The Walking Dead RPG

Ok, elle est ok. Ok pour Stanley, et elle n’essaie même pas d’discuter ou quoi qu’ce soit. J’dois dire, encore une fois, qu’ça m’étonne un p’tit peu. Mais j’commence à apprécier l’fait qu’on soit raccord et qu’on n’ai pas b’soin d’se foutre sur la gueule à chaque putain d’moment. Faut dire qu’dans son état… Elle n’irait pas bien loin, en terme d’baston... « Ok, ça m’va. » Et ça m’rassure aussi. J’vois personne d’autre qu’lui… Enfin… Si. P’t’être Ivy, et May. Ouais. Ouais, y’aura des gens pour l’aider l’Stanley et pour pouvoir aider ma p’tiote. J’le sais.

Ma p’tite phrase pas innocente qu’trahis ma pensée, elle la chope en vol. En même temps, j’m’attendais pas à autre chose d’sa part. Elle est quand même sacrément forte pour capter c’que j’pense et c’que j’dis. P’tain… ça m’casserais presque les roustons c’t’histoire. « Hmm… » Ouais un meilleur qu’moi ouais. En même temps j’pense qu’c’est pas bien difficile d’faire mieux qu’moi en terme d’paternité. M’enfin.

J’vois bin’ qu’elle essaie d’me rassurer. Elle s’retourne vers moi et plonge ces p’tains d’grands yeux dans les miens. L’espace d’un p’tit instant, j’me demande si j’suis pas en train d’m’y perdre, dans ces foutues mirettes. Sa pogne s’pose sur ma trogne, pas pour m’cogner visiblement… Hmm… J’dois dire qu’c’est assez… Hmm… Ouais, c’cool. C’ça la tendresse… « Meilleur ? » J’lui demande ça sérieusement en plus p’tain… Comment qu’c’est possible d’être meilleur qu’un type qu’sait tout faire avec ses gosses… J’l’ai vu faire v’savez… Bon, l’fait qu’elle m’laisse pas l’choix, en m’faisant son sourire qu’elle sait super bien faire, ça, j’suis habitué. D’la gentillesse, mais eh, faut pas oublier qu’la culotte est partagée dans not’… heum… Couple ?

« Ah ça… Oui… L’meilleur. » Carrément qu’elle mérite l’meilleur. L’meilleur tueur, l’meilleur tortionnaire, l’meilleur assassin, l’meilleur commandant… P’t’être qu’elle a raison… P’t’être que j’pourrais rajouter « meilleur père » un d’ces quatre… Et elle reprend. P’tain, mais… « … Comment qu’tu fais pour rester autant lucide face à t’ça ? » Que j’lui demande. J’veux dire, là, elle nous prépare un plan d’bataille, un objectif d’action, et des ch’mins d’replis si l’un d’nous en a besoin. C’dingue… Elle est rodée ouais… Elle d’jà une super maman, j’lui arrive même pas au p’tain d’petit doigt d’pied merde.

« Heu, ouais. On deal. Ça… Heum… ça m’semble important, c’que tu dis. » P’tain… Elle est carrément opérationnelle elle. « Promis. »

you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.

Comment je fais pour être lucide face à tout ça ? Je fronce les sourcils en plantant un regard incertain sur Logan, comme si je comprenais pas ce qu'il me disait. Et ce qui semble une évidence pour moi l'est pas du tout pour lui. En fait, il est coincé aussi dans sa panique de la nouveauté, parce qu'il a aucune idée de comment il va pouvoir s'en sortir, c'qu'il va pouvoir gérer dans tout ça. J'sais que ça a rien d'simple hein, et je juge pas. Il a... Son rythme. Sa manière d'être. J'peux pas demander à un ours comme lui d'être un chaton.

Mais Logan... Je pince les lèvres en le fixant, songeuse : Y'a pas l'choix, tout simplement. Peut-être que je me mets aussi beaucoup la pression, mais que je réagis pas de la même manière que lui. Quand j'étais enceinte de Lukas, le fait est qu'j'ai pas non plus mal réagi : j'étais prête, j'étais plus que prête en fait. Et Logan ? Bah ça lui tombe dessus un peu comme la famine sur la gueule du monde, j'imagine que c'est toujours un truc qu'il digère pour lui-même, pour se donner contenance. A quoi ça servirait d'paniquer maintenant ou d'se planter ?

