'fixer Logan : Tu as fait quoi d'autres que l'Irak ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

« Heu… Ouais. Vas-y, essaie. » Au début j’pensais qu’elle essayait d’prendre l’calibre. Mais au final, c’la cartouche. J’suis un peu rassuré, parce qu’putain, avec un truc qui pèse l’poids d’un âne mort entre les mains, c’serait l’coup qu’elle ponde l’gosse sans s’en rendre compte. T’me diras, c’pas forcément une mauvaise chose… Bref.

« Hmm… » Ouais j’sais qu’elle aime utiliser son foutu fusil à pompe d’merde… C’trucs là, c’sert pas à grand-chose : s’ton ennemi est trop prêt d’toi, c’est qu’t’as pas été assez efficace. M’enfin… C’vrai qu’ça n’fait pas dans la dentelle. Mais c’truc là non plus, même si c’pour tirer à qu’que kilomètres. « T’sais, c’truc fait pas dans la dentelle… Pas d’tout même. Mais l’question d’patience, j’peux comprendre ouais… J’préfère les fusils d’assaut d’toute manière. » Mais c’truc là, c’pire qu’un p’tain d’fusil à pompe… Il n’reste plus rien après un tir, que d’la charpie…

Mais v’là qu’elle veut manipuler l’arme maintenant… P’tain, ça, ça m’fait chier en vrai. Mais j’vais pas lui dire non : l’but d’tout ça, c’est d’la faire sortir de la barraque et d’faire en sorte qu’elle n’s’emmerde pas d’trop, et qu’elle apprenne deux ou trois trucs. J’peus comprendre qu’ça lui casse les ovaires d’devoir rester chez moi H24 parce qu’elle n’est pas en odeur d’sainteté, et parce qu’elle n’connaît personne ici. « Ouais heu… Ok. Juste fait gaffe. C’bordel fait plus d’un mètre d’long, ça va t’niquer l’lombaires… » J’en sais qu’que chose… C’vraiment une galère à prendre en main c’truc là…

Elle titube assez rapidement et doit s’reposer. J’prends l’bestiau et j’fait en sorte d’pouvoir le reposer sans qu’elle s’blesse d’une quelconque manière. Bon, d’toute évidence, c’pas l’moment d’lui faire faire quoi qu’ce soit d’physique. Elle a d’jà l’autre polichinelle dans l’tiroir qu’doit bien faire 4 kilos… M’enfin.

Pour l’nettoyage, plus complexe. « Bhin… Y’a deux moyens d’nettoyer une arme : simple, et compliquée. » Ouais j’sais, c’bin simple dit comme ça, mais pour l’faire, va falloir s’entraîner parce qu’toute cette mécanique est faite d’petites pièces, d’petites visses, etc… « La simple d’abord… » Aux côtés d’l’arme s’trouve une p’tite valisette avec l’estampille d’l’armée. D’dans, y’a une première tige avec une d’l’acier, et l’autre, avec simplement d’poils d’brosse. Faut d’jà passer la première tige d’acier dans l’canon, d’bout en bout… Puis la seconde. L’but, c’est d’jarter tout résidu d’poudre du canon, histoire d’éviter qu’il n’s’encrasse et qu’le tir soit moins précis, voir qu’le canon explose tout court. Faut faire pareil avec l’chambre d’tir, via l’mêmes tiges. »[/color]

Ça, c’pour la manière simple. « Pour l’manière compliquée, faut… Tout démonter. Et y’a pas mal d’p’tites visses, j’te l’dis. L’problème ensuite, c’est qu’faut recalibrer l’bordel parce qu’c’est ultra précis et faut qu’ques machines. »

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Ouais j'imagine, ça a pas l'air de transpirer la subtilité, clairement, et c'est pas pour m'déplaire dans l'idée. J'écoute seulement c'que me dit Logan, il a jamais eu une élève aussi attentive que moi, j'en suis persuadée. J'en suis à un point où j'bois littéralement ses paroles hein, on va pas s'le cacher. Et j'observe ses gestes, les précisions qu'il apporte, essaie d'les reproduire aussi mais plus lentement parce que j'veux pas faire de conneries. L'fait de refaire m'permet au moins d'enregistrer le mouvement, j'ai une mémoire pas trop mauvaise quand il s'agit d'faire des gestes, ça m'change.

Je vois, ok, j'me relève encore, en essayant d'pas m'essouffler trop vite : J'peux m'en occuper ? Du nettoyage facile quoi, j'vais pas me mettre à démonter cette arme sans savoir la remonter ensuite et la requalibrer facilement derrière. On va m'accuser d'sabotage parce que j'peux pas les blairer, ces Remnants. Et ça s'rait même pas si faux qu'ça. Sauf que ça fait d'moi une coupable trop parfaite, donc c'est mort : Vous les démontez tous les combien d'temps pour le grand nettoyage ? que j'demande finalement : En moyenne, pas besoin du calendrier quoi.

