The Walking Dead RPG

Ouais c'est pas contre toi mais j'préfèrerais être chez moi, je hausse les épaules. Chez moi, j'y suis persona non gratta pour l'instant, pour des raisons évidentes. C'est comme ça maintenant, faut juste que j'm'y fasse, ça sert à rien d'se plaindre, que j'ajoute. J'pourrais râler pendant des heures qu'les pirates en auraient strictement rien à foutre d'toute façon. Donc à part gonfler tout l'monde et voir la vie en noire, ça ferait pas grand chose d'intéressant. J'relativise. Au moins, j'suis avec Logan, puis ça lui permet d'voir les derniers temps d'la grossesse, d'faire sa part comme il le voulait.

J'crois que même s'il découvre totalement, vu qu'c'est sa première fois, il s'en sort pas trop mal. J'veux dire qu'il encaisse bien mes humeurs, il m'fait pas suer, il réagit pas comme un con. Bien sûr qu'on s'engueule, mais on s'réconcilie aussi, et y'a pas de griefs gardés dans la besace après coup parce que c'est surtout d'la faute des hormones et d'la frustration. Et p't'être de la colère qu'ma situation génère pour nous deux. J'pense qu'on veut la même chose fondamentalement, et j'pense à tout ça en commençant un nettoyage minutieux.

Ouais comme tu l'dis, j'ai un sourire en l'disant alors qu'il a sa main sur mon ventre et un temps d'hésitation. J'sais pas de qui elle tient cette énergie, mais j'ai quand même un suspect en tête là, et j'ai les yeux rivés sur lui, clairement pour l'accuser d'ce point. Luka a pas été si turbulent, j'dois le dire. Ou j'm'en souviens pas, faut croire. Cela dit, tout en continuant mes gestes avec précaution, j'lève les yeux vers Logan tandis qu'il m'explique l'déroulé de ses opérations lorsqu'il a été déployé. Il rentre pas dans le détail.

J'pourrais pas vraiment imaginer c'que tu faisais ou ce que c'était. Au final, j'ai l'impression qu'ça te change pas trop d'aujourd'hui, non ? J'dis ça avant de réfléchir : Enfin, si quand même, y'avait pas d'morts pour revenir à la vie à c'moment-là quoi, c'est un point de détail important dans l'histoire, personne pouvait franchement être prêt à c'qui nous est tombé sur la gueule. Mais on est là, tous les deux. Ca veut dire qu'sur le lot, on est les meilleurs, ou au moins les plus chanceux. Et p'tain dans cette vie, ça compte de pas avoir la poisse. Et... T'as toujours voulu faire ça ? Que j'lui demande. J'veux dire... C'était une vocation, dès gamin, tu savais qu'tu serais SEAL ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

« Hmm. » J’dis rien, d’toute manière y’a rien à r’dire. J’sais qu’y’a des situations et d’trucs qu’m’échappent concernant les Exilés et not’ groupe. J’sais qu’j’peux rien y faire. J’sais qu’j’n’y suis pour rien. J’sais qu’c’est comme ça. J’peux pas dire qu’ça m’casse pas les couilles… ça m’rend pas jouasse d’savoir qu’c’te folle va retourner dans c’te foutu monde de merde sitôt l’p’tiote pondue… M’enfin, soit j’m’y fait d’jà, soit j’me tire d’jà une balle dans l’caisson. Avec c’t’engin qu’y’a là, c’serait une affaire rondement menée. P’tain d’merde…

Elle m’fait quand même sourire c’te folle quand elle m’parle d’la p’tiote et d’l’énergie qu’elle tient d’ont n’sait où… Ouais. J’dois dire qu’c’est bien la seule qu’arrive à m’faire rire en c’moment. J’sais pas si c’est un signe, j’sais pas si c’sont des sentiments qu’font faire ça ou quoi. Mais j’sais qu’ça arrive. Et j’sais aussi qu’ça m’plaît bien d’me réveiller avec elle à côté d’moi… Et d’m’endormir avec elle à côté d’moi encore. Hmm… Ouais, ça r’ssemble à c’genre d’saloperies d’merde ouais. Les « sentiments ». P’tains, j’deviens une véritable tafiole d’merde et ça m’casse bin’ les couilles, j’vous l’dis.