Je hausse les épaules, l'air de lui dire que c'est comme ça. Je fais parce qu'il faut le faire. Mais j'ai la mentalité qui va avec : j'ai jamais eu peur de mettre les deux mains dans la merde. J'ai jamais crains d'm'y confronter. Et l'monde m'y a forcé d'toute façon alors, j'ai pas vraiment de mérite avec tout ça. Bien sûr que j'flippe hein, que je précise. Que j'me fasse pas plus forte que c'que je suis en réalité. Je suis une putain de pétocharde. Mais j'pense au fait qu'tu sais pas ce que ça va donner, et si moi j'flanche, je veux pas te laisser dans la merde...

Tout bêtement. Je pense à lui. Je pense beaucoup à lui. Plus que je le devrais, si je l'envisageais simplement comme le géniteur de notre fille Analya. Bon gré mal gré, Logan s'est fait une place dans le creux d'ma poitrine, et s'il la comble pas totalement, il prend tout l'espace dont il a besoin pour être au chaud. Je suis pas mécontente de ça, même si j'saurais pas comment le lui dire. Et en fait, je sais pas si c'est nécessaire de le faire. J'peux encore garder ce secret pour moi, je pense.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

Mouais… Elle a raison ouais… J’la comprends, et j’vois jusqu’où qu’elle veut m’mener. « Ouais… Y’a pas l’choix. Ouais… » J’sais bin’ qu’elle a raison m’enfin. Mais par contre, l’fait d’savoir qu’elle aussi elle flippe, ça m’fait un peu d’bien. J’veux dire, elle, elle connaît l’truc d’la maternité. Elle sait c’que ça fait qu’d’accoucher, qu’de devoir faire attention à un p’tiote paupiette qu’est sorti d’ses cuisses. C’que c’est qu’de devoir l’élever, du moins, au début… C’qu’il faut faire pour pouvoir s’en sortir avec un chiard qu’fait qu’pisser, chier, brailler, alors qu’tout autour d’nous n’fait qu’vouloir nous bouffer H24. Sans déconner… M’enfin…

« Ouais… J’n’y connais rien du tout, j’sais bin’. Mais j’veux apprendre. » Et puis bon, j’sais pas mais… J’sais que j’peux lui apprendre à tuer, à s’battre, à s’foutre sur la gueule avec d’autres types, même d’plus puissants et d’plus forts qu’elle. J’sais aussi que j’peux lui apprendre à manier des armes, d’grenades, des explosifs, d’quoi faire péter tout et n’importe quoi, d’quoi s’foutre sur la gueule avec n’importe quel enfoiré d’fils d’putes d’enculer d’bâtard… Et qu’elle s’en sorte toujours haut la main. Ouais, ça j’peux lui apprendre.

Il n’est pas né l’futur enculé d’sa mère qu’essaiera d’s’en prendre à ma gosse. Elle n’a pas encore pris une seule bouffée d’air frais, qu’déjà, j’prévois d’tuer tout l’monde en cas d’besoin. Et p’tain, j’les tuerais tous. D’jà, l’premier pirate que j’vois, j’lui broie les couilles et j’les lui file à bouffer à la paille. Bande d’fils de putes.

« Je… Heum… » Ouais j’ai plus envie d’parler d’moi là. J’trouve qu’on la trop fait. C’qu’elle met en place pour pas que j’me sente délaissé, pour pas que j’flippe, pour qu’je fasse c’qu’il faut et tout et tout… J’comprends hein, mais c’bon j’suis pas une fiotte et j’veux plus en parler. Ça ira. « Et toi, comment qu’tu t’sens ? J’veux dire… C’pour bientôt, d’toute évidence. Alors… Heum… Bah… Est-ce qu’ça va ? »

Ouais bon, j’sais bin’ qu’y’a plus subtile comme façon d’lui demander tout ça. Mais j’suis pas connu pour prendre des p’tains d’pincettes ou quoi, d’coup, bah… Si j’veux lui demander comment qu’elle va, ce s’ra d’cette manière là et pas d’une autre. J’pense qu’elle est habituée d’toute manière. Mon caractère. Tout ça.

you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.

Tu vas apprendre, tu verras, je lui offre un maigre sourire, à peine discernable dans la pénombre. Mais ma voix se fait confiante d'toute façon, je sais pas d'quoi demain est fait mais j'ai conscience qu'ça s'fera de toute façon. J'peux rien contrôler, j'pourrais même pas m'laisser cette illusion. D'puis longtemps, j'ai fait l'deuil sur le fait d'avoir la main sur ces questions, notamment parce qu'la vie m'a montré à quel point elle peut être pute, et j'cherche pas plus loin qu'ça pour ma part. C'est presque pas compliqué, que j'ajoute.