Mes yeux s'relèvent un instant vers lui, j'pince les lèvres avant d'revenir me concentrer sur la tache que j'me suis assignée pour m'distraire. Au fait, j'le regarde pas en reprenant la parole, focalisée surtout : Merci pour ça, que j'lui souffle. L'fait est que ça m'soulage vraiment d'être ici, et pas à tourner en rond chez lui. Pas qu'le confort est déplaisant, mais c'est pas ma piaule et... Merde, voilà. Ca m'fait du bien d'm'occuper à autre chose, j'vais virer tarée si j'continue à rien foutre, j'ai un sourire : Enfin j'veux dire, plus tarée qu'd'habitude quoi...

Les minutes passent, il m'prodigue quelques conseils d'prise en main, ça s'poursuit lentement mais sûrement, jusqu'à ce que j'ai un p'tit sursaut visible même pour lui. J'ai été surprise : Donne ta main, quand c'est fait, j'viens la placer sur mon ventre trop rond. J'arrive jamais à l'avoir quand Logan est là, elle bouge souvent quand il dort en fait et j'vais pas le réveiller alors qu'il dort peu. Elle croit qu'là dedans, c'est Disney-Land, que j'souffle. Il peut sentir un autre mouvement. Son pied sans doute. Elle m'fait ça toutes les nuits, c'est insupportable...

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

J’m’attendais pas vraiment à c’qu’elle m’dise merci. A chaque fois qu’elle m’surprends d’la sorte, c’te folle m’montre un autre visage et… J’crois qu’j’la déteste un peu moins. Ou que j’l’aime un peu plus. Ou que j’l’apprécie un peu plus. Ou… M’enfin, v’comprenez quoi. C’trucs là d’toute manière, c’pour les tafioles et les curetons. L’sentiments et tout… C’sert à rien d’toute manière… Autant que j’continue à m’mentir à c’propos.

« Heum… De rien. » J’crois que j’peux comprendre c’qu’elle m’dit et c’qu’elle pense. Moi aussi j’ai été enfermé dans d’camps qu’je voulais pas fréquenter ni y être. M’enfin, soit j’me faisais défoncer la gueule, soit j’défonçais la gueule d’gens… P’t’être qu’c’était une manière d’faire autre chose qu’de regarder un mur sans rien foutre alors…. Bref. « J’sais bin’ qu’tu n’veut pas être là… Qu’t’es là parce qu’mon groupe peut mettre la p’tiote au monde sans soucis et… Enfin… Qu’c’est pas évident pour toi en c’moment. » P’tain mais c’quoi ça ?! D’la compassion ?! P’tain d’tafiole de merde j’n’y crois pas…

« Heum… En fait, ç’dépend d’la fréquence d’utilisation. Si c’pour lutter contre la poussière, bah… Une fois tous les trimestres, c’bien. Sinon, on l’fait généralement après chaque opération, surtout si l’fusil a été bin’ utilisé, t’vois c’que j’veux dire. »

Elle voulait faire l’nettoyage simple, mais v’là qu’la p’tiote s’prend d’envie d’se battre avec l’bide d’sa mère, et d’se la jouer genre discothèque. Directement, elle m’demande ma pogne et m’la pose sur c’bide. J’ai un p’tain d’sursaut quand j’sens un coup d’pied. L’réflexe m’ferait presque lever l’poing pour m’défendre… « Wow p’tain… » L’pauvre quand même… Elle n’doit pas vivre qu’des trucs sympa avec c’genre d’casse ovaire dans l’bide…

Ça m’refait penser à sa foutue question d’merde d’tout à l’heure… J’l’ai esquivée assez royalement m’enfin… « Bin’… J’n’ai fait qu’un tour en Afghanistan, et l’reste en Irak. 5 déploiements en tout… Six mois à chaque fois. On avait not prop’ base qu’on n’partageait qu’avec la police militaire seulement… Et… Bah… Ok, on partait six mois, mais l’truc c’est qu’on f’sait plein d’missions un peu partout… » J’me rappelle d’ma première et d’ma dernière, et d’toutes celles entre celles-ci… « Not’ présence sur c’territoires était quasiment secrète… On nous utilisait pour… Les… Hum… Les opérations spéciales, les opérations actions… Genre… On prenait l’avion, on nous parachutait dans l’désert, on f’sait 30 kilomètres à pieds en une nuit, on d’vait observer not’ cible, les… Eliminer… Et r’partir ensuite. »

Et ça, c’sans compter toutes les opérations où on partait dans la flotte, d’puis l’pont inférieur d’un navire d’guerre Américain, traverser d’kilomètres d’mer avec nos propulseurs marins… Nageur d’combat, qu’on nous appelait. « Enfin, t’ça pour dire que… Qu’on faisait d’sale boulot. »

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