« Bin… » Nan, elle n’pourra jamais imaginer c’que c’était qu’d’être un SEAL. D’jà, parce qu’elle n’sait pas c’que c’est qu’d’être un vrai militaire. Ensuite, parce qu’elle s’est pas faite dérouiller légalement, dans l’objectif d’juste avoir un p’tain d’pin’s poinçonné sur l’veston. Et enfin… Bah… Si aujourd’hui tout l’monde doit tuer tout l’monde… A l’époque, c’tait pas l’cas. L’civilisation f’sait qu’tout l’monde n'se tirait pas d’ssus pour une bouchée d’pain… Alors quand toi t’es formé à aller buter l’moindre type qu’aura faire chier l’Oncle Sam… Ouais, ça change pas mal d’choses. « Aujourd’hui, tout c’qu’il s’passe, c’pour la survie. Avant, c’tait pour l’politique, l’pétrole, l’fric… T’vois quoi. » Bah ouais… « Nan personne n’se réveillait d’une tripotée d’bastos dans l’bide. Et just’ment, c’pour ça qu’on nous envoyait partout. On butait d’cibles prioritaires… Et tous ceux qu’pouvaient témoigner qu’on était là. » Aussi simple qu’ça.

J’sais pas trop c’que c’est qu’tout ça. Est-ce qu’on apprend à c’connaître ? Ou… Est-ce qu’on partage un truc là ? Pas qu’l’idée m’plaise pas, bin’ au contraire. « Eh bin’… J’sais pas. J’n’ai jamais eu d’vocation. J’détestais l’école, mais j’adorais l’sport. J’détestais c’te relation d’merde avec ceux qu’enseignent, et m’foutre d’vant un bureau pour potasser ça m’cassait les couilles comme pas possible. Donc bon… J’tais pas un bon élève. J’ai essayé d’travailler dans l’bâtiment et ç’na rien donné d’bien. Alors voilà. » J’crois qu’c’est bin’ résumé. J’sais pas trop c’qu’elle pense d’tout ça. « Et… Et toi ? »

you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.

Alors quoi, c'était du dépit ? Je crois qu'il est tellement bon dans ce qu'il fait que ça m'étonne que ça soit pas totalement un choix assumé. Genre une volonté, un rêve de gosse. Et puis, j'me souviens que les gamins rêvent après les pompiers et les astronautes, ou les princesses même, pas vraiment dans le rôle quand il faut obéir aux ordres et tuer des gens sans réfléchir. Je hausse les épaules : Enfin même si c'était ça, ça t'a bien réussi au final, que j'ajoute, sans jugement aucun. Il a fait quelque chose de sa vie, d'ses dix doigts, c'est pas mon cas.

Et quand il me retourne la question, je pouffe de rire : Houla, ouais, ça annonce rien d'bon : Rien d'très intéressant, j'me suis réalisée après tout ça, disons le comme ça quoi. Parce qu'avant, ma vie était qu'un champ d'ruines, j'en ai chié, et je me suis pas aidée. J'ai traversé quelques périodes difficiles, arrêté l'école à seize ans, en décrochage scolaire complet et j'flirtais un peu trop avec la drogue d'toute façon, que j'lui explique en essayant d'diluer le propos. Toujours plus simple qu'd'annoncer clairement qu'j'ai été le joué d'un oncle incestueux et qu'ça m'a pourri jusqu'à la moelle.

En fait, j'étais l'indic de Dana, parce que j'connaissais p't'être... Tous les dealers d'la ville, que j'ajoute, sans aucune fierté devant cette évidence. La noirceur qui m'rongeait a fini par m'dévorer à ce point-là. Puis mon ex a essayé d'me foutre sur le trottoir aussi alors j'ai vu du beau monde. C'est elle qui m'a sorti d'là, qui m'a forcé à rentrer en désintox' aussi, bref, rien à dire. A part un truc : J'suis clean depuis deux ans, c'est un peu triste d'pas avoir mon jeton d'sobriété, que j'ajoute en secouant la tête, terminant d'nettoyer pour lui restituer son arme.

Au suivant ?