Haussement d'épaules, il y a même un rire qui m'échappe sur le coup : Ultra fatiguant par contre mais tu te contentes déjà d'pas beaucoup d'sommeil alors ça va l'faire pour toi, bon d'toute façon, j'ai conscience que j'vais devoir lui expliquer plein d'trucs. L'fait d'avoir eu Lukas avant m'permet aussi d'avoir un avantage sur lui, même si j'ai encore tout à apprendre moi aussi. Ce bébé, j'le connais pas encore, c'est super bizarre d'se dire que c'est une inconnue pour tout l'monde, et même pour ses deux parents.

Enfin, qu'importe. Logan hésite a côté et finit par s'lâcher et poser ses questions : Hm ? Je fronce les sourcils, en glissant un regard vers lui. Je suis surtout impatiente, que j'admets en soupirant d'plus belle, consciente qu'rencontrer Analya me fait me presser, mais surtout en finir avec cette grossesse : Et j'ai un peu peur, je me mords l'intérieur d'la joue, cachant cette pointe d'nervosité qu'est mienne sur c'coup là. C'est pas un discours qu'j'aime tenir et en même temps, j'crois qu'il faut aussi l'entendre.

Avec ce qu'il s'est passé, je flippe que... J'sais pas, que ça ait pu lui faire du mal et qu'elle naisse avec... Avec déjà des peurs ou des trucs du genre, par ma faute, qu'je souffle en m'mordant l'intérieur d'la joue. C'est totalement débile, parce que c'est pas comme ça qu'ça marche mais... J'ai l'air coupé un temps, essaie d'pas me souvenir de ça. Et en même temps, c'est ancré dans ma peau. J'porte la main à la brûlure qu'ils m'ont fait : J'suis pas tout le temps rationnelle d'toute façon. Et j'ai peur d'devoir être séparée d'elle aussi, mais rien d'nouveau. J'peux pas m'en empêcher, que j'ajoute.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

J’sais qu’elle m’dit la vérité. Qu’elle dit l’vrai quand elle m’parle d’ses peurs, de c’que s’est, d’fait qu’elle sera là et tout. Mais j’sais pas… Y’a un truc derrière tout ça. Sans doute l’fait qu’après qu’la p’tiote soit là, tout c’côté famille unie, ça n’durera qu’ques jours seulement… P’t’être une semaine. Après, elle devra s’barrer. M’enfin, c’pour après.

Par contre, j’comprends l’fait qu’elle flippe après… Tout c’qu’elle a traversé. J’suis l’premier à gueuler d’fait qu’elle aura pour père, un p’tain d’meurtrier, pas humain, moitié gogole… Et c’la première à m’dire que j’suis pas juste… bah… ça. Alors, j’la comprends. Parce qu’bon, c’qu’elle a vécu, c’tait avec la p’tiote dans l’bide… C’doit être encore pire en fait. Ouais, j’pense qu’c’est pire, en vrai.

« J’comprends… » Que j’lui dis. Et… J’peux pas lui dire grand-chose d’plus, en fait. « Moi c’que j’pense, c’est qu’elle aura pas d’peur. Mais qu’elle voudra buter tous les fils d’enfoirés qu’elle rencontrera, plus tard. Et j’lui montrerais comment faire. » C’moi ou j’suis en train d’faire genre… L’daron, et d’la rassurer ?

P’tain, c’est l’monde à l’envers… Mais visiblement, c’not’ monde, maintenant. J’pose mon r’gard sur elle, et j’vois ses cernes enfoncées et c’visage crevé. P’tain, un peu plus et on dirait d’jà un rôdeur d’merde. Heureusement qu’j’ai les yeux en face d’trous… « J’sais pas… J’sais pas si on trouvera d’solutions à nos question, ou nos craintes c’soir. Et… J’pense pas qu’tout c’ra facile… Mais j’pense qu’d’jà, ta b’soin d’dormir. » Ouais, j’pense qu’elle doit prendre du repos pour d’vrai. « Et moi aussi un p’tit peu… Alors… On en reparle demain ? »

Pas que j’veuille plus discuter hein… Mais… J’ai l’impression qu’tout c’qu’on s’est dit c’soir, c’est d’jà important et qu’ça fait beaucoup à encaisser pour ma caboche d’connard. J’dois… Ouais, j’ai l’impression qu’faut que j’dorme d’ssus, s’vous voyez c’que j’veux dire. Et elle… bah tout transpire l’épuisement. On peut pas lui en vouloir : elle porte l’équivalent d’un p’tain d’haltère dans l’bide à cause d’moi… D’nous… Enfin, m’voyez quoi. D’coup… Une bonne nuit, pour tout l’monde… Ouais, ça m’semble êt’ une bonne idée.

you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.