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Quelques instants d'calme, c'est pas dérangeant, même si c'est étrange. J'suis blottie contre Logan, ses bras autour d'moi. J'sens son souffle apaisé dans ma nuque encore moite d'nos efforts, qui ont paradoxalement rien eu d'très violent. Ma main caresse doucement la sienne quand j'l'attrape et viens l'apporter tendrement à mes lèvres pour y déposer un baiser. L'fait d'pouvoir m'endormir avec lui, et souvent m'réveiller sans, ça m'fait un truc pas désagréable. J'aime bien c'qui se créé entre nous. J'aime bien qu'ça soit naturel aussi, qu'on fasse que c'qui nous chante de faire, sans obligation, et avec toute la maladresse qu'ça implique.

Tu t'es endormi ? Que je souffle, en m'tournant légèrement pour essayer d'le voir. J'ai l'droit à un grognement en réponse : ça veut dire non. Mais il devrait logiquement pas tarder, vu qu'son réveil va sonner trop tôt. J'verrais pour l'faire rester un peu plus longtemps au lit si j'parviens à m'réveiller en même temps qu'lui : On devrait sérieusement penser à un prénom, que j'ajoute, pendant qu'on y est. Pour le bébé.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

« Nan, pas d’dépit mais… Enfin… C’tait c’qui m’semblait être l’meilleur choix d’vie à c’moment-là. J’regrette rien. » Ouais c’est l’principal. J’ai essayé d’avoir une vie rangée, d’une certaine manière, d’faire un peu comme tout l’monde, mais m’trouver quelqu’un, m’faire une famille, m’poser ou quoi, ça n’m’intéressait absolument pas. D’coup, m’barrer tous les six mois pour aller m’foutre sur la gueule avec d’saloperies d’Talibans, ou tout autre bâtard qu’méritaient d’crever, ça m’allait bien.

Par contre sa vie à elle, c’tait carrément la merde. La drogue, toutes les saloperies familiales… J’dois dire qu’je comprends mieux qu’elle soit autant détruite aujourd’hui, et qu’ce soit une véritable folle. M’enfin, ça m’fait chier d’me dire qu’elle a dû vivre c’genre d’saloperies sans pouvoir rien faire pour s’en sortir, avant qu’tout l’monde parte en couille. Une apocalypse, pour s’réaliser, c’quand même carrément la merde quoi, non ?

« Ouais j’vois… » Désintox, indic d’flic… Mouais… En plus d’avoir eu une vie d’merde, elle était une p’tain d’balance. J’dois dire qu’ça m’fait mal d’entendre ça, mais… Bon… Pour s’sortir d’la rue, et pour s’sortir d’la merde, et bouffer un p’tit peu l’soir, faut bien faire c’qu’on peut. « Tiens. » J’lui file la munition. On en as d’tas, on est pas à un près. « V’là ton j’ton. »

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D’jà qu’je n’savait pas, y’a encore peu d’temps, qu’on pouvait baiser avec une femme enceinte, maint’nant qu’je l’sais, j’trouve qu’un gros bide… ça enlève un peu d’effort à c’truc. Elle n’peut pas bouger des masses, elle s’fatigue vite, et pis j’sais pas, y’a l’fait qu’not’ gosse soit là qu’me gêne un peu. M’enfin. Ç’fait du bien quand même quoi.

Elle s’pose sur moi, comme à chaque fois. Elle a sa tête sur m’poitrine et mon épaule, s’bras autour d’ma taille, et moi j’la tiens contre moi. J’dois dire qu’ces instants sont très agréables, et… Ouais… J’y tiens d’plus en plus. J’grogne quand elle m’demande si j’dors, et sa question vient presque m’scier les couilles en deux tellement j’m’y attendait pas… Ouais… « Hum… » J’sais pas… « Y’avait une nana qu’j’aimais bin’ quand j’étais p’tiot. Elle avait un super prénom… Analya. Qu’est-ce qu’t’en penses ? »

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T'es sérieux ? Je récupère la munition en la regardant avant d'relever les yeux vers Logan. J'crois qu'il réalise pas à quel point l'symbole est fort pour une toxicomane. C'que ça pèse dans la balance, d'mettre ces pensées dans un petit objet. Le jeton, c'est un truc auquel on se raccroche en s'disant qu'on a déjà parcouru un chemin d'dingue. Et ça permet d'considérer la chose sous un autre angle : tout ça pour ça. Si tu lâches maintenant, alors tu perds le checkpoint d'ta progression, y'a pas de sauvegarde. Merci, qu'j'ajoute alors tout bas avant d'lui offrir un sourire.

Et cette munition, j'ai pas réussi à la lâcher d'la soirée. Elle est restée dans ma poche, et après, j'l'ai posé sur la table de chevet. La lune a travers d'la fenêtre m'permet d'en discerner encore la forme après notre étreinte. J'hésite à m'redresse pour la saisir mais j'm'abstiens. Logan a un temps avant d'répondre à ma question, et j'fronce les sourcils en réfléchissant : Analya ? J'm'empare du nom, l'retourne dans mon crâne avant d'me redresser sur le lit : Ok, ouais, ça m'plait. Ouais, ok, va pour ça, j'aime bien, qu'j'ajoute.

J'm'en fiche du fait qu'c'est une fille d'son passé : c'était qu'un gosse à c'moment-là, et y'a rien d'plus pur qu'les émois d'un gamin. Et en deuxième nom : Yelena, que j'lui annonce d'un ton ferme : C'est pas négociable, j'veux qu'elle ait d'ses deux parents, d'lui et de moi. Alors il choisit l'premier, et moi l'deuxième et puis... Au moins, elle saura qu'ses racines sont un peu les miennes. Et euh... Je pince les lèvres, en cherchant son regard : S'il nous arrive un truc à tous les deux, faut qu'tu trouves quelqu'un, une sorte de parrain pour elle, que j'lui souffle : Qui tu veux...

Une personne en qui il a confiance, évidemment. Parce que ça comptera. C'est quelqu'un qui sera dans l'existence d'sa progéniture, une référence quoi. D'mon côté, j'veux que... Non, en fait : Dana fera partie d'sa vie, c'est comme une soeur pour moi, alors elle protègera notre fille au prix d'sa vie s'il le faut, j'la connais assez pour ça. Elle m'a sauvé, elle recommencera. Et elle sauvera Analya aussi. Et j'veux qu'Lex soit comme sa marraine, elle a été là quand j'ai découvert la grossesse, et elle a... Je détourne les yeux alors. Elle a pris pour moi, pour qu'ils m'épargnent sur l'navire. Elle doit être à cette place, que j'souffle, un peu plus résolue en l'disant : C'est ok pour toi ?

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.

L’fait qu’elle soit d’accord avec l’prénom m’fait… Bizarre. J’crois que j’suis habitué à c’qu’elle m’casse les couilles, et à c’qu’elle n’soit jamais d’accord avec quoi qu’ce soit. J’dois dire qu’c’est plutôt pathétique d’ma part… M’enfin, entre deux casses couilles, y’en a forcément un qu’s’habitude aux conneries d’l’autre, et l’autre qu’s’habitue aux conneries du premier.

L’fait qu’elle m’impose un s’cond prénom, ça m’dérange pas. En plus, c’pas comme-ci qu’il était moche c’prénom… Yéléna… Ouais, ça m’va en vérité. « Ok, deal… » J’dis ça comme-ci qu’ça m’faisait chier, en pausant et tout, mais en vrai pas du tout. C’t’accord m’semble équitable.

Par contre, j’m’attendais pas vraiment à la suite… L’fait qu’elle m’parle d’quoi faire pour préparer l’après, si jamais l’un d’nous deux, ou nous deux, on vient à clamser. Bon, j’dois dire qu’ça m’brise les couilles d’pas y avoir pensé avant, étant donné que j’suis l’genre à… Parler d’ça d’puis l’début d’sa grossesse. Elle impose Dana, qui s’rait comme une sœur pour elle… J’peux qu’comprendre : Stanley et moi, on est des frangins d’la mort, d’genre d’ceux qu’ont buté l’monde entier pour s’protéger l’un l’autre… Voyez quoi.

L’fait qu’Lex ait… « Prit » pour elle, pendant qu’les pirates s’jetaient sur elles, ça m’fait tiquer. « Hmm… » Ouais, ça m’fait pester de ouf là. J’n’ai qu’une envie, c’est d’tous les buter un par un… Ouais… D’les étriper, et d’répandre leurs foutues entrailles sur l’sol. Ou d’me faire une corde avec leurs intestins, et d’les pendre avec. Ouais, ça, ça s’rait cool…

« Stanley. J’veux qu’ce soit Stanley. » Indiscutable. « C’te fou et moi, on a survécu à deux mois d’chez les Oblivions. On s’est battus pour pas s’faire bouffer. C’t’enfoiré et moi, on est vivant parce qu’on avait toujours chacun l’soutien d’l’autre. » Et on en a buté des gens… Ouais… On en a buté vraiment beaucoup. « En plus il a d’jà des enfants. Alors, il sait mieux y faire qu… » Ouais, que moi j’allais dire… D’toute manière, j’crois qu’c’est pas difficile d’faire mieux qu’un mec comme moi. Tout l’monde peut fourrer sa bite dans un trou et faire un gosse. Mais c’pas tout l’monde qu’peut s’targuer d’être un père au final… Moi non plus.

you kill or you die, or you die and you kill you walk outside, you risk your life. you take a drink of water, you risk your life. nowadays you breath and you risk your life. you don’t have a choice. the only thing you can choose is what you’re risking it for.

Ok, ça sera Stanley alors, j'ai pas besoin de lutter avec lui pour ça, c'est juste factuel à ce niveau-là. Il le sent comme ça, il a une confiance aveugle en ce type. Moi j'le connais pas mais il m'inspire pas quelque chose de négatif, loin d'là. Il fait juste ce qui doit être fait, et y'a même moyen qu'dans d'autres circonstances, je puisse être pote avec lui. En plus, j'l'aime bien, lui, que j'ajoute l'air de rien. Il m'est pas aussi hostile qu'les autres même si j'crois qu'il a pas Valérian et Anton à la bonne. Mais en même temps, vu les deux cons qu'ils peuvent être parfois, y'a une part d'moi qui peut que comprendre pourquoi.

J'l'écoute et à sa remarque qu'il finit pas, je me tourne légèrement pour venir le regarder : Que toi ? C'est c'qu'il a pas fini de dire. Je viens changer d'flanc pour pouvoir le regarder, l'fait d'avoir eu chaud rend que c'est pas agréable avec le frottement des draps et tout ça, mais je fixe Logan et viens poser doucement ma main sur sa joue. C'est juste une caresse, rien d'ferme, plutôt d'la tendresse qu'on a tous les deux du mal à exprimer en général. T'apprendras à être meilleur que lui, que j'lui souffle simplement.

Et j'lui offre un sourire même, qui s'veut confiant, un peu défiant : En fait, j'te laisse pas le choix, que j'lui annonce, l'oeillade pétillante de malice pour voir s'il mordra à l'hameçon. Un mec comme lui, ça peut pas s'contenter du minimum. Et puis, ça peut pas rester sans affronter ses peurs surtout, c'est impossible. Alors même si ça l'fera flipper, j'suis persuadée qu'il s'dépassera : Ta fille, elle mérite pas la moitié d'un père un peu gauche, elle mérite c'qui se fait d'mieux, et j'le fixe, en lui disant silencieusement qu'c'est la meilleure version d'lui qu'elle mérite.

Alors ça vaut pour nous deux hein, tu t'laisses pas endormir, bien sûr que j'ferais ma part, et sans doute plus que ça même. On a tout à prouver ensemble, surtout qu'on doit réussir à faire un être humain heureux, qui pourra compter sur nous, c'est pas rien, que j'ajoute simplement, consciente du défi qu'ça représente. Et si à un moment l'un d'nous a besoin d'une pause, faut qu'l'autre gère pour deux encore... bref, c'est la vie. Mais on doit former plus qu'une équipe maintenant : Là aussi, on peut faire un deal ? Que j'lui demande doucement.

Je sais pas si ça m’est déjà arrivé, enfin, on va essayer de ramasser tous les morceaux et de recommencer à zéro, ça va pas être facile mais on est tous ensemble maintenant et je me sens bien.